Comment tu m'as fait mourir ?

C’est craignos qu’on s’arrête au même endroit que dans son histoire. Il avait choisi cette aire de services en rapport avec la durée du trajet. En général, on préconise une pause toutes les deux heures. Sauf que là, ce n’était pas prévu. Ils devaient s’arrêter plus loin. Qu’est-ce qu’il fait ? Est-ce qu’il prévient Blaise que tout ce qu’il a écrit hier soir dans son texte semble se réaliser ? C’est impossible à croire. Il va forcément se foutre de sa gueule. Mais mieux vaut ça et lui sauver la vie, non ? En même temps rien ne prouve qu’il va mourir ! Si ça se trouve, c’est juste le hasard qui s ‘amuse à faire flipper Félix avec une série de coïncidence ? C’est tout. Faut qu’il arrête de délirer ! Aucune des morts qu’il a inventées ne va se produire. On n’a jamais vu ça ! C’est peut-être juste son côté flipper au naturel qui le met dans cet état ? Félix sens la pression des pensées qui se bousculent dans sa tête accélérer les pulsations de son coeur. Il perçoit même la circulation saccadée de son sang dans ses veines. Tout en essayant de maîtriser sa nervosité grandissante à coups de respirations profondes, il sort son carnet de la poche arrière de son jean, choisit une page vierge et griffonne rapidement quelques mots dessus, qu’il déchire, plie et garde dans le creux de sa main tandis que le bus se gare sur le parking qui lui est réservé. (Page 57)
Citation choisie par Tarek

- Ils sont quand même tous morts à cause de moi.

Tout était crédible, extrêmement précis. Un enchaînement d'événements terrifiants réglé au millimètre près, à rendre fou.

Laisse-moi te lire quelque chose avant, devant son obstination Ambre finit par lâcher Felix qui feuillette aussitôt son carnet.

Je suis désolé, monsieur. [...] Je ne voulais pas vous tuer pour de vrai.

Il a soudain eu l'idée d'écrire une histoire où il leur ferait vivre un trajet dramatique au bout duquel aucun d'eux n'arriverait vivant à Londres. page 14

« Félix referme son carnet puis jette un coup d’œil navré à Ambre, que cette lecture a consternée. La jeune fille tente de repousser l’image du cadavre de sa camarade qui s’immisce dans ses pensées.
- Et si on demandait à Carla, Samuel, Marius et Gabin de se positionner avec nous sous les différents écrans du salon pour en bloquer l’accès ?
- Ca ne changera rien. Tu peux être certaine que le hasard en placera un autre au-dessus de leur tête. Et si ce n’est pas une télévision, ce sera un placard ou même une lampe. Quoi qu’on fasse, Capucine aura le crâne fracassé par le coin d’un objet.
- Peut-être ! Mais on doit essayer de tout faire pour l’éviter !
- Oui, bien sûr. Mais pour l’instant, je ne sais pas comment.
- On a combien de temps ?
- Difficile à dire. A mon avis, c’est pour bientôt.
Sans se concerter, les deux élèves se hâtent en direction du salon. Les premiers rangs de sièges apparaissent dans leur champ de vision quand la jeune fille tend la main à son voisin.
- Est-ce que tu peux me passer ton carnet, s’il te plait ?
- Pourquoi ?
- J’ai une idée. Je crois qu’il est possible de modifier ton histoire san avoir à rayer le moindre mot. Félix hésite. Elle insiste »
p. 174

Citation choisie par Intissar 2

Sauf que personne ne peut décider à ta place. Le hasard n'a plus rien à voir là-dedans. C'est toi qui choisis ou pas de vivre. Tu as le contrôle.

- Et comment tu m'as fait mourir ?

- Et au moment de lui trouver un nom, j'ai eu l'idée de Toc-Toc?