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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sur les pas de Stevenson dans les Cévennes

Gwenaëlle Abolivier a choisi le voyage à pied, de Clermont en Provence, pour se ressourcer et (re)découvrir l'oeuvre de Stevenson qui l'a précédé sur ces chemins. Un cheminement érudit et revigorant!

Qui n'a pas ressenti ce besoin, après le confinement, de prendre l'air, de sortir de son quotidien, de s'ouvrir au monde. La narratrice de ce court mais savoureux roman ne tergiverse pas. Nourrie des écrits de bon nombre de glorieux prédécesseurs, de Stevenson à Bouvier, elle prend le train pour Clermont-Ferrand. Depuis le coeur de l'Auvergne, elle entend marcher jusqu'en Provence en essayant d'éviter les routes asphaltées et les grands centres urbains.
À peine les premiers kilomètres parcourus, elle trouve la confirmation de son intuition: «La marche nous augmente intérieurement d'un espace qui fait que nous devenons plus grands que nous-mêmes. Quelque chose en nous s'ouvre et s'étire, en même temps que notre conscience se déploie. On s'enrichit d'une présence au monde, d'un regard plus large et plus précis, d'une empathie envers les autres. Tout autour de nous se met à exister.»
Au détour du chemin, elle va faire la connaissance d'un voyageur qui partage son état d'esprit. Marvejols a choisi de faire la route avec Luce, une ânesse. Comme le faisait Robert Louis Stevenson. L'occasion de lui raconter les circonstances qui ont mené le futur auteur de L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde et de L'île au trésor à parcourir les Cévennes. Ce qui va s'avérer un voyage initiatique a commencé par un besoin de fuir le carcan familial et de tenter d'oublier un chagrin d'amour. Avec son âne, qu'il maltraite tout au long de la route, il va cheminer dans une contrée inconnue pour lui et apprendre à observer et à noter, qualités qui lui seront très utiles quand il explorera la Californie et parcourra les mers du sud. Et si les voyageurs d'aujourd'hui se rendent très vite compte que la route prise par l'auteur écossais n'existe plus ou très partiellement et que RLS est d'abord un outil de marketing, ils ne peuvent s'empêcher de faire le parallèle avec leur voyage. À chaque fois qu'ils se retrouvent au détour du chemin Marvejols en redemande, avide de connaître toute l'histoire. Alors l'érudition de notre narratrice fait merveille, ajoutant bientôt un autre voyageur à son récit, John Muir. Car «tous deux furent contemporains et originaires de la côte est de l'Écosse. Ils ont reçu la même éducation presbytérienne: rigide, brutale, où l'instruction et la religion étaient centrales. (...) Ils auront, tous deux, la chance de découvrir des forêts et des grands espaces naturels non encore défoliés.»
Tout à la fois ode au voyage à pied et bréviaire de la lenteur, ce roman est aussi un guide pour observer la nature et la respecter. Au-delà de la performance, ces pas sur les chemins d'une autre France sont aussi un appel à s'émerveiller, à échanger Un rendez-vous avec le meilleur de ce sentiment à redécouvrir sans cesse, l'humanité.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Il y a des lectures qui tombent au mauvais moment, et d'autres qui tombent à point nommé : ce fut le cas avec Marche en plein ciel de Gwenaëlle Abolivier que vous connaissez peut-être comme grand reporter sur France Inter. Alors que les moments de repos se font rares depuis quelques mois, cette brève escapade dans les Cévennes m'a fait un bien fou.

L'autrice est partie marcher sur les traces de Stevenson (oui oui, Robert Lewis/Louis Stevenson, l'auteur de L'île au trésor ou de L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr. Hyde lui-même), qui avait entrepris en 1878 une marche de près de 200 kilomètres à travers la campagne cévenole, accompagné d'un âne.

Sur son chemin, Gwenaëlle Abolivier croisera Marvejols, un jeune retraité qui a tout plaqué pour parcourir la nature avec Luce, une ânesse qu'il a trouvé abandonnée et qui l'accompagne avec enthousiasme. Au gré de son périple, elle nous embarque pour une grande pause immergée dans la nature, un temps calme propice à l'introspection et à la contemplation.

Ce petit livre de 122 pages fut une véritable bouffée d'oxygène, j'ai aimé la fraîcheur de son propos, le dépaysement, et l'envie de tout plaquer pour disparaître à mon tour et partir marcher dans la nature m'a habité pendant toute ma lecture. Merci pour cette courte évasion !

🔗 Service de presse numérique adressé par l'éditeur.
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Voilà une randonnée qui fait un bien fou.
J'ai arpenté, il y a quelques temps, le chemin de Stevenson en suivant le parcours balisé du GR. Je n'ai pas dévié comme Gwenaëlle Abolivier a pu le faire mais j'ai eu comme elle le même ressentiment en traversant certains lieux.
J'avais moins de liberté, des hébergeurs nous attendaient le soir à la fin de la journée mais j'ai pris le temps de savourer certaines étapes magnifiques.
Par contre, je n'ai pas le talent d'écriture et c'est là que je remercie l'auteure d'avoir partagé ce voyage avec autant de poésie. C'est pourtant pas un style de lecture habituel chez moi.
J'ai également apprécié ses réflexions sur l'état de la planète et sur ceux qui la défendent.

Je pense que je glisserai « Marche en plein ciel » dans mon sac à dos lors de ma prochaine randonnée pour le relire bien installé sur la terre, le nez au vent, devant un beau panorama en prenant le temps de contempler la faune et la flore.
Merci Babelio et les éditions « Mot et le Reste » pour cette découverte.
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