J'avais été conquise par le précédent roman d'
Olivier Sourisse, «
Cortèges ». Par l'écriture soignée, l'intrigue à tiroirs, et surtout une originalité difficile à décrire tant ce récit était à la croisée des chemins, à la fois thriller et roman noir, empreint tout à la fois de questionnements philosophiques. Eh bien, j'ai été ravie de retrouver cette patte inclassable dans cette nouvelle histoire. Il s'agit là d'une enquête, suite à une série de meurtres et de disparitions. On prend un vrai plaisir à suivre les membres de cette brigade de police judiciaire, sous les ordres du commandant Bruss, tout particulièrement la capitaine Quidelevitch, au centre de l'affaire bien malgré elle. Car c'est une force de cette histoire, les personnages secondaires ont du corps, de la présence, et les relations très fortes, parfois antagonistes, au sein de la brigade, font partie intégrante de l'intrigue.
Autour de Quidelevitch et ses hommes, les mystérieux Mordus, club de lecture aux allures de secte, mais surtout le Crucifieur. Monstre qui mutile ses victimes, metteur en scène d'une fresque macabre, qui semble avoir toujours un coup d'avance sur la police. Quand une subordonnée de Quidelevitch tombe entre les mains du Crucifieur, s'engage une course contre la montre…
« Crucifixions » est un roman long, qui prend son temps pour poser son intrigue et les relations entre les (nombreux) personnages. On chemine en le lisant sur des sentiers tortueux qui s'éloignent parfois de l'enquête pour mieux se focaliser sur les protagoniste, des intrigues secondaires qui forgent une ambiance ; à l'intensité dramatique, l'auteur a choisi l'atmosphère. Noire, glauque, poisseuse, parfois teinté d'absurde, comme si toute chose, la vie, la mort, n'avaient au final que peu de sens.
En attendant le tome 2, un roman et un univers à découvrir !