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Editions de Minuit [corriger]

Les Éditions de Minuit sont une maison d`édition française, fondée par Jean Bruller et Pierre de Lescure en 1941, pendant l`Occupation allemande de la France

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L'Incident



L’incident.

Christian GAILLY



Comment la vie de et de inconnus l’un de l’autre va t’elle les réunir dans cette funeste histoire ?

Un simple concours de circonstances, un hasard, un accident de la vie ?

Marguerite Muir sort d’un magasin où elle vient de s’acheter des nouvelles chaussures lorsqu’on lui vole son sac à main.

A quelques mètres de là quelques temps plus tard Georges Palet retrouve le sac à main sur un parking.

Il regarde à l’intérieur et découvre sur une carte de pilote d’avion amateur l’identité de la victime de vol.

Il décide de rapporter le sac au commissariat en se renseignant sur l’adresse de Marguerite qui devient pour lui une obsession.

Il veut absolument entrer en contact avec elle.

Il faut dire qu’il est assigné à résidence et qu’il est passionné d’avions de guerre.

Ces informations expliquent elles son attitude ?

Un court roman avec des débuts de chapitres comme des carnets de vol, on fait la check-list, on vérifie les différents cadrans, les niveaux, les instructions et le plan de vol.

L’histoire s’installe consciencieusement, lentement et se termine sans que l’on sente l’atterrissage arriver.

C’est habillement mené et c’est intéressant à lire.

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Prière aux vivants pour leur pardonner d'être v..

Pour la première fois paraît un recueil regroupant l’intégrale des poèmes de Charlotte Delbo. Certes, la grande majorité d’entre eux fut publiée auparavant dans plusieurs livres de l’autrice, notamment dans la trilogie « Auschwitz et après », l’un des sommets de la littérature concentrationnaire. Les autres le seront juste après la mort en 1985 dans « La mémoire et les jours ». Mais dix poèmes, présentés ici en fin de volume, étaient restés à ce jour inédits, c’est dire l’intérêt patrimonial de ce livre.



Écrits entre 1946 et 1985, ces poèmes représentent une vie littéraire, celle d’une femme libre, militante et engagée, évoquant souvent en ces pages sa déportation au camp d’extermination de Auschwitz, les souvenirs de son mari, Georges Dudach, résistant fusillé en mai 1942. Dans une volonté de résilience, Charlotte Delbo évoque leurs derniers instants complices, puis le vide qui s’ensuit.



Auschwitz n’est jamais loin, hantant la mémoire. Hommages aux disparues, à celles laissées en chemin dans les blocs du camp, celles qui ne reviendront jamais, tandis que les survivantes, elles, reviennent, mais d’un autre monde, irréel, indicible. Puis la perte d’appétit pour la vie, le renfermement, l’échange impossible avec ceux qui n’ont pas connu l’enfer et veulent en obtenir un témoignage. « C’est difficile de revenir / et de reparler aux vivants ». Morts ressuscités souffrant d’un manque d’amour, de compréhension, peut-être de compassion des autres.



Les poèmes extraits de la trilogie « Auschwitz et après » en sont un condensé. Mis bout à bout, ils représentent l’essence même de cette trilogie, ils en sont la charpente. Suivent dix inédits, dont sept sur la période Auschwitz et trois indépendants, poèmes engagés, révoltés et internationalistes, qui nous rappellent que toute sa vie Charlotte Delbo fut en lutte contre l’injustice, l’arbitraire, le fascisme, les dictatures. Une femme rare qu’il nous est enfin permis de redécouvrir grâce à ce recueil qui nous la montre à nu.



Le livre se clôt sur une interview de Charlotte Delbo datée de 1965, alors que vient juste de paraître le premier volume de la future trilogie, « Aucun de nous ne reviendra ». Ce recueil vient de sortir aux éditions de Minuit, dans la collection poche Double pour un prix modique.



« Vous qui savez leur dénuement



faites-leur place à vos côtés



ils seront si peu encombrants



appelez-les



entre vous vous vous comprenez



car les vivants



(ils étaient trop c’est la raison)



les vivants



oublient leur nom



ils baptisent une rue Tartempion



pas rue des héros sans nom ».



https://deslivresrances.blogspot.com/


Lien : https://deslivresrances.blog..
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Prière aux vivants pour leur pardonner d'être v..

Un récit poignant.



Charlotte Delbo, fille d'une famille d'immigrés italiens, a survécu à deux camps de concentration : Auschwitz et Ravensbrück.

Libérée en avril 1945.

Mais peut-on vraiment dire que les rescapés ont survécu et sont libres après avoir vu et subi tant d'horreurs et d'inhumanités ?



A ses camarades d'infortunes, elle disait qu'elle écrirait un livre sur toute cette horreur si elle s'en sortait.

Elle aura attendu 20 ans pour publier son témoignage "Aucun de nous ne reviendra".

Ici, ce recueil posthume au titre percutant "Prière aux vivants pour leur pardonner d'être vivants", regroupe des poèmes écrits en 1946 et 1985 dont certains sont inédits.

Charlotte Delbo raconte ce traumatisme qui ne quitte jamais un rescapé.

Je n'ose pas dire survivant car comme elle le dit, elle était toujours là-bas, même une fois libre.



Ce qu'elle et les autres ont vécu, personne ne peut l'imaginer, le concevoir.

Parler des camps avec des chiffres, des nombres de personnes, nombres de morts, nombre de kilomètres de marche du camp vers le lieu de travail forcé, nombre de femmes, nombre d'enfants. Comme si ils étaient toujours tous liés à ce nombre qu'on leur a gravé à jamais de force sur la peau.

Ils sont bien plus que des nombres, des quantités. Ils sont des êtres humains que l'on a déshumanisés, humiliés, méprisés.



Charlotte Delbo somme ceux qui n'ont pas connu la Shoah de vivre pleinement leur vie, pour que les autres ne soient pas morts pour rien.

Elle évoque également la dictature franquiste et des évènements forts à Varsovie. Car l'horreur n'a pas de frontière ni d'époque.



J'ai été submergée d'émotions à cette lecture, je trouve que la poésie rend encore plus intense les mots de Charlotte Delbo.

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