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sur 170 notes
Hondelatte le poete bêla un jour : Dr House , c'est pas Mickey Mouse ! La vie de Mary Boulton non plus! Adamson ne fait ni dans la carabistouille , ni dans le romantisme mais bel et bien dans l'épique avec ce funeste western au féminin , fin mélange de True Grit et de Thelma Et Louise . le théatre de sa vie , contrairement à celui de P. Bouvard , n'est que désillusion et douleur , et ce malgré son tout jeune age ! Désormais vouée à fuir ses deux beaux-freres , sortes de géants roux siamois qu'un impact de bazooka semblerait titiller plus qu'autre chose , cette femme maricide n'a d'autre choix que de brouiller inlassablement les pistes , dans ce somptueux écrin que sont les Rocheuses d'Alberta , ses chances de survie étant désormais à ce prix !

Un premier roman habile et piquant . L'intrigue , malgré un leger manque de nervosité , vous happe du début à la fin . Ici , foin de règlement de compte à la Borsalino car on lave son linge sale en famille ! Ces deux frangins n'ont qu'un seul moteur , la vengeance ! Une vendetta qu'ils comptent bien assouvir au plus tot , fondants sur leur proie telle une omelette Norvégienne sur une hypoglycémique à la vitesse d'un téléphérique au galop ! Mary , dans sa course éffrénée , multipliera les rencontres . Autant de confrontations étonnantes , révélatrices d'un passé mouvementé que l'on appréhende par petites touches...Car à l'instar du philatéliste et ses timbres , Mary n'aura collectionné que les malheurs : et là je ne vous parle pas de ce maudit wok qui fait rien que vous ébouillanter ni d'une énieme panne informatique subie par le geek à deux doigts ( je vous sers un petit whisky ? ) de l'apoplexie , non , mais de ce pere omni-absent , de ce mari volage et de cette douleur débilitante d'enfanter un condamné...Le drame était inévitable , se faire la belle la seule échappatoire . Autre personnage incontournable de ce horse-movie : la nature ! Hostile , sauvage , indomptée , noublions pas que nous nous trouvons toujours dans les Rocheuses Canadiennes , à sensiblement 12358 miles nautiques de Bujumbara à vol de truite arc-en-ciel . La moindre erreur se paye cash ! En cas d'énurésie , d'épistaxis ou de furoncle , laissez tomber ce bon Cymès , il répondrait aux abonnés absents...Térrorisée par ces deux frangins n'aspirant qu'à lui faire la tete au parallélogramme rectangle , Mary poursuit sa course contre la mort , sa course au bout d'elle-meme...Souvent abattue , vidée ( t'avais qu'à prendre tes pinces crocodiles  ) elle n'en demeure pas moins une formidable battante faisant fi , illusoirement , de la séance d'équarrissage finalement libératrice se profilant un peu plus au détour de chaque page . Superbe portrait d'une femme sursitaire courageuse que la vie transcende plus que tout et qui se révele au contact de personnages hauts en couleur. Second bémol , c'est également ce manque d'empathie ressenti à l'égard de cette héroine que l'auteure s'entete à désigner comme «  la veuve «  et non Mary . Difficile de s'identifier et de prendre fait et cause , la pitié prenant le pas sur la sympathie...Point toutefois interessant , Adamson ne se pose pas en juge mais laisse le lecteur se forger sa propre opinion . le climat est toujours oppressant mais permettra , cependant , d'instaurer les prémices d'un début de commencement d'amourette toute en pudeur et en retenue . Oubliez les guépieres , j'ai dit pudeur et retenue ! Au final , un bouquin prenant , traitant aussi bien de périple aventurier que de nature exacerbée , de quete identitaire que de vengeance . Adamson semble s'etre fortement documentée en évoquant des lieux ( ville de Frank ) et des personnages ( William Moreland ) authentiques...

