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4.3/5 (sur 294 notes)

Nationalité : Haïti
Né(e) à : Port-au-Prince , le 4 juin 1907
Mort(e) le : 18 août 1944
Biographie :


Jacques Roumain est né le 4 juin 1907 à Port-au-Prince (Haïti). Scolarisé à Saint Louis de Gonzague, il achève ses études en Suisse pour voyager ensuite en Allemagne, en France, en Angleterre et en Espagne où il amorce des études d'agronomie. À l'âge de vingt ans, il rentre en Haïti.
Il contribue alors très activement à la naissance de la Revue Indigène où il publie poèmes, nouvelles et traductions. Très impliqué politiquement, il est emprisonné une première fois en 1929. Très rapidement aussi, il publie successivement La proie et l'ombre, La montagne ensorcelée et Les fantômes. Se retirant des fonctions qu'il occupe au sein du Gouvernement, il est à nouveau emprisonné en 1933 et en 1934 alors qu'il vient tout juste de fonder le Parti Communiste Haïtien dont il est par ailleurs le Secrétaire Général. Analyse schématique 32-34, un essai politique et social, lui vaut alors trois années de prison à la suite desquelles il repart pour l'Europe, fragilisé.

Après un an passé en Belgique, il s'installe à Paris, entreprenant des études d'ethnologie à la Sorbonne et des études de paléontologie sous la direction de Paul Rivet, au Musée de l'Homme. Parallèlement, il collabore à différentes revues telles que Regards, Commune, Les Volontaires. Il publie également « Les griefs de l'homme noir » au sein d'un texte collectif intitulé L'homme de couleur. Membre de la Société des Américanistes de Paris et alors que la guerre éclate, il gagne les États-Unis dès 1939.

Inscrit à l'université Columbia à New York, il poursuit ses études scientifiques ainsi que ses activités littéraires dans le cadre de revues importantes. Il voyage beaucoup et séjourne presque un an aux côtés du poète Nicolás Guillén à La Havane. L'élection du Président Lescot, en 1941, lui permet alors de regagner Haïti.

En 1942, le gouvernement haïtien investit Jacques Roumain d'une charge de diplomate à Mexico.

Aussi est-ce dans cette ville qu'il met un point final à son roman, Gouverneurs de la rosée en juillet 1944, déjà atteint par la maladie qui l'emportera peu après, le 18 août 1944, dans son pays natal.

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Source : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/roumain.html
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Extrait du recueil BOIS D'ÉBÈNE suivi de MADRID de Jacques Roumain Un grand chant de l'auteur des «Gouverneurs de la rosée». Jacques Roumain, poète, est le plus sur moyen de comprendre le combat pour l'avènement d'une éthique en poésie. Dit de solidarité, de fraternité, «Bois-d'ébène» est un des premiers manifestes nègres. le poète prend parti pour le peuple haïtien, pour le nègre exploité; il se mit au côté du paysan courbé… nous dit le poète cubain Nicolas Guillén. Jacques Roumain est né à Port-au-Prince le 4 juin 1907. Il est sans doute l'écrivain haïtien le plus lu et le plus connu. Poète, journaliste, militant marxiste, romancier, polémiste, ethnologue, Jacques Roumain est décédé le 18 août 1944 à Port-au-Prince.

