C'est l'histoire d'une famille modeste qui passe des vacances d'hiver dans la station de Puy-Saint-Vincent, en caravane, dans les années 70. C'est un moment familial important, le père est stressé, le père a de grands skis, et Paul, 8 ans, fait tout pour se montrer à la hauteur du paternel. Jusqu'à enfin obtenir le graal, le droit de l'accompagner sur le télésiège pour sa première piste rouge. A la descente du télésiège, le père fait d'abord une piste noire, et demande à son fils de l'attendre. Ce sera vite fait. Et Paul, attend, attend…
C'est aussi l'histoire de la rencontre entre un jeune garçon et un roman de la série des six compagnons, qui en appellera d'autres.
C'est enfin l'histoire des origines de la passion entre un homme et la montagne. Car quand on voit en 4e de couverture la photo de l'auteur encordé sur une paroi rocheuse, on imagine la multitude de scènes vécues retranscrites dans ce roman. Et quand on est quasiment de la même génération, cela évoque des souvenirs.
L'écriture est tendre, le récit est touchant et sincère, car évidemment plein de vécu, mais il part un peu dans tous les sens, avec un peu de surnaturel également, et j'avoue ne pas avoir compris ce qu'il s'est passé au moment crucial, ce qui m'a un peu dérangée.
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Un roman mené avec habileté dans lequel on découvre la blessure profonde subie par Paul, le personnage central du récit, alors qu'il était enfant en même temps que sa force pour la dépasser étant devenu adulte. La haute montagne offre au récit un cadre majestueux dans lequel apparait et disparait une certaine marmotte qui nous réserve bien des surprises.
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Le temps passe. Le jeune garçon imagine son père arrivé en haut du deuxième tronçon, remettre les dragonnes de ses bâtons et pousser fort dessus pour descendre le plus vite possible vers lui. La nuit progresse au fil des minutes. Doucement, elle s’accroche aux dernières lueurs du jour. Déjà, le relief sculpté et précis des montagnes avoisinantes tend vers des volumes informes, des masses sombres. Paul remonte la fermeture éclair de son anorak. Il éprouve la désagréable sensation d’être entouré de géants. Depuis un moment, toutes les nacelles sont vides de leurs occupants à l’arrivée du premier tronçon. Il est seul. Un frisson grimpe, vertèbre après vertèbre, la colonne du jeune garçon. Il se met à taper la neige avec la rondelle de son bâton de ski. De plus en plus fort.