Le Bureau des Affaires occultes, tome 3 : Les nuits de la peur bleue

Une série que j'affectionne particulièrement.

J'apprécie les personnages qui gagnent en qualité au fil des tomes. Des personnages torturés, mais tellement humains

.J'ai un peu moins apprécié ce tome que le précédent simplement parce que j'ai trouvé la fin plus prévisible.

Néanmoins, j'adore l'écriture de l'auteur et sa façon de faire voyager le lecteur.
Un roman une fois encore, extrêmement documenté.

Je prends toujours un réel plaisir de retrouver Verne et ses acolytes. Ce tome 3 est une fois encore une histoire de qualité prenante et palpitante.

Dans ce 3ème tome, Valentin Verne trouve enfin les secrets de ses origines.

Un bon melting pot entre des personnages ayant effectivement existé et des sagas qu'on peut en tirer.
Pour exemple ce vicaire, Casimir Perrier qui a bien existé ou notre très chère George Sand. Leur histoire se mêle à celles des personnages fictifs d'Eric Fouassier. Certains des personnages nous les avons déjà croisés dans les deux précédents tomes tels que Vidocq ou l'inspecteur Valentin Verne. D'autres apparaissent comme l'espiègle policière Aglaé à laquelle Eric Fouassier confère des atouts amoureux. Choléra et meurtres nous emporteront dans ce monde mi-réel, mi-fictif.
Je conseillerais de les lire dans l'ordre ; démarrer par celui-ci serait dommage, voire par moments, légèrement frustrant (je cela car je n'ai lu que le 1er tome et cela m'a gêné aux entournures).

Paris 1832, une ville et une époque où il ne fait pas bon être pauvre ; la peur bleue rode et achève son homme. le quartier de Saint-Merri est devenu un cauchemar et la scène de meurtres monstrueux. Trois cadavres mutilés nécessitent le professionnalisme de Valentin afin d'en retrouver les meurtriers. Vidocq, chef de la sécurité est quant à lui occupé à retrouver trois éminents savants intervenantsdans la lutte contre le choléra. le ministère est accroché aux basques de ce dernier et rajoute une pression supplémentaire pour accélérer le rythme.
Entourloupe, escroc repenti, trouve une juste place au milieu d'autres personnages tels que Tafik, le majordome de Valentin. Même si la vie personnelle de Valentin ne prend que peu de place tout le long du livre, la fin en éclaircira un flou préexistant dans les précédents tomes.

Comme toujours, l'auteur semble s'être bien documenté sur la vie des parisiens de cette époque. le côté occulte de ce pan de l'histoire française se trouve en bonne place entre suspens, mystères et canailleries. Les chapitres étant courts, on se dit encore un chapitre, puis un autre ; de rebondissements en avancées de la fiction, on ne voit plus le temps passer. Les 375 pages (postface incluse) sont si denses qu'elles pourraient nourrir une de ces séries dont notre culture cinématographique raffole.

Les thèmes choisis fonctionnent à tous les coups : par moment, on serait tenté de dire qu'ils en sont même trop faciles, trop vendeurs. Disons que la ficelle de l'auteur pour arriver à ses fins, est d'un niveau inférieur à celui de la mise en place du scénario. Une des parties que j'ai particulièrement appréciées, c'est celle sur le thème de la médecine légale et de ses débuts scientifiques. Mais cette appréciation est probablement déformée par mes différentes formations scientifiques.

N'étant pas parisienne, le Paris de Fouassier m'est pourtant apparu familier. Je m'y suis baladée comme si j'étais au XIXé siècle. Il a dépeint de la meilleure manière qui soit une ville prise par les affres de la maladie et de l'escroquerie.

La belle Aglaé va-t-elle vaincre les funestes appréhensions du ténébreux Valentin et l'amener à consommer enfin le fruit de leur amour malgré les terribles traumatismes que garde le jeune inspecteur de son passé troublé ? Qui se cache derrière les crimes sordides qui se répandent dans Paris aussi vite que l'épidémie de choléra dont les ravages inquiètent le pouvoir ?
Vous aurez réponse à tout cela avec ce troisième opus réunissant le Bureau des affaires occultes. Vous y glanerez aussi quelques anecdotes historiques, un peu du vocabulaire haut en couleur du petit peuple de Paris.
Ca sent son érudition, la passion aussi d'un auteur pour une époque qu'il connait bien. Si on est sur cette longueur d'onde, on y trouvera son bonheur. J'ai quant à moi estimé assez laborieuse la construction des personnages. L'intention de l'auteur est bien trop appuyée pour qu'on puisse croire à ces mouvements de l'âme, aux réactions psychologiques que provoque certaines découvertes relatives au passé de Valentin et qui sont pourtant seul moteur des péripéties suivantes. Pour ce qui est de l'intrigue policière, là encore, elle m'a paru d'une veine assez grossière. L'idée de départ est peut-être bonne mais la manière dont Valentin parvient à élucider le mystère reste sinon complètement invraisemblable, au moins convenue.

