AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.82/5 (sur 75 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Litoměřice , le 10/04/1877
Mort(e) à : Wernstein am Inn , le 20/08/1959
Biographie :

Alfred Leopold Isidor Kubin est un écrivain, dessinateur, graveur et illustrateur de livres autrichien.

Après une tentative de suicide sur la tombe de sa mère, Alfred Kubin s'engage dans l'armée austro-hongroise. Une nouvelle crise d'aliénation le frappe lors des obsèques de son général, substitut évident de son père.

C'est donc un homme absolument et terriblement seul qui, ayant recouvré la santé mentale par miracle, apprend la photographie et découvre la gravure dans les œuvres de Goya, de Beardsley, de Max Klinger puis dans l'atelier d'Odilon Redon (1902).

De Paris, il repart pour Munich où il se liera au groupe fondateur du Blaue Reiter, sans jamais s'intégrer véritablement à ce mouvement. Entre-temps, il a fréquenté la philosophie allemande de son siècle, mais aussi Gérard de Nerval, Edgar Poe, Strindberg et le bouddhisme.

La plongée dans l'inconscient pour dépasser la réalité immédiate lui paraît davantage praticable par la littérature : il écrit et illustre, en 1909, L'Autre Côté (Die andere Seite), présentation sous une forme romanesque d'un univers onirique dont l'authenticité est bouleversante.
Kubin entre à la Nouvelle Association des artistes munichois (Neue Künstlervereinigung München) en 1910, qu'il quitte la même année pour fonder avec Vassily Kandinsky, Franz Marc et Gabriele Münter l'association du Cavalier bleu (Der Blaue Reiter, d'après le nom d'un tableau de Franz Marc). Il rencontre également Paul Klee, avec qui il échange beaucoup jusqu'à l'arrivée de la Première Guerre mondiale. Il illustre les ouvrages d'écrivains3 dont Edgar Poe, Gérard de Nerval, Feininger, Oscar Wilde, Thomas Mann.
Il revient à la peinture et s'oriente surtout vers l'illustration de livres (Le Double de Dostoïevski, 1913 ; Les Diaboliques de Barbey d'Aurevilly, 1921).

Il meurt le 20 août 1959 dans son château de Zwickledt, situé à Wernstein am Inn d'une maladie de la vessie, après avoir fait don de l'ensemble de son œuvre à l'Autriche.
+ Voir plus
Source : www.universalis.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Alfred Kubin   (8)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Vidéo de Alfred Kubin


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Alfred Kubin
On peut penser ce qu'on veut de l'art nouveau, il est une chose qu'on ne peut pas nier, c'est qu'il a fondamentalement enrichi le goût. Nous percevons désormais le charme discret des esprits tourmentés, nous essayons de comprendre les curieux dessins et peintures des enfants, nous cherchons à apprécier la profonde émotion que produisent en nous les fétiches des peuples océaniques ou sud-américains, nous examinons les productions graphiques des hypnotisés ou des médiums et nous prêtons même attention, dans les asiles, à l'énigmatique et brûlante pulsion artistique de nombre d'aliénés.

Le Travail du dessinateur
Commenter  J’apprécie          110
Le vieux colonel se serait réjoui s'il avait pu voir le joli succès de son attaque ; car un grand nombre d'insurgés y avaient trouvé la mort, écrasés et piétinés par les chevaux. Mais un poing dans un gant blanc à crispin fut tout ce que l'on put retrouver de lui ; le reste avait complètement disparu dans le chaos de membres, de cuirasses, d'os rompus, de casques, de selles et de harnachements.
Commenter  J’apprécie          100
Les deux joueurs d'échecs avaient aussi beaucoup souffert. Tout mouvement semblait à ces vieux messieurs, complètement asservis à leur passion, si compliqué, qu'il leur fallait finalement, pour pouvoir remuer un membre, faire des calculs pendant des heures. Il est évident qu'avec toute la vermine dont on était infesté, cette lenteur les mettait dans une situation critique. Aussi bien une jeune dame qui, voyant leur peine, s'occupa de leur thé, s'acquit-elle tous les suffrages. Sans façon, elle alla vers eux et courageusement elle enleva les fourmis et les punaises de leurs vêtements. Aucun de nous ne voulut être en reste. Jusqu'alors nous avions ri du jeu grotesque de leurs visages crispés. Mais désormais les clients prirent l'habitude, chaque fois qu'ils allaient et venaient, de gratter un peu les deux messieurs.
Commenter  J’apprécie          90
Il est rare qu'un artiste soit vraiment un mauvais type. Une petite bassesse par-ci par-là, mais il en reste là. Nos sensations n'accordent pas de temps à des filouteries ourdies sur une trop grande échelle. Dans nos travaux nous mettons notre âme à nu, de sorte que tout le monde peut voir quelle espèce de canaille un artiste aurait pu devenir dans certaines circonstances. L'art est une soupape de sûreté.
Commenter  J’apprécie          70
Ne sommes-nous donc, me demandai-je, rien de plus que cette carcasse d'os enveloppée d'écheveaux de chair ? Que ce panier, ce sac rempli d'organes palpitant, pompant et suçant, comme une nichée d'animaux marins, tout nus, enchevêtrés les uns dans les autres ? Tout serait-il cela ?

