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Critiques de Éric Metzger (99)
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La Citadelle

Je ne suis jamais allé en Corse. Et pourtant j'en reviens. Grâce à Eric Metzger.



Son héros, Emile foule le sol de Calvi pour un bel été de vacances après une année d'études épuisante. Il compte s'offrir un repos bien mérité, entre potes.



Vu de l'extérieur, Emile se veut hautain, il se donne un genre. Se crée un personnage. A l'intérieur, il est tout autre. Mais il ne veut pas le montrer. Ne veut pas se montrer. Pâle copie de lui-même aux traits mal dégrossis par une culture apprise dans les livres. Lorsque Julien Sorel pose ses valises en Corse … Lorsqu'un héros de roman devient un modèle encombrant…



Il y a dans ce livre ce personnage fier comme une île, fier comme la Corse.

Il y a ensuite ces étés qu'Emile va passer là bas, sur l'île de toutes les beautés. Il va connaître Andréa. le chat et la souris … Compte à rebours d'un non grand amour. Décompte d'orgueils mal placés, de ratés en non dits. Et si cette citadelle n'était que l'image de cet amour imprenable ?



Eric Metzger signe là un drôle de roman d'apprentissage. de désapprentissage de l'amour qui se devrait de n'être que romanesque. du non apprentissage du don de soi. J'ai aimé cette plume complexe et si claire à la fois. Une façon si sincère d'écrire la nuance des êtres. En les rendant réels. Parfois attendrissants, souvent agaçants mais tellement vivants. Il y a de la flamboyance dans l'obstination de rater le coche. de se trahir un peu …



J'ai aimé apprendre que les violons voyagent toujours côté hublot. J'ai aimé me dire que ce qui ne se passe pas à Calvi reste à Calvi malgré tout … J'ai aimé m'agacer souvent de cette constance dans la fierté mal placée …



Un jour, peut-être, je reviendrai en Corse et au pied de cette citadelle, je me souviendrai sûrement un brin ému de ce roman.



Comme on retrouve un vieil ami. A qui on n'a pas encore tout dit.


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Les écailles de l'amer Léthé

Derrière ce titre énigmatique, convoquant des figures mythiques de monstres légendaires, en raison des écailles et du nom de l’un des cinq fleuves des enfers, se cache un être beaucoup plus prosaïque. Lors d’une visite dans une animalerie, le narrateur s’est laissé convaincre d’acquérir un combattant, ce poisson condamné à la solitude en raison de son agressivité envers ses congénères. La cohabitation avec ce compagnon silencieux se fait sans remous, pour finalement se transformer en une relation particulière. En effet, le combattant semble apprécier la lecture à voix haute !



Le discours tenu par ce narrateur est étrange, et c’est peu à peu que l’on découvrira ce qui se cache derrière les maniaqueries et l’évitement de ses pairs. Solitaire comme un combattant, l’agressivité en moins, et contraint à une organisation méticuleuse de son quotidien, un cadre rassurant pour masquer ce qui ne peut être dit. Jamais d’ailleurs il n’évoque les maux du passé, ce sont les bribes de conversation rapportées qui construisent le décor que cet homme veut ignorer. On comprend aussi que Léthé n’est pas ici le fleuve mais la déesse de l’oubli.



Et c’est très drôle ! L’argumentation utilisée par le narrateur pour donner un sens à ce qu’il vit ne manque pas d’audace. Ce qu’il nous rapporte de ses échanges avec son psy qu’il pense rouler dans la farine en lui racontant deux ou trois fables familiales autour d’histoires de papa et de maman, tout cela prête à sourire, même si l’on ressent l’angoisse sous jacente.



Ce roman est aussi un hymne à la littérature : plus de quarante auteurs, de Baudelaire à Dante, en passant par Zola et Proust sont évoqués à travers un florilège de citations et de passages, ceux qui sont lus au poisson attentif. Un belle revisite des classiques !



L’humour s’insinue jusque dans la dernière page, qui, à défaut de playlist, nous décline la liste des crus dégustés en cours d’écriture.



Un roman à la fois léger et profond, qui utilise la dérision pour parler de la solitude et de la détresse qui découle des accidents de la vie.



208 pages L’olivier 4 mars 2022

Sélection POL 2022
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Les écailles de l'amer Léthé

Le narrateur, un homme indécis, solitaire et dépressif, est poussé par une vendeuse, dans une animalerie, à acquérir un petit poisson appelé combattant, qu’il installe chez lui dans un aquarium approprié. Après l’avoir appelé Cookie, il se rend compte que le combattant est curieusement très sensible à la lecture à haute voix des textes littéraires (« J’ai un poisson chez moi, il adore qu’on lui lise de la poésie ! »). ● Je comprends les éloges que j’ai lus dans certaines critiques, mais je dois dire que je suis resté extérieur à ce récit, qui est avant tout un carnet de citations. Si belles soient-elles, elles réduisent d’autant le travail propre du romancier. ● L’histoire est très ténue, associant tristesse et humour loufoque d’une façon qui n’a rien d’originale et que j’ai lue ailleurs bien mieux mise en œuvre. ● On comprend bien que le nom de la race du poisson, « combattant », est le contraire de l’attitude du narrateur face à la vie, mais l’argument du récit, étrangement divisé en « actes », est vraiment très mince. ● Le titre, magnifique, ouvre donc un horizon d’attente que le texte ne comble pas.
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Les écailles de l'amer Léthé

Il y a les livres qu’on lit, qu’on survole, qu’on referme, ceux qu’on apprécie et ceux dans lesquels on aime se re(re)plonger. On les aime ou pas, sans vraiment s’interroger.



