L’épidémie de peste est un risque majeur sous l’Ancien Régime, un traumatisme qui se situe dans la chaîne des peurs traditionnelles, au même titre que la nuit, la sorcière, le brigand et l’Autre. La « peur panique » (Michel Vovelle) du « mal contagieux que l’on ne voit pas » est supposée provoquée par la « colère de Dieu ». Avec force référence à l’Ancien Testament, le docteur Bertrand est formel : « Ne cherchons pas la cause dans l’infection de l’air, ni dans les fruits de la terre, mais dans la corruption de ceux qui l’habitent, parce qu’ils ont violé les lois saintes. » La « grande contagion », pour reprendre l’appellation du temps, a laissé une forte empreinte dans la mémoire collective des hommes d’hier et d’aujourd’hui.
Introduction
Cet ouvrage a été rédigé dans la perspective des commémorations du tricentenaire de la peste de 1720, dite « peste de Marseille », mais qui a affecté jusqu’en 1722 une partie de la Provence et les marges du Languedoc.
Préface