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Critiques de Émilie Guillaumin (290)
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L'Embuscade

Immersion dans la sphère militaire, froide, rigide, protocolaire. Un monde qui m’est pas familier et dont je ne comprends pas toujours la rigidité. Mais ce qui est sure, c’est qu’emilie Guillaumin à su rendre le sujet intriguant, voir addictif.



Si j’ai ressentie une certaine froideur dans le début du récit, j’ai été littéralement happé par celui-ci. Sans m’arrêter, j’ai tourné les pages et j’ai bu les mots. J’ai été touché, en colère, dans l’incompréhension, révolté face aux protocoles et à la dureté imposée aux familles. Mais c’est sans nul doute que j’ai cherché à comprendre ce qu’était advenue de Cedric. Si j’ai jugé Clémence sur les premiers chapitres, je me suis vite mise à sa place par la suite.



Je salue l’auteure qui maitrise amplement son sujet ce qui permet une immersion totale. Je me suis imprégnée de l’histoire, jusqu’au final. Personnellement je n’avais pas imaginé de fin particulière mais tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elle clôture magistralement ce roman.

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Petites dents, grands crocs

Sarah, Pierre, Thomas. La mère, le père et l’enfant. C’est la mère qui prend la parole dans ce roman et raconte ses espoirs (l’amour de son enfant, l’émancipation par l’écriture d’un roman, une vie familiale heureuse), ses doutes et sa détresse. De doutes, il en sera question tant elle se demande où est sa place dans ce trio quand elle voit la complicité père-fils qui l’exlut, ou encore quand elle ne comprend pas les réactions de plus en plus curieuses, froides et un brin perverses de son mari. Sa détresse est immense alors qu’elle s’enfonce dans l’isolement, ne comprenant plus les réactions de son entourage, affligée par des problèmes de santé, une faiblesse qui va en empirant tout au long du roman.

Roman court, finement écrit avec des termes

choisis (surtout quand Sarah décrit ses sentiments). Un final inattendu, quoiqu’un peu abrupt et qui manque un peu de perspective de mon point de vue… C’est le bémol de cette lecture.

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Petites dents, grands crocs

J'ai ressenti très rapidement le mal être de Sarah dans sa vie en tant qu'épouse et en tant que mère.



L'écriture de l'auteure est directe et tranchante, elle passe d'un élément à l'autre et je pense que c'est voulu de sa part afin de brouiller l'esprit du lecteur et ça fonctionne très bien...



C'est une histoire extrêmement troublante et j'ai ressenti dès le départ une forte tension et un malaise qui grandit au fur et à mesure de l'avancée de la lecture.



"Petit chat, petit loup, petit tigre, petit ours...

Petites dents, grosses dents, petites griffes, grosses pattes...

Petite souris, petites pattes, petit chiot, petits crocs..."



La fin m'a laissée avec des questions sans réponses et c'est dommage... Je ne l'ai pas trop comprise !
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Petites dents, grands crocs

Après un immense coup de cœur pour « L’embuscade », j’avais hâte de découvrir le nouveau roman d’Emilie Guillaumin.

Ici, l’auteure aborde des sujets universels et importants, tels que le couple ou la maternité, avec ingéniosité et originalité. Je dois avouer que la plume d’Émilie Guillaumin est aussi singulière que merveilleuse et cela apporte une vraie valeur ajoutée à cette histoire riche en émotions. Les personnages sont bien construits, il est facile de se mettre à leur place, dans leur tête grâce aux descriptions étayées tout au long du récit. Le roman est très aéré, car en effet, les chapitres sont fluides, très courts, cela ne nous donne pas envie de reposer ce livre, mais au contraire, de continuer à lire toujours plus ! Par contre, pour être tout à fait honnête, certains passages m’ont donné du fil à retordre, dans leur bonne compréhension, c’était parfois un peu trop « subtil » pour moi. Quant au dénouement, j’attendais des réponses plus claires, plus précises pour clôturer cette histoire avec brio. Mis à part ça, j’ai été heureuse de retrouver la plume de cette autrice que j’adore et que je recommande de découvrir !
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Petites dents, grands crocs

"Petites dents, grands crocs" est le récit d'une épouse et mère de famille, en apparence comblée avec une vie des plus merveilleuses. Sarah décide donc de quitter son boulot de RH dans une grande entreprise pour entreprendre un nouveau parcours de vie : Sarah veut écrire, Sarah veut devenir autrice, Sarah se donne une année pour écrire son premier roman.



