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4.16/5 (sur 231 notes)

Nationalité : Nouvelle-Zélande
Né(e) à : Dunedin , le 28/08/1924
Mort(e) à : Dunedin , le 29/01/2004
Biographie :

Janet Paterson Frame, est fille d'ouvriers (son père est cheminot) et a 4 frères et soeurs. Passionnée de littérature et de poésie,son talent d'écrivain se manifeste très tôt. Elle écrit et publie des poèmes dans une revue hebdomadaire pour enfants dés l'âge de 10 ans.Sa famille la pousse néanmoins à devenir institutrice car le métier d'écrivain n'est pas considéré dans ce milieu.
Deux de ses soeurs meurent par noyade à 10 ans d'intervalle. Profondément marquée, et, de plus, mal d'être contrariée dans sa vocation, elle bascule et doit être internée. Diagnostiquée schizophrène, elle restera en hôpital psychiatrique pendant 8 ans (1945-1953). Elle recevra quelques deux cents électrochocs. C'est à cette période qu'elle recommence à écrire et c'est ce qui la sauve : elle reçoit un prix littéraire pour son premier recueil de nouveles publié en 1951. Les médecins annulent alors sa lobotomie programmée et la rendent à la société.
En 1957, encouragé par son ami Frank Sargeson, lui aussi écrivain, elle publie son premier roman.
La même année, elle part pour l'Europe d'abord à Ibiza, puis à Londres, où elle apprendra après de nombreux examens, qu'elle n'a jamais été schizophrène.
Elle rentre dans son pays en 1963, célèbre et écrivain reconnu pour son style unique. Pour vivre dans la plus grande discrétion possible, elle change son nom pour celui d'une rivière de Nouvelle Zélande : elle devient Janet Clutha. Elle continue d'écrire sous le nom de Frame et commence à écrire son autobiographie, qu'elle adaptera au cinéma en 1990. Elle fera aussi pusieurs voyages aux Etats-Unis. Pressentie à deux reprises pour le prix Nobel de littérature, elle s'éteint en toute discrétion, comme elle a vécue, des suites d'une leucémie.
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Une petite fille, presque adolescente, façonne un bonhomme de neige dans son jardin. Celui-ci observe à travers ses yeux de charbon de bois l'agitation humaine. Ces êtres de chair et de sang ne sont-ils pas destinés à la décrépitude et l'anéantissement ? se demande-t-il avec circonspection et un rien de pitié. En tant que créature minérale et glacée, il se sent invincible, apte à survivre à sa créatrice. Le Flocon de Neige Éternel apparaît alors pour lui expliquer la vie, la mort, celle des êtres humains, mais aussi la sienne. Après avoir présenté sur France Inter ce conte métaphysique et poétique de Janet Frame au micro d'Augustin Trapenard dans l'émission « Boomerang » du 25 mars 2022 , Isabelle Carré lit aujourd'hui « Bonhomme de neige Bonhomme de neige » dans son intégralité en livre audio pour « La Bibliothèque des voix ». En précommande dès le 1er août 2022, le livre audio numérique sera disponible à la vente à partir du 18 août. Retrouvez-le le 1er septembre 2022 en librairie au format CD MP3. Le texte français, traduit depuis l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Élisabeth Letertre et Keren Chiaroni, a paru aux éditions des femmes-Antoinette Fouque en 2020. Le conte original a été publié pour la première fois en recueil en 1963. Directrice artistique : Francesca Isidori.

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Citations et extraits (130) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens de ce jour de grisaille où, appuyée à la barrière, j'écoutais le vent dans les fils télégraphiques. Pour la première fois, je pris conscience d'une tristesse extérieure, ou qui semblait venir de l'extérieur, du gémissement du vent dans les fils. Je parcourus du regard la route blanche et poussiéreuse et ne vis personne. Le vent soufflait, courrait devant nous de place en place, et je restais là, au milieu, à l'écouter. Un poids de tristesse et de solitude m'accabla soudain comme si quelque chose était arrivé ou sur le point d'arriver et que je savais de quoi il s'agissait. Je crois que je n'avais encore jamais prêté attention au monde autour de moi ; jusqu'alors, je pensais que "j'étais" le monde. En écoutant le vent et sa triste mélopée, je sus que cette tristesse n'était pas mienne, qu'elle appartenait au monde.
