… un récit qui commencerait par mon histoire avec Sophie, puisque tout est parti de là, puisque les femmes servent à cela : nous faire un temps miroiter un royaume avant de nous jeter dans son exil; nous faire séjourner au centre de l’éblouissement avant de nous abandonner dans des ténèbres où rien ne lui, où rien n’éclot.
L’écriture était encore, à sa manière, une correspondance, mais correspondance à sens unique, entre un qui parle et un qui se tait, entre un qui propose et un qui se dérobe obstinément.
Lorsque la pensée s’approchait tout près de ce point, elle devenait mythe, conte; lorsque la parole venait à la plus grande proximité de ce feu, elle se transformait en poésie.
Mais l’écrit mieux que le parole – parce qu’en même temps qu’il instaure un dialogue, il conserve une distance – me permettait de me mettre à son écoute.
Du soleil en effet ne restait qu’une trace violente : la couture pourpre qui se résorbait, telle une cicatrice, à l’extrémité du jour.