Mais, alors qu'elle dispose de tout son temps pour mener à bien son envie d'écriture, le piège de la domesticité se referme sur elle. Pour l'encourager, Sarah peut compter sur son mari. Un mari aimant, attachant, charmeur, dynamique, aimé de ses amis, le mari parfait vu de l'extérieur ! Mais l'est-il vraiment ? Et son fils adoré, est-il si parfait qu'elle puisse le penser ? Car Sarah a beaucoup de mal à trouver sa place depuis qu'elle est mère..



La quatrième de couverture n'avait pas accroché mon regard, les premières pages n'ont plus car ce roman est un thriller psychologique et je n'en suis pas fou. Mais, surprise, j'ai été pris au jeu des pages qui se tournent sans s'arrêter grâce à une montée en puissance du récit extraordinaire, à une construction du roman habile et où la tension est incroyablement maitrisée.



Emilie Guillaumin entretient un suspense tout au long des pages grâce à une plume fluide et incisive, jusqu'à cette fin tout simplement inattendue ! Les thèmes abordés sont universels : les relations de couple, le manque de valorisation, la maternité mais dans un style sombre, angoissant, voir terrifiant. Ce qui donne toute la réussite de ce roman !



Une écriture additive, une histoire renversante et contemporaine, puis un final incroyable : tous les ingrédients du bon roman sont là ! Emilie Guillaumin parle avec exactitude des déboires et de l'enfoncement dans les méandres de la mère de famille au sein du foyer, comme si la vie extérieure n'existait pas pour le lecteur. Le lecteur est inondé des angoisses intérieures de l'héroïne, submergé dans son monde, dans ses pensées, dans sa tête ; pour au final ne rien avoir vu venir..



Un roman bouleversant, une écriture au couteau, une tension qui ne laisse aucun répit. Bref, ce roman est une incroyable découverte, et réussite !
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Petites dents, grands crocs

Serré comme un café fort, dressé d'une main de maître, ce roman moderne est un kaléidoscope d'une famille en délitement.

Ce huis-clos intuitif, intelligent est à l'instar d'un escalier que l'on monte subrepticement, marche après marche, sans un regard en arrière. L'enjeu est vif, crescendo, adrénaline fois mille. Ce récit plausible parlera à beaucoup.

Sarah Barry est une jeune femme qui a abandonné sa carrière brillante, RH dans une grande entreprise, les responsabilités au summum de ses capacités. Elle est côté ville dans le versant de ses choix, jusqu'au jour où elle abandonne son poste pour écrire son premier roman. Mais voilà, c'est l'arbre que cache la forêt. En vérité c'est pour s'occuper de son jeune fils Thomas.

De fil en aiguille l'étau se resserre. Sarah est prise au piège. Soumise et endormie, secrète et triste, elle semble effacée, en proie à un bovarysme immense. Un sentiment de dévalorisation implacable . Son mari est fuyant. S'échappe du foyer, conscient et fier de lui d'être celui qui fait tourner le foyer côté financier. On a l'impression d'un couple dont le désir est une flamme éteinte. On ressent les courants d'air d'une maison stérile où seules les tâches domestiques sont lois pour Sarah. Elle a le syndrome de la page blanche. Elle ressent l'amertume, l'acidité de ses erreurs et pressent sa chute.

Le récit change de ton. Nous sommes dans un quasi thriller. Sarah est une plante verte qui tombe malade. L'image même d'un décorum qui cherche l'issue de secours.

Cette satire amère et surdouée est à l'instar du loup dans la bergerie. L'atmosphère est oppressante, sans que l'on sache pourquoi, il y a entre les murs de cette maison toute la violence enfouie des non-dits et des faux-semblants.

On ressent les mêmes malaises que Sarah. Elle, fragile porcelaine, femme égarée dans ses propres limbes. Son mari a-t-il une part de responsabilité dans cette décadence ?