Je ne résiste pas au plaisir de conclure sur ce bouleversant proverbe Sanscrit qui résumera tout cela bien mieux que moi : si qu'tu r'ssens l'bsoin d'lacher l'bride d'tes 'motions m'lancoliques dans un' natur' b'lliqueuse , ben La Veuve y pourvoi'ra ! Quelqu'un aurait-il un mouchoir...ou une serpillère ?
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Mary Bolton, veuve de fraîche date -et par sa main- est obligée de fuir pour échapper à la vengeance de ses beaux-frères, une paire de jumeaux, immenses et roux, prêts à tout pour la châtier. Dans sa robe de deuil et munie de sa seule bible, elle va parcourir le Grand Nord canadien, dans une fuite éperdue à travers les Rocheuses enneigées. Cherchant la paix, se cherchant elle même, "la veuve" trouvera sur son chemin des gens pour l'aider, la force nécessaire pour s'en sortir et le courage de faire face à son destin.


On sait qu'elle fuit. On sait pourquoi et on sait devant qui. Mary Bolton a tué son mari, ses beaux-frères veulent sa peau, normal! Mais très vite, elle apparaît déterminée certes, mais aussi fragile, terriblement seule et bien sûr la question se pose : pourquoi ce crime? Son mari était-il une brute épaisse qui la battait ou Mary est-elle une folle sanguinaire qui a tué pour le plaisir?
Par petites touches, Gil ADAMSON va revenir sur le passé de Mary, de son enfance à son mariage, racontant ses joies, ses peines, ses espoirs et toute cette tristesse qui a fini par muer en colère froide. le meurtre de son mari, dernier acte d'un drame intime, la précipite sur le chemin de la quête de soi. Son aventure la mène dans une nature hostile, un décor de montagne spectaculaire, un froid polaire. Là elle rencontrera le "voleur des crêtes" qui un moment partagera son lit et qui n'est qu'un des personnages hauts en couleur qui émailleront son parcours, avec un pasteur qui construit tout seul une église dans un village de mineurs oublié de tous, un nain contrebandier et d'autres plus discrets mais tout aussi providentiels.
La veuve a-t-elle légitimement tué son mari? Saura-t-elle échappé à ses poursuivants? Finira-t-elle au bout d'une corde pour son crime? Pour le savoir, il faudra lire cette épopée aux saveurs de western qui tient aux tripes de bout en bout, de courses folles en moments de répit. A lire avec la peur au ventre et le goût de l'aventure.
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Je n’ai pas réellement accroché à cette histoire. Je m’étais laissé tenter par la 4ème de couverture, surtout par le commentaire de Jim Harrison, écrivain des grands espaces américains, que j’apprécie assez. Je cite : « La Veuve est un roman tout simplement superbe. (…) Le suspense de ce livre est tel que l’on en ressent physiquement la tension, un effet produit uniquement par les meilleurs romans. » Je trouve cette appréciation excessive. Evidemment, dès le départ, on se demande si Mary sera retrouvée par ses deux beaux-frères. Mais c’est à peu près tout, le reste est prévisible : par deux fois, perdue et seule dans la montagne, elle manque mourir de faim. Mais on sait d’avance qu’elle va survivre, sinon on ne tiendrait pas les 410 pages. Pareil pour sa rencontre avec le « Coureur des crêtes » : vu comment l’auteur distille de petits épisodes le concernant après sa séparation d’avec Mary, on devine très vite comment tout cela va finir.
C’est vrai que les éléments se précipitent un peu dans les 50 dernières pages, mais de là à parler d’un suspense haletant et d’une tension palpable, il y a de la marge.

Je n’ai pas non plus trouvé les personnages fort attachants, même pas « la veuve » (c’est ailleurs agaçant, cette manie de l’auteur de l’appeler tout le temps « la veuve ». Par moments, j’oubliais qu’il s’agissait de Mary, 19 ans). Elle est décrite comme solitaire, livrée à elle-même pendant son enfance, plutôt gauche dans les tâches ménagères, presque inadaptée socialement, et victime d’hallucinations (au début du roman, l’auteur insiste tellement sur ce point qu’on pense que ça va hanter constamment tout le récit, mais il n’en est rien). Tout cela la pousse à se marier à John, alors qu’elle a déjà compris que « il avait trouvé une fille qui ne rechercherait pas la compagnie de ses semblables et s’en passait même volontiers. Dans une cabane en rondins, loin de tout, elle serait beaucoup plus à son aise que ces filles gaies et rieuses qui déambulaient sur la pelouse en se tenant la main, échangeaient des ragots à voix basse ou couraient se réfugier dans les bras de leur mère en hurlant d’excitation. Par la suite, la veuve comprit, aussi sûrement qu’elle connaissait son mari, qu’il avait pris sa décision là, sur-le-champ, qu’il avait vu en elle le meilleur et le seul parti possible. »