Et puis il y a des livres à part, tel ce roman, que l’on n’explique pas, qui serrent, qui percutent, qui se dégustent. Ces livres dont chaque ligne se décortique, qui font écho, qu’on lit et relit, à voix haute, à voix basse, juste pour le plaisir de faire tinter les mots et vibrer les idées. Tout y est à sa place, par évidence : les chapitres, l’histoire, la plume, la délicatesse. Le livre imprègne jusqu’au cœur, allez savoir pourquoi ! (Facile. Kitch si vous préférez – je n’ai pas trouvé mieux – peu importe puisque c’est vrai !) Il parait que la lecture est subjective et cet avis est le mien. J’ai lu avec délectation ce roman dont l’intensité masquée par l’humour m’a retournée. Eric Metzger rit, fait rire, trublion de réseaux cathodiques, mais ne vous y trompez pas, il sait écrire. Avec intelligence, finesse et une grande sensibilité.



Je vous dirais seulement qu’il est question d’un homme et de son poisson blanc auquel il lit des textes, d’une atmosphère où la solitude colle au drame, en trame ; une vie portée comme l’on porte sa misère, un pas puis l’autre, le cœur en vrille, vidé de son essence. Il est question de chagrin que l’on dépasse en apparence, des sens que l’on perd : plus de souffle, plus d’air, l’homme respire pour (sur)vivre mais ne vit plus. Il y a les cloches de l’église toute proche, les amis, le travail et la littérature rivée aux propos. Le texte est juste exquis.

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La nuit des trente

Premier roman d'un journaliste trentenaire,Éric Metzger.C'est l'histoire de Félix,la nuit où il fête ses trente ans.

A travers 105 pages(deux dernières pages,la fin,surprise! pas mal!),on accompagne Félix dans un vagabondage trés arrosé, à travers Paris.Une nuit,où il va faire divers rencontres,dont celle de la jolie Louise,qui fait remonter à la surface,le souvenir d'un amour perdu,il y a dix ans.

Pour être franche,à cause des critiques trés positives ,j'attendais mieux.

Mais à cette histoire, qui est une longue énumération,de faits,de bars ,de divers alcools ingurgités,à travers la ville en scooter,en taxi/ ou le personnage apathique de Félix qui à trente ans a déjà le blues des amours et d'une jeunesse perdus/et dont la prose est sans intérêt,je n'ai pas vraiment accroché!
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À nos amies

Je ne suis pas fan des nouvelles mais le sujet m'interpellait : l'amitié féminine.

C'est ainsi une possibilité de découvrir de nouveaux auteurs, comme Jessica Cymerman dont j'ai apprécié la plume dans cette nouvelle ou encore Olivier Piron avec cette phrase : "toi qui aimes tant les livres, est-ce que tous les romans ne sont pas aussi des promenades?"

J'ai beaucoup aimé la préface de Marie Robert qui s'est interrogée sur l'amitié féminine qui "nous offre une sécurité qui nous permet de traverser les menaces de ce monde".

Un bon moment de lecture !
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La nuit des trente

Eric Metzger vous connaissez? L'humoriste du petit journal sur Canal+, le fameux duo "Eric et Quentin". Et bien, voici un jeune homme qui derrière son image de journaliste loufoque à l'humour très premier degré cache un véritable don pour l'écriture. C'est vrai qu'on a parfois tendance à oublier que derrière ces "fous" du PAF se cachent souvent des journalistes et parfois des journalistes qui ont une très belle plume.



Le premier roman d'Eric Metzger est incontestablement un bijou. "La nuit des trente" m'a laissée comme étourdie, remué par toutes ces pensées qui m'ont assaillie, car ce que je venais de lire sonnait juste. Eric Metzger a posé des mots sur ce spleen du trentenaire qui n'a pas vu le temps passer et qui se retrouve enchainé à sa vie par les obligations du quotidien.



J'ai passé la nuit à réfléchir à Félix, le "héros" de ce roman court et marquant. Le genre de livre qui une fois refermé, vous hante.



Félix pourrait être n'importe qui et vous allez même jusqu'à penser et tout compte fait, ne le suis-je pas un peu ce Félix hanté par un fantôme? Comment ai-je pu en arriver où je suis? Avec ce que je sais aujourd'hui, qu'aurais-je pu faire pour éviter d'être hanté par mon passé. Car c'est de ça qu'il s'agit, regretter ce passé qui nous empêche parfois de dormir, ce passé après lequel on pense avec nostalgie, ce passé qu'on aurait voulu différent et on se met à maudire ces années qui nous en séparent et ces évènements, nos choix même, qui font que notre vie est aujourd'hui une sorte de métro-boulot-dodo.



