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Patricia Zurcher (Traducteur)
EAN : 9782757818299
254 pages
Points (26/08/2010)
3.39/5   23 notes
Résumé :

Maurice passe ses jours dans son bureau du quartier nord de Berlin, là où débarquent les habitants de l'Est, une zone déclarée " sensible ". Il écrit à son ami et associé Hamid à Genève, le plus souvent il ne fait rien. De l'autre côté de la cloison, quelqu'un joue du violoncelle, cela l'apaise, mais il ne réussit pas à dénicher le musicien tant le dédale des immeubles est inextricable. Il fréquente souvent le Café Solitaire, la Papeterie de Carole, pass... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Déjà, rien que le titre : Maurice à la poule.
Sans parler du nom de l'auteur : Matthias Zschokke.
Il est des livres, comment dire... On ne peut tomber dessus que par hasard malgré le prix qu'il a eu, pas possible pour moi d'imaginer un bouche à oreille, un tapage médiatique tels que ce roman fanfaronnerait en devanture de toutes les librairies de France et de Navarre. Et d'Helvétie aussi (il vient de par là-bas).
Quoique, il doit bien y avoir quelques libraires à le conseiller. Je les imagine contorsionnés sous un fatras de bouquins d'occasion dans un 10m², une barbe d'ermite jaunie par le tabac d'une pipe malodorante. Oui je sais c'est cliché, mais il faut être cliché pour conseiller un tel ovni.
Pour ma pomme, le hasard a frappé un jour de marché, perdu qu'il était dans un étal au milieu d'autres bouquins. Il m'a fait du nez, parce qu'un tel bouquin ne peut pas faire de l'oeil. Ni du pied d'ailleurs.

(- « Euh... Et sinon, le speech ? » dit l'ami Babéliote
- « Ah, euh... Oui pardon » je dis)

Il est difficile, ami Babéliote, de parler d'un bouquin dont le héros (qui s'appelle Maurice donc) se décrit comme inintéressant, n'ayant rien à raconter, capable qu'il est d'aller passer Noël dans une maison de retraite, parce que là au moins, il peut raconter la même histoire plusieurs fois de suite sans qu'on lui fasse la remarque.
Il est difficile de parler d'un bouquin qu'on est à deux doigts d'abandonner au bout de 20 pages, en se disant « non pas possible, je vais pas pouvoir tenir 250 »
Il est difficile de parler d'un bouquin dont un des points culminants de l'intrigue se situe au moment où le héros (anti-héros, plutôt) cherche à savoir d'où vient la musique de violoncelle qu'il entend fréquemment dans son appartement.
Il est difficile de parler d'un bouquin qui petit à petit, sans en avoir l'air, m'a accroché, avec son charme ineffable, sa petite musique interne, sa drôlerie sous-jacente. Ses entrées de paragraphe par un mot du dico, peut-être au hasard (quand Maurice ne fait pas l'inverse, à savoir chercher un mot dans le dico répondant à une certaine définition). Et ses paragraphes agencés dans le chaos semble-t-il au départ, au gré peut-être des pensées ou des rêveries de Maurice l'hyperoisif qui n'est rien, même pas fichu de les suivre ses pensées, car elles vont trop vite pour sa paresse. Mais un Maurice qui finit quand même par résonner en sourdine métaphysique sur quiconque, qui n'est guère plus que rien aussi. Et ses idées qui prennent de l'épaisseur au fil des pages, donnant peu à peu au vide existentiel et à la négation de vie toute la profondeur d'un semblant de vérité. Comme une démonstration par l'absurde.
Et je vous ai encore rien dit des autres personnages, aux silhouettes fantomatiques eux aussi. Difficile. L'ami qui invite Maurice, véritable source d'angoisse pour notre super anti-héros, parce qu'il n'a rien à lui raconter. Ou la mère, du moins une vieille dame dont l'auteur nous dit qu'elle joue le rôle de la mère, mais il n'en est pas sûr. Et sa compagne, dont on n'apprend pas grand chose, peut-être parce que Maurice ne la regarde plus, allez savoir....