La nature joue un grand rôle dans ce roman, et sa splendeur contraste avec la misère, la saleté, la promiscuité des hommes (surtout dans la ville minière). C’est romanesque et facile à lire, ce qui fait que j’ai continué jusqu’au bout.
L’écriture est poétique, mais pas toujours élégante (détails inutiles genre « elle urina puis se nettoya… »). Et j’ai à plusieurs reprises été frappée par des formulations bizarres (peut-être imputables aux traducteurs ?), par exemple :
« elle s’assit et pleura (…) Lorsqu’elle eut terminé… » (terminer de pleurer ??)
« elle traversa un bosquet de pommiers…dans une ferme abandonnée. Elle chercha des bâtiments mais n’en trouva pas » (un bosquet dans une ferme, alors qu’en plus il n’y a pas de bâtiments?)
« elle mâchait avec délibération un morceau de pain »

Conclusion: dispensable...

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L'air à moitié folle, vêtue d'une robe de deuil taillée grossièrement dans un rideau, avec une petite bible pour seul viatique, une jeune femme cavale dans la prairie albertaine, prise en chasse par les frères de son défunt mari. Pour être sûre de leur échapper, elle n'a d'autre choix que de s'enfoncer au coeur des montagnes Rocheuse où seuls l'attendent la famine, le froid, les indiens et les animaux sauvages.
Dès les premières pages il est clair que cette veuve est responsable de la mort de son époux, ce qui explique la détermination de ses beaux-frères à la rattraper. Mais que que s'est-il passé exactement ? Son histoire se découvre petit à petit. Au gré des rencontres qui ponctuent son errance, Mary Boulton se livre chaque fois un peu plus, laissant apparaître une femme en plein désarroi, frappée par le chagrin après un mariage malheureux qui l'a poussée à un geste fatal.
C'est un roman riche en personnages aux âmes troublées, disant peu et semblant sortis tout droit d'un western, cependant Gil Admason va bien au-delà des stéréotypes du genre. A travers le périple de Mary qui fuit ses poursuivants mais également les douleurs et tristesses de sa vie passée, elle brosse finement le portrait d'une femme qui se bat pour survivre et trouver la liberté.
La première moitié de cette histoire est absolument captivante, j'ai lue d'une traite, puis l'intrigue se traîne à un rythme extrêmement lent. Cependant la tension, toujours présente avec la menace qui plane - les deux frères sont toujours à l'affût - m'a tellement mise au supplice que j'ai été obligée de lire la fin pour connaître le dénouement et cesser de griller d'impatience. La fin vaut largement le début, si ce n'est plus. Le récit change enfin de tempo pour reprendre un rythme effréné qui tient en haleine... Mais je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir cette veuve discrètement poétique et bien malgré elle, résolument féministe .
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C'est en grande partie parce que le roman a été traduit par Lori Saint-Martin (en tandem avec son mari Paul Gagné), décédée subitement en octobre 2022, que j'ai eu envie de lire La Veuve, le premier roman de Gil Adamson, un western littéraire au féminin se passant dans l'Ouest canadien en 1903. Très tôt dans le roman on apprend pourquoi Mary, « la veuve » telle que la désigne l'auteure, une jeune femme de dix-neuf ans, est engagée dans une fuite aussi éperdue pour laquelle elle n'est pas du tout préparée, poursuivie telle qu'elle l'est et sans relâche par les frères de son mari qui veulent venger la mort de ce dernier, dont elle est responsable... Gil Adamson réussit dans ce roman qui traite de l'émancipation d'une femme et dans lequel elle introduit des faits réels – William Moreland a existé, de même que l'éboulement survenu dans la ville de Frank en avril 1903 – à brosser tout autant un portrait de la vie au début du XXe siècle qu'une galerie de personnages complexes et attachants. L'écriture, très descriptive, et que j'ai trouvé par moment trop dense au point de ne pas avoir toujours envie de m'y replonger, est empreinte de beaucoup de poésie, et elle est originale dans les images qu'elle convoque. L'auteure a publié une suite en 2020, le Fils de la veuve, que je lirai sûrement.
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Une immersion dans la littérature canadienne.