À la fin de l'histoire, une révélation à laquelle on ne s'attend pas, vous fera regarder votre conjoint en pensant, et lui (ou elle) c'est qui son fantôme? Est-il ici par choix ou parce que les circonstances ont fait que nous nous retrouvons maintenant, ici, ensemble? Ce roman est une balade d'une nuit en compagnie d'un jeune homme qui court après son bonheur qui pourtant s'en est allé il y a dix ans déjà.



Une nuit avec Félix et vous saurez que vous ne serez pas seul à courir après les fantômes.

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La Citadelle

Emile, jeune thésard imprégné par « Le rouge et le Noir » de Stendhal - sujet de son travail, s’échappe à Calvi le temps d’un été. Insouciante jeunesse - la fête est folle au festival du Théâtre de Verdure, au pied de la Citadelle, l’alcool coule à flot, les rencontres se multiplient et l’on s’évade, rejetant un instant les turpitudes de la vie parisienne. Dans ce cadre, Emile rencontre Andréa, jeune corse belle, libre et insolente pour laquelle il éprouve de vifs sentiments, de la haine à l’amour, gêné par un irrépressible orgueil.

L’orgueil est la trame dans la peur du rejet, toute garde dehors. Les étés se succèdent. Emile revient à Calvi, l’espoir au cœur, l’envie chevillée. Il attend et grandit, se croit fort et malin, lui le vaniteux qui, tel Julien Sorel, son double littéraire, s’empêtre dans l’amour malheureux à préférer l’échec.

Outre la merveilleuse ode à Calvi, ce roman est un cheminement – un fil sur la complexité d’une relation, quand chacun se protège, griffant avant de l’être, au détriment d’un bonheur simple. L’histoire se conte juste et réelle sur l’amour tu et ses désirs, histoire intemporelle, classique ou même moderne, de l’envie aux regrets au pied de la Citadelle, fière et majestueuse, si symbolique d’une forteresse des cœurs. 

Un roman fin et sensible.
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Les écailles de l'amer Léthé

Il faut dire que le hasard fait bien les choses. Après une longue absence dans mes lectures numériques, j'ai décidé de jeter un coup d'oeil à la liste des sorties récentes sur le plateforme numérique 'Lirtuel' et je suis tombée sur ce livre. le titre intriguant a attiré mon attention et je l'ai réservé et attendu patiemment mon tour pour pouvoir le découvrir.



Au moment où le lecteur fait la connaissance du narrateur, celui-ci se trouve dans une animalerie où il observe un poisson sans avoir vraiment l'intention de l'acheter. Mais sous l'influence de la vendeuse, il achète le poisson qui portera le nom de Cookie et se trouve avec la responsabilité de s'occuper de lui.

Pour un être solitaire et dépressif comme lui, c'est le bouleversement. Comment prendre soin de Cookie, alors qu'il fuit les responsabilités et ne prend pas de décisions ? Finalement un mince lien se crée entre Cookie et le narrateur, lorsque ce dernier se rend compte que le poisson réagit à la lecture à voix haute...

Et c'est un vrai plaisir de suivre partout ce narrateur étrange, lorsqu'il lit à voix haute, au travail, dans la vie en dehors de la maison où les péripéties nous font éclater de rire.

Mais on se rend compte également que ce personnage sans nom, cache pas mal de souffrances et tente d'oublier le passé, maladroitement, à sa manière...

Une lecture émouvante qui fait réfléchir sur la vie et la mort, sur la solitude, l'amour, la détresse, le deuil...

Même si les citations peuvent donner une petite idée du contenu, c'est la lecture du livre qui nous fait comprendre toute l'intensité de l'histoire.

A la fois léger et profond, ce livre est une très belle surprise.

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La nuit des trente

Félix bosse dans la pub et ce soir il a trente ans. Mais il ne veut pas le fêter, cet anniversaire. De toute façon personne au bureau n’est au courant et c’est très bien ainsi. On est vendredi, les collègues proposent d’aller boire un pot et Félix suit le mouvement. Le début d’une nuit d’ivresse où, à scooter dans les rues de Paris, il va cheminer de bars en boîtes de nuit, seul ou accompagné, pour oublier le gâchis de cette vie si tristounette. Il repense à ses vingt ans, aux copains et à l’insouciance de l’époque, quand il se rêvait romancier. Il repense à celle qu’il a aimée follement et qui l’a quitté, ce « fantôme » dont l’ombre ne le lâche pas d’une semelle depuis. En chemin il va croiser Louise. Entre eux deux, un semblant de début de quelque chose, une fenêtre qui pourrait s’ouvrir sur l’avenir. Oui mais voila, Félix est plus prompt à renoncer qu’à s’emballer, c’est tellement plus simple à gérer…



