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Citations de Étienne Barilier (24)


Être fils de pasteur n'est pas une mince affaire. (…)Un fils de pasteur a la chance considérable de recevoir la culture sans l'argent, si bien qu'il ne la prend jamais pour un signe extérieur de richesse ou de distinction. Elle n'est pas pour lui l'idole à abattre, mais au contraire l'alliée dans son combat contre les transcendances héritées, la compagne de ses plus purs élans.
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Étienne Barilier
Le contraire de la violence, ce n'est pas la douceur, c'est la pensée.
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J’écris ce texte peu de temps après avoir perdu mon épouse, des suites d’une longue maladie, comme le dit la morne pudeur des officialités funèbres.
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"L'humanité ne se pose jamais que les problèmes qu'elle peut résoudre", disait Marx. C'est évidemment le contraire qui est vrai : l'humanité digne de ce nom se pose avant tout les problèmes qu'elle ne peut résoudre.
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La souffrance et l'angoisse de vivre, peut-être aussi la joie de vivre (cette joie créatrice, je n'appris à la connaître que tardivement, et j'ai peur de la perdre maintenant que j'ai perdu celle qui me l'a donnée), toutes ces émotions premières ont poussé les humains à se transcender eux-mêmes; à se créer des créateurs. Une fois reconnu que cette invention fut le fruit de nos peines et de nos joies, de notre misère et de notre extase, nous qui donnons du sens à ce qui n'en a point par soi-même; nous qui sommes ai monde les donneurs de sens, allons-nous interrompre notre tâche et prétendre résolu ce qui ne l'est pas, ce qui l'est moins que jamais ? Non, tout reste à faire, tout reste à penser, tout reste à aimer, heureusement.
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Une nationalité peut s'acquérir, mais une patrie ? Existe-t-elle hors de tout lieu ?
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Lorsque Dostoïevsky fait dire à l'un des Karamazov que la beauté sauvera le monde, il n'invite pas l'humanité à la contemplation nostalgique de cieux passéistes. Et pour lui, la beauté n'est même pas une promesse de bonheur. Elle est seulement ce "plus" inexplicable que nous rencontrons dans les êtres et les choses, qui nous force à creuser leur mystère et le notre. Sauver le monde, c'est sauver sa capacité d'éveil. Si notre conscience nous fait accéder, de manière toujours plus insupportable, au manque d'être, au sentiment aigu de la beauté et de la douleur, de l'espoir et du souci, allons-nous refuser de telles richesses sous prétexte de bonheur ? Mettre en doute ses valeurs, bien sûr. Mais douter de son désir... Ne plus être assez pour supporter le manque d'être : Ponge, s'était trompé. Hamlet n'est pas dépassé. Récuser sa question, c'est encore y répondre, par la négative. Parce qu'il a tenté de donner une réponse positive, on nous permettra d'aimer Camus, et de rappeler, aujourd'hui, son importance.
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Réévaluer Camus nous parait impliquer un enjeu de taille : Camus ce n'était pas seulement un manière d'écrire, c'était aussi une manière d'être homme et de considérer l'existence humaine.
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« Lorsqu’on est jeune, on peut tout choisir. On choisit tout, et l’on a raison. Quand on vient la maturité, on ne choisit plus que quelque chose. Et quand vient la vieillesse, on ne choisit plus rien. »
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Au vrai, ce qui soudain nous atteint et nous déchire, ce ne sont pas les notes de Scarlatti: c'est leur présence parmi nous. C'est ce miracle d'une musique à l'état natif, telle qu'on peut parfois la pressentir en lisant les notes de la partition, dans le silence toujours menacé de notre monde intérieur, ou de ce qu'il en reste. Et la beauté, ce qu'on appelle la beauté, c'est sans doute cela: la présence pleine et entière de ce qui fut, de ce qui est mort, de ce qu'on n'atteindra jamais; la prolifération cristalline d'une parole engloutie, le dessin pur et net, immobile, immortel, de ce qui pourtant s,efface et meurt et fuit, comme un visage dessiné dans l'eau, subsistant à jamais.
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Mais Leo n'a pas encore vu Noor. Maintenant il la voit. Noor a vingt-neuf ans, mais en paraît dix de moins. Et surtout, avec son visage à l’ovale exact et reposant, avec son nez très légèrement plus long et fort qu'on n'attendrait de la perfection (mais cet infime accent marque sa noblesse) ; avec la lumière intense et veloutée de ses yeux, ses yeux qui semblent dire à quiconque : ne me faites pas souffrir en me refusant votre sourire - avec tout cela, Noor est belle, simplement.
