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EAN : 9782889279449
124 pages
Editions Zoé (01/10/2021)
3.1/5   5 notes
Résumé :
Traduit par Isabelle Rüf

Berlin, début des années 1990. Le héros de Matthias Zschokke, un gros poète débonnaire, croit devoir écrire le grand roman de la capitale allemande réunifiée. Mais ce n'est pas son registre. Il préfère quand rien ne se passe, les histoires ordinaires qui révèlent nos failles et celles de la société. Pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, pour obéir à un petit elfe insatiable qui le supplie de lui raconter "quelque chose de bea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est un roman dont le personnage principal, est un écrivain, un lecteur, un « gros poète » qui se promène nonchalamment dans un Berlin tout juste réunifié.
L'auteur (le personnage ?) se promène, s'interroge, nous interroge sans s'attarder sur ce contexte politique assez spécial de post-réunification, mais en focalisant sur la répétition à l'infini des gestes du quotidien.
La forme est surprenante, ce personnage dont on ne connaît pas le nom se confond avec l'auteur, et convoque un petit être féminin, une sorte de muse, surnommée "chaton" qui réclame sans cesse des histoires divertissantes. Il se compose de dialogues et de quelques lettres, est écrit à la première personne par le gros poète qui semble parfois prendre la place d'un de ses personnages, utilise un narrateur tiers, s'adresse au lecteur.... bref, c'est très déroutant...
Le fond ? Pas facile à identifier... cela semble parler du passage du temps, du vieillissement et de la dégradation de tout ce qui nous entoure, tout notre univers familier. Il est ainsi divisé, comme une année, en douze chapitres, comme un journal intime qui fluctue au jour le jour, sans structure, juste alimenté par ses lectures, ses observations.
Le ton est uniforme, comme une berceuse, sans relief, avec une touche d'ironie bienvenue
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Le gros poète est un peu perdu, déprimé, il a le syndrome de la page blanche, mais toujours, il reste attentif aux petites choses du quotidien. Il n'aime pas trop les gens, s'ennuie avec eux. J'ai bien aimé ce livre qui est à lire lentement, à savourer. Ce n'est pas un roman à dévorer. La poésie est présente dans chaque page et j'ai souligné et relevé beaucoup de passages.

Juste un bémol pour moi : un passage où le narrateur raconte une anecdote d'enfance très difficile à lire (p. 100) qui parle de pédocriminalité. Je ne m'y attendais pas du tout.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
18 janvier 2022
Une nuit de la Saint Sylvestre, un anti-héros tente de contenter un elfe avec “quelque chose de beau”.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mais nous devrions changer de direction, ne pas accepter les murs à droite et à gauche, les abattre, ne pas nous contenter de nous lamenter, de ressasser qu’il faut les abattre.
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(…) nous écrivons à propos de meurtriers et de vainqueurs, de victimes et de vaincus, de ce qui a été lu, de ce qui a été entendu, faisons des contorsions, effectuons des cabrioles, inventons en transpirant des morts à Venise, pendant cent ans de solitude, nous faisons péniblement de la dentelle les uns à côté des autres, ne connaissons ni honte ni doutes, fabulons des choses infantiles, ce que des bavards définitivement désespérés désignent comme un grand projet mondial, et les lecteurs s'étonnent et nous admirent pour la certitude absolue avec laquelle nous nous enfonçons depuis le vide jusqu'au vide, nous admirent pour la sobriété étouffante avec laquelle nous bavardons dans une langue empruntée, comme si elle était correcte, cette langue, comme si les mots étaient corrects, comme si tout était déjà conforme, comme ça, une chose après l'autre, comme à l'école de danse, chachacha, et nous nous donnons l'air d'être un peu tristes, un peu mélancoliques, un peu philosophiques, un peu criminalistes, un peu comiques, comme des élèves du primaire, nous lisons dans les livres ce que nous croyons devoir savoir, le recopions à la machine, légèrement reformulé, le résumons, visitons des musées, des instituts de criminologie, des instituts de géographie, nous faisons tout expliquer, le recopions les yeux fermés, et si nous pensons nous être fait berner, nous ajoutons vite une mise en doute malicieuse de ce que nous venons d'écrire, ricanons et faisons des clins d'œil de connivence, et si, avec tout ça, nous découvrons une incohérence quelque part, alors c'est nous qui nous en étonnons le plus, tenons cette incohérence pour une pépite d'or, un
huitième continent que nous avons découvert, nous introduisons un paragraphe, y intégrons la notion, la faisons imprimer en gras, la mettons en évidence et pensons avoir accompli quelque chose de hardi, de courageux, d'importance capitale, en ayant couché par écrit la question qui est, bien entendu, toujours la même, qui est le début et la fin, nous la jouons profonde, désespérée, amère (…) p. 63-64
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Il fait sombre, allons nous coucher. Plus rien ne nous passe par la tête. Les soirées ont quelque chose de particulier. On a peur de les interrompre car le matin suivant leur succède impitoyablement, le matin et le soleil, la lumière sous laquelle les phrases de la veille apparaissent dans toute leur médiocrité, les pensées tombent en poussière, tout paraît pâle, les pieds se tiennent bêtement là, sur le sol, les cheveux sont collés au crâne, les idées de la veille, les conclusions, rien que des restes éventés sur des assiettes de fin de repas, des mouches se promènent sous les aisselles, on a peur de ne pas reconnaître les autres, les paroles, si fades, les phrases, si mal tournées, les idées, si vaines - demain matin, nous nous tairons et boirons du café. p.160
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«Souvenez-vous de votre plus belle expérience.» Rien. Je suis assis dans la blême lumière de la vérité. Il fait frais, le temps change, la tête fait mal. Je lis des livres. Ils m'engloutissent, leur soleil descend sur moi en scintillant à travers la verdure tamisée, je m'y enfonce de plus en plus profondément à travers les phrases sans scories. Ai-je jamais vu un être humain de ma vie, ai-je vécu une soirée d'été, est-ce que je connais la lumière du matin, est-ce que je connais le moineau? p. 73
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Il me faut des livres avec les mots des autres; moi-même, j'ai la peau trop épaisse, mes yeux sont flous; je ne comprends les plus belles expériences que dans les livres, transcrites par des gens qui ressentent, regardent pour moi, qui révèlent à mes yeux en lettres de verre ce qu'ils ont vu et voient dans le monde, depuis le mouvement des vagues jusqu'au brouillard, aux étoiles, aux araignées. p. 76
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Videos de Matthias Zschokke (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matthias Zschokke
La romancière française Maylis de Kerangal dialogue avec Matthias Zschokke, écrivain suisse germanophone. Animée par Francesca Isidori (France Culture/Arte), la soirée clôt le programme « Étranges Étrangers ». Sous le commissariat de Nicole Bary, ces rencontres réunissent des écrivains francophones et germanophones en écho à la foire du livre de Francfort qui célèbre la langue française avec la France comme invitée d?honneur. Maylis de Kerangal a notamment publié Naissance d?un pont (2010) récompensé par le prix Médicis, ainsi que par le prix Hessel qui a permis sa traduction en allemand. Après avoir entamé une carrière de comédien, Matthias Zschokke s?est ensuite tourné vers l?écriture, publiant romans, récits, correspondances, pièces de théâtre. Il a notamment été récompensé par le prix fédéral de littérature et en France par le Prix Femina étranger en 2009 pour son roman Maurice à la poule.
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