Il aurait pu m’énerver ce premier roman. Il aurait dû m’énerver, même. Trop parisien, trop bobo, trop plein de boites de nuit et d’ivresse gratuite, trop futile. Et puis un gars de trente ans qui surfe sur le « c’était mieux avant », qui radote déjà, c’est typiquement le genre de personnage que j’ai envie de baffer. Sauf que ça n’a pas été le cas. Le Félix, j’ai aimé le suivre dans ses pérégrinations. J’ai aimé ses rencontres impromptues, sa façon de prendre les choses à la légère malgré ses questionnements existentiels, sa lâcheté permanente. C’est un trentenaire d’aujourd’hui, un romantique mollasson qui s’imagine un instant prendre un billet d’avion pour New York sur un coup de tête mais sait très bien qu’il n’en fera rien, que le métro-boulot-dodo restera son quotidien en attendant sagement la retraite ou la maladie. Désabusé mais pas révolté, faut pas exagérer…



Finalement Félix, il aurait pu se jeter dans la Seine après une nuit pareille, après un tel constat d’échec. Mais au lieu de ça, il rentre chez lui pour cuver, ni plus ni moins. Et je crois que c’est pour ça que je l’aime, allez comprendre... Après, les toutes dernières pages m’ont déçu, je n’ai pas compris le besoin de cette chute inattendue qui n’apporte strictement rien. Ce n’est qu’un détail mais il vient quelque peu gâcher la bonne impression d’ensemble, et c’est bien dommage.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Les écailles de l'amer Léthé

Être membre d’un jury littéraire a ceci de particulier – et d’intéressant – qu’il oblige à la lecture d’ouvrages vers lesquels nous ne serions pas obligatoirement allés. Il en est ainsi pour moi du dernier roman d’Éric Metzger "Les écailles de l’amer Léthé". Sans trop savoir pourquoi, je serais passée à côté et pourtant c’eût été dommage.



C’eût été dommage parce que, sans que ce soit véritablement un coup de foudre, j’ai beaucoup aimé ce récit et à plus d’un titre. J’ai aimé l’histoire de cet homme solitaire qui traîne sa peine et son indécision jusque dans les animaleries. C’est là qu’il tombe devant un aquarium dans lequel se débat, seul, un poisson combattant, un poisson aussi seul que lui. Et, sans trop savoir pourquoi, il répond "oui" à la serveuse lorsque celle-ci lui demande s’il le prend. Il repart ainsi avec un poisson dans un sachet d’eau "minérale" et un bocal carré, une amphore et une algue décoratives.

Ce drôle d’énergumène aime lire à haute voix et un jour s’aperçoit que son poisson Cookie – vous saurez pourquoi ce nom en lisant le roman – apprécie la lecture, enfin un certain type. Il aime Baudelaire, la poésie, les romans. Le poisson arrête de tourner et le regarde (l’écoute ?), puis retourne à sa valse aquatique dès la fin de la lecture. Un poisson littéraire, vous imaginez ?



Foutraque, drolatique, sont les adjectifs qui me viennent tout de suite à l’idée pour qualifier ce roman. Mais je pourrais aussi ajouter poétique, littéraire, émouvant. Car, je l’avoue, il est facile en le lisant, de passer du rire aux larmes. J’ai ri aux éclats à cette réflexion "Hélas, la fin de l’année (avant l’imbécile "3, 2, 1, bonne année !")…". Mais j’ai eu la gorge serrée à la réflexion d’une connaissance d’Antoine "Et votre petite fille, vous n’en parlez jamais…" et puis un peu plus loin, "Nous avions regardé des appartements…et patatras. La taule s’était froissée, les corps tassés, le noir et l’oubli imposés." Car la construction est intelligente. Elle sème au fil des pages des petits cailloux, des allusions qui permettent de comprendre la personnalité du personnage, sa dérive, ses chagrins dissimulés, ses envies de boire et sa dépression.



Je l’ai aimé aussi pour l’écriture, belle, pour la manière qu’a l’auteur de triturer les mots, d’en inventer "la situation devenait alarmangoissante…", pour l’hommage à la littérature (avec bibliographie en fin d’ouvrage), pour l’humour qu’il distille encore après la fin de l’histoire avec les références des vins bus tout au long de cette lecture. Il s’en est vraiment fallu de peu, de très peu, de quelques passages trop longs – à mon gré – plus ennuyeux – à mon regret – pour que ce récit ne figure pas au plus haut. Mais je garde de cette lecture le plaisir de l’inattendu, des mots qui dansent, des sentiments qui se cachent.



Bref, comme le narrateur, "Je n’avais jamais vu un poisson sourire. Peut-être que je suis un poisson."


Lien : https://memo-emoi.fr
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La Citadelle

Je suis fascinée par la capacité d’un auteur à approfondir son talent romanesque de livre en livre. C’est le cas d’Éric Metzger, qui y va crescendo : chaque nouveau roman bénéficie d’un nouveau degré dans l’aboutissement et la qualité. De la sensibilité et des émotions contrastées, il en suscite depuis le début, c’est ce qui l’a d’ailleurs rendu profondément attachant, il constitue petit à petit une oeuvre globale. Et ce quatrième roman a le souffle incandescent des grands classiques qu’il affectionne : un cadre idyllique, des portraits parfaitement maîtrisés, une construction travaillée.



