Le spécialiste aurait un nom pour cela: la psychose ou peut être la névrose ou bien les deux à la fois. Une appellation qui lui permette de continuer à vivre. Il n'y a que ce qui n'a pas de nom qui soit effrayant et dangereux, pensa-t-il; (p.10)
Dans un certain sens, sa famille appliquait une sorte de division du travail selon laquelle les femmes faisaient le choix de Dieu tandis que le maître de maison était clairement attiré par l'argent. Lui n'avait pu contribuer à aucun des deux thèmes. Cette famille parlait avec le même respect et la même fierté de Dieu et de la possession. (p.22)
Préface de Olivier Barlet:
- Ses "héros" (ceux d'Otto Steiger) sont des citoyens bien normaux, comme vous, comme moi. Ils pourraient être heureux et satisfaits. Mais ils ont en commun l'impression de passer à côté de la vie, de fonctionner sans exister. Le titre allemand de -L'homme effacé- est à ce titre révélateur: -Spurlos Vorhanden-, jeu de mots sur -Spurlos verschwunden- (disparu sans laisser de trace). Mot à mot donc: Existant sans laisser de trace. (p.8)
Jusqu'ici, ce sentiment d'appartenance lui était resté étranger, oui, il éprouvait depuis longtemps une certaine inquiétude car il était assez indifférent aux gens comme aux évènements. Ce n'est pas qu'il avait l'impression d'être exclu mais de se trouver volontairement à côté, indifférent au destin des autres et encore davantage au sien propre. (p.28)