La chute d'Icare, le complexe de l'albatros, Sarah est neige fondue. La tarentule métaphorique a trouvé sa proie .

Plus qu'une parabole « Petites dents, Grands crocs » est un lever de voile sociologique, psychologique sur les fondements mêmes de la domesticité. Ce roman à contre sens du féminisme est justement dans la dénonciation des hypocrisies masculines.

La finitude d'un amour qui advient goutte à goutte.

Ce roman sombre, habile et éclairant est un cercle où Sarah est la cartographie des femmes en errance et en quête d'elles-mêmes.

Petites dents, celles de l'enfant, Grands crocs, ceux de Pierre, le mari qui cache bien son jeu.

« Apprendre à toujours se méfier » tel est l'adage de ce récit judicieux et vivement engagé.

Ce troisième roman d'Émilie Guillaumain est l'idiosyncrasie des victimisations . Habile, brillant, il résonnera dans bien des consciences. Un livre salutaire. Publié par les majeures éditions Harper Collins.
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Petites dents, grands crocs

Sarah B. pourrait ressembler à toutes les femmes aujourd'hui, à ceci près qu'elle est elle-même, mise en lumière par la plume incomparable de l'autrice. Incomparable, car sèche, âpre, aride, autant de qualificatifs qui, dans le cadre de cette histoire, sont des atouts, voire des armes indispensables. Ce récit est bouleversant, et le talent de l'autrice l'est tout autant !
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Petites dents, grands crocs

Je découvre avec cette lecture la plume d’Emilie Guillaumin. Et c’est un roman unique en son genre. L’ambiance est très particulière, pesante dès le départ, et devenant vite de plus en plus lourde, de plus en plus malsaine.



Nous y rencontrons Sarah, qui vient de prendre une année sabbatique pour écrire un roman. Sarah est mariée à un homme charmant, et est maman d’un petit garçon.

Les deux hommes de sa vie s’entendent si bien, Sarah a tout pour être heureuse.

Ou pas.



Car sous le vernis, les choses ne sont pas si belles. Le mari, pas si parfait.



L’autrice nous livre un roman d’ambiance porte par une plume d’exception. A la fois nébuleuse et tranchante, elle alterne les styles, au fur et à mesure que l’esprit de Sarah sombre. Le lecteur assiste, impuissant, à sa chute, dont on ne connaît pas l’origine.



Si je devais émettre un petit regret pour ce roman qui se dévore, ce serait la fin qui laisse planer quelques questionnements auxquels j’aurais aimé avoir des réponses vraiment tranchées. Ceci dit, les pistes sont là pour que l’on comprenne, et en en parlant avec ma copine @clem puis avec Émilie elle-même, les choses se sont bien éclairées. Et à la lumière de ces précisions, je vois ce roman comme ce qu’il est: un roman noir vraiment brillant.



Une lecture que je vous recommande, c’est une expérience unique mais qui saura vous emporter j’en suis sûre.

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Petites dents, grands crocs

j'étais impatiente de découvrir ce qu'Émilie Guillaumin nous dévoilerait pour un prochain roman. Lorsque j'ai reçu le catalogue de l'éditeur, mon choix a été une évidence ! La quatrième est prometteuse, mais le récit en lui-même est décapant ! La plume franche d'Émilie est plus précise, plus osée. Je savais que ce roman allait me bousculer. Bien que différent de L'embuscade, Petites dents, grands crocs est d'une grande intensité. Abordant la maternité d'une façon plus sombre, Émilie Guillaumin frappe fort. Sarah Barry, personnage central, perd pied peu de temps après le début d'une année sabbatique. Épouse et mère dévouée d'apparence, Sarah se confie à son journal intime. Très vite, nous comprenons que Sarah se calque sur son mari : mariage, enfant, décisions... Dès le départ, Sarah est comme une ombre. Émilie Guillaumin décrit et décortique les émotions et le mal-être de Sarah en plongeant le lecteur dans la partie la plus sombre de celle-ci. On ne voit presque rien de l'extérieur. On voit, on ressent ce que vit et pense Sarah. Nous vivons avec Sarah sa lente descente dans la dépression, nous nous doutons de ce mal physique qui n'augure rien de bon. Pierre, le mari n'est pas en reste. Il gravite autour d'elle entre bienveillance et toxicité. Les chapitres courts et rythmés m'ont tenue en haleine jusqu'à la fin... Une fin qui glace le sang, qui frappe et déstabilise. Une fin parfaite pour ce roman qui développe la maternité sous un angle différent, plus distant... On ne naît pas mère, on naît femme. 
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Petites dents, grands crocs

