AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782370551856
124 pages
Le Tripode (03/01/2019)
3.91/5   521 notes
Résumé :
Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une jeune femme dans la nuit. Elle pense que son compagnon la taquine. La fatigue, l'inquiétude, elle a tellement besoin de dormir... il se moque sans doute de ses ronflements. Mais le silence revenu dans la chambre l'inquiète. Lorsqu'elle allume la lampe, elle découvre que l'homme qu'elle aime est en arrêt cardiaque.

Avec une intensité rare, Hyam Zaytoun confie son expérience d'une nuit traumatique ... >Voir plus
Que lire après VigileVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (206) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 521 notes
Il est là.

Il vient bouleverser mon début 2019. Mon premier coup de coeur de cette rentrée d'hiver.

Hyam Zaytoun m'a emporté avec elle. Et ne m'a jamais lâché. M'accompagnera même quelques temps.

Elle nous raconte cette nuit ou l'homme qu'elle aime est victime d'un arrêt cardiaque. Cette nuit où l'amour ne suffit pas. Cette nuit innommable marquée au fer rouge dans la mémoire de l'écrivain.
Suivront les jours où avec les proches, elle attend. le coma thérapeutique et la respiration artificielle. La vie. La mort. La détresse et la force en même temps. le courage et l'abandon. L'envie de hurler et cette façon de vivre plus fort. Moins fort. En état de veille absolue.

J'ai lu VIGILE d'une traite. J'étais là. A côté d'elle. A redouter le pire. A sentir cet amour immense. Ce désespoir incommensurable. Cette terreur de perdre.

Rien que d'écrire ces mots, j'en ai la chair de poule. Encore.

Un récit d'une force incroyable. Comme cet amour là.

Ce roman est tellement fort qu'il m'est arrivé de ne plus respirer à plusieurs reprises. Apnée littéraire. Comme ça arrive très rarement.

Pépite vivante d'amour fou. Non. D'amour vrai. D'amour véritable.

L'auteure livre là un livre sublime et inoubliable en s'offrant le luxe d'économiser les mots. En effet, c'est un roman très court. Qui se lit, qui se vit, qui se vibre d'une traite.

Le regard d'une femme sur l'insupportable. le regard d'une louve qui veille. Sur l'homme qu'elle aime. le récit d'une épouse. D'une mère. D'une amante.
Bouleversant. Edifiant.

Un récit qui rappelle combien l'instant, le maintenant doit être savouré. Car qui sait ce qu'il peut se passer dans la minute qui arrive …
Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          1009
Vigile, c'est le récit de Hyam Zaytoun, cette femme qui veille son conjoint dans le coma suite à un infarctus. La gardienne de la nuit où se réveillent multitude de souvenirs heureux.

Hyam Zaytoun s'applique ici en très peu de pages à aborder le récit de ces heures entre la vie et la mort. Elle revisite des émotions vives jusqu'à se haïr d'être elle, en vie.

Elle attend, fébrile, ranime les souvenirs pour attraper son vigile coincé à l'autre frontière.

C'est un roman assez mystérieux, étrange je dirai. Je n'ai pas toujours cerné l'ampleur du drame. Infarctus, un mot abstrait pour moi. L'auteure ne me facilite pas la tâche. Elle semble tellement au bout de sa vie à patauger dans la nostalgie de ses souvenirs ou dans la culpabilité d'être en vie et je ne parviens pas à mesurer l'urgence, le drame. Ça va peut-être trop vite ? Ça dramatise un peu trop ? L'auteure écrit : « La vie sans l'autre, quand on l'a partagée aussi longtemps, est-ce qu'on s'y habitue ? » mais son autre respire encore...
Je ressens comme un décalage dans la réalité. Ça semble grave mais je ne réalise pas.