Dans ce roman, tout se passe en été. Cinq parties pour cinq étés et un unique but : rejouer la découverte de l’amour.

Le premier été, Emile découvre le « théâtre de Verdure » : un festival de Calvi qui attire dès juin les Parisiens et autres fêtards (le fameux « Calvi on the Rocks »). À l’époque, Emile est encore étudiant et cette semaine lui coûte très cher, chaque soir il arpente l’île de beauté à dos de scooter, accompagné d’amis friqués et de sublimes créatures.

La rencontre d’Andréa, jeune femme corse belle et insolente, va changer sa vie. Au départ, il pense la haïr, car son orgueil confond son désir. Plus tard, et pendant chaque été, il lui attribuera un nouveau rôle : ennemie, amie, confidente, absente. Chaque année il sera attiré inexorablement vers Calvi, là où tout a commencé, l’espoir en lui, la souffrance qui l’accompagne, et l’idée hautement romanesque et tragique qu’il se fait de l’amour.



Car Emile ne voyage jamais sans son double littéraire, Julien Sorel, héros du Rouge et le Noir de Stendhal. Il l’accompagne pendant tout le roman, il est un modèle et un contre-modèle, tour à tour source d’inspiration et exutoire pratique de ses contradictions. Emile-Julien lutte contre ses démons intérieurs, ses désirs et ses failles. Il préfère être désaimé plutôt que refusé. Et la belle Andréa ne lui facilite guère la tâche. Ils sont deux tempêtes caractérielles engluées dans leur fierté inutile.



Son amour, il le partage avec la deuxième héroïne du roman, la Citadelle de Calvi. Majestueuse et magnétique, elle abrite ses personnages et les observe, maternelle, au fil des ans, grandir, respirer, espérer. Elle est à la fois terre d’accueil et prison, témoin figé de la vie qui passe malgré tout, un lieu envoûtant auquel on revient toujours. Le point de repère d’Emile est ce bar où il prend son café tous les matins, travaille son mémoire et donne rendez-vous à Andréa des années plus tard. C’est un lieu-clé, un point de repère du roman.



Les années et la maturité permettront-elles à Emile de s’apaiser et de conquérir la belle Andréa ? Pas si sûr… Car soumis à un sabotage permanent, l’amour insatisfait est nettement plus littéraire. Torturés, les héros d’Eric Metzger ont soif de toutes ces blondes, brunes, ces Eurydices inaccessibles qui ne cessent de disparaitre et de le tourmenter… pour mieux le pousser à la créativité. Quel piège infernal que l’écriture!



Un roman totalement abouti, une psychologie très fine des personnages, une plume parfaite et une superbe histoire d’amour impossible.
Lien : https://agathethebook.com/20..
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La Citadelle

Émile passe des vacances à Calvi avec ses amis et va rencontrer Andréa, rencontre qui va bouleverser sa vie.



Comme beaucoup d’entre vous, j’ai connu Eric Metzger lors des sketchs qu’il effectuait pour l’émission de Yann Barthès. Je le découvre ici écrivain, et je dois bien admettre que ce fût une bien belle découverte.

Il s’agit ici d’une histoire d’amour sur l’île de beauté. Calvi et la citadelle sont ici des personnages à part entière du roman. Les paysages décrits sont très beaux et j’ai vraiment cru être en Corse. Le roman est truffé de références littéraires et notamment du Le rouge et le noir de Stendhal. D’ailleurs, j’ai trouvé Émile un peu à l’image de Julien Sorel, se sentant défavoriser du fait de sa position, de sa condition, sociale. Quant à Andréa, elle joue à merveille le rôle de la femme belle mais qui semble inaccessible.

Ce roman vous apprend à dire aux autres que vous les aimez, vous pouvez sinon passer à côté d’une belle histoire. Vous oscillerez alors entre amertume et l’autre fantasmé, idéalisé. Entre Émile et Andréa, les rencontres sont électriques. Entre la haine et l’amour, il n’y a qu’un pas. J’ai souvent eu envie de secouer Émile en lui assénant d’aller se déclarer à Andréa. Très orgueilleux, il va en devenir maladroit et va parfois être blessant envers Andréa. Ils s’éloignent pour mieux se retrouver ou pas, lisez ce roman pour le savoir.



Bref, je rêve de relire ce roman au pied de la citadelle de Calvi. Merci à l’auteur pour ce très beau voyage.



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Les Orphée

Louis a trouvé dans une brocante un vieux téléphone. Un de ceux à cadran rond. Un téléphone pour remonter le temps ? Surprenant mais via ce vieil objet il communique avec son père mort il y a une vingtaine d’années.



