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3/5 (sur 49 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Berne , le 29/10/1954
Biographie :

Romancier, dramaturge et cinéaste suisse de langue allemande. Après une formation d’acteur à la Schauspielschule de Zurich, il a été engagé chez Peter Zadek au Schauspielhaus Bochum. Depuis 1980, Zschokke vit et travaille à Berlin, une ville qui est très présente dans son œuvre. Il est l’auteur de neuf volumes de prose (romans, nouvelles), huit pièces de théâtre, et trois films.
Son roman "Maurice mit Huhn", paru en allemand à Zurich en 2006 a obtenu le Prix Schiller en Allemagne et, traduit en français et publié sous le titre "Maurice et la poule" en 2009, a été couronné en France par le Prix Femina Étranger.
En 1995, le dictionnaire allemand de littérature Brockhaus a résumé le travail d'écriture de Zschokke en quelques mots : « Sur le mode comique et ironique, Zschokke remet en question la société, en transgressant toutes les normes et les limites formelles de la littérature narrative traditionnelle. »
Matthias Zschokke a également participé à des réalisations pour le cinéma et la télévision en Allemagne.
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Source : Wikipedia
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La romancière française Maylis de Kerangal dialogue avec Matthias Zschokke, écrivain suisse germanophone. Animée par Francesca Isidori (France Culture/Arte), la soirée clôt le programme « Étranges Étrangers ». Sous le commissariat de Nicole Bary, ces rencontres réunissent des écrivains francophones et germanophones en écho à la foire du livre de Francfort qui célèbre la langue française avec la France comme invitée d?honneur. Maylis de Kerangal a notamment publié Naissance d?un pont (2010) récompensé par le prix Médicis, ainsi que par le prix Hessel qui a permis sa traduction en allemand. Après avoir entamé une carrière de comédien, Matthias Zschokke s?est ensuite tourné vers l?écriture, publiant romans, récits, correspondances, pièces de théâtre. Il a notamment été récompensé par le prix fédéral de littérature et en France par le Prix Femina étranger en 2009 pour son roman Maurice à la poule.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Matthias Zschokke
Tous les écrivains (les vrais) connaissent ce problème : comment créer un texte qui vit, glisse, respire. C'est comme dans une conversation. Comment parler sans être retenu par le vouloir paraître intelligent, brillant et plein d'esprit ? Comment dire des choses «pures», directes, tout en contournant la peur d'être bête?
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On sait peu de choses de la paresse, étant donné que le paresseux manque de l'ambition et de la force nécessaires pour pouvoir informer sur son état d'une manière capable d'impressionner durablement une personne travailleuse.
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Maurice aime ces visites annuelles pour Noël. Elles structurent sa vie et, d'une certaine manière, lui paraissent sensées. Il les aime aussi particulièrement parce qu'ici, il peut se permettre de raconter toutes les demi-heures la même chose sans que personne ne râle. Dans la vie de tous les jours, il trouve généralement peu de choses à dire, ce dont il souffre. Comme nous l'avons déjà dit, il se perçoit comme quelqu'un d'ennuyeux. Ici, à la maison de retraite, on le laisse débiter ses quelques futilités - et même plusieurs fois de suite, s'il le faut- sans que personne ne s'en plaigne.
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Mais nous devrions changer de direction, ne pas accepter les murs à droite et à gauche, les abattre, ne pas nous contenter de nous lamenter, de ressasser qu’il faut les abattre.
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Il est toujours stupéfiant de voir l’impassibilité avec laquelle l’être humain, depuis des milliers d’années, passe son temps si chichement compté à rester assis, couché, à parler de tout et de rien, à grignoter de petites choses sans avoir faim, à siroter des liquides sans avoir soif, à contempler des choses qui ne lui disent rien, à emprunter des chemins qui conduisent dans des lieux où il n’a rien à faire, ancré dans la ferme conviction qu’il est un être doué de raison et qu’il a réfléchi à ceci ou à cela, alors qu’en vérité, il ne pense à rien, qu’il se contente d’avancer sans se poser de questions, tirant sans cesse les mêmes conclusions erronées, tournant en rond depuis des milliers d’années, saisissant au vol des bribes de conversations venant des tables voisines et traitant de lunettes de soleil ou de fourrures, de viande crue, d’étagères, de la pluie et du beau temps, jusqu’à ce que soudain, l’un d’eux disjoncte, une mère par exemple, elle déambule dans son appartement tard le soir, ôte un vêtement après l’autre, les arrose d’alcool à brûler, y met le feu, les laisse tomber derrière elle, puis soudain, elle pense à son fils de neuf ans qui dort et qui ne doit pas brûler en étant conscient, elle va chercher un marteau à la cuisine, pénètre dans la chambre d’enfants et fracasse à coups de marteau le crâne du garçon qui dort, elle est effrayée par le bruit des os qui se brisent, se frappe elle-même sur la tête, de rage, elle est prise de pitié pour ce petit tas tressaillant, le porte jusqu’à une fenêtre du salon, l’ouvre, pour que l’enfant n’étouffe pas dans la fumée, réveille, toute sanguinolente, son second fils, qui a une année de plus, et l’envoie chercher les pompiers, celui-ci a un choc, part en courant, les pompiers arrivent, éteignent l’incendie et emmènent le cadet à l’hôpital où l’on établit que l’aire du langage est détruite, il ne parlera plus jamais, la mère est internée… Et l’être humain est toujours assis là, sur des chaises de jardin, devant des petits-déjeuners, devant des établis, il boit de la bière, râle sur le temps qu’il fait, parle de jantes de voitures et d’inondations, d’escroquerie à l’assurance et de collections d’été soldées, le soleil se lève, le soleil se couche, l’être humain gazouille, un moineau sur le toit, il sautille par-ci, par-là, picore des miettes, se bourre sans avoir été vide, se couche sans être fatigué, se lève sans être reposé, traverse des places, aboie, saute à l’eau, parcourt une certaine distance à la nage, s’étend au soleil pour se sécher, ne sait pas le moins du monde ce qu’il fait, affirme que c’est son père qui est responsable de tout, ou sa mère, responsable de quoi, il ne le sait pas, de lui-même, il croit réfléchir, mais il ne sait pas comment on fait pour réfléchir, il s’assied, se couche, se lève, arpente des places, trotte le long des rangées de façades, sonne, hennit quelque chose, mange comme quatre, se laisse atteler à des charrettes, tire jusqu’à l’épuisement, on peut lui attacher des tonnelets autour du cou, il creuse et gratte dans les avalanches, déterre ses semblables, et soudain, voilà à nouveau quelqu’un qui perd la tête, met en pièces quelques-uns de ses collègues au bureau, est incarcéré, puis meurt, d’autres encore se jettent dans des activités totalement infernales pour que leur vie de galérien couvre le bruit bien plus menaçant qui résonne au fond d’eux-mêmes, ces choses non-éclaircies, pour ne pas perdre définitivement la raison, ce qui se produirait inévitablement s’ils s’exposaient à la réalité sans protection aucune, ces étranges créatures, les humains, qui soudain perdent la tête et en coupent d’autres en morceaux.