Sarah Barry est la mère comblée de Thomas six ans, et l’épouse fidèle de Pierre, expert en web sécurité. Cadre RH dans une grande entreprise, elle mène une vie de parisienne lambda et possède une maison en Normandie pour s’échapper le temps du week-end à la campagne. En apparence, rien ne cloche. Toutefois, persuadée que sa vie est ailleurs, elle décide de s’accorder une année sabbatique pour écrire un roman. Alors qu’elle dispose enfin du temps nécessaire, le quotidien se révèle être un piége abyssal.



Roman court, prenant, on tourne les pages intrigué par ce qui arrive à cette femme. Des symptômes physiques inquiétants : perte de cheveux, fatigue, maux de tête, de quoi souffre t-elle ? Est-ce la pression du travail qui retombe au début de cette année sabbatique? Sarah s’est promis d’écrire un roman, elle s’accorde un an pour cela mais rien ne vient, alors elle écrit son journal intime que nous découvrons. Anémie handicapante, pertes de sang anormales, on penche pour une maladie, mais de son point de vue tout semble lié à son rôle de femme au foyer qui se doit d’être là, de se plier en quatre pour les membres de sa famille. Le mythe de la mère nourricière est tenace, à son image s’oppose celle de l’enfant qui vampirise, aspire toute l’énergie, toute volonté de faire autre chose. La comparaison avec le vampire est éloquente, Sarah s’enfonce peu à peu dans la dépression, sous le regard presque indifférent de son mari, qui semble jouer un rôle étrange dans tout cela: il observe, commente mais ne fait rien pour l’aider à aller mieux.



De l’amour familial destructeur, de la place de la famille dans la vie d’une femme, de la difficulté d’être soi lorsque la pression familiale impose l’abnégation… Emilie Guillaumin se penche sur un sujet très contemporain et offre un point de vue sans concession sur le couple et sur la maternité. Un style âpre qui nous entraine vers l’inéluctable : on sait dès le départ que Sarah n’est pas heureuse, on dirait qu’elle fait semblant, elle accepte d’avoir un enfant pour satisfaire l’homme dont elle se croit éperdument éprise, mais est-ce à cela que doit ressembler sa vie?



Je n’avais pas encore lu Emilie Guillaumin révélée l’an passé par L’Embuscade, que j’ai désormais envie de découvrir. Sans être un coup de coeur, j’ai apprécié ce roman pour sa thématique, même s’il y avait matière à developper un peu plus le sujet de l’écriture contrariée. La tournure que prend le récit est particulièrement inquiétante, parti pris de l’auteur de nous proposer une fin inattendue et surprenante. Elle apporte un dénouement très factuel à un récit qui jusque là demeurait dans le flou et relatait des impressions presques oniriques. La révélation finale est assez brutale, on ne s’y attend pas et je me dis que ce dénouement aurait pu être différent, mais voilà c’est ainsi !



Je remercie Babélio et les Editions Harper Collins de m’avoir proposé ce livre dans le cadre d’une opération masse critique privilégiée.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Petites dents, grands crocs

- Comme un goût de trop peu -



Émilie Guillaumin est une autrice incontournable. Avec «L’Embuscade», j’ai découvert une plume percutante, un don pour disséquer les émotions, une profondeur dans les personnages, et un twist final qui laisse des traces et vous remue.



Avec ce nouveau titre, elle confirme son talent. Mais mon coeur de lectrice n’a pas été autant convaincue que précédemment…



Ici, l’autrice s’attaque à un sujet d’actualité : la femme et ses différents autres rôles, notamment ceux d’employée, d’épouse et de mère. Dès les premières lignes, le lecteur comprend que le rôle de mère de Sarah n’est pas idyllique, qu’il lui est difficile de se faire une place au sein de cette famille qu’ils ont construites.



