AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 169 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'air à moitié folle, vêtue d'une robe de deuil taillée grossièrement dans un rideau, avec une petite bible pour seul viatique, une jeune femme cavale dans la prairie albertaine, prise en chasse par les frères de son défunt mari. Pour être sûre de leur échapper, elle n'a d'autre choix que de s'enfoncer au coeur des montagnes Rocheuse où seuls l'attendent la famine, le froid, les indiens et les animaux sauvages.
Dès les premières pages il est clair que cette veuve est responsable de la mort de son époux, ce qui explique la détermination de ses beaux-frères à la rattraper. Mais que que s'est-il passé exactement ? Son histoire se découvre petit à petit. Au gré des rencontres qui ponctuent son errance, Mary Boulton se livre chaque fois un peu plus, laissant apparaître une femme en plein désarroi, frappée par le chagrin après un mariage malheureux qui l'a poussée à un geste fatal.
C'est un roman riche en personnages aux âmes troublées, disant peu et semblant sortis tout droit d'un western, cependant Gil Admason va bien au-delà des stéréotypes du genre. A travers le périple de Mary qui fuit ses poursuivants mais également les douleurs et tristesses de sa vie passée, elle brosse finement le portrait d'une femme qui se bat pour survivre et trouver la liberté.
La première moitié de cette histoire est absolument captivante, j'ai lue d'une traite, puis l'intrigue se traîne à un rythme extrêmement lent. Cependant la tension, toujours présente avec la menace qui plane - les deux frères sont toujours à l'affût - m'a tellement mise au supplice que j'ai été obligée de lire la fin pour connaître le dénouement et cesser de griller d'impatience. La fin vaut largement le début, si ce n'est plus. Le récit change enfin de tempo pour reprendre un rythme effréné qui tient en haleine... Mais je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir cette veuve discrètement poétique et bien malgré elle, résolument féministe .
Commenter  J’apprécie          142
C'est en grande partie parce que le roman a été traduit par Lori Saint-Martin (en tandem avec son mari Paul Gagné), décédée subitement en octobre 2022, que j'ai eu envie de lire La Veuve, le premier roman de Gil Adamson, un western littéraire au féminin se passant dans l'Ouest canadien en 1903. Très tôt dans le roman on apprend pourquoi Mary, « la veuve » telle que la désigne l'auteure, une jeune femme de dix-neuf ans, est engagée dans une fuite aussi éperdue pour laquelle elle n'est pas du tout préparée, poursuivie telle qu'elle l'est et sans relâche par les frères de son mari qui veulent venger la mort de ce dernier, dont elle est responsable... Gil Adamson réussit dans ce roman qui traite de l'émancipation d'une femme et dans lequel elle introduit des faits réels – William Moreland a existé, de même que l'éboulement survenu dans la ville de Frank en avril 1903 – à brosser tout autant un portrait de la vie au début du XXe siècle qu'une galerie de personnages complexes et attachants. L'écriture, très descriptive, et que j'ai trouvé par moment trop dense au point de ne pas avoir toujours envie de m'y replonger, est empreinte de beaucoup de poésie, et elle est originale dans les images qu'elle convoque. L'auteure a publié une suite en 2020, le Fils de la veuve, que je lirai sûrement.
Commenter  J’apprécie          130
Une immersion dans la littérature canadienne.

Le récit se déroule en 1903 dans la partie ouest du Canada, plus particulièrement dans la région de l'Alberta. Mary Boulton, dix-neuf ans, est en fuite. Dès les premières lignes, je suis tout de suite entrée dans l'action, suspendue aux moindres faits et gestes de la jeune femme. « C'était la nuit, et les chiens surgirent d'entre les arbres, déchaînés, hurlants. Ils jaillirent du couvert de la forêt et leurs ombres flottèrent dans un champ baigné de lune. Pendant un moment, on eût dit que la piste de la fille s'était déchirée comme une toile d'araignée, qu'elle avait été emportée par le vent ; il n'en restait que des lambeaux inutiles semés ça et là. Les chiens hésitèrent et se dispersèrent, avides. Ils avançaient lentement, les pattes raides, leur gros museau fouillant le sol. »

Mary tente d'échapper à ses beaux-frères, de grands colosses roux, presque identiques, insensibles et menaçants. Pour la retrouver, les deux hommes engagent un pisteur. Au cours de sa cavale, "la veuve" (c'est ainsi qu'elle est nommée tout au long de ce roman à la troisième personne) se remémore son passé. Elle a été élevée par son père, un ancien pasteur, et sa grand-mère. Son mariage avec John l'a amenée dans des contrées isolées.