"Louis n’avait jamais cru à ces histoires. Pas de Paradis, pas d’Enfer, juste le rien une fois la vie terminée. Comment était-ce possible alors ? Trois fois ! Trois fois il avait réussi à lui parler, quelques secondes à peine soit, mais tout de même ! Le téléphone possédait-il des propriétés magiques, à l’image de ce que l’on pouvait voir dans les films fantastiques ?"



Orphée est à la recherche de son Eurydice. La parfaite. Celle qu’il imagine dans sa vie rêvée. Une chimère ? Peu importe, chaque nuit, il sillonne la ville pour la trouver. Alcools, délires, rien n’est jamais assez pour toucher le but.



"Si Orphée aime, c’est un conditionnel (attention, lu à voix haute, c’est trompeur). Il a aimé parce qu’on l’aimait, et ça Orphée n’en veut plus, c’est décidé. Il choisira. Ce sera son Eurydice. Celle avec qui il pourra tout. Être l’enfant, l’adulte, le vieillard. Partir à travers les mers voyager des années, construire des cabanes, cambrioler des bijouteries, sauter sur des lits, escalader des grilles de parc la nuit, et tout un tas de trucs qu’il doit encore bricoler."



Une chose est sûre, Louis et Orphée n’ont chacun qu’une seule idée en tête. Leurs quotidiens tournent autour de celles-ci. Jusqu’à l’obsession. Jusqu’à la folie. Jusqu’à la déconnexion. Dénouer le vrai du faux. Le rêve de la réalité. Qui rêve ? Le lecteur ou les personnages ?



"Il aurait mieux fait de lui expliquer qu’il crache au visage des autres ce qu’il a envie qu’on lui dise, mais Orphée est un personnage. Et un personnage, ça joue son rôle ou ça crève. Et pour l’instant, Orphée est vivant."



Avec les Orphée, Eric Metzger nous entraîne dans un drôle de récit. Pour peu que l’on adhère à l’originalité de l’histoire et du style, on est complètement immergé dans les mondes de Louis et d’Orphée. Ils sont des originaux. Assez asociaux dans leurs genres. Mais ils ont de la suite dans leurs idées.



"Orphée éclate de rire. Ce n’est pas Béatrice qu’il veut. On confond tout ici."



Louis ne baisse pas les bras dans son idée de sauver son père de sa crise cardiaque. Orphée observe les gens de la nuit. Et envoie promener ceux qui ne le comprennent pas. Ses amis n’en sont pas vraiment. Ils sont des pions sur son chemin. Dans sa quête d’Eurydice. Dialogues de sourds. Tous les deux ne comprennent pas les autres et personne ne les comprend. Ils sont déconnectés de leur entourage et de la société. Personne n’arrive à les suivre, mais eux continuent d’avancer.



J’ai tourné les pages, fascinée et envoûtée par l’écriture et par l’imagination d’Eric Metzger. Tout semble tellement irréel et pourtant si vrai à la fois. C’est fantastique. C’est fou. C’est drôle aussi. J’ai cru avoir absorbé de la drogue à mon insu tant j’avais l’impression de voler au-dessus des pages. Tour d’illusion réussi, je me suis laissée prendre au jeu. Même si j’avais deviné le dénouement.



En bref, Les Orphée est un court roman particulièrement original, une sorte d’ovni littéraire. Comme un voyage délirant dans deux mondes parallèles. A lire si vous n’avez pas peur de vous perdre dans les mots d’Eric Metzger. Ou si vous voulez atteindre un état de délire sans absorber de substances illicites.
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
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Adolphe a disparu

Il y a toujours un hasard qui guide nos lectures, une incertitude traverse notre chemin de lecture comme Adolphe a disparu, croisé sur l’étale d’une librairie d’enseigne grand public, ce roman en équilibre, dépassant de sa tranche gaufrée d’or au titre trompeur attrape ma curiosité pour l’étancher, le quatrième de couverture réveille mes sentiments en berne d’une histoire amoureuse inachevée. Une part de nous et de notre vie attire ces lectures pour satisfaire notre âme, la nourrir, la soigner, l’apaiser, la tromper d’illusion- Adolphe a disparu est ce livre.

Quelle surprise de découvrir l’auteur, Éric Metzger, le compère humoristique de Quentin Margot du petit journal de Yann Barthès, ce duo comique à l’humour décalé, être dans la littérature, auteur de deux romans, son premier La nuit des trente publié en 2015 à l’édition Gallimard collection L’Arpenteur. Cet auteur pudique aime Fan d’auteurs classiques comme Stendhal, Tolstoï en passant par Balzac, les définissants comme des « tueurs », c’est un ancien khâgneux, étant détenteur d’un master de lettres, écrire est une suite de ces envies, une continuité essentielle, une vie nouvelle et rêvée.

