Le collectionneur de la mort est le premier tome d'une trilogie ayant pour nom "Affaires non classées" et justement... ce livre est vraiment inclassable.
Pour vous résumer : une équipe se créé au fil du récit pour découvrir les agissements d'un être machiavélique. Nous avons Sir William (inspiré de Sherlock Holmes dans les grandes lignes), George (une sorte de Dr Watson un peu naïf), Liz, la fille d'un révérend (il fallait une femme dans le roman mais elle n'apporte pas grand chose) et Eddy, l'enfant des rues (et on peut dire leur homme à tout faire ^^).
L'auteur nous propose une sorte de mixage entre Sherlock Holmes, Frankenstein, Jurassik Park, Jack l'Éventreur... mais sans y apporter de cohérence. On a l'impression que l'auteur a pris un peu à droite, un peu à gauche pour concevoir son récit.
Nous avons des personnages "brouillon" qui n'apporte pas un plus au récit.. voire même le rende encore plus insipide (par exemple, la naïveté de George est suréaliste)..
Côté intrigue, le mot qui me vient à l'esprit est "INVRAISEMBLANCE". Pour vous donnez une idée, dans la scène finale, le méchant armé d'un révolver se retrouve à "jouer" à la balle au prisonnier comme un enfant. La succession des événements se fait de manière saccadé rendant la lecture désagréable par moment.
Enfin, le cadre général du récit. Justement ... où est le cadre ? On ne sait pas si on est dans un Londres de l'époque victorienne, dans un Londres version steampunk... Bref, cela empêche vraiment de se projeter dans le récit.
Personnellement, ayant déjà lu un autre livre de cet auteur (Apollo 13), j'ai eu l'impression de me retrouver dans l'univers Docteur Who mais sans lui.
Je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce livre.
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— Juste par curiosité, monsieur. J’espère que vous ne me croyez pas indiscret. Mais, quel est le problème avec le monsieur mort ?
Jones fit un léger sourire devant la déférence de l’homme.
— Mis à part le fait qu’il est mort ? Ce qui ne peut pas être une situation très satisfaisante pour lui… En dehors de cela, le problème, comme je l’ai expliqué brièvement à Protheroe dans ma note, c’est que les os d’au moins quelques-uns des membres du gentleman décédé ne sont pas les siens. Ni même humains, tout compte fait.
Il soupira et regarda le cadavre pâle sur la table.
— Et si cela n’est pas contraire à notre compréhension anatomique normale des choses, je ne sais pas ce qui peut l’être.
— J’étais le vicaire de St. Bartholomew, non loin d’ici. Jusqu’à ce que je sois obligé de prendre ma retraite.
Il sembla se rendre compte que la fille le tenait et il s’efforça sans succès de retirer son bras libre.
— Ma fille, Elizabeth, expliqua-t-il, comme pour l’excuser.
Nora finit par retrouver sa voix.
— Je suis désolée. Veuillez vous asseoir.
Elle fut surprise de constater à quel point elle paraissait calme.
— Je peux vous offrir une tasse de thé ? La bouilloire est sur le feu. Mon mari vient de…
Elle s’arrêta brusquement lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’elle avait été sur le point de dire. Comme cela aurait semblé naturel. Comme il aurait été ordinaire de dire qu’Albert avait sorti le chien.
— Nous sommes au courant, dit Oldfield avec bienveillance, assis à l’endroit où Albert Wilkes s’était assis année après année pour prendre son thé. Il est décédé la semaine dernière si je comprends bien. Vraiment tragique.
Il hocha la tête avec tristesse.
— Vous avez notre sympathie, n’est-ce pas, Elizabeth ?
Même le cri strident de Nora Wilkes quand elle se retourna pour voir ce qui effrayait Bébé n’empêcha pas le chien de regarder fixement son maître décédé. La femme et le chien affichaient la même expression, subjugués, essayant de s’éloigner du cauchemar qui venait d’entrer dans la pièce.
Inconscient de la réaction qu’il avait provoquée, Albert Wilkes s’assit à la petite table ronde. Tout comme il l’avait fait chaque soir pendant les trente dernières années. Il s’assit, silencieux et immobile, et attendit que sa veuve lui apporte son thé.
Lorsqu’il était encore vivant, c’était Mme Wilkes qui parlait le plus dans la maison. Albert se contentait de hocher la tête et de faire semblant d’écouter, de boire son thé, de manger son souper et de s’asseoir en face du feu pour lire jusqu’aux petites heures. Sans dire un mot, Nora observa son mari décédé. Pourtant, il hochait la tête et marmonnait, et la regardait de ses yeux secs et absents, comme il le faisait toujours pendant qu’elle parlait.
Avant que George n’eût le temps de répondre, Sir William reprit.
— En fait, j’avais l’intention de vous dire un mot. Dites-moi, est-ce que M. Mansfield vous a déjà parlé ?
Jasper Mansfield était le conservateur du musée pour lequel George travaillait. Il ne lui avait pas parlé depuis plus d’une semaine. Alors, George secoua la tête, se demandant de quoi l’homme parlait.
Sir William soupira.
— Typique. La tête dans le sable, je suppose. Il faudra sans doute que je le lui demande à nouveau.
— Lui demander ? À propos de quoi ?
Il l’avait dit avant qu’il ne puisse s’en empêcher, alors George ajouta rapidement :
— Désolé, monsieur. J’espère que ce n’est pas une question impertinente.
— Bien sûr que non, lui répondit Sir William avec un sourire. Après tout, il s’agit de votre carrière.
— Je… quoi ?
— J’ai demandé à M. Mansfield s’il vous permettrait de venir travailler pour moi.
Maintenant, la lumière coulait à travers le cimetière brumeux et contre le ciel qui s’éclaircissait ; les pierres tombales paraissaient noires. À première vue, elles semblaient régulières et similaires. Mais Skipper savait que si on y regardait de plus près, on pouvait voir que chaque pierre était différente ; leurs formes et leurs tailles, leurs angles et leur usure conférait à chaque pierre son individualité. Tout comme les personnes ensevelies en dessous avaient été des individus. Maintenant, ils étaient tous égaux, la poussière retournant à la poussière.
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