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Le temps des métamorphoses
Il s'agit d'un roman à l'atmosphère particulière, le premier de Poppy Adams qui est diplômée en sciences naturelles. le récit est mené à la première personne par une narratrice âgée d'une soixantaine d'années qui voit revenir dans le domaine familial sa soeur cadette. Cette dernière, Vivien, qui n'a pas mis le pied dans la maison de son enfance depuis quarante ans, est pleine de vie et d'allant, contrairement à Virginia, plutôt terne et introvertie. Mais les retrouvailles ne sont pas si simples et Virginia se rend vite compte que la complicité qui lui unissait enfants a disparu. Tandis qu'elle redécouvre sa soeur, les souvenirs affluent, la joie comme les heures les plus sombres qu'ait connu Bulburrow Court…
L'auteur a prêté ses connaissances très pointues sur les papillons à Virginia qui en est devenue entomologiste, comme son père. Les passages qui y sont consacrés m'ont paru parfois un peu longs mais j'ai tenu bon et ne le regrette pas !
La narration se fait tout en lenteur et le présent cède très souvent la place au passé. Malgré tout, chaque chapitre apporte son lot de surprises et de malheurs. le cadre, un manoir victorien du Dorset, apporte beaucoup de charme au récit. On découvre progressivement le caractère et la vie de la narratrice qui paraît tantôt attachante, tantôt franchement antipathique.
C'est un univers qui ne se livre pas facilement, tant à cause du rythme qu'à cause des longs développements sur les insectes, mais qui mérite néanmoins le détour si on est particulièrement sensible aux demeures néo-gothiques et aux secrets de famille…
P. 310 « le passé tel que je le connaissais s'est dissous, là, sous mes yeux, en un magma liquide et frémissant de textures entrelacées tels des noeuds de serpent, sans structure ni support. »

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Difficile d'écrire un billet sur un livre trois mois après l'avoir lu, surtout quand le livre en question appartient à la bibliothèque municipale... J'ai un peu honte ! Je me souviens cependant d'avoir pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman, repéré chez Lou au tout début de ma carrière de blogueuse. le temps des métamorphoses est un huis clos à l'ambiance vaguement oppressante, se déroulant dans un cadre très "british", presque gothique : j'ai aimé les descriptions du vieux manoir familial, dont les pièces désormais vides de tout ornement résonnent encore des drames d'autrefois. Un cadre idéal pour une tragédie riche en rebondissements, dont l'atmosphère m'a parfois rappelé certains films d'Hitchcock (allez savoir pourquoi, j'ai pensé à plusieurs reprises à LA scène du verre de lait de Soupçons au cours de ma lecture).

Les deux soeurs entretiennent des relations très ambiguës, un mélange complexe d'amour, de haine et de jalousie. Il est bien difficile de les aimer, encore plus de décider laquelle des deux est la plus à plaindre ! Virginia est un personnage très froid, certes brillante, mais dont l'absence d'émotions et le pragmatisme ont quelque chose d'effrayant, voire de monstrueux dans certaines circonstances. Vivien semble quant à elle terriblement manipulatrice et égoïste, mais s'ancre néanmoins dans une certaine modernité, et se révèle finalement la plus équilibrée des deux. le récit adopte le point de vue de Virginia, ce qui fausse un peu la donne, celle-ci donnant évidemment sa propre lecture des événements, à travers une succession de flashs-backs et de retours au présent, avant d'en arriver aux retrouvailles, point d'orgue du roman.

Le lecteur est tenu en haleine par une succession de rebondissements et de révélations, qui nous en apprennent à chaque fois davantage sur l'histoire des deux soeurs. J'ai malheureusement été un tout petit peu déçue par la fin, qui laisse en suspens un certain nombre de questions. Poppy Adams entretient jusqu'à la dernière page une certaine ambiguité concernant le personnage de Virginia, la narratrice : est-elle folle ? Les événements relatés se sont-ils bien produits de cette façon ? Pourquoi Vivien est-elle partie ? Pourquoi les souvenirs des deux soeurs sont-ils aussi différents ? Et si tout cela n'était qu'une affabulation du cerveau malade de Virginia, vieille femme sénile et perturbée ?? Au lecteur de se faire sa propre opinion !