Je ne me suis pas identifiée à Sarah, mais ça ne m’a pas empêchée de pouvoir me mettre à sa place, de ressentir ses besoins et son mal-être. Comme quoi, le bon vieux « tu n’es pas maman, tu ne peux pas comprendre » n’est que bêtise, d’autant plus quand une autrice dispose d’un certain talent de description (mais soit, c’est un autre débat).



Cela étant, j’en attendais plus. Plus de profondeur, plus de développements. La chute, brutale, arrive trop vite. Le sujet me semblait pouvoir être encore plus 'travaillé'.



Ne vous y trompez pas, j’ai apprécié ma lecture mais j’en ressors avec une pointe de déception. Peut-être en attendais-je trop… Je continuerai par contre de la lire, c’est une certitude !



Merci à la maison d'édition et à Babelio pour l'envoi de ce livre
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Petites dents, grands crocs

Ça fait dix ans que Sarah est responsable RH dans une grande entreprise. Aujourd’hui lasse et fatiguée, elle décide de prendre une année sabbatique pour écrire un roman. Alors qu’elle espérait se ressourcer, la déprime la guette. Il faut dire que depuis l’arrivé de son fils Thomas il y a quelques années, elle a l’impression d’avoir un peu perdu son mari Pierre. Ils forment un clan duquel Sarah se sent exclue. C’est une Sarah qui va de moins en moins bien que l’on découvre, qui prend un traitement pour aller mieux mais les résultats semblent limités.



Quel roman ! Je ne m’attendais pas à ça en l’ouvrant. J’avais eu un énorme coup de cœur pour « L’embuscade » qui m’avait complètement bouleversé. Ce roman est totalement différent.



La plume d’Emilie Guillaumin est toujours dense et poignante. Ses mots sont tranchants et abordent la maternité lorsqu’elle n’est pas vécu de manière fluide et évidente. C’est percutant.



En revanche, j’ai eu un peu de mal à m’attacher à Sarah. Elle est torturée. Sa relation avec son mari est étrange. Une relation ambivalente où il prend soin d’elle et en même temps on se questionne sur la possibilité d’une relation toxique. Elle ne vit pas très bien son rôle de maman. L’amour quel éprouve pour son fils ne semble pas suffisant pour son bonheur. Et ne travaillant plus, elle se renferme sur elle, ce qui n’arrange rien.



La fin m’a complètement retournée. Un frisson s’est fait ressentir dans ma nuque, et je n’étais pas prête.



S’il je devais qualifier ce roman en un mot, ce serait déroutant. Parce qu’il est complètement déroutant. Il est fort, il percute. Emilie Guillaumin brouille les pistes, nous fait douter. J’aurais juste aimé que l’histoire soit peut être plus aboutie et plus complète pour être pleinement emportée. Mais une chose est certaine : j’aime toujours autant la façon qu’a Emilie Guillaumin de faire danser les mots sur le papier, et j’ai hâte de voir ce qu’elle nous réserve pour son prochain roman !



Vous connaissez la plume d’Emilie Guillaume ? Vous avez envie de la découvrir ?

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L'Embuscade

Cédric est membre des forces spéciales en mission en Syrie. Un matin, on annonce à sa femme Clémence qu'il est tombé au combat avec cinq autres soldats...

Nous voici plongés, grâce à l'expérience de l'auteure, dans un univers aux codes bien déterminés, celui de l'Armée. La très belle idée est de placer le lecteur, non pas du côté des hommes et des femmes qui ont fait le choix de s'engager et risquent leur vie lors d'opérations militaires, mais de celui des familles qui les attendent, redoutant jour après jour que tombe la terrible nouvelle. Ils ignorent même dans quel pays se trouve leur conjoint, ayant accepté dès le départ le sacrifice d'une vie de famille normale.

Et ils ont eu beau se préparer au pire, le choc est énorme, les réactions divergeant entre celle qui veut vite passer à autre chose, ceux qui veulent attaquer, celle qui devient un fantôme de douleur... Clémence, elle, semble d'abord être dans le déni en se refusant à apprendre la disparition de leur père à ses enfants, puis se heurte au silence de l'armée lorsqu'elle part en quête d'explications. Que s'est-il vraiment passé lors de l'embuscade ? Et si Cédric était vivant ?