Le récit se déroule en 1903 dans la partie ouest du Canada, plus particulièrement dans la région de l'Alberta. Mary Boulton, dix-neuf ans, est en fuite. Dès les premières lignes, je suis tout de suite entrée dans l'action, suspendue aux moindres faits et gestes de la jeune femme. « C'était la nuit, et les chiens surgirent d'entre les arbres, déchaînés, hurlants. Ils jaillirent du couvert de la forêt et leurs ombres flottèrent dans un champ baigné de lune. Pendant un moment, on eût dit que la piste de la fille s'était déchirée comme une toile d'araignée, qu'elle avait été emportée par le vent ; il n'en restait que des lambeaux inutiles semés ça et là. Les chiens hésitèrent et se dispersèrent, avides. Ils avançaient lentement, les pattes raides, leur gros museau fouillant le sol. »

Mary tente d'échapper à ses beaux-frères, de grands colosses roux, presque identiques, insensibles et menaçants. Pour la retrouver, les deux hommes engagent un pisteur. Au cours de sa cavale, "la veuve" (c'est ainsi qu'elle est nommée tout au long de ce roman à la troisième personne) se remémore son passé. Elle a été élevée par son père, un ancien pasteur, et sa grand-mère. Son mariage avec John l'a amenée dans des contrées isolées.

Quand les visions et les réminiscences de la veuve s'interrompent, le texte repart dans l'action. J'ai apprécié le personnage de la dame âgée et j'ai regretté de le quitter si tôt. Les brides de récits sur sa vie m'intéressaient. Se sachant menacée, Mary s'enfuit dans les montagnes avec une jument volée. Elle tente alors de survivre dans ces lieux dangereux. Elle fera la rencontre de plusieurs personnages : le Coureur des crêtes, Henry, un indien Crow, ou encore le pasteur Boneycastle. Je ne détaille pas plus pour ne pas dévoiler la suite des évènements.

J'ai apprécié l'écriture. Cependant j'ai trouvé qu'il y avait parfois beaucoup de descriptions ce qui amenait quelques longueurs.
Au début du roman, les allers-retours entre la situation de Mary et l'avancée des deux frères guidés par leur pisteur étaient fréquents, ce qui entretenait le suspense. Mais pendant toute une partie livre, j'ai trouvé qu'ils étaient un peu laissés de côté et mon attrait pour le récit s'est quelque peu estompé.
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Nous sommes au Canada, en 1903.
Mary Boulton commence très bien dans la vie : "Dix-neuf ans et veuve déjà. Mary Boulton. Veuve par sa faute.", comprendre qu'elle a tué son mari et que désormais elle fuit ses deux beaux-frères bien décidés à lui faire la peau pour ce crime.
Jusqu'à un certain point, Mary Boulton a tout fait comme les autres : apprendre à lire, grandir, se fiancer, se marier, avoir un enfant; et puis tout a commencé à par changer avec la mort de son nourrisson, et là, Mary Boulton n'a plus rien fait comme les autres, lassée de la violence, de l'indifférence et des infidélités de son mari elle a fini par lui tirer une cartouche de sa propre carabine (ô l'ironie).
Contrairement à l'adage : "Le veuvage n'est pas un choix; c'est la vie qui vous l'impose.", Mary Boulton son veuvage elle l'a choisi.
Malgré son geste, Mary Boulton se trouve désemparée : "On lui avait tout enlevé - son père, le lieu où elle était née, le peu d'argent qu'elle avait eu, sa bague de fiançailles, son unique enfant et à présent son mari.", il ne lui reste plus qu'à fuir à travers le Canada, les grands espaces, la nature sauvage, et faire plusieurs rencontres qui changeront le cours de sa vie.

