En juin 1873, le très savant Isidore Tontaine herborisait près du village de Lamindanlzac en Basse-Dordogne lorsqu'il fit une découverte à la fois fortuite et subite.
A la faveur d'une chute et à la lueur d'une allumette, il découvrit, dans une grotte recouverte de dessins, une bande-dessinée préhistorique, l'ancêtre de toutes les bandes-dessinées.
Patiemment Isidore entreprit de relever, de cette fresque, tous les dessins.
Ce qui lui prit plusieurs années.
Jusqu'à la dernière minute de sa vie, il devait garder le secret de sa découverte.
C'est dans un grenier poussiéreux, au fond d'une malle que son manuscrit a été, un jour, retrouvé.
"Pilote", le magazine des jeunes de l'an 2.000 en a assuré la publication dans le milieu des années 60.
La première constatation, que l'on puisse en tirer, c'est que tous les paléontologues, de Cuvier à Darwin, se sont mis le doigt dans l'oeil en prétendant que les monstres antédiluviens appartenaient à l'ère secondaire...et l'homme à l'ère quaternaire.
En effet tous les diplodocus, cératosaures, stégosaures, méchantosaures, iguanodons et ptéranodons vivaient dans la même ère que l'homme.
- Mis à part le cédubidon qui, lui, appartient à l'air de rien -
Ce point éclairci, cette vaste fresque raconte la vie exemplaire d'un homme des cavernes, probablement la seule célébrité préhistorique ayant existé :
Archibald !
Ses parents habitaient au sein d'une tribu troglodytique dont le chef s'appelait Grocilex.
Sa fiancé, une jolie blonde distinguée, se nommait Rosita....
Le texte et les dessins sont de
Jean Ache.
Archibald est le plus distingué des hommes préhistoriques dont on sentait, déjà à son plus jeune âge, à la manière dont il tenait sa massue, que le smoking du gentleman allait percer sous la peau de bête....
A 20 ans, il fixait dans la pierre les règles de toute société civilisée....
Il inventa la roue et indiqua la façon de donner le baise-main....
Un jour, il décida de vaincre la bête, le terrible tricératops....
Archibald est apparu, pour la première fois, en juillet 1965, dans les pages du journal "Pilote".
En 4 ans, il va y vivre un peu plus d'une vingtaine d'aventures, presque toutes racontées sous la forme de courts récits complets en 6 pages.
Il ne connaîtra pas malheureusement la consécration de la longue histoire à suivre.
Pourtant, au début des années 80, ses aventures seront transposées en album.
La série, très caractéristique de l'humour des années 60, est une réussite.
Elle est drôle, réjouissante et imaginative..
Les personnages sont des caricatures sympathiques.
les péripéties de ce gendre idéal et préhistorique sont amusantes.
Archibald est une BD, aujourd'hui un peu injustement oubliée, que l'on redécouvre avec beaucoup de plaisir et un peu de nostalgie.