Bref, il est difficile d'en parler.
Essayez-le, vous verrez.
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Maurice à la poule


Maurice à la poule : tiens tiens voilà un titre qui porte en lui le germe de l'innocence et promesse de félicités enfantines.... de Maurice à la poule à La petite poule rousse , il n'y a qu'un pas pour mon petit cerveau dansant ....
Qui pourrait prétendre maîtriser le flux de ses idées ? Pour peu qu'on laisse s'installer une certaine paresse ,il est vain de vouloir rivaliser dans la performance intellectuelle et finalement c'est pas si mal de laisser l'esprit en vagabondage ; c'est probablement ce qu'il pense Maurice ...
Citation :
« Ses pensées, il ne peut pas les suivre. Elles passent, le voient somnoler, le laissent en paix et poursuivent leur chemin. Il n'est pas capable de retenir l'une d'elles. Elles sont trop rapides.»
Et quand la douce torpeur prend ses aises :
Citation :
« Au petit-déjeuner, on laisse sa cuillère à café inutilisée à côté de sa tasse pour ne pas devoir la laver après ; on remue avec son couteau. On ne va plus à la poste pour expédier une lettre ; on attend qu'une seconde vienne s'y ajouter, puis une troisième, afin que le trajet jusqu'à la poste en vaille la peine.» Sa paresse d'homme déglingué est également intellectuelle : « Ses pensées, il ne peut pas les suivre. Elles passent, le voient somnoler, le laissent en paix et poursuivent leur chemin. Il n'est pas capable de retenir l'une d'elles. Elles sont trop rapides.»



Oui quand l'inertie s'installe de la sorte , on pourrait penser que les évènements de la vie se résume à peau de chagrin ...."Il est si dur le métier de vivre " nous disait Pavese....Maurice nous le dit autrement
Citation :
"La vie toute entière ne consiste qu'à trouver le lieu où l'on pourra s'échouer "
.

En attendant il faut bien vivre et avec le minimum d'implication sociale incontournable car il est tout ce qu'il y a de plus normal Maurice avec des parents qu'il faut accompagner dans leur dernière ligne droite ,ça se fait pas de se soustraire à ses obligations familiales même si ....Sa mère , ou du moins celle qui se dit sa mère, n'est qu'une vieille chiffonnière acariâtre , sale et indigente ....même si le père ne vaut guère mieux ...dans ce quartier de Berlin qui se meurt à petit feu ...Mais il faut bien exister alors il continue à hanter son bureau de ..."communication", écrivain public qui n'a plus rien à écrire puisque tout part à vau-lau autour de lui et que de public il n'en reste que des fantômes ...
Il régnerait presque une ambiance apocalyptique dans ce quartier Berlinois ....Il n'est pas étonnant que Maurice erre ....

Douce errance souvent ,en état d'apesanteur presque , loin de toutes obligations et Maurice laisse sa pensée butiner à sa guise , s'évader ....
Alors les mûres à la crème qu'il vient de commander ,
Citation :
...elles avaient un goût de mûres et de crème comme si l'on était allé les chercher dans sa mémoire
...Chacun sa madeleine ...

