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3,65

sur 1378 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Les Lisières" pourrait être la somme de tous ses livres (d'où parfois une nette impression de déjà lu) et probablement le plus personnel. L'écrivain Paul Steiner retourne dans la ville de banlieue où il a grandi pour s'occuper de son père et de sa mère hospitalisée. Ce retour aux origines va faire ressurgir des années de ressentiments et de reproches. C'est l'heure du bilan (il n'est pas très joyeux) et du règlement de comptes (il est douloureux). Même s'il s'en défend, l'auteur semble se justifier à longueur de pages d'exercer un métier (et pire, de bien gagner sa vie avec) que sa famille ou ses anciens camarades considèrent comme des vacances perpétuelles. Il ne semble pas non plus se remettre d'avoir "trahi" sa classe sociale et râle contre à peu près tout ce qui bouge, mais... il le fait tellement bien, quelle écriture bon sang ! Un "roman" foisonnant d'une tristesse terrible, mais sensible et juste.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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J'ai beaucoup aimé cette pause sur soi-même que fait Paul, par obligation me direz-vous ! entre sa femme qui le met dehors et sa mère hospitalisée...
Certes, ça ne respire pas l'optimisme, mais en même temps, le point qu'il fait sur la société et la manière dont elle fonctionne, sonne juste.
J'apprécie toujours l'écriture fluide d'Olivier Adam et j'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : http://lespassionsdelaura.ov..
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J'ai démarré la lecture des lisières avec quelques à prioris négatifs, notamment car j'avais lu que ce dernier roman était un peu la somme des précédents.
Et bien non, j'ai trouvé que ce roman de société, sur la vie de l'écrivain qui se confronte à son passé sonne juste. L'auteur ne tente pas de justifier son attitude mais de comprendre pourquoi il est comme il est, et notamment toujours en marge de la vie de ses proches, toujours en train d'observer les autres mais jamais d'être vraiment lui même (en dehors de ses propres enfants).
Une réflexion intéressante sur la vie actuelle de notre société et la lutte des classes qui continue sur fonds de crise.
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Olivier Adam est un auteur que je connaissais mais sans le savoir. J'avais (enfin j'ai tjs...) un de ces titres dans ma PAL et j'avais déjà vu un des ses livres adaptés en film : "Je vais bien ,ne t'en fais pas ." Et pourtant ,c'est plus par curiosité que pour sa notoriété que je me suis laissée tenter par ce livre chiné chez Emmaüs.

Paul est un ecrivain qui a grandit en banlieue parisienne et qui s'est exilé en Bretagne. Paul s'est toujours senti à la lisière , entre deux mondes,jamais vraiment à sa place . C'est le stéréotype même de l'écrivain torturé. Sa femme l'a quitté, sa mère est hospitalisée. Il est obligé de retourner dans la maison familiale afin de s'occuper de son père. le retour dans sa ville natale est le moment propice pour un état des lieux de ce qu'il a laissé derrière lui. Olivier Adam nous livre une réflexion sur la banlieue avec les opportunités qu'elle offre,les portes qu'elle referme et les non-dits qu'elle garde.
C'est une réflexion à la fois brutale mais pleine de sensibilité, à l'image de son personnage principal.