Adolphe a disparu, sonne comme un échappatoire plutôt drôle d’une rupture sans raison, « je t’aime encore mais je ne suis plus amoureuse », débute alors une suite d’évènements pour oublier. Notre jeune homme de 31 ans se laisse bercer par ses émotions pour se remémorer sa vie passée amoureuse et intime, puis de celle de son enfance dans ce périple surréaliste avec sa mère. Débute pour ce nouveau célibataire fraichement détrôné de son rôle d’amoureux principal, une aventure incroyable dans la forêt du bois de Boulogne, la quête improbable d’un chat sauvage blanc à la tache noir sur le museau, signe ostentatoire de son noms d’Adolphe, référence sombre à Hitler, ce qui m’amuse drôlement et amène un peu d’ironie légère à cette histoire, une mère sexagénaire à la retraite mécène des chats errants et de la misère humaine et son fils triste de sa rupture.

Le chat animal chéri par beaucoup de grands auteurs comme Colette, Georges Perec, Baudelaire et d’autres occupe un personnage important de ce roman, surtout de ceux abandonnés, livrés à eux-mêmes, de domestique à la vie sauvage, ces chats œuvrent dans une misère, la faim, la maladie, la mort en solitaire….

Le décor reste ce bois Boulogne, lieu d’asile de toute époque, la nôtre c’est la prostitution, les chats, et autres marginaux, comme cette mère échappant à son passé de femme hautement diplômée à l’ascension professionnelle élevée, puis éjectée de cette société « comme une comédienne à qui l’on aurait plus de rôle à proposer ». Nous découvrons un panel de personnages atypiques et des vies différentes.

Puis les petits délires du narrateur, celui du petit Poucet au désir sexuel hyperactif, conte lubrique inspiré des préservatifs usagés parsemés dans ce bois aux désirs pervers nombreux, l’huissier de justice constatent la fin de l’amour d’un couple, l’affrontement en lui entre son éducation avec ses certitudes et ses principes puis l’autre nouvelle découvert avec sa mère depuis leur recherche de ce chat nazi, le comparant à un combat de boxe…. Puis amorce l’idée de Romain Gary dans Gros-Câlin, celui de combler sa solitude avec ce chat « à la ressemblance pilaire du Führer ». Avoir une religion, une cause politique pour atténuer cette solitude précoce, puis être un alpiniste de son égocentrisme illumine ses étroites pensées en côtoyant des SDF, comme la folle histoire d’Adolphe un cigare dans le museau, jouant au carte, asthmatique, folie histoire inventée pour cacher sa solitude et tristesse.

Dans le cœur assombrit de ce fils, célibataire surpris, pour un cdd indéterminé traverse au côté de sa maman cette épreuve. Une sorte de psychanalyse solitaire et utérine absorbe lentement l’esprit torturé de notre jeune héros à la recherche d’Adolphe, ce chat perdu, inconnu dans la masse du Bois de Boulogne où un microcosme, sous terrain de notre société, peuple cette nature frontière de ces deux mondes opposés.

J’ai vraiment adoré ce roman, drôle, émouvant dans cette introspection de soi face à un échec amoureux, la mort d’un parent, puis la rupture lente avec sa mère avec cette écriture fluide et direct.

Beaucoup d’espoir félin caresse nos émotions humaines solitaires.

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Les écailles de l'amer Léthé

Les Écailles de l'amer Léthé est un roman-oignon.

Il possède plusieurs couches et différents niveaux de lecture (et il m'a fait pleurer aussi).



Le narrateur, qui comme celui de Proust, n'a pas de nom (tout au plus saura-t-on qu'il compte deux syllabes), achète un jour, presque sur un malentendu, un poisson combattant blanc, qu'il ramène chez lui et nomme (là encore sur un malentendu car peu de ses décisions sont prises de façon affirmée, réfléchie ou très volontaire) Cookie. Et non, le poisson ne se prénomme pas Léthé et il n'est pas amer (a priori car on ne l'a pas goûté).

Bref...



Le héros de notre histoire, qui aime la littérature et rester chez lui tranquillement, s'aperçoit que Cookie semble apprécier la lecture à voix haute.

C'est un voyage autour du "globe litterrestre" que nous entamons alors, la bibliothèque entière étant livrée par courts extraits au poisson (et au lecteur par la même occasion).

C'est un roman qui ne peut que réjouir les amoureux de la littérature.



Conçu comme une pièce de théâtre en trois actes, Les Écailles de l'amer Léthé commence dans la légèreté.

L'acte II introduit les failles du protagoniste, ses blessures passées, nous conduit à nous interroger sur ce qui le meut (spéciale dédicace à Cédric Klapisch) et nous fait entrer en empathie avec lui.

Enfin l'acte III porte à son plus haut l'aspect dramatique et toute l'émotion est libérée.

Une phrase en particulier m'a fait monter les larmes aux yeux de façon totalement inattendue, et les pages suivantes m'ont beaucoup touchée par leur vérité crue (j'imagine que ceux qui l'ont lu voient de quel passage je parle).



