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EAN : 9780300125702
224 pages
Yale University Press (03/03/2009)

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Les États-Unis se considèrent souvent comme une nation exceptionnelle porteuse d'une « destinée manifeste ». Seul exemple au monde d'une nation construire à partir de rien, par la seule volonté de quelques exilés de bâtir une « cité sur la colline » selon l'expression célèbre du prédicateur John Winthrop, les États-Unis auraient vocation à exporter leur modèle dans le monde. L'ouvrage de Godfrey Hodgson bat en brèche ce mythe. Sa démonstration s'organise en deux temps.

Dans le premier, il démontre que les États-Unis sont moins exceptionnels qu'ils ne le croient. La démonstration, un brin répétitive, remonte aux sources de la nation américaine. Reprenant la thèse exposée par Thomas Bender dans A Nation among Nations (Hill & Wang, 2006), Hodgson soutient que l'histoire des États-Unis ne diffère guère de celle de l'Europe : l'idéologie des Pères de la Nation n'a pas éclos spontanément mais trouve ses sources dans la philosophie des Lumières, le processus d'accumulation capitalistique fut similaire à celui qu'ont connu à la même époque l'Angleterre ou l'Allemagne, la jeune République américaine ne fut pas moins impériale à Cuba, aux Philippines ou au Mexique que les puissances coloniales européennes … Si l'Amérique a parfois été exceptionnelle, c'est à raison de ses défauts auxquels est consacré un chapitre ironiquement intitulé « l'autre exceptionnalisme » : une société carcérale, inégalitaire, polluante n'a guère de motifs d'être fière d'elle. Pour autant s'est forgé au XXème siècle un mythe, d'autant plus convaincant qu'il était enseigné aux plus jeunes dès l'école.

Dans un second temps Hodgson montre comment ce mythe – qui n'est pas sans analogie avec l'idéologie coloniale qu'on professait quelques années plus tôt dans les écoles françaises – a nourri une politique étrangère arrogante. Nourrissant à l'origine une idéologie libérale – au sens américain du terme – le mythe de l'exceptionnalisme est aujourd'hui convoqué au soutien d'une politique conservatrice. Hodgson, qui ne cache pas son peu d'estime pour George W Bush, ne mâche pas ses mots pour critiquer la guerre de 2003 en Irak qui aurait été selon lui motivée par le désir des néo-conservateurs d'exporter, fût-ce par la force, le modèle américain dans le Grand Moyen-Orient.

La thèse de Hodgson (l'exceptionnalisme américain est erroné et dangereux) se comprend aisément. Elle souffre toutefois d'une présentation trop univoque qui laisse transparaître les sentiments personnels de l'auteur. Dans une préface étonnement intimiste, Hodgson, qui fut depuis les années 60 correspondant à Washington pour la presse britannique, se défend d'avoir écrit un livre anti-américain. Affirmant sans ambages ses sympathies pour le Parti démocrate, il livre entre les lignes le témoignage d'un amour contrarié dont l'élection de Barack Obama, après la mise sous presse de son ouvrage, a peut-être refermé les plaies encore ouvertes.
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