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Citations sur Kyoto limited express (26)

Elle passait trop de temps avec moi, j'aimais cela mais elle était bien trop jeune pour perdre ses heures précieuses auprès d'un type dans mon genre, à moitié alcoolique et dérivant dans le monde comme une feuille morte sur l'eau d'un fleuve. Elle a haussé les épaules et m'a lancé un regard noir. « Ne me dis pas ce que je dois faire. Ni qui je dois aimer et comment. C'est mon affaire. »
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J'ai senti le sol se dérober sous mes pas. Par reflexe j'ai tendu mon bras, comme pour me raccrocher à Marie, mais elle n'était plus là elle non plus, cela avait beau faire plusieurs mois mon corps ne s'était pas encore habitué, nous avions si longtemps marché ensemble, désapprendre prendrait des années, une vie entière.
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Depuis combien de temps suis-je ici ? Des jours, des semaines, des mois. Peu importe. Dans cette ville le temps s'écoule sans forme ni contour, les jours se mêlent jusqu'à se confondre, fluides et désarmés. Il y a trois ans, lors de mon premier séjour ici, dès les premiers instants j'avais été saisi. Un sentiment de familiarité. D'accord immédiat. De Kyoto je n'avais rien découvert. J'avais tout reconnu. Comme si la ville, sa géographie, sa lumière, la texture de l'air, l'écoulement du temps étaient inscrits en moi depuis longtemps, depuis toujours. Parfois, au pied des collines, se devinaient un temple ou un sanctuaire, gardés par des animaux, des esprits, toutes ces créatures qui avaient émerveillé Chloé à l'époque, lui avaient donné l'illusion d'évoluer dans un de ces films qu'elle adorait. Miyazaki, Takahata. Elle entendait respirer les camphriers immenses du Shoren-in, elle touchait leurs racines à fleur de terre et ils lui murmuraient des secrets bien gardés, des trucs d'enfant, merveilleux et un peu mièvres. Je les regardais avec elle et je ne pouvais pas m'empêcher de me dire à mon tour que quelque chose les habitait, aujourd'hui encore assis sur le bois du temple, contemplant l'un d'eux, veillant immense et frissonnant sur le jardin de mousse aux reflets roux, je crois le voir frémir, j'entends battre son cœur, profond et doux, accordé au mien, délivré tant que je le fixe.
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Trois ans plus tôt nous avions quitté Kyoto pour la mer du Japon et il pleuvait aussi, nous avions pris des trains des bus un ferry, Chloé chantait à tout bout de champ, tout dans ce pays la réjouissait, les temples les jardins les boutiques la nourriture les trains le métro les téléphériques, tout dans la vie l'émerveillait, si je dois définir en quelques mots la petite fille qu'elle était c'est son sourire éclatant qui me revient en premier, son rire et sa joie, son imagination débordante, la vivacité et la malice de son esprit, toutes choses qu'elle ne pouvait tenir de moi, qu'elle avait dû hériter de sa mère.
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Depuis combien de temps suis-je ici ? Des jours, des semaines, des mois. Peu m'importe. Dans cette ville le temps s'écoule sans forme ni contour, les jours se mêlent jusqu'à se confondre, fluides et désarmés. Il y a trois ans, lors de mon premier séjour ici, dès les premiers instants j'avais été saisi. Un sentiment de familiarité. D'accord immédiat. De Kyoto je n'avais rien découvert. J'avais tout reconnu. Comme si la ville, sa géographie, sa lumière, la texture de l'air, l'écoulement du temps étaient inscrits en moi depuis longtemps, depuis toujours.
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Lorsque nous avons gagné les premiers bambous il faisait tout à fait noir. Hiromi a pris ma main et je l'ai laissée me guider. J'étais prêt à me perdre.
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Hiromi a caressé ma joue. Ses mains, sa bouche, son visage, tout en elle était d'une douceur insensée, tout aurait dû me rendre à moitié dingue, mais je n'étais plus assez vivant pour ça, j'avais encore une ombre mais c'était tout ce qu'il restait de moi.
Je n'avais plus d'énergie que pour des éclats, des fragments épars, un baiser, un battement de coeur, une étreinte volée au néant.
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Je me suis tourné vers Hiromi et son visage se détachait sur le fond du ciel et des collines. Un court instant j'ai eu envie de l'embrasser. Ca m'a étonné. Je ne crois pas m'être senti coupable. Simplement surpris d'être ainsi rattrapé par la vie, même le temps d'un éclair.
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De la salle de prière montait le bourdon des sutras, quelques visiteurs erraient sans bruit, c'est à peine si leurs pieds touchaient le sol, ils finissaient tous par s'échouer ici, s'asseyaient subjugués par la beauté du lieu, transpercés. J'aurais pu y rester des heures entières, ma vie entière aurait pu se dérouler là me semblait-il, occupé seulement à regarder passer les saisons, varier la lumière, à sentir l'air entrer dans mes poumons, le coeur paisible, le cerveau lessivé. Que me restait-il d'autre ?
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Comment la douleur avait pu à ce point nous éloigner l'un de l'autre, quand tout aurait laissé penser qu'elle nous trouverait plus soudés que jamais. Nous avions été si heureux ici tous les trois. Ici rien n'avait changé, la texture de l'air, l'inclinaison du soleil, le rythme des jours. Mais de nous rien ne subsistait.
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