D.Abraham & T.Patterson
A Games of thrones
BD/volume 1(2012)
chez Dargaud
Le royaume des couronnes attise les passions. Un royaume ou les loups-garous et les dragons ont disparu depuis un siècle au moins. Ils deviennent source d'histoire contée autour d'un feu. L'été au Sud ainsi que l'hiver au nord durent des années. Plus le premier est long, plus le second est rude. C'est ce qui attend le royaume. L'approche d'un froid redoutable, polaire. Il vient d'au-delà du Mur, au Nord. Une terre sombre, une jungle hostile où des entités, des monstres (peut-être ?) sont la loi. Un lieu interdit. Les seules à pouvoir s'y rendre sont des gardiens qui forment la garde de Nuit. Une garnison composée de fuyards, violeurs, voleurs, de bâtards rejetés, dont le nombre d'hommes diminue à chaque sortie. Car la plupart ne reviennent jamais.
5 familles ancestrales, légendaires, mènent le tempo dans ce monde aux allures médiévales. Robert Baratheon, (emblême : cerf couronné) le nouveau suzerain, l'usurpateur qui fit assassiner le Roi Aerys le Fol, de la maison Targaryen (embl.: le dragon). Un roi lié par le mariage à la maison Lannister (embl. : le Lion) qui porte le régicide en son sain, le frère de la reine Cersei et l'intelligent Tyrion le nain. La Maison Stark (embl. : le loup-garou) avec à sa tête Eddard Stark, récemment nommé, à contrecoeur, la Main du Roi, son bras droit. J'ajouterai les Dothrakis, les barbares proches de l'Empire ottoman de 1299 à 1923. Voilà un aide-mémoire réduit des protagonistes principaux.( lien vers résumé de l'intégrale 1 http://www.lirecrire.be/article-le-trone-de-fer-game-of-thrones-108589434.html)
Ce tome 1 s'arrête aux environs du premier roman dont la BD est tirée : « le trône de fer ». Ned Stark se prépare à partir pour Port Real dans le Sud, afin d'assister, en tant que Main du roi, le roi Robert. Jon Snow, le fils bâtard d'Eddard Stark (dit Ned) va partir pour le mur au N…
L'atout, le plus séduisant est certainement le dessin de la couverture (par
Alex Ross) et les planches de chapitre & préfaces (
Alex Ross&
Mike S. Miller). Même dessinateur. Percutante, irréprochable, superbe. C'est cet aspect du dessin que j'espérais retrouver dans toute la BD. Une ambiance froide, à la finition millimétrée, des images qui provoquent l'imagination pour celui qui l'aperçoit soudainement sans connaître l'aventure "Games of Thrones".
Pour rester dans l'illustration, dans certains cadres, j'eus l'impression de voir de la précipitation et un manque de précisions dans les finitions. Je pense à des visages vus de profil qui étaient déformés, le banquet où Jon attire tous les regards sur lui, le saut de Tyrion Lannister lors de sa première rencontre avec Jon… Des visages fantômes presque. Un autre détail qui cette fois était certainement dû à ma méconnaissance de l'Anglais m'a interpellé (peut-être que l'effet est différent en version originale) : l'expression du visage ou l'attitude corporelle ne correspond pas toujours à ce qui est dit par le personnage ou par l'action qu'il mène.
Un dernier point, un défaut minime. Lorsqu'il est dit que l'air piquant (signifie une température très froide) annonce la fin de l'été, dans un décor neigeux ; je m'attends à voir la buée expirée par les personnages à chaque respiration ou bavardage. Je ne l'ai pas vu dans ce premier tome. SAUF sur la couverture J
Le romancier qualifie le livre de : « comic book… Euh, le graphic novel ».
Donc si j'ai bien compris, le « Graphic novel » est l'appellation actuelle du « Comic book ». La vraie grosse différence tient dans le caractère apparemment plus complexe et adulte du premier par rapport au deuxième. Vu qu'il est difficile de faire la part des choses, déterminé ce qui est plus adulte et complexe qu'un autre, l'un et l'autre peuvent-être une adaptation de roman, peuvent être une suite et quel que soit le genre. Je retiendrai juste que c'est une BD tiré d'un roman. Stop au chipotage. Si j'ai tout faux, il est possible de déposer un commentaire en fin de pages.
Dans l'ensemble, l'intrigue reste. le lecteur averti trouvera là un très beau condensé du roman. le scénario est coupé en chapitre, composé eux-mêmes de scènes clés du roman. Peu de textes, tout va à l'essentiel et est très bien illustré. Son atout est sa popularité et son intrigue.
C'aurait été bien s'il y avait eu une cartographie et une liste des personnages, en début d'ouvrage, plutôt que quatre pages de préface de GRR Martin.
L'écrivain a bien précisé pour qui se pose la question : « Ce graphic novel n'est pas une adaptation de la série télé. Ce que vous êtes sur le point de lire est une adaptation originale de mes romans ».
C'est vrai que c'est très original mais personnellement, j'ai trouvé que l'ensemble n'était pas tout à fait abouti. Je m'attendais à voyager avec les paysages aussi beau que ceux qui illustrent l'une ou l'autre couverture d'intégrales versions « J'ai lu » : que l'on doit à
Marc Simonetti.
Adaptation : Daniel Abraham
Dessin :
Tommy Patterson
Couleur : Ivan Nunes
Traduction : Anaïs
Parouty
Lettrage :
Christophe Semal
C'est donc aux Editions DARGAUD que ça se passe