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Je suis impressionnée, dit Mattina, par le nombre de maison qui ont des pianos. Et même, à Puamahara – une petite ville, pourtant -, il y a un magasin de musique qui vend des pianos.
- Oh, autrefois nous étions un grand pays pour le piano !
Les premiers colons, les familles qui pensaient trouver le paradis grâce à quelques hectares de terrain, une maison de maître, des domestiques, du temps de loisir, achetaient tout leur piano et des partitions. Les premières batailles pour se procurer de la terre à tout prix ont été livrées par des meubles – des pianos et des bureaux – autant que par les gens.
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Je sus que j'étais une rêveuse, simplement parce que la réalité m'apparaissait trop sordide, soumettant année après année nos rêves à un déclin impitoyable.
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Je ne veux pas habiter le monde humain sous de fausses apparences. Je suis soulagée d'avoir découvert mon identité après avoir été si longtemps dans le doute. Pourquoi les gens devraient-ils avoir peur si je me confiais à eux ? Pourtant les gens auront toujours peur et seront toujours jaloux de ceux qui ont réussi à établir leur identité ; cela les entraîne à prendre la leur en considération, à l'isoler, la dorloter, de peur qu'on ne la leur emprunte ou qu'on empiète sur elle, et dès qu'ils se mettent à la protéger ils sont bouleversés de découvrir que leur identité n'est rien, qu'elle est une chose rêvée et jamais connue ; alors commence la quête douloureuse -- que choisir -- bête ? autre être humain ? insecte ? oiseau ?
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« Je veux couvrir d’épaisses chaussettes de laine les pieds de ceux qui dérivent vers l’autre monde. Mais je rêve et ne puis m’éveiller. On me précipite du haut d’un rocher et je m’y raccroche, je ne tiens plus que par deux doigts que le Géant Irréalité vient piétiner en dansant. […] Je ne sais pas la différence qui existe entre les choses, je ne vois entre elles que des ressemblances. Pour moi, la différence s’est flétrie comme une fleur, elle s’est éparpillée dans le vent. Et, de même que le chaton du noisetier s’envole pour laisser place à la noisette, il ne m’est resté qu’un fruit, la similitude. »
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- Je voudrais qu’on sauve à la fois les oiseaux et les gens, dit Mattina tout en sachant que c’étaient là des niaiseries.
- Bien sûr. Il est possible qu’en fin de compte il ne reste plus à ce pays qu’un immense tas de gravats, des eaux – rivières, fleuves et mers – polluées, un petit bout de bush indigène avec juste une famille de gobe-mouches et puis une famille humaine venue réaliser l’émission « Notre monde magnifique » : elle filmerait la scène depuis une cachette bien camouflée
- Je vois, dit Mattina
- Bon, dit Hene, c’est pas votre problème.
- Mais si, s’écriait Mattina, ça l’est ! Si je peux faire quelque chose...
- Euh... Non, c’est à nous de les résoudre. Vous, aux États-Unis, vous avez vos propres problèmes »
Elle jeta à Mattina un regard pénétrant.
« Est-ce que vous avez tenté de les résoudre ?
- Pas vraiment.
- Bien sûr que non », dit froidement Hene
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Plus vite je serai rentrée à New York, mieux ce sera, se dit-elle. Je croyais que tout allait s’éclaircir dès que j’aurais mi les pieds à Puamahara, que j’allais vivre rue Kowhai comme dans une rue en carton où je pourrais bien nettement mettre en évidence les noms, les personnalités et les histoires des résidents, bien isoler cette rue des grandes routes fréquentées qui la bordent et l’enferment dans cette partie du monde. Je croyais que j'allais extraire de l’or dans chaque maison et que je retournerais à New York avec ma bourse remplie de personnes que j’aurais connues parce que j’aurais exploité leur trésor personnel, que j’aurais cueilli leur bourgeon de Fleur du souvenir et de Puamahara, mais ça ne passe pas comme ça. J’ai pris part à des conversations, j’ai partagé des repas, recueilli des faits. J’ai découvert un petit nombre de secrets et de scandales. La rue Kowhai, Puamahara et le Maharawhenua sont pleins de gens dont la vie se déroule sans trop d’angoisse, de douleur ou de plaisir. A Puamahara, il y a suffisamment à manger, c’est un endroit où presque tout un chacun peut trouver sa place et où il y a des gens parmi lesquels faire sa vie.
