Qui a dit qu'un polar devait forcément se dérouler en France? Qui a dit que l'inspecteur devait être un homme blanc névrosé et alcoolique? L'inattendu nous cueille pour mieux nous ravir. Au moins, là impossible de dire que le basique ancestrale n'est pas respecté. le 9e art, c'est l'art de la liberté créative. On apprécie l'apprêté qui se dégage de l'aventure avec son lot de surprises et d'étonnement. le cadre est posé avec une société d'injustice, de cruauté et de violence. Donc forcément dans cette atmosphère, il ne peut qu'arriver des choses horribles. Et quand des personnes sont impliqués tout se complique. Mais ne croyez pas pour autant que
Marguerite Abouet propose un récit sombre et morbide. L'humour est très présent. Surtout à travers, le fidèle adjoint du commissaire Kouamé, Arsène, que l'on surnomme « le scorpion urbain ». Entre sa passion pour les mini-voitures et faire les gros bras, on a l'occasion de rire. le plafond de ces véhicules prend du volume avec la tête des occupants. On a l'impression de voir l'intérieur et l'extérieur du serpent comme dans "Le Petit Prince". Il détruit tout sur son passage, qu'importe les dégâts. Seul la mission compte. N'oublions pas de parler de l'encrage local avec des expressions, le marché noir, les tenues vestimentaires, la peur des épouses autoritaires, les repas avec les beaux-parents... Donatien Marty, présente un trait vivant qui évoque celui de
Clément Oubrerie ("Aya de Yopougon" ou "
Dali") avec une densité plus importante. On est porté par l'action et le mouvement, un peu comme dans "Akira". Les couleurs de Frédéric Boniaud, assez douces et discrètes, favorisent l'immersion. On passe un très bon moment et on est surtout ravie de savoir qu'il existe un tome 2. Une nouvelle aventure nous attend prochainement.
Lien :
https://22h05ruedesdames.com..