L'écriture est assez prenante, en dehors de quelques formules narratives agaçantes, qui m'ont un peu énervée, mais dont j'ai vite compris qu'elles étaient en accord avec le personnage de Virginia (soyons honnêtes, celle-ci radote un peu). J'ai aimé les digressions scientifiques, dans lesquelles certains verront peut-être d'inutiles longueurs, mais qui m'ont personnellement plutôt intéressée. le roman évoque l'univers des lépidoptéristes, ce qui est en soi original. Virginia partage la passion pour les papillons de son père Clive, et sa vie entière gravite autour de l'étude de ces fascinants insectes.

C'est donc sur une impression globalement positive que je refermai à regret ce sympathique roman, par lequel vous pouvez sans problème vous laisser tenter si vous en avez l'occasion. Les amateurs de manoirs anglais et d'histoires de secrets de famille seront comblés !

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Un huis clos anxiogène aux relents de mystère. Plaisant, sans être exceptionnel.
Lien : http://leslecturesdeleo.blog..
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Poppy Adams, diplômée en sciences naturelles de l'université de Durham, nous fait un brillant exposé sur le sujet qu'elle connait le mieux : les insectes lépidoptères. En parallèle de ces descriptions parfois un peu longues, on a le récit de deux soeurs qui se retrouvent après plusieurs décennies de vide, et qui vont confronter leurs souvenirs d'enfance, lesquels souvenirs, bien évidemment seront radicalement différents. Faut-il voir un parallèle entre ces deux aspects du livre ? Les souvenirs, comme les lépidoptères sont-ils susceptibles de métamorphoses au fur et à mesure du temps qui passe ? Qu'est-ce qui fait que deux êtres ayant vécu la même histoire en ont filtré des souvenirs différents ? C'est cette histoire de soeurs et de souvenirs qui restera, faisant oublier assez rapidement ces longues descriptions de la vie des lépidoptères qui, pour un non initié comme moi, ne sont pas obligatoirement passionnantes... avec en prime, ces descriptions d'une campagne anglaise dans laquelle il ne se passe rien, et qui font toute la saveur des romans anglais.
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J'ai récemment lu le temps des métamorphoses, premier roman de Poppy Adams qui m'a plutôt séduite. Virginia est une vieille femme qui depuis cinquante ans vit recluse dans le manoir victorien de Bulburrow Court où elle a toujours exercé son activité d'entomologiste après avoir hérité de son père la passion des papillons. Leurs collections, bocaux et autres instruments scientifiques occupent la majorité de la maison. Habituée à cette vie solitaire Viriginia ne s'attendait pas au retour de sa petite soeur Vivien, qu'elle n'avait pas vue depuis des décennies. La présence de sa soeur va immédiatemment la plonger dans les souvenirs de leur enfance. La naissance de Vivien en pleine guerre, leur univers façonné par leur père autour des papillons, sa fascination pour sa jeune soeur toujours plus vive et imaginative, et puis le drame de la mort de leur mère et l'accident de sa soeur qui changera leur destin.

Beaucoup de critiques ont prêté à ce roman une atmosphère hitchcockienne. Effectivement, au-delà d'un dénouement final qui justifie tout à fait cette référence, il y a surtout une atmosphère dans l'ensemble du roman qui y renvoie. le récit proposé par Virginia est prodondèment étouffant car on ne sort jamais du manoir victorien qui est un personnage à part entière, parfois presque acteur et coupable de l'histoire. Il est vrai qu'il blessera deux personnes de la famille et en enfermera deux autres dans un enfer psychique. La façon dont tout est constamment ramené à ce lieu si bien décrit et dont la narratrice connaît non seulement tous les recoins, mais aussi chaque bruit, chaque craquement de parquet ou de porte, est fascinant. Bulburrow Court peut souvent apparaître comme un endroit maudit, tellement il prend des airs lugubres ; même s'il semble être aussi un havre de repos. le personnage de Virginia ne fait pas qu'habiter le manoir, elle ne connaît que cela, ce manoir plein de papillons est toute sa vie. Contrairement à sa soeur elle n'en est jamais partie, pour des raisons que l'on découvrira. Son parcours est au final presque plus pathétique et triste que celui de sa soeur alors que l'accident de cette dernière lui présageait (presque fatalement) un destin sombre. Virginia, elle, n'a pas voulu saisir sa chance, recluse dans le monde façonné par leur père Clive.

