La constitution de l'entendement humain est aussi merveilleuse, aussi savante que celle du corps. Les facultés de l'une ne sont pas moins sagement appropriées à leurs différentes fins, que les organes de l'autre. Ou plutôt, comme l'esprit est un ouvrage plus nobles, et d'un ordre plus relevé que la machine du corps, il doit naturellement porter une empreinte plus éclatante de la sagesse de l'habile ouvrier qui fit l'un et l'autre, Ainsi l'entendement humain est déjà, par l'excellence de sa nature, un objet très digne de nos recherches; il en est encore plus digne par la grande influence que la connaissance de ses opérations, et de tout ce qui le concerne, a nécessairement sur toutes les branches de la science.
L’homme de journée s’occupe de son travail, dans la persuasion de recevoir le soir son salaire; s’il n’avait pas cette persuasion, il ne travaillerait point.
Mais au lieu de déclamer contre la philosophie, nous devrions former des vœux pour ses progrès; au lieu de blâmer les philosophes, et de relever les défauts de leurs systèmes, nous devrions plutôt respecter leur mémoire, et les honorer comme les premiers qui ont découvert en philosophie une vaste région trop log-temps inconnue. Et en effet, quelque peu de progrès qu'ils aient fait, ils ont ouvert la route aux découvertes à venir, et ils doivent partager la gloire qui en résultera.