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C'est en tout cas une très belle découverte pour moi et un auteur vers lequel je reviendrai très certainement
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Regard sans concession de la France du XXIè siècle ou la majorité laborieuse de la population vit rejetée à la périphérie des villes,dans les cités dortoirs plus ou moins luxueuses, et ou l'utopie du black-blanc-beur n'a été qu'éphémère.
L'écrivain et scénariste Paul Steiner,la quarantaine ,malgré ses succès ne peut vivre qu'en dehors des centres urbains ou de "périphérie" qui constituent l'essentiel de ses sujets de romans et il a choisi la Bretagne, un "finistère". Expulsé par son épouse Sarah infirmière en pédiatrie dont il est toujours amoureux,pour s'occuper"pour une fois" de ses parents, il doit quitter ses deux enfants qu'il adore.
Il retourne en banlieue de son enfance retrouver sa mère malade et tenir compagnie à son père ouvrier en retraite tenté par le FN. Il retrouvera là ses amis d'adolescence, du collège et du lycée dont aucun n'a "socialement" réussi. Sa sensibilité à fleur de peau, la peur du retour de la "Maladie" (anorexie mentale?) dont il a connu jeune plusieurs poussées, le conduira finalement après le décès de sa mère au Japon martyrisé par la catastrophe de Fukushima mais ou il a vécu ses moments les plus heureux pour y retrouver sa femme Sarah et ses enfants Manon et Clément que nous adorons nous aussi , car malgré les errances de Paul pour trouver "sa place" ce roman est un roman d'amour et donc d'espoir.
Paul Steiner aura appris auprès de ses parents qu'il avait un frère jumeau , mort peu après sa naissance, dont son frère aîné qui le déteste n'avait pas eu connaissance, expliquant le malheur qui s'est installée chez sa mère , et qu'il ne comprenait pas.
il aura retrouvé son amie et amour chaste d'adolescence Sophie dont sans le savoir il a brisé définitivement la vie, et avec qui il aura une courte aventure désastreuse.
Il s'agit d'un roman puissant, engagé avec de nombreuses références à notre société, mais aussi nostalgique, profondément humain ou ceux qui ont passé la quarantaine pourront se reconnaître à plusieurs reprises.
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Une lecture sympathique, un tantinet autobiographique à certains moments, un peu longuet dans les descriptions mais une lecture addictive qu'on ne lâche pas avant la fin !
Lien : http://biblidamelie.blogspot..
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Le roman se lit d'une traite, comme une évidence...L'écriture est limpide, brute, sans fioritures, d'une remarquable efficacité pour restituer ce sentiment de non appartenance, d'étrangeté qu'éprouvent parfois ceux qui ne font partie ni de l'élite, ni du prolétariat mais juste de la masse hétéroclite des classes moyennes qui survivent bien souvent plus qu'ils ne vivent. Certains passages sont beaux à pleurer et à vrai dire, on pleure beaucoup avec ce roman. Pas mal d'introspection et quelques longueurs mais un très beau texte au final, empreint de vérités et d'émotions douloureuses.
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Le roman Les Lisières d'Olivier Adam peut être considéré comme une oeuvre sociologique et psychologique, ayant sans doute une inspiration autobiographique (mais comme tout roman, me diriez-vous, qui n'est que le reflet d'une individualité sur le monde, vaste sujet qui ne nous trancherons pas dans cette critique).
La première partie du roman est axée sur la vie de Paul Steiner, écrivain dépressif, divorcé récemment de Sarah et devant quitter son refuge breton et ses deux enfants pour s'occuper de son père le temps que sa mère se rétablisse d'une opération chirurgicale consécutive à une mauvaise chute. Paul, le narrateur, se retrouve donc dans la maison de son enfance et se remémore les années passées dans cette ville populaire de la banlieue parisienne.
Cette partie nous apprend que Paul s'est toujours senti en lisière de sa vie, un peu comme spectateur. Dépressif très jeune, il a eu toujours des difficultés à lier et conserver des amitiés, préférant parfois rompre totalement et passer à autre chose. Paul essaye donc de reconstituer sa personnalité de l'époque, comment il s'est construit par rapport à ses parents, son frère, ses amis de la banlieue.
On découvre un personnage en souffrance qui se sent étranger au monde et à soi même.
A cette dimension psychologique, Olivier Adam, par l'intermédiaire de son personnage nous décrit un second type de lisère, cette fois physique et géographique : la différence culturelle et sociale (voire sociétale) entre le centre et sa périphérie, entre les milieux populaires et ceux « bobo » de Saint-Germain-des-Prés. Paul ressent que malgré son origine populaire, il ne fait plus partie de ce monde car il s'en est extrait par son activité d'écrivain ayant un certain succès et ses conséquences financières et médiatiques. Ceux qui sont restés lui font également sentir ce décalage. Ses idées de gauche lui exhortent une certaine tolérance, compréhension envers la vie vécue par les classes populaires et moyennes en banlieue ; mais, en même temps, il souhaite dénoncer le conformisme culturel ambiant et les facilités politiques véhiculés par les médias et assimilés par les gens.
Lors de ce retour aux sources dans la maison familiale, Paul sera également frappé par une photographie retrouvée dont l'identification lui apprendra beaucoup sur le sentiment d'incomplétude ressenti depuis toujours et sa totale absence de souvenir avant l'âge de dix ans.
La deuxième partie du roman est structurée par des allers retour entre son appartement en Bretagne et la banlieue parisienne. Cette partie décrit une sorte de descente aux enfers du personnage qui entraîne avec lui un ancien amour platonique de jeunesse.
Malgré les drames, la troisième et courte dernière partie peut s'identifier comme une sorte de rédemption du personnage de Paul qui trouve un équilibre, précaire, et l'espoir d'une nouvelle vie.
Olivier Adam nous livre un roman très français, ce qui n'est pour moi ni positif ni péjoratif mais veut seulement dire que cette oeuvre est marquée par un souci constant de décrire la complexité du monde et de l'intériorité du narrateur ; cela donne souvent des passages dans lesquels se lient une analyse politico sociologique et une approche psychologique. Ce mélange réussi ici ne ralentit pas l'histoire et nous donne une leçon littéraire d'analyse du temps présent que seul les romanciers sont capables de réaliser.
Toutefois, pour ma part, j'aime ce type de roman avec modération (trois à quatre par an) ; cela doit s'expliquer par le fait que j'ai été contaminé par les structures narratives et la manière de raconter de nos amis étrangers et notamment anglo-saxons.
En conclusion, un roman intéressant de cette rentrée littéraire qui pourrait donner un film émouvant (avec Vincent Lindon par exemple).
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Lorsque j'ai commencé Les Lisières, je n'avais jamais rien lu d'Oliver Adam, pire je ne savais même qui était cet écrivain...
En consultant la liste des ses romans j'ai reconnu Je vais bien, ne t'en fais pas dont j'avais vu l'adaptation au cinéma et qui m'avais bien plu, mais c'est tout.

