Les Éditions de Minuit sont une maison d`édition française, fondée par Jean Bruller et Pierre de Lescure en 1941, pendant l`Occupation allemande de la France
"Les Guérillères" de Monique Wittig est un roman unique en son genre. Publié en 1969, il s'agit d'une épopée féministe qui raconte l'histoire d'un groupe de femmes en guerre contre un système patriarcal oppressif.
Le roman est écrit dans un style poétique et incantatoire. Wittig utilise un langage subversif et invente un pronom neutre, "elles", pour désigner les femmes. Ce choix linguistique radical vise à déconstruire les structures patriarcales du langage et à créer un nouvel espace de liberté pour les femmes.
L'histoire se déroule dans un univers symbolique et onirique. Le camp des guerrières est une oasis de liberté et de sororité, où les femmes vivent en harmonie avec la nature. Elles s'entraînent au combat, chantent des poèmes et célèbrent leur puissance collective.
"Les Guérillères" est un livre révolutionnaire qui a marqué l'histoire du féminisme. Il propose une vision radicale de la libération des femmes et appelle à la destruction du système patriarcal.
En conclusion, "Les Guérillères" est un livre important et audacieux qui continue d'inspirer les féministes aujourd'hui. Il est un classique de la littérature française et un incontournable pour quiconque s'intéresse aux questions de genre et de pouvoir.
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Quelques pages d’un premier roman et une ravissante réussite.
« Ceux qui appartiennent au jour » nous raconte le quotidien d’une famille de pasteurs dont certains perdent la mémoire. Tous vivent sous le même toi. Page après page, ligne après ligne, le quotidien, l’ordinaire de la vie, et dans la fuite des souvenirs des comportements inhabituels, incongrus, fantaisistes autant que poétiques. Des pages du quotidien qui font souvenir, et qui se tournent comme on tourne les pages d’un album de photos de famille. Beaucoup de douceur, d’empathie, de tendresse et d’humilité dans ce roman. Des moments de joie aussi, de complicité ou de simple proximité chaleureuse. Pas de jugement, pas d’angoisse, pas de révélation de ce qui n’est plus, juste l’instant présent au mieux qu’on peut le vivre. Tout est dit en peu de mots, en de rares mots, parfois la mise en situation seule est suffisamment loquace.
C’est tout un talent que de dire l’émotion, la compassion en quelques lignes. C’est ce que réussit à faire avec brio Emma Doude Van Troostwijk dans son premier roman très émouvant.
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« La fille qu’on appelle », ou « call-girl », ainsi se présente Laura Le Corre devant les deux policiers du commissariat où elle porte plainte contre Quentin Bellec, l’ancien maire de la ville devenu ministre des affaires maritimes. D’emblée, avec ce titre, Tanguy Viel nous plonge subtilement dans les méandres des rapports de domination et de soumission entre une jeune femme vulnérable et un homme sûr de son pouvoir.
Laura incarne le parfait archétype de la femme, jeune et jolie, qui s’est laissée happer par le chant des sirènes de la mode et de la publicité, alors qu’elle n’était qu’au lycée. Objet de désir, éduquée à se soumettre aux hommes, on comprend qu’elle a, malgré elle, vite intégré les normes de la féminité. Quand elle revient dans sa ville natale et que son père, Max, ancien boxeur recruté par le maire de la ville pour être son chauffeur, lui propose de faire appel à son patron afin qu’il lui trouve un logement, on pressent le pire.
En effet, dès la première rencontre entre Quentin Bellec et Laura Le Corre dans une chambre d’hôtel, l’engrenage de la machine s’enclenche : la narration est glaçante, tant l’issue de l’histoire, comme dans une parfaite tragédie grecque, est prédictible, comme si aucun gravier ne pouvait en entraver les rouages. D’ailleurs, quand l’un des deux policiers propose à la jeune femme de retirer sa plainte - « Vous pouvez encore reculer, vous savez. » - on n’aurait presque pas envie de lui en vouloir.
Car, à partir de là, l’étau se referme inéluctablement sur la jeune femme qui se retrouve prisonnière d’un homme imbus de lui, plein de morgue et sans scrupules. Pas de scène de viol, pas de scène de contrainte physique brutale, et pourtant une violence omniprésente qui ressort de la déposition de Laura aux policiers : « Vous savez pourquoi la deuxième fois est pire que la première fois ? Eh bien parce que dans cette fois-là, dans cette deuxième fois, il y a toutes les suivantes. ».
Si la jeune femme m’a émue par ses propos emplis de fatalisme et de culpabilité, j’ai été également touchée par Max, son père, un être cabossé par la vie (et par la boxe), qui alors qu’il a eu « son ennemi à portée de poing des mois durant », « lui avait souri et l’avait conduit à travers la ville en lui apportant chaque jour un peu plus la tête de sa fille sur un plateau d’argent. »
Le parallèle instauré entre le père et la fille, tous deux victimes pétries, aliénées par les normes sociétales, permet de bien comprendre pourquoi ces deux personnages deviennent des proies faciles à dévorer pour un nouveau ministre et son sous-fifre qui vont dérouler implacablement la machine médiatique propre à broyer ceux qui osent entraver leur ascension. Finalement, pour Max, comme pour Laura, n’est-ce pas cet éclair de lucidité, « la prescience qu’il doit bien y avoir autre météo possible, un autre ciel » qui causera leur perte ?
Ce roman que j’ai lu après l’essai de Manon Garcia, La Conversation des sexes, illustre parfaitement la complexe appréhension du concept de consentement. On ressort de cette lecture qui se lit d’une traite comme après une plongée en apnée : essoufflé, nauséeux et écoeuré.
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