Libraire au Rayon Jeunesse, Jérémy vous présente trois idées de romans pour les jeunes lecteurs !
Voici les livres qu'il vous invite à découvrir :
À partir de 8 ans : "Les Lapins de la Couronne d'Angleterre" de Santa et Simon S. Montefiore, illustrations de Kate Hindley, aux éditions Little Urban : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16845342-les-lapins-de-la-couronne-d-angleterre-le-complot-santa-montefiore-little-urban
À partir de 10 ans : "N.É.O." de Michel Bussi, aux éditions Pocket Jeunesse : https://www.librairiedialogues.fr/livre/17421391-n-e-o-t1-la-chute-du-soleil-de-fer-michel-bussi-pocket-jeunesse
À partir de 12 ans : "L'Île aux mensonges" de Frances Hardinge, aux éditions Folio Junior : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16716722-l-ile-aux-mensonges-hardinge-frances-gallimard-jeunesse
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On ne pouvait se fier aux humains. Les chiens grondaient avant de vous mordre, mais souvent les humains souriaient.
Aucun ennemi n'était plus redoutable qu'un ensorceleur. Un sort se jouait des distances, pénétrait dans n'importe quelle forteresse, transperçait n'importe quelle armure. On avait beau se cacher, il vous trouvait toujours, et aucun garde du corps ne pouvait vous défendre contre lui. Les seuls à ne courir aucun risque étaient les ensorceleurs eux-mêmes : il était impossible d'ensorceler un ensorceleur. Pour tous les autres, l'unique défense consistait à charger d'autant de fer que possible tout ensorceleur potentiel.
Ses souvenirs de sa mère étaient encore comme des tessons de verre, elle risquait de se faire mal en les touchant.
Lambert finit par remarquer qu'il avait distancé ses invités, et il revint sur ses pas.
- Pardonnez-moi! lança-t-il. Je suis d'un tempérament désespérément agité. Il faut que je bouge sans cesse.
- Cela ne vos empêche-t-il pas de dormir ? s'enquit Myrtle.
- Oh, si. Cela fait des années que je ne dors guère plus de deux heures par nuit, malgré tous les efforts des médecins. J'aurais certainement fini par dépendre du laudanum. Dieu merci, j'ai maintenant ma chère épouse, qui exerce sur moi une influence merveilleusement calmante. dès qu'Agatha commence à parler, je me surprends à bâiller.
Faith doutait que sa «chère épouse» le remercie pour ce compliment.
Nous vivions dans les régions reculées, au fond des forêts, dans les montagnes désolées, là où personne n'allait. Parce que personne ne connaissait ces pays. Des pays perdus. Qui ne figuraient sur aucune carte. Et... c'était ce qu'il nous fallait. Nous ne pouvons pas survivre là où règne la certitude, où tout est connu, cartographié, commenté, divisé en colonnes. La certitude nous empoisonne.
- Tout le monde n'a-t-il pas un nom de ce genre, là d'où vous venez ? demanda James. J'ai entendu dire qu'ils s'appelaient tous Mène-le-juste-Combat, Affronte-le-Diable, Désolé-d'avoir-Péché, Nous-sommes-Tous-de-Misérables-Pêcheurs et ainsi de suite.
"Oh, mais c'est impossible, se dit Faith. Je ne dois pas céder à cette chose !"
Faith l'appelait toujours en elle-même "cette chose". En lui donnant un autre nom, elle aurait craint de lui conférer une emprise encore plus forte. Elle avait conscience qu'il s'agissait d'une véritable manie, à laquelle elle décidait sans cesse de renoncer - sans jamais y parvenir. Cette chose était aux antipodes de la Faith que le monde connaissait. Faith, l'enfant sage, un vrai roc. Tellement terne, fiable et digne de confiance.
Le plus difficile, c'était de résister aux occasions inattendues. Une enveloppe laissée sans surveillance, d'où dépassait la lettre immaculée, tentatrice. Une porte non fermée à clé. Une conversation oublieuse des éventuelles oreilles indiscrètes.
Faith avait comme une faim en elle, alors que les filles ne devaient pas avoir faim. Elles étaient censées grignoter avec modération lors des repas, et leur esprit aussi était censé se contenter d'un régime frugal. Quelques mornes leçons données par des institutrices fatiguées, quelques promenades ennuyeuses, des distractions d'écervelées. Mais pour Faith, cela ne suffisait pas. Le savoir - n'importe quel savoir - l'attirait irrésistiblement. Et elle trouvait un plaisir aussi délicieux qu'empoisonné à le dérober à l'insu de tous.
Sa mère ne disait jamais : " Nous ne sommes pas d'ici. " Mais ses yeux le répétaient constamment.
Il suffit de vingt- sept mois pour s'imprégner totalement d'un endroit. Ses couleurs deviennent la palette de votre esprit, ses bruits votre musique intime. Vos rêves se déroulent à l'ombre de ses falaises ou de ses clochers, vos pensées sont encadrées par ses murs.
Elle avait l'impression d'avoir été écorchée. Tous ces sentiments et ces pensées qu'elle avait refoulés pendant des années s'étaient exprimés... pour être réduits à néant en une apocalypse sans pitié. Elle ne savait plus ce qu'elle ressentait.