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4.48/5 (sur 27 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin , le 09/11/1892
Mort(e) à : Wallingford (Connecticut) , le 13/10/1957
Biographie :

Erich Auerbach est un critique littéraire allemand.

Après avoir combattu lors de la Première Guerre mondiale, il obtint son doctorat en 1921 et devint en 1929 membre de la faculté de philologie de l'université de Marbourg.

En raison de la montée du nazisme, Auerbach, qui était juif, fut contraint d'abandonner son poste en 1935. Exilé, il s'installa à Istanbul (en Turquie), où il rédigea Mimésis, qui est généralement considéré comme son chef-d'œuvre.

Il partit aux États-Unis en 1947, où il enseigna à l'université d'État de Pennsylvanie et travailla ensuite à l'Institute for Advanced Study.

Il devint professeur de philologie romane à l'université Yale en 1950, poste qu'il conserva jusqu'à sa mort, en 1957.

Source : Wikipédia
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Vidéo de

Une vidéo, diffusée le 27 mars 2022 pendant la guerre en Ukraine, et que la cellule d'enquête vidéo du « Monde » a pu authentifier et recouper avec d'autres images, documente une probable exaction commise par des volontaires ukrainiens contre des prisonniers de guerre russes. #EnquêteVidéo De tels agissements sont strictement prohibés par la convention de Genève, qui fixe les règles à respecter envers des soldats ennemis faits prisonniers : les protéger comme ses propres soldats, ne pas les violenter, les soigner si nécessaire. Les images repérées par l'analyste indépendant Erich Auerbach, et croisées par « le Monde » à d'autres documents disponibles en ligne, prouvent que des volontaires du bataillon ukrainien Slobozhanshchyna se trouvaient sur les lieux quand les prisonniers russes ont été torturés. S'il n'est pas possible d'affirmer avec certitude que l'individu auteur du tir est directement issu de leurs rangs, le leader du groupe, Andri Ianholenko, apparaît clairement aux côtés des trois victimes, avant les coups de feu. Sollicité par « le Monde », Andri Ianholenko n'a pas répondu. Retrouvez toutes nos enquêtes vidéo ici https://www.youtube.com/playlist?list=¤££¤13Andri Ianholenko14Le Monde16¤££¤1mTFeGvisVBWdGLelc Vous souhaitez nous contacter ? Nous envoyer des infos ou des documents confidentiels ? Voici notre adresse : investigation@lemonde.fr Pour suivre et comprendre l'actualité (en Ukraine et ailleurs), abonnez-vous à la chaîne YouTube du Monde (et activez la cloche pour les notifications !) http://www.youtube.com/subscription_center?add_user=LeMonde

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
[Les rencontres]
La rencontre n'a pas lieu dans cette vie-ci, où les hommes sont toujours vus dans un état accidentel, sous un seul aspect de leur être, et où l'intensité même de l'existence, aux moments les plus cruciaux, rend difficile la prise de conscience de soi, et presque impossible la rencontre. Elle n'a pas lieu non plus dans un au-delà où la part la plus intime du personnage serait effacée par les ombres de la mort, et où ne subsisterait qu'une mémoire terne, voilée ou indifférente de la vie. L'au-delà dantesque n'est nullement le domaine de la mort, mais de la véritable vie ; les âmes puisent les données concrètes de leur histoire et de leur atmosphère caractéristique dans leur existence terrestre d'autrefois, mais montrent ces données dans une intégralité, un synchronisme, une présence et une actualité qu'elles ont rarement atteints pendant leur séjour terrestre, et qu'elles n'ont certainement jamais révélés à aucun observateur. C'est ainsi que Dante les rencontre ; la surprise, l'étonnement, la joie ou l'horreur s'emparent d'elles - car l'habitant de l'au-delà, tel qu'il est représenté ici, ressent lui aussi comme bouleversante la rencontre d'un être vivant ; le simple fait de se voir et de se reconnaître remue les couches les plus profondes du sentiment humain et fait naître des images d'une force et d'une richesse poétique inouïes.

Dante poète du monde terrestre, p. 151
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"Dante poète du monde terrestre" : avant Dante, le Dolce Stil Nuovo.

