AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.4/5 (sur 20 notes)

Nationalité : République tchèque
Né(e) à : Prague , le 16/9/1905
Mort(e) à : Prague , le 31/3/1980
Biographie :

Vladimír Holan est un poète tchèque.

Brièvement influencé à ses débuts par le poétisme, il s’oriente rapidement vers une expression abstraite et pessimiste ("Le Triomphe de la mort", 1930), puis à la fin des années trente, révolutionnaire et antinazi, il devient un auteur résolument engagé. Cette période se prolonge durant les années de guerre et au-delà, avec plusieurs compositions dédiés à l’Union soviétique et à l’Armée rouge (1945-1947).

Bientôt, cependant, il remet en question son engagement politique, rompt avec le parti communisme et s’enferme dans un silence éloquent, interrompu seulement lors de la libéralisation des années 60.

La double expérience du nazisme et du communisme ayant fourni à Holan son substrat historique, c’est par un langage de douleur qu’il dominera dorénavant l’absurdité tragique des choses, pour pouvoir atteindre les questions essentielles, supra-historiques, questions qu’il pose non pas à la société, ni même au monde, mais à l’univers tel qu’il est conçu dans la tradition archaïque. En se confondant dans un apparent cercle d’identité, la question et la réponse atteignent une dimension nouvelle : cette troisième et dernière période de l’œuvre holanienne fait de son auteur, selon ses propres paroles, un « poète sombre, poète apocalyptique » de son temps.

L'oeuvre épique de Holan culmine avec les "Histoires" (1963) écrites entre 1954 et 1962 et "Une nuit avec Hamlet" (1964), écrite entre 1949 et 1956. Mais il est l'auteur aussi de recueils Iyriques dont "En marche" (1964), "Douleur" (1965), "Les Affres de la mort"(1967), "Un coq pour Asclépios" (1970).

Après le Printemps de Prague, interrompu par l'arrivée des chars soviétiques, l'histoire se répète pour les manuscrits de Holan : les deux derniers recueils, rassemblés sous le titre de "L'Abîme de l'abîme" (1982), ne verront le jour qu'après la mort du poète survenue trois ans après la perte de sa fille Katerina, morte en avril 1977.

À côté de vers pour enfants et de textes en prose, il laisse une impressionnante oeuvre de traduction (Ronsard, Baudelaire, Rilke, Gongora, etc.).
+ Voir plus
Source : http://www.librairie-compagnie.fr
Ajouter des informations
Bibliographie de Vladimir Holan   (8)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
LE PIN

Comme il est beau ce vieux pin blanc,
sur les collines de ton enfance,
que tu es revenu visiter aujourd'hui...
Son murmure, c'est tout le souvenir de tes morts,
et tu songes à quand ce sera ton tour.
Son murmure, c'est pour toi
comme si tu avais écrit ton dernier livre
et n'avais maintenant qu'à te taire et pleurer,
pour que la parole fleurisse...

Ce qu'a été ta vie? Tu as quitté connu pour inconnu.
Et ton destin? Il ne t'a souri qu'une fois et tu n'étais pas là...
Commenter  J’apprécie          300
Même si Dieu n’existait pas…

Même si Dieu n’existait pas, si l’âme n’existait pas
et si l’âme existait et était mortelle,
et s’il n’y avait pas de résurrection,
s’il n’y avait plus rien après, vraiment rien,
alors la part que toi et moi aurons prise à une telle comédie
n’aura été que de pitié, pitié pour cette vie
qui n’est qu’un souffle, et soif, et faim,
accouplement, maladie et douleur…

Un jour que je marchais au milieu des bruyères en fleur,
j’entendis la question que posait un enfant : Pourquoi ?
et je n’ai pas su lui répondre. Et je ne pourrais, après tant d’années
pas davantage lui répondre même aujourd’hui
que la lune est en son milieu,
car à l’enfant jamais ne suffit la réponse, non plus qu’à l’homme la question.

Quand mon enfance resurgit et me prend doucement la main
je me mets à chanter.
Quand je pense à la couronne d’épines du Christ,
l’épouvante me fait me taire.
Quand mon regard se pose entre les ronces et que j’y vois un nid d’oiseau
je reste là, pour écouter.
Mais dès que je reconnais l’homme,
je me mets à sangloter…

***
Commenter  J’apprécie          10
LE MUR QUI SE BÂTIT LUI-MÊME

Éclairs dissipés, nuées excessives,

puis, en bas, la terre abasourdie

par le vent. Mais à l’endroit

le plus réceptif

se dresse le mur qui se bâtit

lui-même, et cela de telle façon

qu’il ne pouvait autrement.

