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3.31/5 (sur 68 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Dijon (Côte-d'Or) , le 02/08/1961
Biographie :

Antoine Bertrand Billot est un universitaire, économiste et écrivain français.

Il a fait ses études supérieures à l'Université Paris II, Panthéon-Assas, et à l'Université de Bourgogne.

Il est nommé assistant de recherche à l'Université de Bourgogne en 1984 puis assistant à l'Université Paris II en 1985. Titulaire d'un doctorat d'état en sciences-économiques, il reçoit la médaille de bronze du CNRS (meilleur jeune chercheur) et devient maître de conférences à l'Université Paris II en 1989.

Chercheur à la Paris School of Economics (École d'économie de Paris) depuis une dizaine d'années, il enseigne régulièrement à l'étranger (à Chapel-Hill en Caroline du Nord, Stockholm, Barcelone, Venise...) et participe chaque année aux séminaires de recherche de plusieurs universités étrangères (Yale, Tel-Aviv, Oxford...).

Ses thèmes de recherche sont liés à la théorie de l'équilibre général, la théorie de la décision, la théorie des jeux coopératifs et, plus généralement, la modélisation de l'incertitude non probabiliste en micro-économie.

Antoine Billot est l'auteur de trois livres aux Éditions Gallimard, parmi lesquels Le Désarroi de l'élève Wittgenstein dans la collection « L'Un et l'autre ». Avec La Conjecture de Syracuse, il signe un roman mathématique haletant, mystérieux et réglé comme une mécanique de précision.

En mars 2010, année du bicentenaire de la naissance d'Alfred de Musset, dans la collection "L'un et l'autre", il publie Portrait de Lorenzaccio en milicien.

Il publie en 2012 chez Gallimard "Le phénomène" (parution en Octobre)
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Source : Wikipédia
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Antoine Billot parle de son livre "L'Année prochaine à New York".


Citations et extraits (7) Ajouter une citation
C'est ainsi qu'Ulysse devient un fantasme national - le soldat inconnu qui ressuscite. Un Christ républicain, quoi.
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L’assemblée s’ouvre devant eux. Les conversations s’interrompent au fur et à mesure de leur progression. Il ne subsiste plus que la rumeur mondaine de ceux qui dans les coins du vaste salon de réception n’ont pas compris que l’homme du jour était arrivé, que c’était lui, cet individu à l’allure modeste, mal habillé, au crâne jaune, ce fantôme qui serre nerveusement une casquette d’ouvrier entre ses mains, observe de loin les tables encombrées d’argenterie, couverts carafes bougeoirs, les lustres éblouissants, les draperies lourdes, lui qui ne sait où aller, se fie pour se mouvoir à travers la foule à cette femme raffinée qu’il ne connaît pas mais qui lui paraît dévouée. Et chacun de voir dans l’inconnu craintif qui s’avance à petits pas le frère, le cousin, le mari, l’ami, parfois le compagnon d’armes qui n’en est pas revenu. La guerre s’incarne soudain. Ils croyaient tous s’en être débarrassés en s’étourdissant dans les cafés de Montparnasse, à la Rotonde ou au Bœuf sur le Toit mais la voilà qui ressurgit devant eux – incongrue sous les lambris, sans la boue des champs de bataille collée aux talons, sans le sang, la peur, sans le fracas des obus. Une guerre nue, propre, bien élevée, présentable – un concept, quoi. Les invités sont gênés, toussent en souriant, se raclent la gorge en inclinant la tête à son passage, auraient presque honte d’être vivants devant lui qui pourtant n’est pas mort. Mme H. devine ce qu’elle n’a pas su anticiper – la curiosité submergée par la mauvaise conscience.
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Milosz allume une nouvelle cigarette sans regarder le vieil homme, évite de croiser ses yeux mouillés, se rappelle soudain son enfance lituanienne, la honte de son identité incertaine en arrivant avec ses parents à Paris, celle d’être d’une inquiétante étrangeté pour ses camarades d’école, ses voisins – russe pour les uns, juif pour les autres, familier pour personne.
— Tous autant qu’on est, on passe notre vie à chercher une maison, un foyer. Parfois on ne trouve pas, on cherche longtemps, longtemps on erre… 
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Certains soirs il se dit que l’essentiel n’est peut-être pas de redonner à Ulysse sa véritable identité mais de lui en attribuer une dans laquelle il saura se glisser confortablement, pourra se remettre de son calvaire – le bonheur ne vaut-il pas mieux que la vérité ? Après tout Briand a peut-être raison. Ne s’agit-il pas de lui fournir un nom ? un prénom ? Quels qu’ils soient, ce nom et ce prénom, Ulysse sera toujours différent de tous les autres hommes et seulement semblable à lui-même. Au fond, Jost, Albarède ou Tartempion, quelle importance ?
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Quatre mots : c'est tout ce qu'il sait dire dans cette maudite langue dont in ne parvient pas à reproduire le son lissé, doux, des consonnes que sa bouche, ses cordes vocales, quoi qu'il fasse, persisteront à accentuer comme si son pays natal résistait en lui, refusait de se compromettre dans la fluidité louche du patois allogène - louche parce qu'allogène.
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lui qui se voudrait tout à la fois esclave révolté de la Virginie comme Gabriel Prosser, paysan des grandes plaines ravagées par la poussière et la Grande Dépression comme Tom Joad, amérindien comme le chaman Black Elk, communiste comme Julius Rosenberg, homosexuel comme Little Richard - dans l'acide du silence, un silence toutefois peuplé de références bibliques, littéraires, d'empreintes européennes, de cendres du Dust Bowl, de vestiges africains, des références et des empreintes qui décantent en lui et fermentent en attendant l'instant idoine où jaillir de sa bouche, de ses doigts...
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elle acquiert une éloquence universelle, l'éloquence des Hébreux - des Avars : "ceux qui passent", ou des Apirous, ces nomades qui vivent au-delà du fleuve, au-delà de l'Euphrate - mais aussi l'éloquence des nouveaux errants, des nouveaux indésirables : les Noirs privés de droits, les Okies privés de ressources, les chômeurs privés de travail, les laissés-pour-compte privés d'avenir, tous ces hommes dont l'identité n'est plus qu'un creux un manque une absence : celle de considération, d'argent, de dignité...
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