Il est bien évident qu'ici, comme tout au long du Moyen-Age, le littéraire n'est pas autonome au sens où nous l'entendons, et que l'élément primordial, la source de la poésie, Amour, est de nature religieuse. Le Style Nouveau a ceci de particulier, que son inspiration religieuse n'est pas seulement mystique, mais dans une large mesure subjectiviste : elle se caractérise par la puissance attribuée à Amour comme médiateur de la sagesse divine, par la relation directe de la Dame avec le royaume de Dieu, par le pouvoir qu'elle a d'apporter à l'amant foi, connaissance et renouvellement intérieur, ces dons étant du reste explicitement réservés aux amants - avec pour corollaire une méprisante polémique contre tous les autres, les grossiers et les vils, qui ne comprennent rien et qu'il faut éviter. Cette tendance intellectuelle, qui rappelle certains courants mystiques, néo-platoniciens et averroïstes, est pour le moins une sublimation très poussée des doctrines religieuses ; c'est une pensée autonome, qui peut encore à la rigueur trouver sa place au sein de l'Eglise, mais frise de très près l'hétérodoxie. Et de fait, certains membres de ce cercle [Guinizelli, Guido Cavalcanti, Dante Alighieri, Cino da Pistoia] ont été considérés comme libres penseurs.
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L'enseignement central du christianisme, la doctrine de l'Incarnation et de la Passion, était incompatible avec le principe de la séparation des styles. Christ n'était pas venu en héros et en roi, mais en homme de la plus basse condition sociale ; ses premiers disciples furent des pêcheurs et des artisans, il partagea la vie du petit peuple ... et chacune de ses paroles et de ses actions avait été néanmoins empreinte de la plus grande dignité et plus chargée de sens que tout ce qui s'était jamais produit sur la terre ; le style dans lequel sa vie fut racontée était étranger ou peu s'en faut à la culture oratoire, à la rhétorique au sens antique du mot ; il relevait du sermo piscatorius, et néanmoins c'était un style saisissant, d'un effet plus puissant que les traits les plus sublimes de la rhétorique tragique ; et la plus saisissante de ces narrations était celle de la Passion. Que le roi des rois eût été traité comme un vulgaire criminel, qu'il fût moqué, couvert de crachats, battu de verges et finalement cloué sur une croix, un tel récit anéantit, sitôt qu'il s'imposa à la conscience des hommes, l'esthétique de la séparation des styles.

p. 82-83
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On ne s'étonnera pas non plus que nous célébrions une oeuvre italienne médiévale [Il Convivio] en tant que voix européenne. Dante dit expressément qu'il n'écrit pas pour les érudits, lesquels n'aspirent qu'au gain et à une position sociale et prostituent la littérature ; c'est en italien qu'il écrit, voulant servir non pas les érudits italiens ou étrangers qui entendent le latin, mais les profanes italiens, capables d'un noble élan et ayant le besoin immédiat d'un noble enseignement [I-9]. Il est ici fait appel, pour la première fois, au public qui allait devenir le support de la nouvelle culture européenne ; car les monuments qui l'ont fondée et édifiée, ont depuis cette date été écrits dans les diverses langues vulgaires et pour le public auquel songeait Dante ; la force de leur expression vivante, ils la tirent du terrain linguistique dont sont issus ceux qui parlent et qui écrivent, mais ils se rejoignent tous dans la conception du "volgare illustre". Il s'agit d'une langue littéraire qui reste toujours en rapport avec la langue quotidienne, s'enrichissant par elle et l'enrichissant tout à la fois ; ce que la pensée et la tradition ont de vivant, ce qui mérite vraiment d'être connu, devient grâce à elle accessible à quiconque désire y ouvrir son coeur. Cette conception commune, qui remonte à Dante, est une communauté dans la multiplicité, la véritable "koinê" européenne moderne ; et, quoiqu'on puisse difficilement prétendre fixer par des mots ce qui en fait la substance, il est du moins permis d'en suggérer l'orientation : elle tend vers un savoir émancipateur comme action et destinée communes à tous les hommes.

"Dante poète du monde terrestre", pp. 100-101
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Béatrice.
C'est le cheminement de l'homme chrétien en général, qui part des sens et reçoit, en même temps que la raison, le principe dialectique qui, dans le drame de l'existence terrestre, doit lui permettre d'opter pour une participation toujours croissante ou pour l'éternel reniement. Mais le mystère qui se dévoile au bout du chemin, le signe secret qui toujours exige d'être suivi, le Daïmôn Béatrice, ne cesse jamais d'être ce qu'il était au début : un être humain particulier, une expérience contingente, tout à fait personnelle ; ce sont les forces de l'enchantement sensible qui sont mises au service du salut, c'est Amour lui-même qui élève l'homme jusqu'à la contemplation de Dieu ; dans le sort final, l'apparence n'est plus séparée de l'Idée mais contenue en elle et transfigurée. Cela, seule la poésie est apte à le représenter, contrairement à la philosophie didactique qui ne peut pas outrepasser les bornes de la raison ; elle seule est à la mesure de la révélation et capable de l'exprimer ; et elle quitte la sphère du beau paraître, cesse d'être une imitation, éloignée au troisième degré de la vérité (Platon, République, X, 602). La vérité révélée et sa forme poétique ne font plus qu'un.