Mais parce qu'il faut bien un
Citation :
" un bon gros fil rouge, une amarre qui soit solide et qui tienne "
pour écrire une histoire , il y a ce bruit de violoncelle qui l'apaise , le trouble , le hante et dont il cherche à localiser sa provenance sans trop le vouloir non plus ,( c'est tellement confortable ce flottement ...) : Voilà de quoi alimenter la conversation lorsqu'il se rendra à son rendez-vous avec son ami Flavian ....C'est beau l'amitié , mais faut-il la vivre obligatoirement par les actes et les échanges : l'idée de l'amitié , ce serait peut-être plus facile et moins contraignant .....Même si la relation est indissociable de la notion de bonheur
Citation :
"Si seulement il n'y avait pas cette obligation d'être aimable , de faire des compliments , ce sourire qui vous étrangle , ces figures libres de couleuvres , et après ça , tout est dit , plus une seule phrase ne veut sortir , la bruine des mots se tarit , les écluses sont fermées , la tête est vide , tous se regardent comme s'ils se noyaient , les yeux sortent de leurs orbites , on se lève , on saisit son parapluie et l'on s'en va dans la nuit , Maurice en tête , son amie derrière , puis ils entrent dans un restaurant et mangent et boivent .Il sombre de plus en plus avec elle dans la conviction que les contacts sociaux sont une exigence éhontés ...
Oui oui , parce qu'il a une amie" Maurice tout ce qu'il y a de plus normal "...Et même qu'ils vont en voyage organisés pas cher , parce que nous vivons une époque moderne et qu'il a la chance de pouvoir s'offrir une paire de chaussures de plus et de 5 euros et et de faire partir de ces privilégiés qui ne savent pas ce que c'est que de souffrir en marchant , les pieds boudinés dans des sandales premier prix cent pour cent plastique made in china ....
Enfin on pourrait continuer longtemps ainsi , par effet de mimétisme ....De digression en digression ,de petits bouts de pensées en petits bouts de pensées anarchiques et picoreuses ici ou là , de petits écarts transgressifs (juste en pensée , c'est permis , ça donne du piment ) ....Mais il faut bien en finir et trouver d'ou viennent ces bruits de violoncelle !
....Même si c'était un sacré souci de vie ces bruits de violoncelle , et q'une fois résolu , il faudra peut-être bien en trouver un autre , juste histoire de se tenir à flots ....Rester vivant parmi les vivants ,aussi inconfortable que cela puisse être quelquefois pour l'homme qui ne parvient pas à trouver le passage qui le relierait à l'autre ...
Ce roman est un véritable OVNI .
Dans un style multiforme , très maîtrisé , tour à tour Proustien ou à la Prévert , Mathias Zschokke charme son lecteur : l'homme de théâtre nous happe par la truculence de son récit aussi fantaisiste et drôle que cruellement lucide .
Bien que j'admette que l'exercice était facile et que Maurice et son ego souffreteux ne soient pas toujours d'agréables compagnies , bien que le mystère du violoncelle m'ait passablement ennuyée parce que je ne prends pas des vessies pour des sornettes , je me suis laissée emportée , touchée , coulée !
Pourquoi Maurice à la poule ?
Laissez-vous tenter et vous saurez !
Oui franchement ça vaut le coup vraiment !
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Dans un quartier paupérisé du Berlin du début du XXIe siècle, Maurice est nominalement écrivain public, effectivement inactif. Son oisiveté morose, doublée de multiples frustrations et d'un sentiment de déclin inexorable, est périodiquement meublée par le son - incongru dans ce cadre - des gammes d'un violoncelle puis d'un piano.
Alors qu'une recherche velléitaire et molle du musicien notamment dans les cafés et autres lieux tristes des environs, et parfois une rêverie sur l'identité de celui ou de celle-ci, constituent les seuls éléments d'action du récit, le personnage se livre alternativement à une narration de ses errances mentales parfois inspirées par les entrées d'un dictionnaire, sous forme d'extraits de lettres adressées au vieil ami Hamid, laissant sinon le narrateur décrire à la troisième personne ces mêmes vagabondages de son esprit, ses flâneries à vélo, ses quelques voyages low cost, y compris les retours dans sa campagne natale. Maurice a une bien-aimée dont nous ne savons rien, une mère profondément antipathique dont la dégénérescence et le décès ne nous affecteront pas plus que lui ; Hamid meurt enfin aussi ; et dans les dernières pages, le mystère musical se dissipe.
Ce roman pourrait être un flux de conscience (monologue intérieur) s'il était écrit entièrement à la première personne. Par le matériau disparate et fragmentaire qui le compose, dont le seul collant n'est qu'une profonde désespérance, mais avec toute la retenue et la pudeur qui empêchent le lecteur de s'apitoyer sur cet être "cabossé par la vie", l'on est plongé avec un réalisme extrême dans une représentation vive du psychisme du personnage, qui est au demeurant un représentant assez typique de ces individus dotés d'une solide formation mais incapables de s'adonner à une activité lucrative et donc désocialisés, que connaît notre temps.
Un très beau texte pourrait être anthologisé sous le titre de "Fièvre de l'argent" - pp. 137-139.
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Ce roman a reçu le prix Femina étranger en 2009. Généralement, les romans ayant reçu ce prix me plaisent beaucoup donc je n'ai pas hésité une seconde avant de l'emporter quand je l'ai trouvé pour presque rien dans une boutique de livres d'occasion.