Une très belle lecture ! (qui m'a donné envie d'adopter un combattant)
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Les écailles de l'amer Léthé

Le narrateur a du mal à prendre des décisions ainsi, un jour, sans l'avoir vraiment décidé, se retrouve-t-il amené à acheter un petit poisson combattant blanc et mou qu'il observait dans un magasin. Il va le dénommer Cookie. Le jeune homme est un solitaire qui travaille chez lui, dans un intérieur qui ne contient que des livres. Il aime lire à voix haute et a la surprise de constater que Cookie se montre attentif à sa lecture de Baudelaire, collé à la vitre de son aquarium, tourné vers lui, "béat et concentré". Cookie a des goûts exclusivement littéraires, des tests de lecture de la notice du chauffe-eau ou de guides touristiques sont des échecs, Cookie n'y prête aucune attention.



Le quotidien routinier du jeune homme se trouve complètement bouleversé par cet intérêt de Cookie pour la littérature.



C'est l'histoire en trois actes d'une sorte d'amitié entre un poisson poète et un homme très émouvant, un solitaire qui fuit les responsabilités et se qualifie lui-même de cadavre. " Ce qui me distinguait d'un mort, c'étaient les yeux : je parvenais encore à les conserver ouverts. Performance qui ne les empêchaient pas d'être vides." Recroquevillé dans sa routine qui lui évite de penser, il ne trouve que les cloches de l'église voisine pour égayer son quotidien monotone, un mariage et le voilà qui s'habille élégamment pour se mêler à la foule des invités sur le parvis, un enterrement et le voilà qui se précipite pour se mêler à la tristesse ambiante, ce sont les seuls moments où il manifeste une émotion... Pour satisfaire la passion de son psy pour le passé, il s'invente un passé peuplé de petites névroses affectives que le psy décortique avec enthousiasme sans soupçonner que le seul objectif de son patient est d'obtenir l'ordonnance pour les comprimés blancs qui l'aident à se sentir mieux. Au fil des jours, un drôle de lien se crée entre Cookie qui tourne en rond, seul dans son aquarium carré, et le narrateur qui tourne aussi en rond dans son cinquante mètres carrés.

Derrière un humour omniprésent et avec un indéniable sens de la formule, un peu à la Raymond Devos parfois, Eric Metzger nous livre des réflexions sur la solitude, l'amour, le travail, le sens de la vie et la mort. Ce roman est aussi une ode à la littérature, le nombre de références littéraires citées est impressionnant.

Un roman à part, d'une grande originalité, un titre surprenant qui fait référence au fleuve de l'oubli dans la mythologie grecque, une belle écriture, une ambiance douce-amère, une façon très délicate et pudique de nous révéler le drame qui a détruit cet homme, une façon délicieuse de prendre de temps en temps le lecteur à témoin. Une lecture plus profonde qu'elle n'y parait au premier abord. Inventif, drôle, décalé et émouvant. Une très belle découverte.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Les écailles de l'amer Léthé

Et oui, les poissons aiment Baudelaire !



Une fable, un roman triste, l'aveu d'un solitaire désabusé, une ode à la littérature ? Tout à la fois ... Eric Metzger, toujours très fin dans son analyse de la société, se permet une fois de plus de jouer sur le loufoque alors que le sujet est très sérieux et le contexte pas forcément d'une grande gaieté.



Dans Adolphe a disparu, il avait réussi cette même pirouette d'une réflexion douce-amère sur nos vies, nos lâchetés, nos manquements. Jeune écrivain talentueux et sensible, il met le doigt où ça fait mal ! Ce qui est dit et ne peut être dit, les sentiments cachés et la solitude ...

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La nuit des trente

Trente ans ça se fête mais Félix qui travaille dans la pub à Paris n’a pas envie. Son anniversaire lui plombe le moral et il ignore les différents SMS reçus. Mais il accompagne ses collègues dans un bar et commence à boire. L’enchaînement se poursuit : de bar en bar, de verre en verre et pendant tout ce temps, il repense à sa jeunesse, à ses vingt ans, à un amour qui lui a brisé le cœur. Bref, un vrai petit vieux rempli d’amertume. Dans une boîte de nuit, il fait connaissance de Louise et il tergiverse sur l’idée que ça pourrait être le début d’une nouvelle histoire. Mais finalement il n’osera pas. Et puis, l’auteur nous offre une fin à la manière des nouvelles à chute. Alors il y a bien un effet de surprise sauf qu’ici, ça arrive comme un cheveu sur la soupe et que c’est complètement inadapté. Je me suis ennuyée et je n’ai pas compris l’intérêt de ce court livre où l’écriture n’ a rien de particulier. Je suis complètement passée à côté de ce livre ! En passant un détail m’a gênée : comment en s’étant enfilé moult verres pas de jus d’orange mais d'alcools forts durant toute la nuit, quelqu’un parvient à conduire son scooter (là, il faudrait m’expliquer).

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Les écailles de l'amer Léthé

L'idée est originale. Un poisson combattant nommé Cookie (Éric Metzger adore les cookies) comme « animal » de compagnie qui aime la (vraie) littérature.



Cookie va alors bouleverser la vie du narrateur.



Ce n'est pas LE roman de l'année mais j'ai tout de même passé un bon moment.



Un roman drôle et distrayant à lire sur la plage en été sous un parasol de préférence car les livres n'aiment pas le soleil.
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