Je n'ai pu m'empêcher assez vite de comparer cette histoire au roman de Joce Carole Oates: J'ai réussi à rester en vie. Dans ce récit, son mari est mort. C'est peut-être de ce fait plus simple d'aller au fond des choses. Mais il y a dans ce livre un tel travail d'orfèvre dans le processus de deuil, de la culpabilité, du sens de l'après que c'est difficile de considérer Vigile autrement que comme un gentil roman, sobre, non dénué d'émotions mais balbutiant de mon point de vue.
Commenter  J’apprécie          768
Extrasystoles émotionnelles
C'est l'histoire courte mais magnifique et extrêmement intense d'un amour, d'un amour infini.
La déclaration déchirante de la comédienne Hyam Zaytoun à son compagnon qui se retrouve subitement à la lisière de la vie après un infarctus.
C'est le récit poignant de la détresse de celui qui reste.
Au départ, une soirée comme une autre, quoique... l'écrivaine a un sentiment étrange, un « survoltage » inhabituel, « une histoire de pulsation ».
Réveillée dans la nuit par la respiration défaillante d'Antoine, elle comprend instantanément : arrêt cardiaque.
Onde de choc émotionnelle entraînant un état d'urgence, d'hypervigilance immédiat et malgré sa peur martelante, son instinct de sauveur se met en route porté par un amour passionnel et fusionnel.
Elle connaît les gestes qui sauvent et parvient à le maintenir en vie jusqu'à l'arrivée des secours qui le conduisent en réanimation.
En état de stress post-traumatique, soudain seule, baignant dans un vide abyssal, déjà torturée par le manque de celui sans qui il lui semble impossible de vivre, elle essaie de se raisonner, et puis il y a leurs enfants, si jeunes.

Agrippée à lui par des liens invisibles,
elle avance à tâtons dans ce vide immense, cette terre au sol meuble, fébrile mais résistante.
L'auteure décrit parfaitement cette tourmente, ces sentiments confus, entremêlés, parasités par des pensées magiques pour tenter de placer l'impensable à distance.
Entre souvenirs et rêves, réalité et déni, elle flotte, tout comme lui, entre deux mondes.
La puissance de ces phrases emplies d'amour est bouleversante, le souffle du récit captivant.


On est pris avec elle dans ce chaos sensitif, dans ce combat pour la vie à tout prix, on fait corps, l'accompagnant dans cet ascenseur émotionnel de diagnostic en diagnostic en retenant sa respiration.

Après avoir été son défibrillateur, elle sera son vigile, son garde du corps c'est elle qui par une force indicible le maintient en vie, cette même force qui la tient debout.

L'amour inconditionnel a-t-il vraiment un impact lorsqu'on est plongé dans un profond coma?


Extrêmement beau, extrêmement puissant.
Commenter  J’apprécie          672
Rien à reprocher a ce récit. Style sobre, digne, en parfaite harmonie avec le thème. le sujet est grave, totalement ancré dans le réel, ressenti avec délicatesse et justesse. La plume est sensible, et sait transmettre les émotions.

Et pourtant je ne peux lui attribuer la note qu'il mérite, tant j'ai souffert à la lecture de ces pages. Trop de réminiscences, trop de souvenirs enfouis, qui reviennent combattre un optimisme affiché, tout ce que fait le sel de la vie. Que ce soit les deuils personnels ou ceux qu'il a fallu porter en soutien à des familles éprouvées, tout cela, il est des des moments ou l'on préfère les occulter derrière un voile atténuant les angoisses.

Bien sûr, il faut les dire, ces souffrances, ces espoirs, ces peines inévitables, c'est juste que c'est parfois trop lourd à lire. On souffre avec la jeune femme, avec ses enfants, on reprend espoir au moindre signe, sans y croire vraiment, difficile de retenir des larmes de compassion.


Malgré l'écriture superbe, toute en retenue et pourtant très expressive, j'aimerais beaucoup relire cette auteure autour d'un autre thème.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          742
Comment parler d'un livre aussi personnel ? Un livre qui touche à l'intime d'une femme veillant sur le souffle de l'homme qu'elle aime, alors qu'il lutte contre la mort.
Le texte d'Hyam Zaytoun est simple, beau, vrai, pudique, jamais larmoyant et c'est pour cela qu'il m'a bouleversée. L'auteure sait trouver les mots pour dire la souffrance, la peur, l'espoir.

Vigile fait partie de ces livres qui nous obligent à aimer chaque matin, chaque lever de soleil, chaque bruit dans la rue, chaque cri d'un enfant. C'est un livre qui nous rend absolument vivant, et cela n'a pas de prix…



