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4,09

sur 613 notes
Tout s'effondre... C'est pour le héros de ce roman la fin de son monde, un monde où l'on vit au rythme de la nature, des plantes et des bêtes sauvages, où rien n'est aussi important que la prochaine récolte d'ignames, où des dieux étranges guident la main des humains pour chaque geste du quotidien et leur inspirent des actes qui nous heurtent et nous dépassent.
Tout s'effondre quand des missionnaires blancs arrivent de très loin avec leurs propres croyances et des certitudes qui surprennent et effraient un peu, mais qui, portées par l'intransigeance de ces hommes si sûrs de leur bon droit, finissent par convaincre et apparaître comme des règles de vie.
Mais tout s'effondre pour le héros dont le monde est englouti peu à peu par la froide volonté de ces envahisseurs.
Et j'ai fini, moi, par me dire que ce n'est pas plus mal ! Loin de moi l'idée de défendre de quelque façon que ce soit l'invasion, la conquête, au nom, en particulier d'un dieu qu'on présente comme le seul valable et unique. Loin de moi une telle pensée !
Mais que ce héros est antipathique ! Plus j'ai avancé dans le livre et plus je l'ai trouvé odieux et insupportable. Certes, courageux plus que tous les autres en s'en faisant une règle de vie, travailleur au-delà de tout, exigeant envers ses proches et envers lui-même, droit, fier et orgueilleux. Mais, surtout, impitoyable, intolérant, maltraitant et dominateur envers son entourage, d'une rigidité absolue, imbu de sa supériorité au point qu'aucun échange, aucun dialogue, aucune ouverture, ne fait partie de son système de pensée. Englué, enfoui, dans un passé marqué de traditions sanglantes et de pesanteurs barbares, il restera jusqu'à la fin incapable de voir que le monde bouge, que ses proches ont des attentes. Sa volonté inflexible de maintenir ce carcan immuable le conduit à la violence froide, au meurtre insensible, le poussant à accomplir sans l'ombre d'une hésitation ni d'une réflexion de monstrueux rituels.
Antipathique, odieux et insupportable, ai-je dit, au point de nous rendre presque sympathique l'homme blanc, le colonisateur, qui arrive brandissant son dieu unique, bon et compatissant.
Je sais... la critique que je laisse sur ce roman n'est pas dans la tonalité des précédentes. Je prends le risque, car ce héros incapable de se remettre en cause, il m'a paru du bois dont on fait les fanatiques et les extrêmes.
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kclopdcop
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Un livre magnifique qui décrit la vie d'une tribu du Nigeria avant l'arrivée des missionnaires et des colonisateurs. Chinua Achebe décrit les choses comme elles sont, de la façon la plus objective possible, sans a priori anticolonial. Il nous fait ainsi vivre de l'intérieur le vécu des nigérians et la fin du monde qui fut le leur pendant tant de siècles. Beau, triste, il montre que les choses ne sont jamais ni complètement noires ni complètement blanches.
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Je n'avais jamais entendu parler de ce livre (que l'on trouve aussi sous le nom "Le monde s'effondre"). Mais je l'ai lu, et je peux vous le conseiller sans hésiter !



Okonkwo est le fils d'un homme paresseux. Ne voulant pas finir comme son pére, il se bat et devient un des membres les plus respectés de sa tribu. Et on va donc suivre ce personnage et ceux qui l'entoure, jusqu'à ce qu'un événement survienne qui causera la fin de tout : l'homme Blanc !