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Une fois encore, passive et soumise, je jouais dans la vie ce rôle qui, à l'hôpital, m'avait été imposé mais auquel mon naturel timide s'était plié sans effort : au mieux, c'est le rôle de la reine des abeilles entourée de ses ouvrières ; au pire, c'est celui de la victime impuissante et dépossédée ; et dans les deux cas, on est dépouillé de soi-même car tous ont misé sur cet avenir qu'ils ont préparé à l'avance.
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Je retrouvai l’exaltation teintée de mélancolie et d’inquiétude que j’avais ressentie jadis, quand j’avais dix ans, en pénétrant pour la première fois dans la bibliothèque de ma ville natale. Cette bibliothèque portait le nom impressionnant d’institut des Lettres et des Sciences et l’on ne pouvait y entrer sans passer devant la reconstitution monumentale d’un oiseau préhistorique à l’air féroce qui se trouvait au bas de l’escalier, et devant une bibliothécaire à la voix acerbe qui trônait derrière un guichet. Elle distribuait des cartes, des reçus et des livres tout en surveillant du coin de l’œil la salle de lecture voisine où étaient assis des vieillards, pétrifiés apparemment par des pancartes qui recommandaient le silence… Il me semblait que les livres devaient être des trésors merveilleux puisqu’on ne pouvait les obtenir qu’après avoir surmonté tant d’épreuves. Je croyais qu’ils étaient réservés aux personnes assez courageuses pour ne pas se laisser intimider par la taille gigantesque et les yeux de verre d’un oiseau empaillé. Ces pancartes, qui suppliaient de se taire là où personne n’aurait songé à parler, m’avaient donné à penser que la pièce recelait des présences mystérieuses et dangereuses, apparentées étrangement à la mort et à la reconstitution délicate de l’oiseau préhistorique. Je me disais que, dans les livres, les caractères d’imprimerie devaient être semblables à de petits animaux empaillés et qu’on leur avait attribué une signification pour les faire tenir debout, comme on met une armature de fil de fer dans la carcasse des bêtes naturalisées, et qu’on les avait enfin ressuscités pour former des mots et leur donner une allure impressionnante… Ainsi, c’était pour se protéger que la bibliothécaire se cachait derrière un guichet et suspendait des pancartes sur les murs : elle était obligée de faire l’impossible pour dompter des êtres bien plus effrayants que les timides abonnés qui se promenaient sur la pointe des pieds devant les rayonnages.
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Pourtant à la façon dont les gens parlaient de la guerre je savais que ce n'était pas un endroit comme San Francisco ou Honolulu mais quelque chose qui se déplaçait comme un iceberg ou un nuage ; elle était invisible, elle n'allait pas toujours dans la même direction comme une rivière ou ne gardait pas la même forme comme un train sur la voie ferrée, mais changeait continuellement, avait peut-être de nouveaux bras et de nouvelles jambes et un nouveau visage qui lui poussaient puis qu'elle perdait ou bien qui s'effaçaient ; elle enfonçait peut-être une racine dans le jardin ou la route ou dans l'eau - la mer, les rivières - et y restait, grandissait, fleurissait, puis se fanait ; emportée de-ci de-là par le vent ; pénétrait les gens, devenait les gens, les volait, leur ajoutait quelque chose, changeait la forme de leurs vies : telle était la guerre. Elle continuait éternellement tandis que les gens tentaient de lui échapper ; ils chantaient. Mets tes soucis dans ton vieux sac et Oh mon Dieu, je ne veux pas mourir, je veux rentrer chez moi.
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