Il n’esquive pas les soupçons

qu’il s’écroulera le temps venu,

vers l’omission inattendue,

de même d’ailleurs

qu’il ne s’oppose point à rester là

jusqu’à la lassitude... Mais

que de portes secrètes

pour les êtres au destin en retraite !
Commenter  J’apprécie          10
Vladimir Holan
« Comment vivre, comment être simple et ne pas manquer de parole ?

Toujours je n’ai fait que chercher le mot

Qui n’eût été dit qu’une seule fois,

Sinon le mot qui n’eût jamais été dit jusqu’alors.

J’aurais dû chercher des mots de tous les jours.

Même au vin non consacré

On ne peut plus rien ajouter. »

« La vie comme jeu cruel ?

Ou serait possible

Que ce soit l’ironie,

Plus forte que le destin »
Commenter  J’apprécie          10
À nouveau, nuit…

À nouveau, nuit, confabulée avec la nature
tu me poses cette question ?
Eh bien, oui, j’ai aimé la vie
c’est pourquoi j’ai si souvent chanté la mort
La vie sans elle est impalpable,
la vie ne peut être imaginée qu’avec elle
et c’est pour cela qu’elle est absurde…
Commenter  J’apprécie          10
Rencontre dans un ascenseur (1965)

Nous sommes entrés dans la cabine. Nous étions là tous les deux seuls.
Nous nous sommes regardés et nous n’avons plus rien fait d’autre.
Deux vies, un instant, la plénitude, la félicité…
Au cinquième étage elle est descendue et moi, qui allais plus loin,
je compris que je ne devais plus jamais la revoir,
que c’était une rencontre une fois pour toutes, et rien de plus,
que si je l’avais suivie, j’eusse été après elle comme après un mort,
et que si elle était revenue vers moi,
ce n’aurait pu être que de l’autre monde.
Commenter  J’apprécie          00
Vladimir Holan
En marche

Si l’on ne se sent pas perdu,
c’est qu’on l’est, perdu, à tout ce qui se passe en autrui
et se passera en soi-même.
Et perdu à cela, on écrit lettre et enveloppe,
on scelle et on souligne : À n’ouvrir qu’après ma mort !
Mais être perdu, et n’en plus pouvoir,
avoir déjà la lune en livre et la nuit seulement dans le lire,
méconnaître sa fin et ses contours,
ne pas être seul, mais être perdu,
c’est comme si sa propre douleur et celle d’un autre
enfantaient un troisième cœur.

traduction de travail Xavier Galmiche
Commenter  J’apprécie          00
La Poésie (1965)

Tu ne sais d’où vient ce chemin
qui ne te mène nulle part.
Mais que t’importe, il était plein de charmes,
de femmes, de miracles, de désirs de liberté,
tu as vu, comme un cheval qui aurait été tué sous un ange,
l’ange s’en fut à pied, sur le chemin de l’oubli de soi,
ce n’est qu’après que tu as connu la douleur de l’homme,
et celle aussi de Dieu, qui recherche aussi le bonheur,
Dieu, cet amant malheureux…
Commenter  J’apprécie          00
POUR TOUT ALLER

Un mur... un mur par amour du verger,

par haine de l’homme.

Du côté intérieur il y a plus d’arbres

que de fruits. Il y a à l’extérieur

plus de péchés que de cuisses.

Ce mur, bien qu’épais, bien que

haut et aigu, tente.

Pour tout aller, des vipères

guettent dans ses fentes. Un bon mur !
Commenter  J’apprécie          00
MAIS OUI !

Non, plus un seul mot qui pourrait transparler le silence !

Mais il peut être que dans cette vallée de brumes

vous soyez en train de déguster par modestie

une caille, plus petite tout de même

qu’une perdrix... Votre seule salive toutefois

trahit que vous bouffez de l’homme.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Vladimir Holan (29)Voir plus

Quiz Voir plus

Paris : CANCAN

Pratiqué dans les guinguettes et les bastringues entre 1825 et 1830 comme une parenthèse de défoulement bruyante que s'accordait les hommes pendant l'exécution d'un quadrille, cette danse est à l'origine du cancan. Les femmes bravant les interdits décident de se l'approprier en lui apportant la touche endiablée qui lui manquait, on parle du : (😼 + 🐎)

Le tohu-bohu
Le charivari
Le chahut
Le barnum
Le boucan

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thèmes : moulin rouge , cabaret , danse , belle epoque , peinture , Music-hallsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}