La narratrice, Inès Valente, n'attend pas et commence sur les chapeaux de roue. Elle nous dit que la vie c'est comme une partie de carte (d'autres disaient que c'était comme une boîte de chocolat - "Forrest Gump"). En lisant ces quelques lignes, je pense immédiatement à une publicité qui passe encore sur nos écrans. le thème est le poker et la voix off est celle de Patrick Bruel (gros joueur). Je suis certaine que vous voyez maintenant celle que je tente d'évoquer car même s'il en existe plusieurs versions, la devise finale reste la même. Pour celles et ceux qui ne voient pas du tout de quelle campagne de pub il s'agit, voici des liens pour vous rafraîchir la mémoire :
- http://www.youtube.com/watch?v=nIMBD2qrPT0
- http://www.youtube.com/watch?v=OgIANHuDmIU&NR=1
Bref, tout ceci pour vous dire que peu importe le jeu que l'on a entre nos mains, rien n'est jamais perdu d'avance. C'est une vision optimiste de la vie qui me plait. Il est vrai que parfois avec une bonne dose de volonté et aussi un peu de chance, on peut réaliser des miracles ! D'ailleurs regardez Cendrillon, avec un simple petit coup de pouce de marraine la bonne fée et de madame la chance, elle a tout gagné ! Ben oui, 100% des gagnants du loto avaient tenté leur chance !
L'humour est là dés le début du récit et j'ai enchainé les sourires, voir même quelques gloussements (pas glamour, mais véridique). de bonnes références cinématographiques (que je connaissais et ça c'était important), mais aussi de séries télévisées et autres bien de ma génération (j'ai un an de plus que l'auteur, ceci expliquant sans doute cela) font que certaines "images" étaient très parlantes et fort drôles. Sans doute suis-je au coeur de la tranche d'âge des lectrices visées par ce roman. Pas de problème pour moi du moment que c'est bien fait que j'y prends du plaisir.
Inès Valente, notre guide, m'a beaucoup plu. Elle est vive, un brin maladroite, pleine de bonne volonté et de bon sens, doit ronger son frein car elle ne manque pas de caractère alors qu'elle se retrouve dans des situations disons délicates. Elle s'en sort en général, mais à quel prix ? Elle joue le jeu jusqu'au bout et après tout elle fait son bonhomme de chemin plutôt pas mal ! Elle avance ses pions, ne s'économise jamais, en bave franchement au point qu'on se demande vraiment ce qu'elle est venue faire là alors que sa vie n'était pas si moche que cela auparavant. Qu'est-ce qu'elle est venue faire dans cette galère ?! Il est certain que je n'aurai pu en faire autant. Je n'ai pas sa patience. Britney, sa colocataire, m'aurait rendue folle. Jamais je n'aurai pu supporter cette psycho-rigide plus de deux heures sans commettre l'irréparable ! Quant à Glen, je crois que je lui aurait fait avaler son bridge dès la première semaine… Et non, je ne suis pas du genre violente, mais comme Inès le souligne, il y a des situations qui font que vos plus bas instincts refont surface vivement.
Ecriture fluide et actuelle qui confère une certaine légèreté à cet ouvrage alors qu'Inès, elle, croule sous le poids de ses nouvelles responsabilités.
Lecture agréable, très agréable même. On se laisser entrainer de bon coeur par le rythme de folie que notre héroïne suit tant bien que mal. Quelle santé quand même !
Inès cumule les petites et les grandes galères. On peut même dire qu'elle les accumule au-delà de la descence, mais jamais elle ne se laisse démonter. Là où très franchement je serai allée me pendre, elle relève la tête et fait face. Chapeau ! Bon, on reste dans le domaine de la fiction donc c'est plus facile, mais quand même.
L'enchaînements des évènements, son avancement au sein de l'Agence font peu crédibles (trop rapides), mais peu importe, c'est plaisant à lire. Cette surenchère est attractive, plus rien ne nous étonne. Enfin, je vais vous dire que parfois la vie réserve bien des surprises et ce qui paraissait encore incroyable la veille se réalise le lendemain. Alors pourquoi pas après tout ? Soyons fous et soulignons encore une fois qu'Inès saisit toutes les occasions possibles et imaginables.
La plupart des personnages sont très stéréotypés. Guère surprenant, ni même dérangeant. Cela colle au style du livre sans que je puisse véritablement vous expliquer le pourquoi du comment. C'est un tout qui encore une fois fonctionne parfaitement alors pourquoi chercher midi à quatorze heure ?
Et puis sous couvert de la légèreté se cache quand même des sujets plus graves comme l'effacement des personnalités propres à chacun au sein des grands groupes (nivellement, standardisation de la façon de penser…), l'exploitation voir même presque l'esclavage des salariés (voir des cadres sans horaires avec des cadences infernales au mépris de leur vie sociale ou/et familiale), les pressions, le harcèlement, le déni de soi, l'humiliation, la perte de toute dignité…etc.
je pense pouvoir dire que ce livre est un coup de coeur. Une excellente surprise qui cachait bien son jeu sous un emballage édulcoré. L'humour et le ton n'enlèvent rien à cet ouvrage que je vous conseille vivement de découvrir. Voilà un auteur en devenir qui sans vous dégoûter complètement du septième art, vous fera quand même voir l'industrie du cinéma américain (voir mondial) sous un angle beaucoup moins glamour, mais plus réaliste. Tout n'est pas à prendre au pied de la lettre, mais on est souvent loin des strass et des paillettes. C'est du cinéma (?!).
Lien :
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