Dante poète du monde terrestre, p. 121
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L'approche qui ne verrait ici qu'une alternative - soit Béatrice a existé et Dante l'a vraiment aimée, donc la Vita Nuova est une oeuvre autobiographique ; soit tout cela n'est qu'une allégorie, donc une mystification, une vulgaire construction, et l'un de nos plus beaux idéaux s'effondre -, cette approche est aussi naïve qu'ignorante de ce qu'est la poésie. Tous les poètes du Style nouveau ont une bien-aimée mystique, tous vivent à peu près les mêmes aventures amoureuses extraordinaires, à tous Amour accorde ou refuse des dons qui ressemblent plus à une illumination qu'à une satisfaction sensuelle, tous sont membres d'une sorte de ligue secrète qui détermine leur vie intérieure, voire peut-être leur vie sociale - et seul l'un d'entre eux, Dante, a su représenter ces épisodes ésotériques de telle manière qu'ils doivent être reçus comme une réalité authentique, même lorsque leurs thèmes et allusions sont tout à fait mystérieux. Voilà ce qui importe dans la nature poétique de leur auteur ; et nous ne comprenons pas pourquoi on attribuerait plus de force d'inspiration à une expérience érotique accessible à tout homme qu'à une illumination mystique capable de préserver l'évidence des apparences ; comme si la mimésis poétique devait être la copie de certaines apparences, et n'avait pas, au contraire, le droit de forger à loisir son matériau réel à partir de la profusion infinie des apparences conservées par la mémoire.

"Dante poète du monde terrestre", p. 86.
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Réalisme de Dante

La conservation et la fixation définitive de l'unité terrestre de la personne humaine dans l'au-delà sont ce qui distingue fondamentalement la Comédie de toutes les eschatologies antérieures ; le théâtre de son action est ainsi devenu la source de sa valeur poétique, donnant naissance à ce formidable réalisme, à cette immédiate et grandiose évidence empirique qui fait que l'on y ressent tous les événements comme réels, crédibles et relatifs à nous-mêmes. L'au-delà de la Comédie contient le monde terrestre ; l'ordre et la forme historique de ce dernier sont certes abolis, mais au profit d'une forme plus parfaite et définitive qui contient d'ailleurs la forme abolie, car, comme l'écrit Thomas [d'Aquin] : "Quand une forme plus parfaite est produite, la précédente disparaît. Cependant, la forme nouvelle possède tout ce que contenait la précédente, et quelque chose de plus" (Somme Théologique, I, 188-2.ad. 2) La forme du monde terrestre devait nécessairement être abolie, car sa potentialité, son aspiration à se réaliser, c'est-à-dire sa mutabilité, ont été accomplies dans l'au-delà ; la nouvelle forme possède tout ce que possédait l'ancienne, avec quelque chose de plus : une pleine actuation, un être immuable. C'est donc bien dans leur parfaite actualité, ou, en termes modernes, dans leur réalisation définitive, dans le dévoilement et le déploiement définitifs de leur essence, que Dante a entrepris de représenter les hommes qui apparaissent dans la Comédie.

Dante poète du monde terrestre, p. 113
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Ce sont les paysages et les châtiments infernaux qui ont fait la gloire de Dante aux époques romantiques, et qui aujourd'hui encore déterminent le jugement (en partie fondé) du public à son endroit ; ce sont eux également qui le firent tomber en disgrâce aux temps bornés du classicisme. En fin de compte, les deux attitudes reposent sur un contresens. Dante est certes bien un fondateur du romantisme, et la conception esthétique de la sublimité de l'horrible et du grotesque, d'un gothique idéal de fantasmagorie, est essentiellement issue de son oeuvre ; mais Dante n'aurait pas été content de ses disciples (...) Il (Vico) n'a pas vu, ou plutôt n'a pas voulu voir qu'il avait affaire à un produit de la haute scolastique, de l'umana ragione tutta spiegata (de la raison humaine tout entière expliquée) ; que lui-même, Vico, formé (quoique malgré lui) aux logiques scolastique, janséniste et cartésienne, le cédait largement au barbare Dante en "subtilité d'entendement", c'est-à-dire en exactitude et en pureté de la pensée. Il n'a pas vu cela faute d'avoir su lire ce qui était écrit, de même que les admirateurs romantiques de Dante, qui ne cessent de se référer à l'Enfer sans voir qu'une intelligence exacte, imperturbable, pénétrante, ennemie de toute imprécision du sentiment, est aussi l'une des sources, voire la source par excellence de sa puissance poétique.

pp. 130-131
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Si la grande tragédie française séduisait le public, était soutenue par lui, c'est parce que, chez tout auditeur réceptif, elle faisait des grandes passions l'objet d'une admiration fervente et jusque-là inédite, parce qu'elle créait un monde nouveau, un monde de la vie sublime, indépendant de toute pensée chrétienne ...

p. 178
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L'interprétation figurative établit, entre deux événements ou deux personnages, une relation dans laquelle l'un des deux ne signifie pas seulement ce qu'il est mais est aussi le signe annonciateur de l'autre, qui l'englobe et l'accomplit. Les deux pôles de la figure sont temporellement disjoints mais, en tant qu'épisodes ou protagonistes réels, appartiennent l'un et l'autre à la temporalité...

p. 64
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