On dit qu'il y a toujours une exception à la règle, ce fut hélas le cas Maurice à la poule. Maurice est un quinquagénaire, un écrivain public sans beaucoup d'activités. Il passe la plupart de son temps à la contemplation aussi bien auditive que visuelle. Dans ce roman, il ne se passe rien, aucune intrigue aucun mystère, même sa recherche obsessionnelle du joueur de violon tourne court. Nous suivons Maurice au gré de ses pensées, nous sommes immergés dans son cerveau.

Les pensées d'un homme en total décalage avec son époque aurait pu me plaire mais dans ce roman tout n'est que discrétion sans réel lien entre ses différentes pensées qui pourrait nous permettre de suivre le fil. Nous sommes en Allemagne, la ligne d'après en Italie en compagnie d'une femme que l'on connaît. Vous l'aurez compris, je suis complètement passée à côté de ce livre.

Pourtant, Matthias Zschokke a une très jolie plume, c'est inconstatable, il nous offre de magnifiques tirades sur l'amour maternel, la paresse, le talent.

Maurice est anti héros. Je m'attache généralement à ses personnages sans gloire mais malheureusement ça n'a pas été le cas ici. Maurice est pourtant humain, il exprime des sentiments et son mal être mais il reste trop distant avec le lecteur. Tourner les pages de ce roman a été pour moi très fastidieux comme ci chacune d'elle pesait une tonne.
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Etrange roman qui ne raconte presque rien, un homme, Maurice, de la musique de l'autre côté du mur, Berlin, une vieille dame immobile et mourante, des lettres à un ami, des vitres à laver tous les ans, un paresseux dans un café. Ce qui séduit dans ce fatras, c'est le ton, cet humour teinté de pensée qui observe le temps qui passe sans se sentir tout à fait concerné. Parfois, Maurice s'en va, voyager dans des villes qui le fatiguent. Souvent, il s'arrête (de faire quoi?) et il fantasme sur une violoncelliste ou un pianiste qu'il refuse de situer dans l'espace. D'autres fois, cela pense (est-ce Maurice qui pense? l'auteur? les mots qui pensent tout seuls?) au vieillissement, à la paresse, à l'enfance, aux moments banals qui font la vie. le lecteur se laisse bercer (ou berner?). Maurice n'est qu'un enfant qui porte une poule sur un tableau. Il n'est rien. Ce roman non plus. La vie non plus.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il est toujours stupéfiant de voir l’impassibilité avec laquelle l’être humain, depuis des milliers d’années, passe son temps si chichement compté à rester assis, couché, à parler de tout et de rien, à grignoter de petites choses sans avoir faim, à siroter des liquides sans avoir soif, à contempler des choses qui ne lui disent rien, à emprunter des chemins qui conduisent dans des lieux où il n’a rien à faire, ancré dans la ferme conviction qu’il est un être doué de raison et qu’il a réfléchi à ceci ou à cela, alors qu’en vérité, il ne pense à rien, qu’il se contente d’avancer sans se poser de questions, tirant sans cesse les mêmes conclusions erronées, tournant en rond depuis des milliers d’années, saisissant au vol des bribes de conversations venant des tables voisines et traitant de lunettes de soleil ou de fourrures, de viande crue, d’étagères, de la pluie et du beau temps, jusqu’à ce que soudain, l’un d’eux disjoncte, une mère par exemple, elle déambule dans son appartement tard le soir, ôte un vêtement après l’autre, les arrose d’alcool à brûler, y met le feu, les laisse tomber derrière elle, puis soudain, elle pense à son fils de neuf ans qui dort et qui ne doit pas brûler en étant conscient, elle va chercher un marteau à la cuisine, pénètre dans la chambre d’enfants et fracasse à coups de marteau le crâne du garçon qui dort, elle est effrayée par le bruit des os qui se brisent, se frappe elle-même sur la tête, de rage, elle est prise de pitié pour ce petit tas tressaillant, le porte jusqu’à une fenêtre du salon, l’ouvre, pour que l’enfant n’étouffe pas dans la fumée, réveille, toute sanguinolente, son second fils, qui a une année de plus, et l’envoie chercher les pompiers, celui-ci a un choc, part en courant, les pompiers arrivent, éteignent l’incendie et emmènent le cadet à l’hôpital où l’on établit que l’aire du