La description du père d'ailleurs très intéressante. J'ai trouvé ce personnage plus captivant que celui de la mère. Maud, sera emportée par un vice, mais l'obsession de Clive, qui passe le plus souvent pour du génie loufoque est tout sauf sain et est sans doute à l'origine d'une partie de leurs malheurs. Vivien révèle à Virginia des élèments sur leur passé et notamment sur leurs parents, qui lui font comprendre qu'elles ont toujours eu des visions différentes de ce qui se déroulait dans ce manoir, même lorsque Vivien avait quitté la maison.

La fin du roman me laisse un sentiment plus mitigé. C'est un enchaînement logique pour ces deux personnages mais qui peut quand même déranger, même si l'on comprend l'idée de l'auteur. Poppy Adams est assurèment une romancière à suivre. Elle sait décrire un univers très particulier comme l'entomologie et le rendre absolument passionnant, et surtout elle sait raconter les relations ambigües qui relient des personnes parfois si proches et qui ne se comprennent pourtant pas. Il y a notamment des passages excellents sur la relation des deux soeurs, avec leur complicité certaine et en même temps une incompréhension tout aussi évidente. L'arrivée de Vivien dans la vie de Virginia est à ce titre très explicite. Vivien naît au début de la guerre. Maud et Clive rentrent de la maternité et ramènent au même moment d'autres enfants, réfugiés, qui resteront durant tout le conflit au manoir. Lorsque la guerre est terminée les enfants retrouvent leurs familles... et Virginia ne comprend pas pourquoi Vivien reste avec eux. Elle l'avait assimilée aux autres enfants et durant trois années n'avait pas vraiment pris conscience qu'il s'agissait de sa soeur. Cet exemple si significatif est d'autant plus déroutant que quelques chapitres plus loin on découvrira que Virginia a pourtant fait un énorme sacrifice pour sa soeur. Bref des relations complexes, que l'auteur a essayé de définir au mieux.
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Virginia Stone (Ginny) est une dame âgée, qui vit isolée et repliée sur elle-même dans un vieux manoir du Dorset, où elle a pu effectuer ses recherches en toute tranquillité en tant que lépidoptériste depuis qu'elle est petite et qu'elle aidait son père, Clive.
Sa vie est faite de routines, auxquelles elle ne déroge pas.
Sauf qu'un jour sa petite soeur, Vivien dite Vivi, débarque et compte bien s'installer avec elle. Agée elle aussi, elles connaissent les tracas habituels liés à leurs âges.

Ces retrouvailles après près de 50 ans passés loin l'une de l'autre ne sont pas simples, elles n'ont pas les mêmes caractères et pas la même vision des choses.
Alternant des passages du présent et du passé, Poppy ADAMS nous fait découvrir la vie des deux soeurs depuis leur enfance, dans une famille qui en apparence pourrait être sinon parfaite du moins très correcte, elles ont en elles des secrets. Certains qu'elles partagent, d'autres qu'elles se croyaient seules à connaître.
Une chose est certaine en tous cas : Ginny et Vivi se sont toujours aimées, chacune a sa manière aime l'autre.

Au fil des pages, j'ai parfois été un peu ennuyée par des descriptions un peu ‘longuettes' des lépidoptères que Ginny aime tant étudier. Non pas que c'était inintéressant, mais c'est dû au fait que je n'aime pas les insectes et autres bêtes du genre, donc j'ai du mal à m'y intéresser, et savoir (notamment) comment on tue ces pauvres bêtes pour les étudier n'est pas vraiment ma tasse de thé…

J'ai cependant aimé l'atmosphère qui se dégage de ce livre, qui apparaît un peu comme hors du temps, décalé. Il l'est comme l'est Ginny.
Ginny est une dame particulière, elle a une vision particulière des choses. Rien n'est dit très clairement dans le livre, tout comme on ne lui a jamais dit à quel point elle était ‘spéciale'.
En tous cas elle n'a pas eu une vie si heureuse que ça… Vivi non plus d'ailleurs.
On aurait pu attendre à ce que leurs épreuves les rapprochent plus que ça, mais ce ne fut pas le cas. C'est dommage pour elles.
Surtout vu les derniers évènements, j'aurai bien aimé qu'elles puissent se réconcilier et s'expliquer plus que ce qu'elles ont fait.
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La 4° couverture m'a attiré, « atmosphère oppressante » ou « drame » sont des mots qui attisent la curiosité, mais j'ai bien eu du mal à lire ce livre ; je l'ai reposé dès le 2° chapitre, puis repris et j'ai fini par le lire en travers.
Y a t il besoin de 3 pages pour décrire la naissance d'un papillon ? Moi, 3 lignes m'auraient suffit, j'ai donc sauter des paragraphes sans abandonner afin de ne connaître que l'histoire de Ginny et Vivi.