"Quelques souvenirs de ma vie"
Commenter  J’apprécie          70
On n’aimait pas particulièrement les enfants. Leur mérite ne compensait en aucun cas les désagréments dont ils étaient la cause. Suivant l’opinion couramment répandue ils n’étaient, et souvent jusqu’à un âge avancé, qu’une source de dépenses dont ils n’acceptaient que rarement, et à contrecœur, de rembourser ne fût-ce qu’une petite partie ; ils n’avaient presque jamais aucune reconnaissance envers leurs parents de leur avoir donné le jour, inclinant au contraire à penser que ce don était une obligation. Les mots bonheur et souci prenaient le même sens quand il s’agissait d’eux. Qu’ils fussent naïfs et drôles, mon Dieu, on ne s’en apercevait guère aux échantillons que l’on trouvait.
Commenter  J’apprécie          60
Conséquence des débauches et des orgies, les nerfs des habitants du Pays du Rêve avaient atteint un état de délabrement effroyable. Les maladies mentales, les affections nerveuses les plus courantes : danse de St-Guy, épilepsie et hystérie, se manifestaient sous la forme de phénomènes collectifs. Presque chaque habitant avait un tic nerveux, ou souffrait d'une obsession. L'agoraphobie, les hallucinations, la mélancolie, les spasmes tétaniques se multipliaient d'une façon si préoccupante qu'ils suscitaient des craintes, mais on continuait à vivre dans un vertige de folie, et plus les suicides affreux s'accumulaient, plus les survivants se livraient aux orgies.
Commenter  J’apprécie          50
Mes regards percèrent la terre ; un polype aux mille bras habitait toutes ces galeries ; élastiques comme du caoutchouc, ses tentacules s’étendaient sous les vieilles maisons, se coulaient dans toutes les demeures, se collaient par succion sous les lits comme des sangsues, harcelaient les dormeurs de leurs poils follets et de leur peau verruqueuse, s'étiraient sur des lieux, se roulaient en pelotes qui tantôt devenaient noires, tantôt réfléchissaient des irisations de couleur olive ou d'une pâleur de chair.
Commenter  J’apprécie          50
J'avais une idée très précise de l'endroit où je devais placer mes lignes, exactement derrière le grand râteau à repêcher les noyés. Au moment où j'allais jeter mes lignes, j'entendis tout bas et très discrètement une voix tout près : "Pst ! Pst ! Attention s'il vous plaît ! Allez plus à gauche". J'aperçus alors avec terreur un gros visage rond, dans le sable, à mes pieds. Je redoutais déjà une nouvelle apparition diabolique, mais tout s'expliqua bientôt d'une façon très naturelle : un policier s'était terré là pour épier le meunier. J'étais soulagé.
Commenter  J’apprécie          40
Des créatures pourries de vermine, des êtres au nez rongé, aux yeux purulents, atteints d'ulcères gros comme le poing, ou recouverts de croûtes galeuses, se jetèrent sur la malheureuse enchaînée, que ce viol rendit folle et qui succomba. Les autres nonnes se soumirent avec résignation à l'inexorable destin. Seule la mère supérieure âgée de quatre-vingts ans fut épargnée - certainement grâce à ses ardentes prières.
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alfred Kubin (128)Voir plus

¤¤

{* *}