langage est détruite, il ne parlera plus jamais, la mère est internée… Et l’être humain est toujours assis là, sur des chaises de jardin, devant des petits-déjeuners, devant des établis, il boit de la bière, râle sur le temps qu’il fait, parle de jantes de voitures et d’inondations, d’escroquerie à l’assurance et de collections d’été soldées, le soleil se lève, le soleil se couche, l’être humain gazouille, un moineau sur le toit, il sautille par-ci, par-là, picore des miettes, se bourre sans avoir été vide, se couche sans être fatigué, se lève sans être reposé, traverse des places, aboie, saute à l’eau, parcourt une certaine distance à la nage, s’étend au soleil pour se sécher, ne sait pas le moins du monde ce qu’il fait, affirme que c’est son père qui est responsable de tout, ou sa mère, responsable de quoi, il ne le sait pas, de lui-même, il croit réfléchir, mais il ne sait pas comment on fait pour réfléchir, il s’assied, se couche, se lève, arpente des places, trotte le long des rangées de façades, sonne, hennit quelque chose, mange comme quatre, se laisse atteler à des charrettes, tire jusqu’à l’épuisement, on peut lui attacher des tonnelets autour du cou, il creuse et gratte dans les avalanches, déterre ses semblables, et soudain, voilà à nouveau quelqu’un qui perd la tête, met en pièces quelques-uns de ses collègues au bureau, est incarcéré, puis meurt, d’autres encore se jettent dans des activités totalement infernales pour que leur vie de galérien couvre le bruit bien plus menaçant qui résonne au fond d’eux-mêmes, ces choses non-éclaircies, pour ne pas perdre définitivement la raison, ce qui se produirait inévitablement s’ils s’exposaient à la réalité sans protection aucune, ces étranges créatures, les humains, qui soudain perdent la tête et en coupent d’autres en morceaux.
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Maurice aime ces visites annuelles pour Noël. Elles structurent sa vie et, d'une certaine manière, lui paraissent sensées. Il les aime aussi particulièrement parce qu'ici, il peut se permettre de raconter toutes les demi-heures la même chose sans que personne ne râle. Dans la vie de tous les jours, il trouve généralement peu de choses à dire, ce dont il souffre. Comme nous l'avons déjà dit, il se perçoit comme quelqu'un d'ennuyeux. Ici, à la maison de retraite, on le laisse débiter ses quelques futilités - et même plusieurs fois de suite, s'il le faut- sans que personne ne s'en plaigne.
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On sait peu de choses de la paresse, étant donné que le paresseux manque de l'ambition et de la force nécessaires pour pouvoir informer sur son état d'une manière capable d'impressionner durablement une personne travailleuse.
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Tout le monde finit par fatiguer avec les années et par ne plus savoir, à un moment donné comment venir au bout de sa vie.
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Il est un représentant typique de son temps, un de ceux dont on sourit plus tard parce qu'ils ont été ce que l'on était à leur époque.
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Videos de Matthias Zschokke (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matthias Zschokke
La romancière française Maylis de Kerangal dialogue avec Matthias Zschokke, écrivain suisse germanophone. Animée par Francesca Isidori (France Culture/Arte), la soirée clôt le programme « Étranges Étrangers ». Sous le commissariat de Nicole Bary, ces rencontres réunissent des écrivains francophones et germanophones en écho à la foire du livre de Francfort qui célèbre la langue française avec la France comme invitée d?honneur. Maylis de Kerangal a notamment publié Naissance d?un pont (2010) récompensé par le prix Médicis, ainsi que par le prix Hessel qui a permis sa traduction en allemand. Après avoir entamé une carrière de comédien, Matthias Zschokke s?est ensuite tourné vers l?écriture, publiant romans, récits, correspondances, pièces de théâtre. Il a notamment été récompensé par le prix fédéral de littérature et en France par le Prix Femina étranger en 2009 pour son roman Maurice à la poule.
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