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sur 914 notes
George Hayduke est vraiment furax. Faut dire qu'il a des raisons pour cela. de retour du Vietnam depuis quelques mois à peine, il a ramené de la guerre l'impression de s'être fait méchamment entubé par le pays qu'il était censé protéger et une féroce envie de faire tout péter. Autant mettre toute cette colère au service d'une bonne cause. Ni une, ni deux, notre vétéran s'associe à une poignée de doux rêveurs (presque) aussi perchés que lui – un chirurgien pyromane, sa magnifique maîtresse et un mormon en rupture avec sa communauté – pour monter une bande d'eco-terroristes amateurs. Leur objectif : rendre à l'Ouest américain sa splendeur originelle. Leurs moyens : de la dynamite, du beurre de cacahuète et beaucoup, beaucoup d'enthousiasme. Tremblez USA, capitalistes sauvages, politiciens véreux, hommes de loi constipés, pollueurs invétérés, car le gang de la clef à molette est sur le sentier de la guerre !

Cadeau de mon papa qui a tant apprécié le roman qu'il l'a offert à tout son entourage, « le gang de la clef à molette » s'est avéré une très bonne pioche. Quelle plaisir d'arpenter les grands espaces américains en compagnie d'une si sympathique bande de bras cassés ! Allumés, excentriques, un brin alcoolos, assez loosers sur les bords… Hayduke et ses potes n'ont en apparence rien pour eux. Mais ils ont de l'idéalisme et de la motivation à revendre, sans compter une rage d'en découdre propre à déplacer des montagnes. Leurs aventures picaresques à travers l'Arizona sont l'occasion de maints événements burlesques et retournements de situation inattendus. Sabotages, courses poursuites à travers le désert, fusillades… le réalisme ? On s'en fout ! le politiquement correct ? On s'en fout ! « le gang de la clef à molette » est un gigantesque et hilarant bras d'honneur à une Amérique bien-pensante et sûre d'elle-même, une revanche éclatante des solitaires sur la majorité monstrueuse, des exclus sur le Grand Capital. Un roman engagé, divinement drôle et qui fait un bien fou au moral. A consommer sans modération.

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Un roman que j'ai aimé lire tant pour son style tantôt brut et tantôt poli, que pour le message qu'il délivre ( et les questionnements qui en découlent). Abbey nous expose quatre personnages singuliers, quatre portraits de vie esquissés comme en contre-jour dans un désert de poussière rouge. Hymne à la nature, genèse des mouvements zadistes... L'auteur se positionne en avant-gardiste, pointant du doigt la destruction, les ravages d'une domination humaine sur un paysage sauvage. Tout est là... Mais parfois même un peu trop, justement. J'ai été parfois ennuyée (dans le sens "lassée" et non "perturbée") par les longs paragraphes de détails techniques ( exemple : chacune des machines d'un chantier, de la silhouette jusqu'au plus petit composant). Je pense que cela devait avoir son intérêt, mais ça a rendu la lecture un peu moins fluide.
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Le Docteur Saris fait la tournée nocturne des panneaux publicitaires d'Albuquerque (Nouveau Mexique) pour les incendier, accompagné par sa jeune maîtresse, Bonnie Abbzug. On devrait tous avoir à hobby.
Georges Hayduke, vétéran du Viet Nam, parcourt les États-Unis en évaluant les distances en packs de six et répandant ses châtiments.
Ils se rencontrent lors d'une descente du Colorado organisée par Seldom Seen Smith, mormon polygame, se découvrent un goût commun pour la beauté sauvage du grand Ouest et aussi une rage inconsolable envers sa destruction inéluctable par les industries extractives et forestières, les grands chantiers d'équipement. Commence alors leur épopée destructrice contre les ponts qu'ils envoient au fond des canyons à coup de dynamite et les bulldozers qu'ils vidangent pour leur serrer le moteur. (...)
Avec ce roman, Edward Abbey élève le sabotage au rang des beaux-arts.

Artcile complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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La préface de Robert Redford et l'introduction du traducteur, Pierre Guillemin, sont une tellement bonne entrée en la matière qu'à elles seules elles donnent envie, avant même d'avoir entamé le roman, de connaître toute l'oeuvre d'Edward Abbey, de remonter le temps pour rencontrer le personnage et de partir à l'aventure dans le Grand Ouest Américain avec lui, de se laisser emporter par son imposante stature et ses idéaux. Quitte à devoir se métamorphoser en cactus afin d'attirer sa sympathie.