Quand les visions et les réminiscences de la veuve s'interrompent, le texte repart dans l'action. J'ai apprécié le personnage de la dame âgée et j'ai regretté de le quitter si tôt. Les brides de récits sur sa vie m'intéressaient. Se sachant menacée, Mary s'enfuit dans les montagnes avec une jument volée. Elle tente alors de survivre dans ces lieux dangereux. Elle fera la rencontre de plusieurs personnages : le Coureur des crêtes, Henry, un indien Crow, ou encore le pasteur Boneycastle. Je ne détaille pas plus pour ne pas dévoiler la suite des évènements.

J'ai apprécié l'écriture. Cependant j'ai trouvé qu'il y avait parfois beaucoup de descriptions ce qui amenait quelques longueurs.
Au début du roman, les allers-retours entre la situation de Mary et l'avancée des deux frères guidés par leur pisteur étaient fréquents, ce qui entretenait le suspense. Mais pendant toute une partie livre, j'ai trouvé qu'ils étaient un peu laissés de côté et mon attrait pour le récit s'est quelque peu estompé.
Commenter  J’apprécie          111
Il est des romans que l'on ne remarque pas à leur sortie, pas le moment ou pas l'envie. Et puis la sortie poche, une couverture plus attirante et c'est la bonne surprise. Une histoire âpre et forte dans une nature sauvage qui ne fait aucun cadeau.

Début des années 1900, au nord du Canada. Mary Boulton, dix-neuf ans, a pris la fuite. Nous apprenons dès les premières pages qu'elle a abattu son mari. Ses deux beaux-frères, des géants roux, sont à ses trousses pour se venger.

Eperdue et affolée, elle va droit devant elle, toujours plus au nord, ne sachant ni quoi faire, ni comment survivre. le roman se déploie dans une tension constante, entretenue par la traque des frères. Vont-ils réussir à la rejoindre ? Et que feront-ils à ce moment-là, ces deux taiseux dont l'apparence suffit à glacer les sangs de tout le monde.

La nature hostile est un personnage à part entière dans l'histoire, il y a entre autres, une évocation dantesque d'un glissement de terrain qui a réellement eu lieu au Canada ; Mary va être confrontée à des situations où seuls comptent les besoins primaires, se nourrir, s'abriter, se réchauffer, toujours plus loin des hommes. Pourtant, elle va en rencontrer qui vont lui être secourables. le coureur des crêtes, un pasteur excentrique et néanmoins protecteur, un indien, un nain doué en commerce et d'autres encore. La plupart du temps ce sont des marginaux, des hommes rudes, contraints par la misère à des travaux éreintants.

J'ai oscillé tout au long de ma lecture entre l'agacement parfois devant la passivité de Mary, sa longue habitude d'obéissance et ensuite l'admiration, parce qu'elle va se révéler dans cette fuite. Elle n'est pas si fragile que cela la petite Mary, elle a des ressources qu'elle va apprendre à utiliser.

L'auteure nous réserve d'ailleurs une surprise en fin de roman, une pirouette à laquelle je ne m'attendais pas et qui m'a enchantée.

Un premier roman déjà très abouti, qui mêle l'aventure, le romanesque et les vastes contrées perdues.


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          50
C'est l'histoire d'une fuite éperdue à travers l'immensité sauvage canadienne. Mary Boulton, la veuve, vient de tuer son mari, elle est recherchée, traquée par deux géants roux et une meute de chiens comme un animal blessé. Pour échapper à la « justice des hommes » elle est prête à tout, repousser ses limites jusqu'à la la lisière d'une folie qui la guète à chaque instant, frôler la mort, mais toujours résister, chercher à échapper par tous les moyens à la traque impitoyable dont elle est victime.

C'est un western sous forme de road movie qu'on tient entre les mains, on ne compte plus les passages où le lecteur croit pouvoir ressentir le froid mordant des montagnes rocheuses, souffrir de la faim et de la soif, de l'épuisement, s'émerveiller de paysages grandioses. On vibre avec cette veuve traquée, malmenée mais au final si forte.

Tout au long de son périple, elle croisera une foule de personnages truculents, depuis l'homme solitaire, le coureur des crêtes, qui lui apprendra à survivre dans la rigueur des montagnes, en passant par le vieil indien silencieux et froid mais tellement juste, jusqu'au pasteur protecteur qui lui permettra de reprendre son souffle l'espace d'un instant.