L'auteur n'est pas vraiment tendre avec son héroïne, il ne la désigne quasiment que sous le terme de "la veuve", et il lui fait endurer bien des souffrances avant qu'une éclaircie ne pointe à l'horizon de la vie de la jeune femme.
Grâce à sa fuite et aux rencontres qu'elle va faire, Mary Boulton va apprendre à vivre avec ses démons : "Tout était comme avant et pourtant entièrement différent. Telle une femme qui, après une fièvre, émerge de ses draps moites, la veuve contempla la vie nouvelle qui s'offrait à elle. Ne restait plus que son crime.", elle va peut-être y gagner une nouvelle vie, un nouvel espoir.
Elle va aussi devoir apprendre à ouvrir son coeur à un homme : "Quelle folie d'accueillir un homme dans son coeur, de lui concéder un tel pouvoir.", mais un qu'elle aura choisi cette fois-ci, pas qui lui aura été imposé par le devoir de se marier à tout prix.
Parfois, j'ai eu du mal avec ce livre, particulièrement avec son héroïne.
Parce que j'avais sans cesse à l'image le personnage de Dina, cette femme forte qui elle aussi connaît mille tourments mais qui a un véritable caractère, qui est une dure à cuire comme on dit, pas une gentille Mary Boulton qui ne cesse de ressembler à un oiseau tombé du nid trop tôt.
Je sais que ce n'est pas bien de comparer deux romans, deux personnages, deux univers, deux auteurs, pourtant c'est ce que j'ai fait, parce que cela a été plus fort que moi.
Et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai été moyennement prise par l'aventure proposé dans ce récit, je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie pour cette femme.
Par moment il y a de très beaux passages, et puis à d'autres cela manquait de souffle, je commençais presque à m'ennuyer.
Ce roman m'a fait penser au film "Jeremiah Johnson" : paysages magnifiques, présence des Indiens, un homme vivant en solitaire, et un scénario bien souvent creux avec peu de dialogue.
Pourtant, cette veuve croise des personnages hauts en couleur au cours de sa fuite (je pense notamment au "Coureur des crêtes"), mais comme je n'ai jamais réussi à m'attacher complètement à ce personnage il en a été de même pour ses aventures.
J'ai par contre beaucoup apprécié le rôle de la religion à travers la Bible dans ce récit, particulièrement sur le personnage de Mary Boulton.
Il y a même une certaine ironie là-dessous, cette femme cherchant à expier un crime qu'elle a commis et ne pouvant se séparer de ce texte dans lequel elle se réfugie.
Je reconnais que la plume de Gil Adamson est assez belle, il s'agit d'un premier roman, cet auteur est donc plutôt prometteur.

