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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre court, au combien intense qui nous parle d'amour, de la guerre, des morts et de ceux qui reviennent irrémédiablement blessé. Mary vit se drame depuis trois ans son mari gravement brûlé est maintenu en vie, inconscient dans un hôpital de l'armée. Elle et sa petite fille qu'il n'a pas connu attendent qu'un changement se produise. Un jour, il semble reprendre conscience mais reste dans l'impossibilité de communiquer, seul avec ses souvenirs. L'écriture de ce roman est extraordinaire en premier lieu le choix du narrateur est osé et apporte une touche étonnante. C'est le meilleur ami de la famille qui raconte l'histoire qui se déroule alors que lui-même a trouvé la mort. Alors on entend sa voix un peu comme celle d'un fantôme omniprésent qui voit tout et qui sait tout attendant que son ami le rejoigne enfin dans la mort. L'écriture est touchante, elle m'a souvent bouleversé. On est confronté au récit de guerre avec leur cruelle réalité mais aussi au récit de cette amitié et de la vie de Mary. Un livre qui m'apparaît comme essentiel à lire pour tout ceux qui comme moi n'ont pas eu à subir les retombées de la guerre. Beaucoup d'interrogations sur les transformations subies par les rescapés de la guerre quelles soient physiques mais aussi psychologiques, sur les familles restées au pays, sur la loyauté entre soldats, sur le mariage, sur l'amour et l'amitié. L'auteur a choisi de focaliser l'histoire sur quelques personnes uniquement, on a une impression de huis clos encore renforcée par le fait que la chambre d'hôpital semble être le centre du déroulement de l'action. le narrateur fantôme nous emporte sur le lieu des combats ou dans son amitié avec Eden mais juste pour nous donner des informations essentielles. Nous sommes aussi le témoin privilégié des pensées internes d'Eden alors qu'il est prisonnier de son lit et de son corps. Un livre marquant dont le sujet pèse sur nos âmes et dont on ne peut qu'être reconnaissant de son faible volume car je ne suis pas certaine d'avoir pu en supporter plus. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Quelle découverte poignante 🤩🤩🤩

En préambule je dois dire que j ai été impressionné par le CV de l auteur, décoré de la Silvère Star et de la Purple Heart. RESPECT rien que pour ça. Mais en plus c est un auteur de grand talent que je découvre ici, qui sait de quoi il parle lorsqu il évoque les drames humains de la guerre.

Éden est gravement blessé après avoir sauté sur une mine, qui a tué également son ami. Mary, la femme d Éden doit reconstruire sa vie avec Eden, désormais prisonnier de ce corps meurtri.

L histoire est poignante car elle aborde les différents aspects d un blessé grave à la guerre et qui se retrouve cloué au lit sans véritable moyen de communication. Les personnages sont très forts. Éden, prisonnier de corps , qui oscille entre folie et raison. Mary qui doit réapprendre à vivre avec son mari meurtri et sa fille Andy, mais pas que, puisqu elle doit aussi faire face à ses propres décisions. Et enfin le narrateur, ami décédé d Éden, qui prend la voix pour raconter une partie de l histoire.

J ai adoré que l auteur aborde certaines thématiques. Outre les blessés de guerre et leur impact sur l ensemble de la famille, Elliot Ackerman aborde des sujets bien plus profond. Comme par exemple, la volonté des militaires de partir en mission, qui se heurté à la culpabilité de laisser leur moitié. On y parle aussi bien évidemment d euthanasie. Et d amour aussi.

C est très bien écrit, dans un style agréable à lire. Les chapitres sont relativement court ce qui donne une bonne dynamique avec les différents points de vue. Et le final est déchirant et remue, et c est pas forcément celle qu on envisage.

Le tout en 150 pages. MAIS 150 pages bouleversantes.