C'est donc sans aucun a priori que je me suis lancé dans son nouveau roman.
Et, dès les premières lignes, son style m'a laissé pantois... Je me suis dit alors : « quand je serai grand, je serai Olivier Adam ! »

J'ai aimé cette histoire d'écrivain dépressif, revenant sur les lieux de son enfance pour s'occuper de sa mère, obligé de (re)nouer des contacts avec son père et son frère dont il n'a jamais été proche…
Il profitera de ces quelques jours pour déambuler dans les rues de cette banlieue anonyme qu'il hait. Il y rencontrera ses amis d'enfance qui se débattent pour survivre, tout comme des millions de personnes vivant dans ces endroits qui ne font partis de rien et quasiment oubliés…

Vers le milieu du livre, en faisant une pause, je tombe sur l'émission le Cercle Littéraire sur Canal +. La critique des Inrock démonte le livre et surtout son auteur en disant qu'il est d'une prétention et d'un mépris absolu pour les classes populaires.
Cette critique m'a vraiment gêné. Quand j'ai repris ma lecture, je ne voyais Olivier Adam que sous cet angle : pédant et méprisant...
Et puis, au fil des pages, je me demandais si on avait lu le même livre. Si on peut avoir envie, par moments, de lui donner des baffes, le narrateur n'essaie jamais de se montrer sous son meilleur angle. de plus, tous les personnages rencontrés au fil de l'histoire ne le ménagent vraiment pas et sont souvent, d'une extrême violence (verbale) avec lui.
Finalement, dans cette autofiction, le narrateur/auteur est à la fois touchant et sensible mais aussi geignard et énervant ! J'ai aimé cette ambivalence qui fait qu'Olivier Adam n'est jamais complaisant avec lui-même.

La grande force du roman d'Olivier Adam est aussi, de mélanger avec brio l'intime et le politique. Les relations houleuses et douloureuses entre les personnages sont inextricablement liées avec les aspects sociologiques et politiques du milieu (des milieux...) dans lesquels ils évoluent.
Ce mélange constitue, à mon avis, l'essence même de l'histoire, et est ce qui fait que l'on peut aimer ou détester Les Lisières...

Pour ma part, j'ai adoré...
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Ce roman est à aborder comme un spleen des temps modernes.
On y découvre la vie de Paul (écrivain, mari, amant et père de famille, fils de de et frère de).
Ce dernier a beaucoup de mal à trouver "sa juste" place. En effet, toujours cette impression d'être en décalage avec le monde présent et ses attentes. de bons passages de réflexion et d'introspection mais un livre qui présente quelques longueurs.
A lire si vous souhaitez vous sentir moins seul lors de vos interrogations familiales...
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