C'est un texte fort qui parle de deuil et d'espoir, qui se lit quasiment d'une traite et dont la fin inattendue remue fortement.
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Petites dents, grands crocs

Petites dents, grands crocs



« Petit chat, petit loup, petit tigre, petit ours.



Petites dents, grosses dents, petites griffes, grosses pattes.



Petite souris, petites pattes, petit chiot, petits crocs »



Comptine hypnotique que chantent de concert Pierre et Thomas, mari et fils de Sarah. Un refrain lancinant sur un rythme binaire qui scelle une complicité dont elle se sent exclue.



« A manger ! A manger !



Du bon, du gras, du lait !



Sinon je vais te manger



Sinon je vais te dévorer »



Paroles enfantines aux inflexions cruelles qui peu à peu l’isolent et la plongent dans la méfiance et une forme de folie.



Pourtant, elle a tout pour elle Sarah Barry. Un job passionnant où elle est reconnue, un fils adorable, et un mari modèle à qui tout réussit. Mais quand elle décide de prendre un congés sabbatique pour écrire un roman la machine se grippe. Peu à peu s’abat sur elle une fatigue irrépressible et elle sombre dans une paranoïa inquiétante. Certes, elle n’a jamais été comblée par la maternité, mais plus que jamais ses obligations de mère lui pèsent. Et son mari, est-il aussi bienveillant qu’il le laisse paraitre ? Début d’un voyage angoissant impossible à lâcher…







Ecrit à la première personne ce livre est une plongée dans les pensées intimes d’une femme au bord du gouffre. Une femme qui sent que sa vie lui échappe et qui oscille entre dépression et folie. Avec elle on est perdu entre incohérence et incompréhension et, au fil des pages, on ne parvient plus à discerner délire et réalité. L’angoisse monte, en même temps que l’inquiétude et le doute quant à l’origine de ses maux, jusqu’à un final stupéfiant. C’est habile et déstabilisant mais c’est surtout glaçant. Car ce livre, qui frôle parfois avec le fantastique, c’est surtout une réflexion sur le couple, la famille et la maternité, quand ceux-ci ne sont pas une évidence, quand ils viennent étouffer l’individualité, quand ils viennent la vampiriser. Métaphore du vampire habilement filée tout au long de ce livre où le sang est omniprésent, comme pour souligner l’effacement de la femme derrière l’épouse et la mère. Une femme vidée de sa substance, effacée, niée par les hommes autour d’elle qui aspirent sa force vitale, puisent son énergie pour s’en nourrir, comme des sangsues maléfiques.



Un livre choc sur les pensées inavouables d’une femme à la dérive. Surprenant et saisissant.



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Petites dents, grands crocs

Ce roman est un gros coup de coeur pour moi CœurCœurCœurCœur







Je l'ai dévoré en deux soirées, sans mauvais jeu de mots par rapport au titre Smiley MDR







Sarah Barry a choisi de s'accorder une année sabbatique pour écrire un roman. Elle quitte donc son poste de responsable RH dans une grande entreprise.



Son mari a toutes les apparences d'un homme charmant. Il est très pris par son travail mais prend le temps de s'occuper de leur fils Thomas, 6 ans. Une grande complicité unit le père et le fils, Sarah les entend très souvent chanter au moment du coucher la comptine " Petit chat, petit loup, petit tigre, petit ours... Petites dents, grosses dents, petites griffes, grosses pattes, Petite souris, petites pattes, petit chiot, petits crocs..."







La jeune femme a souvent l'impression d'être exclue de cette complicité. Et puis depuis quelque temps, elle se sent mal : elle ressent une grande fatigue physique, des maux de tête lancinants qui se transforment en migraine et l'empêchent de réfléchir, des traces de piqûres apparaissent sur son corps, elle commence à perdre ses cheveux.







Le comportement de son mari est assez ambivalent. Sous couvert de la taquiner, il lui lance des piques qui la déstabilise. Et nous lecteurs, commençons à penser : tout cela ne sent pas bon, cet homme ne serait-il pas un pervers manipulateur ? Voire un psychopathe...







Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler la fin de ce roman que j'ai lu un peu comme un thriller. J'en ai aimé la construction, la montée en tension. La vérité n'est dévoilée au lecteur qu'à la dernière page de manière très subtile.







J'avais découvert cette autrice l'année dernière avec "L'Embuscade" dont j'avais apprécié la lecture. Celui-ci, je l'ai carrément kiffé (si vous me permettez l'expression)
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Petites dents, grands crocs

Petites dents, Grands crocs de Emilie Guillaumin



- Grâce à une écriture immersive à la 1ère personne, nous entrons dans la peau de Sarah qui débute un congé sabbatique pour écrire un roman et se retrouve femme au foyer.

- Epouse et mère de famille qui devrait être comblée, elle commence à déprimer, à maigrir et à aller de plus en plus mal. Elle a de nombreux malaises et l'autrice nous fait ressentir son mal-être, sensations physiques et mentales, en faisant appel à nos cinq sens, l'odorat étant très présent.

- J'ai tantôt été happée par la vie de Sarah et à d'autres moments, très étonnée et perplexe devant ses ressentis et ses réactions mais au final tout s'explique et j'ai bien aimé ce livre qui nous entraîne dans la complexité du couple et de la maternité.

-L'écriture est recherchée, riche et singulière. La tension et le mal-être montent tout au long du roman et le final est brutal et surprenant.

-Un roman à découvrir qui sort le 04/01 en librairie.

-Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre


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Petites dents, grands crocs

Sarah Bary a tout pour être heureuse, un mari Pierre et un fils Thomas. Depuis la naissance de Thomas, celui-ci a une relation privilégiée avec son père, dont Sarah se sent exclue.

Elle a pris une année sabbatique pour écrire un roman et se trouve piégée dans ce rôle de femme au foyer.

Sarah souffre d’une dépression. Comment va-t-elle s’en sortir ?

Au fur et à mesure du roman la tension monte et est très palpable. On partage les affres de Sarah, c’est comme si on était dans sa tête. C’est ce qui m’a plu dans ce roman.

Ce roman m’a donné envie de suivre cette autrice, d’autant plus que dans ma pile à lire, j’ai son précèdent roman L’embuscade.

Je remercie cette masse privilégiée Babelio et les Éditions Harper Collins pour la découverte de ce livre.

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Petites dents, grands crocs

Une « inquiétante étrangeté » familiale



L’histoire, c’est celle de Sarah Barry qui décide de prendre une année sabbatique afin d’écrire un roman. Elle est mariée à Pierre, un homme en apparence merveilleux, et ont un fils, Thomas, qui n’est encore qu’un jeune enfant. Alors qu’elle dispose désormais de tout son temps, les jours passés dans son foyer deviennent un véritable calvaire pour Sarah. Elle doit subir la relation fusionnelle et la mystérieuse comptine qui unissent son mari et son fils ; la mise à l’écart de sa propre famille, de son propre sang. Pierre est de plus en plus méprisant envers elle et Thomas a, souvent, un comportement dérangeant. L’état de Sarah, tant physiquement que mentalement, se détériore alors étrangement.

En tant que lecteur, nous sommes avec Sarah, dans sa tête, dans ses terribles pensées, on ressent avec elle le couteau s’enfoncer dans la poitrine à chaque récitation de la comptine de Pierre et Thomas. Grâce aux descriptions détaillées des sensations physiques et mentales de Sarah, on la comprend, on compatit, on s’attache. Ce roman est une réelle réflexion sur la maternité, le couple, la place de la femme dans la famille. Le personnage de Sarah apparaît simplement comme une mère au foyer, la femme de Pierre et non comme une femme indépendante qui agit selon ses propres volontés. En mettant au monde Thomas, elle s’est perdue elle-même ; elle est devenue une coquille vide, sans personnalité. Ce n’est que lors des moments d’écriture de son journal intime que la vraie Sarah se dévoile. C’est un roman agréablement surprenant car il est à la fois très réaliste mais aussi fantastique. Il est une “inquiétante étrangeté”. L’écrivaine semble avoir joué avec une métaphore filée tout au long du roman : celle du vampire. En effet, elle a mêlé les différents sens de “vampiriser”, à la fois le sens psychologique de la domination et le sens de sucer le sang pour le monstre aux “grands crocs”. C’est une réussite. Nous assistons, impuissants, à la descente aux enfers de Sarah sous l’emprise de la dépression, de la folie, de la paranoïa mais surtout des liens familiaux.