Avec ce texte, l'auteur, Nigérian, publie en 1958 un des premiers romans nigérian. Son objectif, il l'a dit lui même, étant de prendre le contre pieds d'auteurs de l'époque décrivant les tribus africaines comme sauvages. Avec ce livre, il y parvient totalement. Lui qui les as connus, décrit tout cela avec une justesse et une honnêteté assez remarquable. Car s'il évoque les bons côté des tribus, il n'hésite pas à mettre en avant des points qui le sont moins (Okonkwo bat parfois ses femmes et enfants, il manque même d'entuer une), mais qui, rappelons le, n'étaient pas forcément bien différent des comportements occidentaux de l'époque. Ainsi, on va ici suivre, dans la premiére partie de ce roman, la vie de tous les jours d'Okonkwo et sa famille, avant qu'il ne soit obligé de se déplacer dans une autre ville et que l'homme Blanc ne fasse son apparition dans la seconde partie, pour que cela se termine dans la troisiéme. le style est globalement fluide et donc trés lisible et j'ai apprécié de découvrir les coutumes de ces tribus. Et était horrifié en voyant leur effondrement. L'homme blanc a t'il civilisé ces contrés ? Ou a t'il apporté sa propre sauvagerie ? La réponse n'a jamais semblé aussi claire...
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c est un heros africain plus precisement un nigerian de culture ibo que refuse de se soumettre a la culture occidentale .dans ce roman on assiste a un choc de culture :occident ;afrique
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Au-début, j'ai craint une forme trop didactique pour évoquer le sujet douloureux d'une société qui se disloque au contact d'un pouvoir étranger et d'une religion qui s'impose. Mais l'auteur évite la démonstration en donnant une réelle incarnation aux personnages, et en nous impliquant, lecteurs, dans la complexité d'un monde attachant dont il sait tirer une force poétique puissante ( Chap XI : "La nuit était d'un noir profond ... " "Le monde se taisait ..." ) ; monde attachant mais aussi cruel, où la mythologie qui régit la vie des humains conduit à des violences d'où naît le doute et l'affaiblissement de l'adhésion de ses membres, les rendant vulnérables à une autre explication du monde et des esprits censés régner sur lui. Même si les dogmes chrétiens soumis à l'interprétation des notables du village sont mis à mal avec une implacable logique ! C'est d'ailleurs un passage que j'ai trouvé très éclairant sur la capacité qu'a un système de pensée à oublier ou ignorer ses contradictions, ses incohérences et ses chimères. Mais c'est le dénouement qui m'a le plus ému. le lecteur voit arriver avec effroi la confrontation inégale entre les villageois pris au piège de leurs rites et de leurs valeurs, et l'administrateur colonial muré dans son code civil, exalté par son entreprise de "pacification", aveugle au monde dont il contribue à l'effondrement. La date de publication, 1958, est aussi un sujet d'intérêt. L'histoire se déroule dans un passé proche, le récit des témoins que l'auteur côtoie doit être peuplé de souvenirs toujours vifs, animés par un sentiment de perte encore très brûlant. On comprend que ce roman soit réédité aujourd'hui (mon exemplaire a été imprimé en 2022), sans doute est-il beaucoup plus largement entendu et bien mieux compris qu'au jour de sa première publication.
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C'est la première fois que je lis un roman sur la colonisation du point de vue des africains colonisés. Dans ce roman, à travers l'histoire d'un guerrier Igbo, nous allons découvrir les us et coutumes de ce peuple jusqu'à l'arrivée dévastatrice des colons anglais.
Si la première partie qui est assez ethnologique est un peu longue, on y apprend beaucoup de choses. Pour autant, je me suis un peu ennuyée car il n'y a pas vraiment d'histoire, juste une succession d'évènements qui rythment la vie de la tribu.
A partir de la deuxième partie, le rythme s'accélère, l'histoire prend forme. le village, et la région de manière plus générale, rencontre l'homme blanc qui va s'immiscer petit à petit dans leur univers et tout déstabiliser. La mécanique implacable est très bien expliquée. La situation est inédite et chacun est adepte d'une solution différente : détruire l'ennemie avant qu'il ne soit trop tard, cohabiter... Au final on connait la fin...
Si l'on doit lire un livre sur la colonisation, je dirais que c'est celui-ci. L'ébranlement et l'effondrement d'une société n'ont jamais aussi bien été décrits.
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Un chef-d'oeuvre ! Un classique de la littérature négro-africaine ! Après avoir lu ce livre, on n'est plus la même personne. Permettez-moi de partager un passage qui ne cesse de me pousser à réfléchir.
« Celui qui invite ses parents à un festin ne le fait pas pour leur éviter de mourir de faim. Ils ont tous à manger chez eux. Quand nous nous réunissons sur la place du village éclairée par la lune, ce n'est pas pour la lune. Chacun peut la voir de chez lui. Nous nous réunissons parce qu'il est bon pour des parents de le faire. Vous me demanderez peut-être pourquoi je dis tout ça. Je vous répondrai que c'est parce que j'ai peur pour la jeune génération, pour vous autres. » ✍👏👌
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Ce livre raconte l'époque précoloniale, c'est l"histoire d'un homme qui voit son monde disparaitre mais c'est aussi le cycle éternel des pères et des fils. Ceux qui choisissent une autre voie, et qui, à travers même ce choix portent quelque chose de leur père. J'ai particulièrement aimé l'aspect culturel et religieux, très bien expliqué ainsi que les atermoiements qui parfois surgissent au milieu d'un océan de certitudes. Belle lecture.
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La vie dans un village africain avant et après que les missionnaires blancs ne soient arrivés. Ce livre décrit la vie d'un homme attaché aux traditions de son peuple dont l'univers est soudain bouleversé par l'arrivée de missionnaires qui chamboulent toutes les règles en convaincant les moins influents de la communauté.
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