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L'infinie subtilité de l’œuvre, c’était aussi, c'était peut être d'abord que le Vice et la Vertu se trouvaient personnifiés par deux femmes aussi belles l'une que l'autre, et dont l'expression du visage témoignait, dans les deux cas, d'une égale noblesse.
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J'étais un très jeune amoureux, mais soudain, malgré mon jeune age, j’obéis a la loi commune: je souffris, car on n'aime jamais tant, si profondément, si sincèrement, si douloureusement, qu'un être dont le dos s'éloigne, quand bien même on sait qu'il ne nous quitte que pour un instant.
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La mode, toute mode, tant qu'elle dure, est le contraire de ce qu'elle croit être: sa vraie vocation, c'est l'invisibilité. Pour être remarquée elle doit être passée.
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maman? c'est une robe longue et serrée, blanche, comme on en portait déjà plus dans sa jeunesse. Papa, c'est une tenue de capitaine de vaisseau, avec une casquette crème et des galons d'or, quand même je sais qu'il n'a jamais été capitaine.
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Ils verront sur ma figure, ils liront dans mon âme, ils acquerront la conviction de mon innocence.
Lettre d’Alfred Dreyfus
(...)
Quand il s'avança vers nous le képi enfoncé sur le front, le lorgnon sur son nez ethnique, l'oeil furieux et sec, toute la face dure et qui bravait (...) Ce fut une tempête. (...) Sa figure de race étrangère, sa raideur impassible, toute son atmosphère révoltent le spectateur le plus maître de soi.
Maurice Barrès
(...)
Le voici devant moi, à l'instantané du passage, l'oeil sec, le regard perdu vers le passé, sans doute, puisque l'avenir est mort avec l'honneur. Il n'a plus d'âge. Il n'a plus de nom. Il n'a plus de teint. Il est couleur traître.
Léon Daudet
(...)
Nous fussions morts pour Dreyfus, Dreyfus n'est point mort pour Dreyfus.
Charles Péguy
(...)
A l'honneur du genre romanesque et des romanciers, je me plais à constater, qu'il n'a pas existé de roman antidreyfusard. Aucun, à tout le moins, qui soit signé d'un grand nom. Tous les auteurs qui ont mis en scène l'affaire Dreyfus dans un cadre romanesque, Zola, Proust, Mirbeau, Anatole France, Roger Martin du Gard, furent dreyfusards. Barrès aurait pu faire exception (...), il ne l'a pas fait.
(...)
Zola a tellement voulu fictionnaliser l'Affaire qu'il s'est cru obligé de lui inventer une intrigue pour le moins étrange, comme s'il avait voulu danser la valse sur une marche funèbre.
(...)
Ce n'est pas seulement son prestige d'écrivain que Zola invoque pour marquer l'esprit des jurés, c'est la vérité de son oeuvre fictionnelle qu'il donne pour garante de la vérité de son intuition dans la réalité.
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- Mon père était musicien, il jouait de la vîna - la vîna, il faut vous imaginer une sorte de harpe couchée. Voilà. Et Père chantait. Il disait : "Quand l'âme est en harmonie avec Dieu, chaque action devient musique."
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Dieu premier servi, vieille tradition. Mais enfin, puisque Dieu n’existe pas, cela n’est-il point abusif quelque peu ?
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Noor apprend donc à tirer. La pacifiste soufi se surprend même à trouver un certain plaisir dans cet exercice, dont elle aime la précision comme le mystique, dont la pensée et la prière visent au cœur de son Dieu. On a conservé un autre texte qu'elle écrivit à cette époque, dans lequel, se référant au Mahabharata, elle note que « l'acte de tirer est significatif de la focalisation de l'esprit dans une certaine direction, et donc symbolique de la concentration et de la méditation ». Celui qui sait viser voit « l'essence pure et non ce qui l'entoure. » Rien de moins.
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[...] Elle remplissait le cahier noir d'une étonnante clarté, doucement penchée, élégamment liée, dont les barres des "t", haut placées et très marquées, disent si bien son idéalisme mais aussi sa volonté. Elle le remplira jusqu'au dernier moment. Trop naïve, décidément ? Mais on verra qu'elle se protégeait par une ruse connue d'elle seule, et que Leo Marks lui-même ne lui avait pas soufflée.
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