Livre audio – Lu par Benjamin Jungers : 10h38

A chaque volume je mets 1/2 étoile de plus, c'est dire que mon plaisir est de plus en plus présent à l'écouteur et du narrateur et de l'histoire qu'il fait vivre avec coeur !

La partie historique est un plus pour l'intrigue et le fait de rencontrer des personnes réelles, George Sand en particulier, apporte un petit côté coquin, féministe et avant-gardiste que j'ai bien apprécié !

La langue est belle et c'est aussi un grand plaisir qui mêle aisément fiction et réalité !

L'époque est bien décrite et représentée par son meilleur et son pire, juste équilibre pour une lecture prenante et intéressante !

J'ai bien envie de réécouter la trilogie car il y des choses que j'ai oubliées et qui sont succinctement abordées en avançant dans l'intrigue.

Une bonne série que je vous recommande !

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J'ai retrouvé avec un grand plaisir Valentin Verne et sa compagne Aglaé dans une nouvelle enquête. le bureau des affaires occultes s'est agrandi, Aglaé est la première policière de la préfecture, L'Entourloupe, un escroc repenti et Tafik le majordome de Valentin ont rejoint le service. Vidocq redevient chef de la sureté. Ses services sont débordés à la suite de la disparition de trois éminents savants, le ministère lui met la pression pour les retrouver au plus vite, car ces illustres personnages participent à la lutte contre l'épidémie de choléra qui ravage la capitale en 1832. Valentin est chargé d'élucider une série de meurtres qui n'a rien d'occulte pour décharger ses collègues : trois cadavres mutilés ont été retrouvés dans différents lieux publics. L'épidémie fait rage, les plus pauvres y voient une volonté du pouvoir de les tuer en empoisonnant les fontaines, les rumeurs enflent et les émeutes menacent. Les policiers devront redoubler d'efforts.

Cet épisode est différent des deux premiers car l'histoire personnelle de Valentin est mise au second plan, même si le mystère de ses origines est éclairci à la fin. J'espère qu'il y aura une suite maintenant que les protagonistes sont moins torturés par leur passé. L'enquête est mouvementée et intéressante, même si la fin n'est pas très surprenante.

Les personnages sont très travaillés et consistants, très loin des stéréotypes. Valentin me fait fortement penser à l'inspecteur Pendergast avec qui il a de nombreux points communs : un passé difficile, un côté dandy, l'attirance pour la résolution scientifique d'affaires qui semblent surnaturelles et surtout beaucoup de charme. le point fort de cette série est le contexte historique, très documenté. La Restauration est une période peu explorée dans le polar, j'apprécie beaucoup ce voyage dans le passé où on découvre un Paris bien différent de celui qu'on connaît. Certains quartiers n'ont pas beaucoup changé depuis le Moyen âge.

Le débat sur les causes du choléra fait rage, la vérité sera découverte vingt ans plus tard. le roman a été écrit durant le Covid et on voit que des phénomènes similaires se sont passés à l'époque : débat scientifique, informations plus ou moins vraies (en fonction des connaissances du moment), récupération politique par les courants les moins modérés, théories complotistes. Une rumeur court qu'on va confiner les quartiers populaires, ce qui déclenche une émeute.

J'ai beaucoup aimé ce mélange de fiction et d'histoire dans un Paris à la fois très éloigné et très proche de nous. Je l'ai lu en version audio et j'ai beaucoup apprécié le narrateur, Benjamin Jungers, qui sait donner vie à tous ces personnages et nous transporter dans le passé. La très belle langue de l'auteur contribue à ce dépaysement. J'ai aussi beaucoup aimé la postface où l'auteur explique le contexte et démêle le vrai du faux, c'est un plus dans les romans historiques.

J'aime beaucoup cette série et j'espère qu'elle ne s'arrêtera pas là. Un grand merci à Lizzie et Netgalley pour leur confiance.

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