AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Minerva [corriger]

Minerva est une maison d`édition suisse rachetée par le groupe La Martinière en 1993 et spécialisée dans l`édition de livres pratiques, de cuisine ou beaux livres.

Dernières parutions voir le calendrier des sorties


Collections de Minerva



Dernières critiques
Les raisins de la colère

juste WOW ! Une lecture d’une intensité dramatique extraordinaire ! La description de la terre, des cultures en train de mourir, le discours des agents de la banque et des propriétaires pour chasser les métayers. Comme celle des vendeurs de voitures d’occasion, des propriétaires de Californie, tout est vraiment très fort. Le drame des fermiers chassés de leurs fermes par le Dust Bowl et le rachat de leurs terres par les banques est vu à la fois à travers la famille Joad et quelques personnages qui partagent leurs destins quelques jours ou quelques semaines, mais aussi par la masse de tous les migrants, dans des chapitres où sans personnaliser les dialogues, Steinbeck fait revivre les scènes que tous ont connu face aux commerçants, aux propriétaires.



John Steinbeck nous offre ici une nouvelle plongée dans l’Amérique profonde, pauvre et misérable. C’est un roman a très forte dimension sociale. L’écriture est remarquable.

Commenter  J’apprécie          100
Eureka Street



Quand on me parle de Belfast et de l'Irlande du Nord, ce qui me vient en premier en tête, c'est les guitares acérées des Cranberries qui résonnent comme un écho lointain aux explosions et aux cris de douleur qui ont marqué la ville (le pays) jusque vers la fin des années 2000, années lors desquelles les différents groupes armés prendront la décision de déposer les armes. Les paroles de la chanson "Zombie", avec leur lourd refrain, et les images sordides du clip, décrivent à merveille l'image que je peux me faire de cette période de "dimanches  sanglants" (sunday bloody sunday pour les fans de U2) : des personnages errant, tels des âmes perdues entre les décombres d'une ville scarifiée par le conflit.



Mais si, comme moi, vous pensiez que Belfast se résumait à rien d'autre que ça, vous pouvez vous lancer dans la lecture de ce roman "Eureka street", petite pépite littéraire qu'on n'arrive pas à se décoller des mains, tel chewing-gum accroché à son jean.



Ce roman est parsemé de punchlines et de situations déroutantes mettant en scène une tripotée de personnages atypiques, bien ancrés dans la culture belfastoise. Il démontre au passage, si cela était toutefois nécessaire, la vacuité de sens de ce conflit politico-religieux entre catholiques et protestants extrémistes, avec au milieu, des gens normaux qui n'en avaient vraisemblablement rien à taper de cette bataille de clochés mortifère.



Robert McLiam Wilson nous raconte une histoire dans laquelle on hésite à sourire au début (parce que bon, quand même, c'est la guerre, y'a eu des morts, des attentats, tout ça) mais dans laquelle l'humour noir finit par nous arracher des petits gloussements discrets tellement il se mélange bien avec le dramatique de la situation. À vrai dire, je n'ai pas souvenir d'avoir constaté une telle qualité de mélange depuis les glaçons dans mon pastis mi-octobre dernier quand c'était encore un peu l'été. Je me souviens même que ma mère m'avait accompagné en me lançant un merveilleux : "tiens, vé, donne moi un pastis aussi, ça me fera boire de l'eau, un peu."



Ce livre dépeint donc la vie de Chuckie Lurgan (protestant) et Jake Jackson (catholique), deux amis d'enfance inséparables mais qui laissent ces histoires aux grandes personnes.



Chuckie est gros, dégarni, complexé mais il est plutôt malin. Prenant de l'âge, il flaire les bons coups et finit par devenir riche à plus savoir que faire de son pognon (ce qui le conduira à faire pas mal de bêtises).



Jake, quant à lui, est plutôt une petite frappe avec, au fond de lui, un côté romantique torturé qu'on ne distingue pas vraiment au premier coup d'œil.



On découvrira également Aiorgue la rebelle, Sam l'américaine, Roche le gamin des rues, Peggie la mère de Chuckie, et d'autres, tous aussi hauts en couleur les uns que les autres.



Leurs péripéties romanesques à travers les rues de Belfast, une ville où à chaque coin de rue peut se produire un drame, donnent au roman une saveur assez piquante (comme on dit chez les oursins).



Et puis, découvrira-t-on la signification du trigramme OTG, tagué sur les murs de la ville ? Quelle est l'identité de tagueur de cette mystérieuse association ? Que revendique-t-elle ? Cette question nous suivra tout au long du roman pour réveiller le Sherlock qui sommeille en nous.



Wilson aborde l'absurdité de cette guerre civile de religion avec un cynisme délicieux. Il manie l'ironie et le sarcasme avec la brutalité du chirurgien esthétique d'Emmanuelle Beart ou la finesse du string d'Afida Turner, au choix. Il dépeint un tableau où les vies sont fauchées et les rêves brisés pour des différences d'opinions sur des doctrines qu'aucun dieu n'a probablement jamais voulu, hormis peut être cette encore et toujours mystérieuse association OTG !



En somme, "Eureka Street" de Robert McLiam Wilson est une étrange créature littéraire, un cocktail explosif de rire et d'émotion. Ce roman vous entraîne dans un tourbillon où la comédie noire et la critique sociale se mêlent au drame, chaque page tournant comme les pages d'un album photo d'une ville blessée mais résiliente. Si vous cherchez un livre qui offre un miroir tantôt hilarant, tantôt tragique de la condition humaine, "Eureka Street" est fait pour vous. Belfast vous attend ! OTG aussi !



Pour ma part, j'ai trouvé ma destination pour mes prochaines vacances d'été. Il ne me reste plus qu'à convaincre ma femme et mes enfants que visiter l'Irlande du Nord est plus sexy que de faire la crêpe sur le sable dans l'insupportable fournaise méridionale ...
Commenter  J’apprécie          40
Gens de Dublin

Lu en 2020. J'avais depuis longtemps envie de lire cet auteur.

Je l'ai abordé avec ce recueil de nouvelles. Il s'agit de quinze récits qui dépeignent la société de Dublin, au début du XXe siècle, à travers les mentalités de l'époque et les relations humaines... L'écriture est plutôt dense, d'une qualité absolument littéraire, d'un style désuet mais pas précieux. J'avoue cependant avoir perdu parfois le fil de mon attention, tant il y a de personnages et de descriptions poussées (ambiances, caractères, liens), pour finalement n'apprécier réellement que la moitié du nombre de ces nouvelles.
Commenter  J’apprécie          30




{* *}