Plus j'avançais dans l'histoire, plus les paragraphes descriptifs s'espaçaient, je me suis etonnement, passionnée par la relation de ces deux soeurs et des autres membres de la famille à travers les souvenirs de Ginny.
A la moitié du livre, on ressent un malaise, une ambiance tendue, on n'a l'impression que tout n'est pas dit, ce coté mystérieux donne envie de savoir le fin mot de l'histoire.

Alors que cette lecture était mal partie, du au longueur des premiers paragraphes, à présent que je l'ai fini, j'ai aimé cette lecture.
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Virginia vit seule dans le manoir familial délabré, quand sa soeur, Vivien, dont elle est sans nouvelles depuis presque 50 ans, annonce son retour. Tout d'abord enthousiaste à l'idée de revoir sa cadette, à qui elle vouait une véritable adoration, Virginia sent le malaise grandir au fur et à mesure que les vieux secrets font surface. Et si la réalité de l'une n'était pas celle de l'autre ?

Encore un roman qui a dormi longtemps sur mes étagères avant que je l'en sorte. Il faut dire que le résumé et la couverture avaient tout pour me plaire : un vieux manoir perdu dans la campagne anglaise, des secrets de famille, des personnages excentriques ... Cependant des avis lus ici et là me faisaient craindre l'ennui et des descriptions scientifiques inutiles.
La saison, propice à ce genre de lecture, m'a donné envie d'enfin le dépoussiérer et j'ai bien fait ! Ma première intuition était la bonne et je me suis régalée avec ce roman, qui alterne judicieusement le passé et le présent de cette famille qui a vécu au gré de sa passion pour les papillons. L'écriture de Poppy Adams est brillamment mise au service de l'atmosphère pesante du manoir et d'une intrigue, qu'on pense toute tracée, mais qui finit par nous surprendre plus d'une fois.

J'ai quand même un petit bémol, sur la fin. Je m'attendais à une révélation supplémentaire, qui ne vient pas. Comme si la romancière nous a caché un élément, me laissant avec une petite frustration.
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Dans le manoir familial délabré, Virginia Stone vit seule, loin du monde. Âgée, elle s'est petit à petit isolée. Aux être humains, elle préfère les papillons. Suivant la passion familiale pour les lépidoptères, Virginia est devenue une scientifique de renom. Mais un grand évènement bouleverse son quotidien : le retour de sa soeur cadette Vivien. Les deux soeurs ne se sont pas vues depuis presque cinquante ans. Virginia guette avec anxiété à la fenêtre l'arrivée de Vivi. Comment vont se passer les retrouvailles ? Qu'est-ce qui a séparé les deux soeurs ?

Virginia est la narratrice de ce roman, l'histoire nous est racontée selon son point de vue. Son récit alterne des scènes du présent et du passé. le retour de Vivien réactive les souvenirs. Les deux soeurs étaient proches étant enfants. Inséparables mais très différentes : Virginia s'est toujours effacée face aux caprices de sa cadette, elle a toujours eu du mal dans ses rapports humains alors que Vivien enchantait tous ceux qui la croisaient. L'une est restée prisonnière de ses papillons pendant que l'autre vivait sa vie à l'extérieur, loin du manoir familial.

Petit à petit, on découvre que la vie de la famille Stone fut émaillée de drames. le premier est l'accident de Vivien qui, enfant, est tombée d'une tour et s'est empalée sur un balcon. Elle réchappe à la mort mais ne pourra jamais avoir d'enfant. Évènement qui prendra son importance au moment où Vivien va se marier et montrera à quel point Virginia est soumise à sa cadette. Une fois Vivi partie, la famille va se déliter complètement. le père ne vit que pour ses recherches et expériences. La mère devient alcoolique et passe ses nerfs sur sa fille. L'intrigue va de rebondissements en rebondissements et le ton de Virginia devient au fur et à mesure intrigant et angoissé. Elle se referme sur elle-même, vide entièrement le manoir de ses meubles. Sa santé mentale semble vacillante et du coup cela questionne son récit. C'est ce qui fait l'intérêt du roman. Quelle est la part de vérité dans le discours de la narratrice ? La voix de Vivien se fait entendre par moment et finit par apporter un éclairage différent sur l'histoire familiale.

