Mes parents, bêtes comme des humains. Les bêtes sont trop humaines, c'est pour cela qu'elles se laissent tuer sans rien dire. Elles savent parler, mais elles savent aussi se taire. Hier, mon chat... ça n'intéresse personne. Et pourtant.
Je n'intéresse plus personne.
Oui, mais mon chat... mon chat n'intéresse personne. Et puis il est mort, lui aussi. Je vous promets de ne plus user d'arguties pour vous en reparler.
Je sais bien qu'un autre en parlera pour moi...
Je m'assieds sur le rebord de mon lit chaque soir. Une heure. Je dis une heure pour exprimer un moment qui pourrait être équivalent à une de vos heures, mais je ne sais pas vraiment combien de temps je reste ainsi. Je ne pense à rien de particulier. J'attends que le sol s'effondre. Sots sont ceux qui croient qu'il est nécessaire de sauter pour s'envoler. Je veux voler. En bas. Je pèse de tout mon poids. je veux dire du poids de mon âme pétrifiée et non pas de mon corps que chaque mouvement externe fragilise. Je pèse et un jour le sol s'effritera. Je ne veux pas tomber rapidement, je veux profiter de cette chute qui sera peut-être mon seul vol.