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Vous vous demandez sans doute parfois si je suis vivant, ou si je suis un automate, un moulage creux de moi-même qui fréquente ces lieux. Jadis, je souffrais de mon penchant pour la répétition, pour l’ordre et pour la régularité. J’entrais quelque part et je craignais de déclencher des bâillements. Les gens préfèrent le changement. Je les barbe. Je le sais. Vous en revanche, vous ne m’avez jamais fait sentir quand je vous ai fatiguée. Vous avez peut-être souvent déjà somnolé en ma présence, mais vous avez toujours gardé au moins un œil ouvert, par politesse. Combien de gens se donnent cette peine ! A vrai dire, je ne me supporte plus qu’auprès de vous, parce que vous ne me faites pas sentir comme je suis.
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Tout le monde finit par fatiguer avec les années et par ne plus savoir, à un moment donné comment venir au bout de sa vie.
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Il est un représentant typique de son temps, un de ceux dont on sourit plus tard parce qu'ils ont été ce que l'on était à leur époque.
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Tana dit : Vous restez. Soyez polie. Nous vous avons sortie de l'eau et nous vous avons offert à boire et à manger, à présent, vous pouvez bien nous supporter un peu. Ne serait-ce que pour faire parmi nous l'expérience de l'ennui dans toute sa grandeur. Lui aussi, il faut l'avoir vécu une fois pour qu'il devienne davantage qu'un simple mot. Tout comme le supplice des moustiques. Partout, tout le monde s'exprime sur tout et n'importe quoi, mais aucun de ces discours n'est vivant, les mots ne sont pas irrigués. On parle d'amour, d'avidité. de pouvoir, d'Eros et de vérité, mais tout ça n'est que vacarme et tintamarre. On se rend à New York, en Birmanie, en Sibérie, mais personne ne prend la peine de rester chez soi. Endurez-nous. Nous sommes un peu bêtes, un peu cultivés, comme n'importe qui d'autre. Ça me ferait plaisir si vous vouliez encore saluer avec nous le matin à venir.
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(…) nous écrivons à propos de meurtriers et de vainqueurs, de victimes et de vaincus, de ce qui a été lu, de ce qui a été entendu, faisons des contorsions, effectuons des cabrioles, inventons en transpirant des morts à Venise, pendant cent ans de solitude, nous faisons péniblement de la dentelle les uns à côté des autres, ne connaissons ni honte ni doutes, fabulons des choses infantiles, ce que des bavards définitivement désespérés désignent comme un grand projet mondial, et les lecteurs s'étonnent et nous admirent pour la certitude absolue avec laquelle nous nous enfonçons depuis le vide jusqu'au vide, nous admirent pour la sobriété étouffante avec laquelle nous bavardons dans une langue empruntée, comme si elle était correcte, cette langue, comme si les mots étaient corrects, comme si tout était déjà conforme, comme ça, une chose après l'autre, comme à l'école de danse, chachacha, et nous nous donnons l'air d'être un peu tristes, un peu mélancoliques, un peu philosophiques, un peu criminalistes, un peu comiques, comme des élèves du primaire, nous lisons dans les livres ce que nous croyons devoir savoir, le recopions à la machine, légèrement reformulé, le résumons, visitons des musées, des instituts de criminologie, des instituts de géographie, nous faisons tout expliquer, le recopions les yeux fermés, et si nous pensons nous être fait berner, nous ajoutons vite une mise en doute malicieuse de ce que nous venons d'écrire, ricanons et faisons des clins d'œil de connivence, et si, avec tout ça, nous découvrons une incohérence quelque part, alors c'est nous qui nous en étonnons le plus, tenons cette incohérence pour une pépite d'or, un
huitième continent que nous avons découvert, nous introduisons un paragraphe, y intégrons la notion, la faisons imprimer en gras, la mettons en évidence et pensons avoir accompli quelque chose de hardi, de courageux, d'importance capitale, en ayant couché par écrit la question qui est, bien entendu, toujours la même, qui est le début et la fin, nous la jouons profonde, désespérée, amère (…) p. 63-64
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