Poppy Adams est diplômée en sciences et cela se sent … un peu trop ! Il est beaucoup question des lépidoptères, leur chasse et leur conservation. On sent une vraie documentation mais ces passages sont parfois beaucoup trop longs. Cela n'apporte pas grand chose à l'intrigue et je trouve même que cela la ralentit. Les passages scientifiques diluent le suspense et la tension dramatique.

L'ambiance du « temps des métamorphoses » est plaisante et très anglaise. Néanmoins, l'intrigue aurait gagné en intensité en étant plus ramassée.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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Virginia Stone vit seule depuis des années dans le manoir familial. Âgée, elle déteste le contact des étrangers, n'a ni la télévision ni la radio et ne fait plus grand-chose, si ce n'est observer les allées et venues des voisins depuis divers postes d'observation. le récit débute lorsqu'intervient un changement majeur dans la vie de Virginia : sa soeur chérie, Vivien, a annoncé son retour au manoir, évoquant leur vieil âge et son désir de finir leur vie ensemble plutôt que dans la solitude. Cela fait des dizaines d'années que les deux soeurs ne se sont pas revues et c'est avec joie mais aussi une certaine appréhension que Virginia envisage le retour de sa soeur. Dès lors le récit alterne les passages au présent, à savoir le retour d'une soeur ancrée dans la modernité, visiblement aisée et autoritaire, et les souvenirs. Ainsi on découvre que Virginia est une scientifique réputée, spécialisée dans l'étude des papillons, formée par leur père Clive. Bien que l'aînée, Virginia a toujours laissé Vivien mener leur duo. Si la famille semble au début assez idyllique, on découvre petit à petit des failles qui expliquent l'éloignement des deux soeurs : un accident qui a privé Vivien de la possiblité d'enfanter, ce qui aura des conséquences importantes lorsque les deux soeurs deviennent adultes ; un rapport au père et à la mère différent selon les soeurs, Vivien semblant idéaliser leur mère tandis que Virginia a toujours été proche de son père et a souffert de l'alcoolisme de sa mère ; et petit à petit, un portrait moins flatteur de Vivien nous est donné. Celle qui semblait insouciante et un brin égoïste finit par s'avérer finalement beaucoup plus manipulatrice qu'on ne le pensait. le renversement final intervient enfin et il est difficile de déterminer quelle soeur est la plus à plaindre, entre la peste nombriliste et la bonne pâte plus dérangée qu'on ne le pensait.

papillon.jpgOutre l'histoire des deux soeurs et de leurs proches, très dense en soi, ce roman évoque le monde des insectes et son étude, sujet récurrent qui, loin de m'effrayer, m'a paru bien documenté et intéressant (moi qui n'y connais rien et ne m'intéresse pas à ce domaine).
Lien : http://www.myloubook.com/arc..
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Virginia est bien, toute seule chez elle. Elle n'a pas parlé à sa petite soeur, Vivien, depuis près de 50 ans et voici que celle-ci débarque ! Et quatre jours suffisent à faire renaître de vieilles blessures…

Petites, les deux filles étaient très proches. Mais un très grave accident coûtera presque la vie à Vivien et la rendra stérile. À partir de ce moment-là, leurs relations entre elles mais aussi avec leurs parents, Maud, qui sombre au fur et à mesure dans l'alcoolisme, et Clive, scientifique passionné par les lépidoptères (c'est-à-dire les larves qui deviennent papillons), vont se détériorer.

C'est un texte sur les relations, celles entre parents et enfants, et celles entre soeurs. L'auteur y amène également la dimension entre l'autre soeur et ses parents, et c'est sur cette relation que l'on voit mais que l'on ne peut bien évidemment pas vivre que s'installent les griefs. Pour filer la métaphore du papillon qui court dans tout le livre, au début nous sommes véritablement dans un cocon, et puis le papillon commence à vouloir sortir, mais il est complètement vérolé, et ce temps de la métamorphose est très douloureux.

Le Temps des métamorphoses est un roman fort, à la couverture très belle je trouve, mais qui laisse une impression de malaise qui croît tout au long des pages.
Lien : http://therewillbebooks.word..
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