Si "La veuve" n'a pas su totalement me transporter dans son univers peut-être en sera-t-il autrement pour vous.
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Une jeune femme fuit. Deux hommes la suivent, « des frères roux, une carabine sur le dos. ». D'emblée au coeur de l'action, il faudra du temps au lecteur pour en savoir un peu plus sur celle qui est nommée « la veuve », sur ses poursuivants, sur l'époque, sur le lieu exact. C'est surtout le style, les descriptions, les ellipses, qui retiennent l'attention, qui font avancer comme la veuve fuit, sans trop savoir où les pas se dirigent.
La fuite singulièrement prenante de la jeune femme qui fuit le mari qu'elle a tué et les visions qui la hantent, autant que ses poursuivants, est à la fois une aventure humaine, un suspense angoissant et un hommage à la nature sauvage du Canada.
J'ai surtout admiré l'habileté, que je trouve plutôt féminine, à présenter cette aventure sans noircir au maximum le tableau, mais sans non plus tomber dans l'angélisme ou la dégoulinade de bons sentiments. Comme dans la vie, certaines rencontres advenues à Mary Boulton sont bonnes, et d'autres moins, certaines personnes sont animées de pieuses intentions, ou d'intentions moins claires, ou de sentiments plus mouvants. Les forêts, les plaines, la montagne, les arbres et les rivières, les animaux, petits et gros, le temps qu'il fait, sont bien sûr, compte tenu du fait que la jeune femme est à la merci des éléments, d'une grande importance dans sa fuite, au moins autant que les êtres humains…
Je procrastine, j'ai une série de billets à écrire avant celui-ci, en principe ! Mais je ne pouvais résister à l'idée de vous donner envie de le lire, ou du moins d'essayer, tant j'ai adoré ce magnifique premier roman, à la croisée entre Homesman de Glendon Swarthout et A la grâce des hommes de Hannah Kent, deux romans que j'ai beaucoup aimés également.
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Mary Bouton fuit le crime qu'elle a commis, les beaux-frères vengeurs, et elle nous entraîne dans sa fuite, qui devient pour nous découverte. Découverte d'un pays sauvage, merveilleux, immense , à une époque où les autochtones ces indiens non des westerns mais ceux qui savent accueillir recevoir, sauver et penser les plaies.
Elle fuit son passé, mais nous dévoile peut être pour expliquer son crime, ce qu'elle a vécu, une enfance malgré tout appréciée, mais un mariage râté... Pourquoi ? on ne le sait pas trop. Mais ce que l'on sait c'est la souffrance de cette femme de cette mère.
Et le voyage continue, les paysages défilent, les hommes bizarres entrent en scène, indiens, canadiens. Peu de femmes. Un monde rude trop rude, et Mary navigue survit parmi eux. Elle y rencontrera l'amour. Il l'a fuira. Elle deviendra femme impie, redoutée, osera au risque de parjure entrer dans la mine; brisant les tabous et les croyances ancestrales.
Elle n'a que dix neuf ans, elle en paraît deux fois, trois fois plus, mais elle m'a entraîné dans son délire, dans son voyage au creux de son "intérieur" et de sa quête de soi.
J'ai adoré, pour un premier roman, c'est extraordinaire, c'est bien écrit même si parfois, la traduction emprunte au jargon typiquement canadien (ou québécois, du vieux français comme ils disent).
La nommer "la veuve", définit dès le début une excentricité qui fait toute la profondeur du livre et de son aventure...
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Il est des romans que l'on ne remarque pas à leur sortie, pas le moment ou pas l'envie. Et puis la sortie poche, une couverture plus attirante et c'est la bonne surprise. Une histoire âpre et forte dans une nature sauvage qui ne fait aucun cadeau.

Début des années 1900, au nord du Canada. Mary Boulton, dix-neuf ans, a pris la fuite. Nous apprenons dès les premières pages qu'elle a abattu son mari. Ses deux beaux-frères, des géants roux, sont à ses trousses pour se venger.

Eperdue et affolée, elle va droit devant elle, toujours plus au nord, ne sachant ni quoi faire, ni comment survivre. le roman se déploie dans une tension constante, entretenue par la traque des frères. Vont-ils réussir à la rejoindre ? Et que feront-ils à ce moment-là, ces deux taiseux dont l'apparence suffit à glacer les sangs de tout le monde.

La nature hostile est un personnage à part entière dans l'histoire, il y a entre autres, une évocation dantesque d'un glissement de terrain qui a réellement eu lieu au Canada ; Mary va être confrontée à des situations où seuls comptent les besoins primaires, se nourrir, s'abriter, se réchauffer, toujours plus loin des hommes. Pourtant, elle va en rencontrer qui vont lui être secourables. le coureur des crêtes, un pasteur excentrique et néanmoins protecteur, un indien, un nain doué en commerce et d'autres encore. La plupart du temps ce sont des marginaux, des hommes rudes, contraints par la misère à des travaux éreintants.

J'ai oscillé tout au long de ma lecture entre l'agacement parfois devant la passivité de Mary, sa longue habitude d'obéissance et ensuite l'admiration, parce qu'elle va se révéler dans cette fuite. Elle n'est pas si fragile que cela la petite Mary, elle a des ressources qu'elle va apprendre à utiliser.

L'auteure nous réserve d'ailleurs une surprise en fin de roman, une pirouette à laquelle je ne m'attendais pas et qui m'a enchantée.

Un premier roman déjà très abouti, qui mêle l'aventure, le romanesque et les vastes contrées perdues.


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