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Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Si l'on est d'un pays, si l'on y est né, comme qui dirait : natif-natal, eh bien, on l'a dans les yeux, la peau, les mains, avec la chevelure de ses arbres, la chair de sa terre, les os de ses pierres, le sang de ses rivières, son ciel, sa saveur, ses hommes et ses femmes : c'est une présence dans le cœur, ineffaçable, comme une fille qu'on aime : on connaît la source de son regard, le fruit de sa bouche, les collines de ses seins, ses mains qui se défendent et se rendent, ses genoux sans mystère, sa force et sa faiblesse, sa voix et son silence.
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La vie c'est un fil qui ne se casse, qui ne se perd jamais. Tu sais pourquoi? Parce que chaque nègre pendant son existence y fait un noeud: c'est le travail qu'il a accompli et c'est ça qui rend la vie vivante dans les siècles des siècles : l'utilité de l'homme sur cette terre.
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Non, mon Dieu, tu n'es pas bon, non, c'est pas vrai que tu es bon, c'est une menterie. Nous te hélons à notre secours et tu n'entends pas. Regarde notre douleur, regarde notre grande peine, regarde notre tribulation.
Est-ce que tu dors, mon Dieu, est-ce que tu es sourd, mon Dieu, est-ce que tu es aveugle, mon Dieu, est-ce que tu es sans entrailles, mon Dieu ? Où est ta justice, où est ta pitié, où est ta miséricorde ?
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à l’Angélus les pintades sauvages venaient boire frileusement le long des flaques à la lisière du chemin, et si on les effarouchait, s’envolaient lourdement tout engourdies et engluées de pluie.
Puis le temps commençait à changer : vers midi une chaleur grasse enveloppait les champs et les arbres accablés ; une fine vapeur dansait et vibrait comme un essaim dans le silence que seul troublait le stridulement acide des criquets. Le ciel se décomposait en boursouflures livides qui fonçaient vers le plus tard et se mouvaient pesamment au-dessus des mornes, parcourus d’éclairs et de grondements sourdement répercutés. Le soleil ne paraissait dans les rares décousures des nuages que comme un rayonement lointain, d’une pâleur plombée et qui blessait le regard.
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Ce que nous sommes? Si c'est une question, je vais te repondre: eh bien, nous sommes ce pays et il n'est rien sans nous, rien du tout. Qui est ce qui plante, qui est ce qui arrose, qui est ce qui recolte? Le café, le coton, le riz, la canne, le cacao, le mais, les bananes, les vivres et tous les fruits, si ce n'est pas nous, qui les fera pousser? Et avec ca nous sommes pauvres, c'est vrai, nous sommes malheureux, c'est vrai, nous sommes miserable, c'est vrai. Mais sais-tu pourquoi, frere? A cause de notre ignorance: nous ne savons pas encore que nous sommes une force, une seule force: tous les habitants, tous les negres des plaines et des mornes reunis. Un jour quand nous aurons compris cette verite, nous nous leverons d'un point a l'autre du pays et nous ferons l'assemblee generale des gouverneurs de la rosee, le grand coumbite des travailleurs de la terre pour defricher la misère et planter la vie nouvelle.
( Collection du Centenaire, Page 77)
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Non, c'est pas possible. Est-ce qu'on peut déserter la terre, est-ce qu'on peut lui tourner le dos, est-ce qu'on peut la divorcer, sans perdre aussi sa raison d'existence et l'usage de ses mains et le goût de vivre ?
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Manuel s'en alla, le cœur mal à l'aise. Il laissa derrière lui les dernières cases. Les chardons dorés couvraient de leurs soleils minuscules les talus du chemin. Un reflet de lumière oblique trainait sur la plaine, mais l'ombre se nichait déjà dans les arbres et des taches mauves s'étendaient sur les flancs des collines. Ce qui dans la lumière avait été âpre et hostile l'apaisait et se réconciliait avec la fin du jour.
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Je suis ça : cette terre-là, et je l'ai dans le sang. Regarde ma couleur : on dirait que la terre a déteint sur moi et sur toi aussi.
Ce pays est le partage des hommes noirs et toutes les fois qu'on a essayé de nous l'enlever, nous avons sarclé l'injustice à coups de machette.
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Si l’on est d’un pays, si l’on y est né, comme qui dirait : natif-natal, eh bien, on l’a dans les yeux, la peau, les mains, avec la chevelure de ses arbres, la chair de sa terre, les os de ses pierres, le sang de ses rivières, son ciel, sa saveur, ses hommes, et ses femmes : c’est une présence, dans le cœur, ineffaçable, comme une fille qu’on aime : on connaît la source de son regard, le fruit de sa bouche, les collines de ses seins, ses mains qui se défendent et se rendent, ses genoux sans mystère, sa force et sa faiblesse, sa voix et son silence.
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Ça sentait le pourri depuis quelques temps à Fonds-Rouge ; la haine ça donne à l’âme une haleine empoisonnée, c’est comme un marigot de boue verte, de bile cuite, d’humeurs rances et macérées. Maintenant que l’eau va arroser la plaine, qu’elle va couler dans les jardins, ce qui était ennemi redeviendra ami, ce qui était séparé va se rejoindre et l’habitant ne sera plus un chien enragé pour l’habitant. Chaque nègre va reconnaître son pareil, son semblable et son prochain et voici le courage de mon bras s’il te fait besoin pour travailler ton jardin et tu frappes à ma porte : honneur ? et je réponds : respect, frère, entre et assieds-toi ; mon manger est prêt, mange, c’est de bon cœur. Sans la concorde la vie n’a pas de goût, la vie n’a pas de sens.
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