Par une excellente progression et structure du roman, Émilie a su brillamment manier le suspense pour offrir une nouvelle claque de fin inattendue tout en gardant une écriture fluide et majestueuse. Il est sûr, avec la publication de ce chef-d'œuvre, que, près ou éloignée de l’Armée, l’autrice est définitivement une des plus belles plumes du siècle.

Après avoir adoré L’Embuscade paru en 2021, je suis honorée d’avoir eu la chance de pouvoir lire le nouveau roman d'Émilie Guillaumin. Je tiens donc à remercier Babelio et les éditions HarperCollins. Mais je souhaite surtout dire merci à l’autrice pour ce roman formidable. Il sera disponible le 4 janvier 2023 dans votre librairie la plus proche pour commencer l’année avec un plein d’émotions.



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Petites dents, grands crocs

Sarah, mariée à Pierre depuis plusieurs années, se réveille en pleine nuit suite à un cauchemar. Elle s'assure que son fils, Thomas, dort bien tranquillement dans son lit. Dans son journal, elle exprime ses sentiments ambivalents envers la maternité. Elle remonte à sa grossesse pour montrer comment la mise au monde d'un enfant avait ôté sa personnalité et l'avait enfermée dans une sorte de prison.

Après avoir travaillé 10 ans à la Direction des Ressources Humaines d'une entreprise de transport, elle décide de prendre une année sabbatique pour écrire. A la fin de sa dernière journée de travail, elle part chercher son fils à la sortie de l'école où Pierre la retrouve. La complicité est très forte entre Pierre et Thomas.

Sarah a des difficultés à trouver sa place depuis qu'elle est mère et à retrouver sa personnalité avant sa maternité. Son mal être et son isolement grandissent de jour en jour.

Dans un style fluide, l'auteur montre le quotidien de Sarah, ses pensées plus ou moins avouables à travers ses cauchemars et ses écrits. La tension monte au fil des pages.

L'auteur décortique avec justesse, et parfois cynisme, les relations de couple, les tâches ménagères qui incombent aux femmes, le manque de valorisation de rôle de la mère … et le sentiment d’exclusion des moments de complicité familiale.

Avec une situation extrême, elle aborde des émotions, sentiments que la plupart des mères peuvent ressentir parfois, sans oser l'exprimer.


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Petites dents, grands crocs

L’histoire d’une femme, Sarah, qui devient le fantôme de sa propre vie, s’affaiblissant, de plus en plus irritée par le comportement hautain, de son mari. Pierre Barry ne pense que carrière. Elle quitte son job de RH d’une grande entreprise. Elle a davantage de temps pour son fils. Elle veut écrire un roman. Son mari la rabaisse, ou maladroitement l’ignore en ne soulignant que ses succès à lui. Leur fils Thomas c’est l’amour de cette femme, son sang, mais elle le voit souvent comblé plutôt avec Pierre. Toutes ces rancœurs qu'elle ne peut que contenir de l'intérieur, ce venin grandissant qui ne sait où surgir...



Tout le roman est écrit d’une plume qui sait être inquiétante : très détachée vis-à-vis de Sarah la narratrice, elle tend à donner un grand poids à ce corps si frêle et à tout ce qui le ronge de l’intérieur et de l’extérieur. Elle rend palpable le mal qui s’insinue en elle, elle mêle réalité et fiction mais le corps les reçoit indifféremment, jusqu’au drame…



Un roman singulier qui transpire une rage féministe, avec un personnage qui a conscience d’être englué dans une vie qu’il ne sait plus vivre, qui a conscience d’être bafoué, rabaissé, son espace vital violé. Un livre contemporain où l'on lit ce qu'une mère peut ressentir. Une fin surprenante qui cueille le lecteur, toujours à la frontière avec l'irréaliste.
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