Commenter  J’apprécie          660


critiques presse (3)
Bibliobs
05 mars 2019
Vigile, où le travail de survie triomphe du travail de deuil, est un récit de combat doublé d'un chant d'amour [...] Elle l'a fait à l'économie, dans une prose hâve et mate, pour n'être pas submergée par l'émotion, débordée par le pathos.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSoir
04 mars 2019
Un court livre pour une expérience personnelle horrible.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Actualitte
06 janvier 2019
Un récit intime et bouleversant retraçant une expérience douloureuse.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
L’oxygène te quitte peu à peu, je le vois à ton front, à ton visage qui perd sa couleur. Je donne mon poids dans ta poitrine, continue de t’appeler. Reviens mon amour. À l’autre bout du fil, la voix me dit: — Vous continuez. Je n’ai pas le droit de flancher puisque je sais quoi faire. Le temps passe, il faut qu’ils arrivent vite, les pompiers. Alors, le geste, le geste, le geste qui sauve, répétitif. Il fait passer ma peur, occupe mon énergie, 15 tout entière dans mes mains, dans mon dos qui s’incline, près de toi, en rythme…
Commenter  J’apprécie          140
Pourquoi cette blessure? Pourquoi cette façon que tu as eue de ne pas sentir alors que tu sens si bien? Ceux qui te connaissent savent. On ne peut qu’être stupéfait. Tu sembles si solide. Le temps n’a pas de prise sur toi. Tu fais si jeune et les seize ans qui nous séparent l’un de l’autre ne se devinent pas. Tu portes tes deux enfants dans les bras sans ciller. Tu vas aider les copains à déménager, à bricoler. Tu n’es jamais malade. Et c’est arrivé, comme cela, d’un coup. Le cœur. 
Je me sens tellement coupable. 
Commenter  J’apprécie          120
«  Près de ton lit je dévisse.
Et tisse autrement.
Je gagne du temps.
Que nos enfants grandissent.
Que l’on s’aime encore plus.
A tes oreilles, je glisse une autre histoire.
Et tes lèvres pendront bien le relais mon amour . 
Le temps s’est arrêté, pour mieux t'accompagner. »
Commenter  J’apprécie          190
Oui je me sens soudain si coupable. De ne t'avoir pas protégé, pas assez aimé, pas assez regardé. Si j'avais su, est-ce que j'aurais pu? Est-ce que l'on s'aime en s'épargnant? Cette énergie là, à vouloir toujours imaginer avec toi de nouveaux projets, un nouvel horizon, n'est-ce pas, depuis le début, la façon que j'ai de t'aimer?
Commenter  J’apprécie          150
Je dis, Mon mari a fait un infarctus. Je donne l’adresse. On me demande si je sais faire un massage cardiaque, je dis, Oui.
— Vous l’avez mis par terre?
Non, je réalise que non, que ça ne peut pas marcher.
Je tire doucement ton corps pour le faire glisser par terre. Je crois que j’y arrive sans trop heurter ta tête. Je dis, Je ne sais plus comment on compte pour le bouche-à-bouche. La voix :
— Vous ne faites que le massage.
Mes mains sur ta poitrine, mes mains imbriquées l’une dans l’autre, pour me donner la force. À genoux, je donne mon poids dans ta poitrine et souffle pour deux. Il y a une semaine jour pour jour, j’ai reçu dans la boîte aux lettres un petit mémo des pompiers, intitulé « Les gestes qui sauvent ». Un carton avec les numéros utiles, en cas d’urgence. Et un petit dessin illustrant le massage cardiaque. C’est un après-midi chargé. Pourtant à mon bureau, je croise les mains comme il faut, mime, pour moi, le geste qui sauve, appris lors de ce stage de secourisme à la Croix-Rouge, il y a quatre ans, une bonne résolution de jeune maman. J’y ai peu repensé, j’ai si souvent laissé traîner ce genre de papier pour le jeter plus tard…
L’oxygène te quitte peu à peu, je le vois à ton front, à ton visage qui perd sa couleur. Je donne mon poids dans ta poitrine, continue de t’appeler.
Reviens mon amour.
À l’autre bout du fil, la voix me dit :
— Vous continuez.
Je n’ai pas le droit de flancher puisque je sais quoi faire.
Le temps passe, il faut qu’ils arrivent vite, les pompiers. Alors, le geste, le geste, le geste qui sauve, répétitif. Il fait passer ma peur, occupe mon énergie, tout entière dans mes mains, dans mon dos qui s’incline, près de toi, en rythme…
Je vois les minutes s’égrener sur le téléphone et les pompiers n’arrivent pas.
Le découragement, immense.
Je le dis à cet homme à l’autre bout du fil. Quand arrivent-ils ?
Pourquoi ne viennent-ils pas ? Je ne vais pas tenir.
Ta vie précieuse entre mes mains, mon chéri, c’est tellement difficile…
La mort est comme un diable qui susurre à l’oreille que c’est déjà trop tard, que tu m’as quittée désormais, que je ne vais pas y arriver. Je lui fais face avec mon corps qui tremble à n’en plus pouvoir, avec ces gestes que j’ai appris, comme une prière à laquelle s’accrocher.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : infarctusVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (874) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..