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Shutter tome 5 sur 5
EAN : 9781534302501
192 pages
Image Comics (03/10/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
The final chapter of the Shutter series begins with explorer Kate Kristopher facing a greater loss than any she's experienced before, leaving her more determined than ever to end the secret society Prospero's grip on the world.

Kate's surrealistic odyssey through time and space comes to its epic end by co-creators Joseph Keatinge and Leila del Duca.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Shutter Volume 4: All Roads (épisodes 18 à 22) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car il s'agit d'une histoire complète en 5 tomes. Celui-ci comprend les épisodes 23 à 30, initialement parus en 2016/2017, écrits par Joe Keatinge, dessinés et encrés par Leila del Duca, avec une mise en couleurs réalisée par Owen Gieni. le tome se termine avec 4 pages de croquis et une courte biographie de chacun des créateurs.

Sur la Lune, 5 entités anthropoïdes s'élancent en courant, sachant qu'elles ne sont plus loin de leur chez elle. Sur Terre, Kate Kristopher est en train de s'entraîner à la boxe, sur un ring avec un homme plus âgé. Il lui fait remarquer qu'elle ne semble pas très concentrée, qu'il faut qu'elle accorde ses pensées avec ses gestes, qu'ils ne sont pas en train d'entraîner son corps, mais son esprit. Pendant ce temps-là, les entités continuent de courir et finissent par s'élancer dans le vide spatial qui sépare la Lune de la Terre. le lendemain, Kate est réveillée par Cassius (le chat réveil), alors qu'elle dormait sur le canapé. Il indique qu'il a été envoyé par le frère de Kate, que le monde entier a les yeux tournés vers l'arrivée des Titans, y compris les membres de l'organisation Prospero dont l'attention va ainsi être accaparée. Kate se lève, ouvre grand les rideaux et regarde par la fenêtre, en indiquant que la façon la plus facile de neutraliser Prospero est d'informer les gens sur son existence. Une fois prête, elle prend les transports en commun : dans la rame, un garçon la reconnaît car il l'a déjà vue en Italie et lui demande si elle va recommencer à écrire. Après être sortie du métro, Kate appelle Alain Vian et lui fait part de la visite de Cassius. Elles sont d'accord sur le fait qu'elles doivent accélérer les événements.

Kate Kristopher pénètre dans le cimetière et se rend sur la tombe de son père. Elle lui a donné rendez-vous et il se tient là devant elle, bien vivant. Elle prend l'initiative de la discussion et lui indique qu'elle n'est pas venue seule : Maieli, Zohra & Achebe se tiennent juste à côté. Chris Kristopher se confond en excuses, implore le pardon de sa fille pour avoir abandonné ses enfants, et l'assure qu'il est prêt à les soutenir de manière inconditionnelle. de son côté, Huckleberry a préféré vivre dans une ferme à l'écart et essayer de s'entraîner à tirer de la main gauche. Elle se souvient de son enfance quand elle apprenait à tirer avec sa mère pour des résultats minables. Elle se souvient de la manière dont sa mère l'a motivée à tirer plus efficacement en lui demandant de tuer un lapin pour le diner, faute de quoi elles ne mangeraient pas. Elle se souvient de son père en train de peindre, son dernier sujet étant justement un lapin. Lui aussi l'avait motivée en lui demandant d'apporter la touche finale à son tableau, pour que d'un coup de pinceau le lapin ait l'air plus vivant que nature. Huckleberry reçoit la visite d'Alain Vian qui a un cadeau à lui offrir.

La dernière scène du tome précédent avait laissé le lecteur le souffle coupé, avec un deuxième élément venant s'ajouter sur l'apparition du père des 7 enfants Kristopher. le scénariste avait à la fois mis en avant la ressource et l'inventivité des héros, à la fois le fait qu'une organisation plurimillénaire en avait vu d'autres et dispose d'une capacité de neutralisation bien supérieure à quelques individus même agissant en équipe. le lecteur revient donc très curieux de connaître le dénouement de l'intrigue puisqu'il sait qu'il s'agit du dernier tome. Il retrouve toute la verve rehaussée par un soupçon de malice de Joe Keatinge. Il commence par utiliser une ellipse temporelle qui lui permet de mettre en perspective le traumatisme subi par les différentes protagonistes, et les séquelles qu'il a laissées, différentes pour chacun d'entre eux. L'organisation Prospero est toujours en place, agissant en coulisse sur la destinée du monde. Une partie des personnages s'est résignée, ou plutôt a accepté ses limites. Un ou deux autres n'ont pas baissé les bras, guettant le bon moment qui est peut-être venu et qu'il convient de saisir en remobilisant les autres. La nouvelle offensive contre Prospero ne peut bien sûr pas prendre la même forme que la précédente qui a échoué. Effectivement, le déroulement des événements s'avère différent et le scénariste enchante à nouveau le lecteur en explorant de nouveaux territoires et de nouvelles configurations.