C'est un véritable pamphlet contre l'industrialisation et la déforestation, l'annihilation du paysage américain et des cultures amérindiennes, qui a été écrit au milieu des années 70 et qui n'a pas pris une seule ride. Edward Abbey fait preuve d'une grande dose d'humour malgré la haine viscérale qui l'habite quand il s'agit de parler de l'oeuvre des humains, seulement adoucie par son amour puissant pour la Nature. Son écriture est impeccable, élégamment traduite par Guillemin. Ce grand pavé, jeté contre un barrage, fera grand fracas - en tout cas sûrement dans le monde de la littérature. Il vous fera tour à tour trembler de peur, de rage, de frisson, vous donnera le goût de l'aventure à la belle étoile, mais aussi une grande soif - de vengeance.

Un chef d'oeuvre qui mérite bien son étiquette de « bible d'une écologie militante et toujours pacifique... ou presque » - à suivre dans le retour du gang.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Ils sont quatre. le docteur Sarvis, chirurgien à ses heures officielles, pyromane à ses heures perdues. Bonnie, sa superbe maîtresse, un caractère de feu dans un corps de bombe. Hayduke, un vétéran du Vietnam qui boit sa bière comme il respire et vibre pour les armes à feu. Smith, mormon et polygame, qui fait descendre les voies d'eau aux touristes. Pas grand-chose en commun au premier abord, et pourtant une folie de vivre, une haine de l'industrialisation galopante et un jusqu'au-boutisme tempétueux vont les unir indéfectiblement. Armés de clefs à molettes, entre autres bâtons de dynamite, ils vont faire sauter des ponts, dézinguer des bulldozers, rêver d'anéantir le barrage du coin. Une organisation au pied levée mais bien huilée par l'inconséquence de l'obstination, qui les mènera loin sur le chemin de la destruction avant de les entraîner dans une course poursuite avec les représentants de l'ordre social et de la morale établie. Une traque douloureuse et haletante dans le désert…

Le Gang de la clef à molette est un ouvrage dense. L'auteur nous fait tout de suite entrer dans le feu de l'action, mais j'ai mis du temps à me laisser prendre. Tous les ingrédients sont là pourtant : des personnages qui détonnent, une plume affutée, un humour orageux, un propos politique, une morale défaillante. Peut-être la faute à la tête ailleurs, à une alchimie qui n'a pas pris. Trop de détails techniques qui m'ont laissée dans une incompréhension mécanique pas désagréable mais un peu longue. Chapeau bas tout de même pour la tension que l'auteur fait naître au creux de nos ventres, la chaleur palpable, la douleur désertique. La poésie abrupte de l'immensité des paysages et de la bêtise humaine. Un ouvrage fort dans tous les cas.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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De temps en temps, j'aime bien revenir vers l'oeuvre de mon auteur favori, Edward Abbey.
Son combat pour la sauvegarde des milieux naturels fut reconnu aux Etats Unis et a toujours valeur d'exemple car en France, resurgissent ici et là des projets de fracturation du sol et du sous-sol, des projets miniers de tous genres menaçant l'intégrité de paysages sublimes .
Et utiliser l'humour comme vecteur de réflexion c'est un exercice subtile et intelligent qu'a réussi E. Abbey .
De temps en temps, reparler de son oeuvre me semble salutaire !


Alors, dans ce roman épique, on va suivre le gang de doux dingues prêts à tout pour déjouer des projets qu'ils jugent assassins pour le milieu naturel .
Et là, on est parti pour s'octroyer un moment de lecture de pure folie et de pur bonheur.
Bien sûr, le personnage principal, le plus déjanté, le plus touchant aussi c'est Hayduke, ancien combattant au viet-nam.
Mais ici, fiction et réalité se mêlent : on murmure dans les canyons qu' Abbey ait pris son ami Doug Peacock comme modèle pour le personnage de Hayduke mais, Peacock s'en est toujours défendu : il a expliqué dans ses écrits que le caractère du personnage de fiction est plus proche de celui de Abbey !
Allez savoir !
En tout cas, on se laisse entraîner avec plaisir dans une sarabande surréaliste , hors la loi dans des canyons ,dans le désert , au Lac Powel ...partout où des projets de massacres de l'environnement se concrétisent .
Justiciers ou Pieds Nickelés ,leur arme principale est une ...clé à molette !