La découverte d une plume poignante à découvrir.
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Elliot Ackerman a servi pendant neuf ans dans le Corps des Marines des États-Unis (2003-2012). Ancien membre des forces spéciales, il a effectué des missions en Afghanistan et en Irak. Il est diplômé d'histoire et de littérature. Son roman « En attendant Eden » met en scène un soldat, Eden, atrocement mutilé, inconscient, cloué sur un lit d'hôpital depuis trois ans.
La vie de son épouse, Mary, est rythmée par les visites qu'elle fait à son conjoint. Son quotidien n'est empli que de ça, leur rencontre sans communication, sans échange mais il est là, il respire, elle le touche, et elle ne veut pas lâcher alors qu'elle sait qu'il n'y a aucun espoir. Elle en vient même à négliger leur fille, à la confier sans cesse, à part quelques fois où elle l'amène près de son père.
Qu'est-ce qui motive cette attitude de Mary ? Est-ce qu'Eden ressent quelque chose ? C'est un frère d'armes, un collègue militaire décédé, qui prend la parole dans ce récit. Il raconte le passé, leurs classes, les stages, ce qui unit et désunit les hommes et les femmes. Il explique la peur qui noue le ventre de ces officiers, qui, revenus du front, ne savent plus témoigner leur amour à leur compagne, ont peur d'avoir des enfants, car ils voient la mort de trop près. Il parle de l'espoir d'une guérison malgré l'horreur de la situation, de l'angoisse de cet appel annonciateur de nouvelles, de l'anxiété qui devient une compagne familière pour ceux qui sont dans l'attente, de la culpabilité de ceux qui vont bien, du rôle des soignants. Au fil des pages, on découvre l'avant de cet accident.
Où Eden va-t-il aller ? du côté de la vie, vers sa femme ? Ou rejoindra-t-il son compagnon décédé dans la mort ? Est-il en capacité de choisir ? A-t-on le droit de le « pousser » d'un côté ou d'un autre ? Et nous ? Face à une telle situation, quel serait notre choix ?
Trois personnages principaux, peu de pages et un texte qui vous coupe le souffle, qui vous bouleverse. L'auteur parle d'un sujet dur, pas facile à aborder et à développer et il le fait de façon magistrale. Son écriture est puissante, précise, touchant en plein coeur chacune des fibres de notre corps, de notre coeur. Amour, amitié, dévouement, non-dits, silence et discussion, de nombreux thèmes sont évoqués avec délicatesse. On ressent les émotions, l'impuissance des uns et des autres face à la situation et on ressort le coeur en vrac.


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Quand grâce à l'un de tes éditeurs préférés (les éditions Gallmeister), tu sors complètement de ta zone de confort de lecture, voilà l'expérience que je viens de vivre avec En attendant Eden d'Eliott Ackerman traduit par l'excellentissime Jacques Mailhos.

Un livre introspectif, totalement resserré sur trois personnages et leurs sentiments, sans nature, autre cadre ou décor que cet hôpital des grands brûlés. Les personnages donc : Eden, soldat parti en mission, seul survivant de l'explosion d'une mine survenue dans la vallée du Hamrin, qui a tué son meilleur ami et tous les autres, le laissant lui "tout juste survivant" ; Mary, sa jeune femme, qui ne voulait pas qu'il reparte en mission, qui a tout fait pour l'en dissuader et est maintenant à ses côtés tous les jours avec Andy, leur fille qu'il n'a pas vu naître ; enfin, son meilleur ami justement, qui végète, dans une zone grise, entre la vie, aussi infime soit-elle qui est celle d'Eden, et la mort. C'est lui qui nous relate cette histoire...

Quelle histoire justement ! Une histoire simple et universelle, presque toujours cantonnée à la chambre d'hôpital dans laquelle Eden n'en finit pas de ne pas mourir. Mary le veille, jour après jour, ne sachant plus elle-même pourquoi car ses blessures sont telles qu'il ne peut se sortir de cet entre deux. le cordon, l'amour absolu qui la lie à Tucker pèse sur sa vie actuelle, sur son présent et son avenir avec sa petite Andy et finit par l'étrangler. Eden de son côté a encore une volonté, une dignité, dans son corps supplicié. Et le narrateur nous fait partager l'intimité de ses êtres, la sienne aussi, très entrelacée à celle de ce couple.