Leila del Duca & Owen Gieni réalisent des planches dont la qualité ne faiblit en rien dans ces derniers épisodes, sans aucun signe d'essoufflement, sans tentation d'aller au plus court. le lecteur retrouve la sensation de richesse et de merveilleux visuel. du fait de l'inventivité du scénario et des ressources des artistes, il découvre ces titans en train de courir sur la Lune dans un élan irrépressible, cette ferme isolée et loin de tout où tuer un lapin devient une épreuve signifiante à plus d'un titre, une touche de pinceau qui donne vie à un lapin sur un tableau, les fondateurs de Prospero marqués par le temps qui passe, une personne mourant d'un cancer dans son lit d'hôpital, une dernière aventure sur la Lune. La dessinatrice utilise toujours une approche descriptive qui sait aussi bien rendre compte de l'immensité d'une plaine et de l'absence d'être humain à des kilomètres à la ronde, que d'une base lunaire, ou d'une peinture réalisée par un personnage. La complémentarité entre dessins et mise en couleurs reste extraordinaire, comme si le tout avait été réalisé par un seul et unique artiste. Owen Gieni utilise l'outil infographique pour aboutir à un rendu similaire à celui de la peinture, nourrissant les contours détourés pour un résultat organique et riche. Comme dans les tomes précédents, les 2 artistes adoptent une approche graphique différente pour des séquences singulières : une apparence plus en couleur directe et plus naïve pour les souvenirs d'enfant d'Huckleberry, un étonnant passage au noir & blanc pour 2 moments plus conceptuels.

Le lecteur se retrouve tout naturellement impliqué par cette intrigue réservant de nombreuses surprises narratives et visuelles, par la dynamique de savoir si les bons vont triompher de l'organisation totalitaire. Il retrouve également de temps à autre des moments plus conceptuels, dans la continuité des tomes précédents. Il y a cette histoire de Titans, cette créature cosmique dont la forme évoque celle d'une méduse fantastique, mais aussi des planches métaphoriques, comme la rosace de souvenirs de Cassius (superbe montage minutieux en forme de rosace), le visage de Kate passant d'une représentation encrée et peinte, aux crayonnés, à l'esquisse, aux traits de construction, ou encore la rencontre avec des superhéros dans l'épisode 25. Kate Kristopher se rend à un repas dans un restaurant, et s'attable avec Glory (2013, par Keatinge & Ross Campbell), Savage Dragon (Erik Larsen), Witchblade, ShadowHawk (Jim Valentino), Spawn (Todd McFarlane), Invincible (Robert Kirkman,, Cory Walker, Ryan Ottley). le lecteur se souvient alors que Kate s'était retrouvée à lire un comics de ses aventures dans un tome précédent. En effet dès le départ, les auteurs ont fait apparaître des métacommentaires, suggérant au lecteur qu'il peut aussi lire ce récit comme un commentaire sur l'art de raconter une histoire. L'élégance de leur écriture fait qu'il est tout à fait possible de lire cette histoire au premier degré et de l'apprécier pour son intrigue et pour ses personnages, pour l'aventure et le spectaculaire, mais aussi de la percevoir comme une mise en perspective de l'art de raconter une histoire. Cette dimension du récit prend des formes élégantes, comme les 8 couvertures de comics dans le dernier épisode, portant les numéros 31, 42, 50, 69, 75, 107, 225, 360. Elles évoquent des aventures vécues entre la fin de l'épisode 29 et le temps présent de l'épisode 30, indiquant que les personnages ont vécu bien d'autres aventures durant les années correspondantes suggérant des merveilles pour le lecteur, suscitant sont envie pour une série potentiellement très longue.

Au-delà de ces 2 niveaux de lecture riches et satisfaisants pour eux-mêmes, il y a également le thème principal de l'existence de cette organisation totalitaire haute en couleurs Prospero, un complot mondial s'étalant sur plusieurs millénaires, d'une ampleur incroyable, avec un objectif clair, qui n'est ni la destruction du monde, ni sa domination basique. L'objectif de ce Propsero est très humain et lié directement à la nature humaine, ce qui hisse Prospero au-dessus du méchant rêvant de domination mondiale. En outre, au travers de ses personnages, Joe Keatinge envisage l'action de Prospero sous l'angle de cette volonté de gérer l'évolution et le changement en les cadrant. Il ne s'agit pas d'une enfilade de lieux communs, mais d'un questionnement naturel et accessible sur l'inéluctabilité du changement et de la stratégie de chaque individu face à l'exigence d'adaptation généré par tout changement. le scénariste ne se lance pas dans des réflexions théoriques et conceptuelles. Ses observations découlent du déroulement de l'intrigue, du refus des héros d'accepter les manipulations de Prospero.

Cette série se conclut en apothéose, non pas parce que ce tome dépasse en qualité ou en spectaculaire tous les précédents, mais parce qu'il mène à son terme l'intrigue, le chemin de vie des personnages, les métacommentaires et le thème principal, dans une cohérence narrative inventive et parfaite, utilisant avec élégance les outils narratifs les plus simples comme les plus sophistiqués, du leitmotiv visuel (Kate ouvrant ses rideaux comme dans le premier tome), au thème courant dans la trame du récit (raconter une histoire).
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Vidéo de Joe Keatinge
- - Préparez-vous à vivre l?aventure de votre vie ! - - Descendante d?une dynastie de grands explorateurs, Kate Kristopher est une véritable célébrité. Elle a passé sa vie à visiter des contrées lointaines, à combattre des créatures fantastiques, à la recherche de trésors tous plus fabuleux les uns que les autres.
Aujourd?hui, Kate s?est rangée et occupe plutôt son temps à dédicacer les récits de ses péripéties qui se vendent comme des petits pains. Mais alors qu?un secret de famille refait surface, cette vie aventureuse qu?elle croyait derrière elle pourrait bien la rattraper?
-- http://bit.ly/2xAecsw
De Joe Keatinge et Leila del Duca
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