Et on passe du rire à l'angoisse ,de l'incrédulité au soulagement .
On réfléchit après.
Un ouvrage militant bien sûr, et l'exagération forcenée des actions amène souvent la dérision .
Bien sûr,les apparences sont trompeuses :il ne s'agit pas de l'apologie du sabotage .
Cela reste une fiction hilarante ,insolente ,extravagante !

A lire absolument et si on veut prolonger le plaisir, il y a une suite ..."Le Retour du Gang...", mais c'est une autre histoire !
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Culte et incontournable. le roman d'Edward Abbey, et sa suite « le retour du gang » est une ode à la révolte et à la liberté. Un groupe de personnages hétéroclite s'allie pour s'attaquer aux groupes industriels qui dénaturent le désert de l'Ouest américain, en détruisant leurs infrastructures.
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J'aurais tellement voulu boire une bière avec Edward en regardant le désert avant qu'il n'y soit enterré !!!!
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Ce livre, écrit dans les années 70, nous raconte les actes de résistance de quatre personnes contre l'impérialisme américain, sa volonté de puissance, sa volonté aussi d'asservir la nature au nom de l'argent, de la publicité, de la productivité, du commerce, du tourisme. Cela fait beaucoup de divinités, qui sont encore aujourd'hui largement révérées – et pas seulement aux Etats-Unis.
Hayduke, des forces spéciales du Vietnam, marqué par ce qu'il a vécu, comme tous ceux qui en sont revenus, et bien décidé à ne jamais se laisser faire. Seldom Seen, mormon pas suffisamment pratiquant aux yeux des autres mormons, Doc Sarvis, chirurgien très réputé et Bonnie, son assistante, son amante, de confession juive – cela devrait n'avoir aucune importance mais cela en a pour certains. Ces quatre personnes ont pour arme principale leur volonté et leur ténacité – leur endurance aussi, face à des adversaires qui ont tout le monde de leur côté. A la tête du partie adverse, le révérend Love, le très mal nommé (du moins, cela dépend de quel amour l'on parle), se rêve gouverneur. Il a pour lui ses fidèles, sa quasi-armée, et son goût pour ce que l'on nomme progrès, ainsi que son dégoût pour ce que l'on ne nomme pas encore vraiment l'écologie.
Oui, la lutte est disproportionnée, ce qui n'a jamais empêché quiconque de lutter. de réussir ? Vous le saurez en lisant ce livre, et en n'oubliant pas sa suite, le retour du gang de la clef à molette.
PS : les paysages sont sublimes, ce qu'en fait l'homme, nettement moins.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Depuis peu j'ai découvert grâce à " Cardabelle " la maison d'édition " Gallmeister " et dans son catalogue un certain Edward Abbey.
Je suis donc parti dans le désert de l'Utah à la recherche " du gang de la clef à molette ".
J'ai pas été déçu. Dans la bande il y a George Hayduke le fou furieux, l'ancien béret vert, pas totalement remis de l'enfer du Vietnam, le spécialiste en armes et explosifs.
Seldom seen Smith, le mormon polygame, en congé sabbatique avec son église est le guide du groupe, le désert n'a aucun secret pour lui.
Le docteur Sarvis est le financier de l'équipe, le membre le plus équilibré du groupe.
La femme du gang mrs B. Abbzug la secrétaire du docteur n'a pas de fonction particulière sauf peut-être d'énerver George.
Leurs quêtes, sauver le désert de la destruction et des divers pollueurs, leurs méthodes est plutôt radicale, sabotage en tout genre, pelleteuses, camions,....
Edward Abbey écologiste avant l'heure, bien avant la "cop 21"a aimé le désert, il y est même enterré.
Bien sûr la méthode employée par le " gang de la clef à molette " est plutôt radicale, mais quel plaisir de suivre cette équipe de bras cassé, c'est grinçant, délirant, subversif, tout ce que j'aime.
Cerise sur le gâteau des illustrations du dessinateur Crumb jalonne le roman.
🎶 Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps tu t'demandes à qui ça sert toutes les règles un peu truquées....🎶.
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