Au fil des pages, le lecteur en apprendra plus sur la veuve, son enfance, son mariage tronqué, la violence dont elle a été victime, la perte d'un nourrisson, le mirage d'une vie qu'elle n'a jamais souhaité… la banalité… le meurtre… et cette fuite qui n'a pas réellement de sens…

Les deux molosses roux finiront pas la rattraper, pour la faire juger, le juste châtiment… Mary Boulton mérite sans doute mieux que la mort, aucun barreau n'est indestructible…
Lien : http://testivore.com/la-veuve/
Commenter  J’apprécie          50
J'aime lire les premiers romans d'un auteur, j'y découvre des merveilles, ce fut le cas pour ce livre.

Nous sommes au début de XX° siècle, Mary fuit ses deux beaux frères, elle a tué son mari. Sa fuite va l'entraîner vers les montagnes où elle fera de belles rencontres. D'abord, elle connaîtra l'amour avec « le coureur des crêtes » puis, le bonheur d'un foyer au coté d'un révérend dans un village de mineur.

J'ai bien aimé la partie où elle vit avec les mineurs, j'aurai aimé en savoir plus sur eux et leur condition de vie, ce détail est peu abordé même lors de la catastrophe.

Cela est relaté de façon un peu poétique, l'écriture est chantante, c'est très agréable à lire, malgré son épaisseur, c'est un roman très entraînant. On découvre le passé de la veuve à travers ses souvenirs, on sait peu à peu ce qu'il s'est passé. L'intrigue réside dans la crainte que les deux beaux frères la retrouvent.

Le premier coup de coeur de l'année.
Commenter  J’apprécie          40
Si je ne dois retenir qu'une seule de mes lectures de cet été, ce sera incontestablement celle-ci. « La veuve » fait partie de ces romans immersifs qui vous emmènent l'espace de quelques heures, au beau milieu d'une autre époque, d'un autre lieu, d'une autre vie.

...la suite sur mon blog !
Lien : http://avideslectures.over-b..
Commenter  J’apprécie          30
Je comprends que certaines maladresses ( de traduction ?) puissent agacer, et détourner de la lecture de la Veuve.

"Mary, installée sur les marches, les genoux contre la poitrine, vint tenir compagnie au révérend pendant qu'il fumait sa pipe", piqué au hasard, présente en effet un problème de chronologie...

Mais cela ne m'a pas arrêtée, ce qui n'est pas fréquent. J'ai cavalé sur quelques quatre-cents pages derrière cette gamine de 19 ans toute encombrée de ses jupes de veuve, dans sa fuite éperdue à travers l'Alberta, pour sauver sa vie, instinctivement.
Devant moi, derrière elle, ses deux beaux-frères lancés à sa poursuite, fusil en bandoulière, vengeance au bout du canon.
Les paysages sont grandioses, la nature souvent rugueuse.
Mary s'y perd, s'y trouve, se découvre une vie, exigeante autant que cet environnement hostile aux hommes de l'Ouest canadien au début du XXe siècle.

C'est un roman superbe, au souffle épique.
Commenter  J’apprécie          20
« La Veuve » de Gil Adamson est avant tout un formidable western épique au coeur des Rocheuses de l'Alberta. Nous sommes en 1903, une jeune femme tue son mari d'un coup de fusil. Elle prend aussitôt la fuite tandis que ses deux beaux frères, implacables, la pourchasse. La course poursuite s'engage. Impossible de décrocher de ce livre tant le suspense est haletant. Les rebondissements ne manquent pas, l'écriture est enlevée, le tout pour notre plus grand plaisir. Un joli roman, dépaysant à souhait. Je ne peux que vous le recommander.
Lien : https://thedude524.com/2011/..
Commenter  J’apprécie          20
Un livre magnifique, noir, sombre, plein de suspens, la tension et palpable lorsque la jeune femme, veuve, ayant assassiné son mari fuit avec à ses trousses deux monstrueux jumeaux assoiffés de vengeance. Magistral, bien écrit, je l'ai lu d'une traite, vous ne lacherez pas l'ouvrage.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (353) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Lucky Luke

Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

Lucky Luke
Jolly Jumper
Rantanplan
Joe Dalton
Billy the Kid
Calamity Jane
Roy Bean
Buffalo Bill
Jesse James
Sarah Bernhardt
Wyatt Earp
Abraham Lincoln
Edwin Drake
Mark Twain
Allan Pinkerton

15 questions
154 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd jeunesse , bande dessinée , bande dessinée humour , western , western humoristique , bd franco-belge , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}