J'ai failli abandonner ce livre. Commencé au milieu d'une semaine épuisante. Je ne parvenais pas à rentrer dedans. Je me sentais "enfermée" dans la chambre d'hôpital avec Eden, menacée par ses cauchemars de presque mort. Mais la plume était là, une p... de sublime plume, toute la confiance aussi que j'ai pour les éditions Gallmeister dont aucun ouvrage ne m'a jamais déçue. Si Oliver et sa bande voulaient m'emmener dans ce nouvel endroit, je devais les laisser faire. Je l'ai donc recommencé de zéro et que j'ai bien fait ! Cet auteur est un génie de la sensibilité maîtrisée. Il aborde des thèmes super casse gueule comme le deuil, la fin de vie, le fait de laisser partir ou non ceux qu'on aime, la dignité qu'on doit aux blessés et malades sans jamais juger, surtout en nous incitant à ne surtout pas juger nous-mêmes
"Je veux que vous compreniez Mary et ce que Mary a fait. Mais j'ignore si vous y parviendrez. Vous devez vous demander si au bout du compte, dans des circonstances similaires, vous feriez le même choix qu'elle, Dieu vous garde."
Ce livre est beau et nécessaire et dans ma vie de lectrice, il y aura un avant et un après Elliott Ackerman. Respect.
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3,4/5,4/2,4/1,5/4,2/5,1 "Ce petit morceau de chair qu'elle touchait abritait un combat bien plus grand qu'elle n'en avait dans son corps tout entier. Sous son doigt, il y avait la survie, il y avait ce qu'un corps pouvait et devait être lorsqu'on le saccageait jusqu'à l'extrême limite."

Saccagé jusqu'à l'extrême limite, Eden l'est bel et bien. Végétant depuis 3 ans dans un centre pour grands brûlés à San Antonio, l'ancien Marine est devenu l'homme le plus grièvement blessé de l'histoire de la guerre après que son Humvee a sauté sur une mine en Irak, tuant tous les occupants mais le laissant, lui, tout juste survivant. 31 kg. C'est tout ce qu'il reste de ce colosse de 100 kg. de cet homme, mari et jeune père, il ne subsiste qu'un amas de chair entièrement brûlé, un corps amputé en dessous du torse et un cerveau irrémédiablement endommagé. Eden n'est plus qu'une présence immobile et silencieuse clouée à jamais dans un lit.

Elliot Ackerman signe avec En attendant Eden un court roman (mais ô combien intense et poignant) à la construction remarquable et au style maîtrisé, une histoire de vie bouleversante, de celles qui nouent la gorge et marquent durablement.

Sans aucun pathos mais avec beaucoup d'humanité, l'auteur évoque la guerre et ses conséquences dévastatrices autant sur les victimes que sur leur entourage et incite à la réflexion en soulevant les questions si douloureuses de la fin de vie, de l'acharnement thérapeutique et de l'euthanasie.

Grâce à un narrateur omniscient, un fantôme qui traine dans les parages en attendant qu'Eden passe de l'autre côté, il dit l'amitié et le grand amour. Mais il dit aussi et surtout la terrible souffrance liée à une lente et douloureuse agonie. Les délires d'un cerveau abîmé, d'un corps en souffrance et la volonté d'en finir enfin. Il dit l'ambivalence des sentiments d'une épouse aimante. Sa loyauté et sa culpabilité. Énorme. Il dit l'attente. Terrible. L'attente et toutes ces vies en suspension. La délivrance qui n'arrive pas.

En attendant Eden. Un roman fort et douloureux, lu en quasi apnée.

Une très belle découverte.
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Voici un roman dont j'ai vu beaucoup de publications sur Instagram. J'ai profité du premier mois du Challenge Gallmeister et de son thème « Lire une sortie 2022 » pour le sortir de ma PAL.

En attendant Eden, est un roman court que j'ai lu en quelques heures. C'est un roman qui n'a pas besoin de plus, il atteint son but, il touche le lecteur en plein coeur et laisse sa trace. En parlant de trace, dans ce roman, Elliot Ackerman, ancien marine, nous parle des traces de la guerre. Ces guerres qui brisent les hommes et leurs familles, leurs rêves et leurs espoirs.

Mais, En attendant Eden, n'est pas un énième roman sur les ravages psychologiques de la guerre d'Irak. Non, c'est bien plus que cela. C'est un roman avec beaucoup de pudeur, c'est un roman intelligemment écrit qui nous est conté par l'ami d'Eden. Mais cet ami est mort. Cet ami, nous raconte ce qu'il voit alors qu'il est dans l'entre-deux. Il observe de haut, tel un esprit, ce qu'il se passe dans la chambre d'hôpital et dans la tête d'Eden.

C'est un roman intense et fort, un roman qui marque, un roman sur la mauvaise conscience et sur la loyauté. C'est forcément un roman qui pousse la réflexion sur la fin de vie lorsque la personne ne peux plus s'exprimer alors que son esprit est conscient.

