Dargaud

Avec Victoria, ça empire



Ce 6ème tome qui clôt le deuxième cycle, est dans la parfaite continuité du précédent. D'ailleurs, la construction du récit est assez identique, avec au début, un retour sur l'enfance de Kita, puis, des allers-retours entre l'époque victorienne à Londres et les Etats-unis des années 50 où se déroule une enquête sur des disparitions d'enfants.

La terrible répression du Black Friday a montré que les espoirs des mères en colère (Angry Mothers) d'obtenir pacifiquement des avancées en matière de travail des enfants, étaient illusoires. Jay est toujours prisonnière, attendant que son sort soit fixé, entre départ en Australie ou potence. Kita se remet difficilement de sa blessure et Sensei est aussi très affaibli. Il est donc désormais temps de faire appel à Shi, le 4ème démon pour qu'arrive enfin le Roi Démon.



Peut-être délivrera-t'il Londres de ses monstres trop humains, tandis que la canicule de l'été 1858 a transformé la ville en cloaque à ciel ouvert propice au choléra : c'est la grande puanteur.



Comme d'habitude, nous avons là un récit assez dense, mêlant critique sociale et conte fantastique, avec de l'humour et un zeste d'érotisme et, comme d'habitude également, cette BD est royalement servie par la maîtrise d'Homs dont le dessin est vraiment éblouissant en termes de dynamisme, justesse des traits et composition.



(Avis à ceux qui s'intéresseraient à cette série : il est indispensable de la lire dans l'ordre.)

Quoi ! Si peu de lecteurs et lectrices pour une BD sortie il y a un an déjà ?

J'ose espérer qu'elle a rencontré plus de lecteurs en dehors de babelio.

Pour celles et ceux qui pensent qu'avoir lu les strips sur Mâtin suffit, que nenni ! Vous passez à côté d'un contenu riche, drôle et sacrément intéressant sur la contraception !

À mettre entre toutes les mains des mecs cishet !

Cette BD est une excellente idée. Il semble qu’elle ait surtout séduit ceux qui sont déjà sensibilisés au sujet et qui disposent de quelques rudiments de culture scientifique et technique. Des amis qui n’ont pas de formation scientifique m’ont dit l’avoir trouvée difficile à suivre, trop technique. Pour ma part, je trouve que les mécanismes du changement climatique et la question de l’énergie y sont très clairement expliqués.

Ensuite, on nous dit qu’il existe des solutions : une défense et illustration du nucléaire, dont JMJ est le chantre : la production en Europe et les déchets seraient absolument sans aucun risque, mais vraiment aucun. Et il nous reste à faire un saut quantique de sobriété et de solidarité. Avec un comportement exemplaire de notre beau petit pays face au reste du monde.

Bref, un constat catastrophique scientifiquement prouvé, et des solutions pas du tout convaincantes. Au secours.

On compensera l’angoisse que nous procure la lecture de cet ouvrage avec la joie d’aduler un grand homme : La BD commence par une pleine page de JMJ avec une description de qui il est et comment il est, y compris des caractéristiques physiques (si si, vraiment). Chaque page de la BD fait figurer, jusqu’à trois ou quatre fois, son visage dialoguant avec celui du dessinateur, au cas où on oublierait à qui on doit la grande prise de conscience. Pour finir, il est représenté, en toute simplicité, sous forme de prophète. Nous voilà sauvés.