Une très belle lecture donc, un roman poignant écrit par un auteur que j'apprécie.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Lecture particulièrement difficile. de part le thème, déjà. Éden, soldat revenu d'Irak. Mais est il seulement "revenu"? Mary, sa femme, qui vient le voir tous les jours, qui renonce à sa vie pour l'homme qu'elle aime, et pour les espoirs auxquels elle s'accroche.
Difficile car c'est le meilleur ami d'Eden qui raconte cette histoire. Meilleur ami, soldat, ensemble comme seuls les frères d'armes peuvent être.
Et difficile de part l'écriture. le roman se lit assez vite mais rien n'est épargné au lecteur. le ton est glacial, les faits sont la. Et derrière cette apparente froideur, il y a la puissance des mots, la grandeur des émotions, l'horrible vérité.
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Une belle réussite, très marquant, très poignant, un livre dur et il n'en fallait pas plus pour marquer les lecteurs, bravo !
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La guerre en Irak, un véhicule saute sur une mine, tous les passagers meurent sauf Eden qui n'aura pas cette chance. Il survit, horriblement brûlé et amputé.

Dès les premières lignes j'ai été captivée.
C'est terrifiant de penser que c'est plus une chance de mourir que de survivre.

Cette histoire a un goût de vie gâchée, l'amertume de ce qui ne sera plus, sans avoir vraiment eu le temps d'être.

Que le narrateur soit le meilleur ami mais aussi celui qui est mort là où Eden a été mutilé, amène quelque chose de sublimement plus douloureux et profond à l'histoire.

On croit avancer dans une direction puis finalement on a des révélations, que pour ma part j'ai trouvé inattendues, voire dérangeantes mais qui donnent une autre dimension aux personnages.

J'y ai vu un tragique plaidoyer pour le droit de mourir, le droit de ne pas poursuivre une vie de souffrance, une vie tronquée.
J'ai cru aussi y voir un plaidoyer contre l'absurdité de la guerre qui sacrifie des humains dans la fleur de l'âge. Éternellement c'est la même cruauté qui s'invite au sein des familles ; mais là je n'en suis pas sure car dans le cas présent il s'agit de soldats engagés et non pas d'appelés comme dans d'autres guerres, d'autres pays, d'autres temps.

C'est l'histoire d'un deuil, avant même la mort, l'histoire d'une mort annoncée.

C'est l'histoire des terribles choix auxquels on peut être confronté au cours de sa vie.

C'est une histoire d'amour et d'amitié avec tout ce que ça peut englober, de beau ou de laid.

Ce roman m'a rappelé Johnny got his gun, film que je n'ai pas réussi à regarder en entier tant je trouvais cauchemardesque l'idée de l'enfermement dans son propre corps devenu inutile. C'était il y a une trentaine d'années, je devrais peut-être essayer de lire le roman à présent.

En refermant ce livre je me suis demandé ce qu'était réellement l'amour, les choix qu'on fait et le degré d'abnégation qu'on y met... et une violente émotion m'a submergée.
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Mary attend Eden.
Depuis trois ans, elle espère le voir se réveiller. Celui que les autres n'arrivent plus à nommer car ce qui reste de lui ne ressemble plus à ce qu'un homme devrait être. Brûlé, amputé, à la suite d'une explosion d'une bombe en Irak.
Dans cette chambre, vient parfois une petite fille, rousse, leur fille, née après le départ d'Eden que Mary essaie tant bien que mal d'épargner.

Ces années d'attente sans que rien ne se passe commencent à peser sur Mary et tout doucement la question de laisser partir Eden fait son chemin. Et dans la tête d'Eden aussi, ses hésitations sur s'il veut ou pas rester. Pensées dont on a connaissance grâce au narrateur, son ami mort.
« En attendant Eden » est bien plus qu'une histoire de femme qui espère voir se réveiller son mari. Il y a, ici, cette touche de pudeur et de sensibilité qui m'a empoignée dès les premiers mots. Si le choix du narrateur peut surprendre, il est tout à fait judicieux pour garder une certaine distance, une vision de l'histoire plus large.

J'avais peu apprécié Vigile de Hyam Zaytoun où elle raconte les heures passées à attendre des signes de son mari plongé dans le coma. J'avais eu l'impression de m'immiscer dans leur intimité et de regarder cela avec un sentiment de voyeurisme. Dans « En attendant Eden », totalement fictionnel, j'ai ressenti beaucoup plus d'émotions sur cette relation de couple, fragile et si délicate.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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