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Lori Saint-Martin (Traducteur)Paul Gagné (Traducteur)
EAN : 9782267020281
419 pages
Christian Bourgois Editeur (02/04/2009)
3.62/5   158 notes
Résumé :
En 1903, une jeune femme fuit à travers l'Ouest sans regarder derrière elle. Elle n'a qu'une mince, très mince avance sur ses poursuivants. Elle est veuve de fraîche date. Veuve par sa volonté.Dans une étonnante atmosphère de western au féminin, Gil Adamson nous emmène en compagnie de la veuve au sommet des Rocheuses, elle nous fait chevaucher dans la plaine à côté d'un vieil Indien à qui la jeune femme cause une indicible frayeur, et descendre au plus profond d'une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 158 notes
Hondelatte le poete bêla un jour : Dr House , c'est pas Mickey Mouse ! La vie de Mary Boulton non plus! Adamson ne fait ni dans la carabistouille , ni dans le romantisme mais bel et bien dans l'épique avec ce funeste western au féminin , fin mélange de True Grit et de Thelma Et Louise . le théatre de sa vie , contrairement à celui de P. Bouvard , n'est que désillusion et douleur , et ce malgré son tout jeune age ! Désormais vouée à fuir ses deux beaux-freres , sortes de géants roux siamois qu'un impact de bazooka semblerait titiller plus qu'autre chose , cette femme maricide n'a d'autre choix que de brouiller inlassablement les pistes , dans ce somptueux écrin que sont les Rocheuses d'Alberta , ses chances de survie étant désormais à ce prix !

Un premier roman habile et piquant . L'intrigue , malgré un leger manque de nervosité , vous happe du début à la fin . Ici , foin de règlement de compte à la Borsalino car on lave son linge sale en famille ! Ces deux frangins n'ont qu'un seul moteur , la vengeance ! Une vendetta qu'ils comptent bien assouvir au plus tot , fondants sur leur proie telle une omelette Norvégienne sur une hypoglycémique à la vitesse d'un téléphérique au galop ! Mary , dans sa course éffrénée , multipliera les rencontres . Autant de confrontations étonnantes , révélatrices d'un passé mouvementé que l'on appréhende par petites touches...Car à l'instar du philatéliste et ses timbres , Mary n'aura collectionné que les malheurs : et là je ne vous parle pas de ce maudit wok qui fait rien que vous ébouillanter ni d'une énieme panne informatique subie par le geek à deux doigts ( je vous sers un petit whisky ? ) de l'apoplexie , non , mais de ce pere omni-absent , de ce mari volage et de cette douleur débilitante d'enfanter un condamné...Le drame était inévitable , se faire la belle la seule échappatoire . Autre personnage incontournable de ce horse-movie : la nature ! Hostile , sauvage , indomptée , noublions pas que nous nous trouvons toujours dans les Rocheuses Canadiennes , à sensiblement 12358 miles nautiques de Bujumbara à vol de truite arc-en-ciel . La moindre erreur se paye cash ! En cas d'énurésie , d'épistaxis ou de furoncle , laissez tomber ce bon Cymès , il répondrait aux abonnés absents...Térrorisée par ces deux frangins n'aspirant qu'à lui faire la tete au parallélogramme rectangle , Mary poursuit sa course contre la mort , sa course au bout d'elle-meme...Souvent abattue , vidée ( t'avais qu'à prendre tes pinces crocodiles  ) elle n'en demeure pas moins une formidable battante faisant fi , illusoirement , de la séance d'équarrissage finalement libératrice se profilant un peu plus au détour de chaque page . Superbe portrait d'une femme sursitaire courageuse que la vie transcende plus que tout et qui se révele au contact de personnages hauts en couleur. Second bémol , c'est également ce manque d'empathie ressenti à l'égard de cette héroine que l'auteure s'entete à désigner comme «  la veuve «  et non Mary . Difficile de s'identifier et de prendre fait et cause , la pitié prenant le pas sur la sympathie...Point toutefois interessant , Adamson ne se pose pas en juge mais laisse le lecteur se forger sa propre opinion . le climat est toujours oppressant mais permettra , cependant , d'instaurer les prémices d'un début de commencement d'amourette toute en pudeur et en retenue . Oubliez les guépieres , j'ai dit pudeur et retenue ! Au final , un bouquin prenant , traitant aussi bien de périple aventurier que de nature exacerbée , de quete identitaire que de vengeance . Adamson semble s'etre fortement documentée en évoquant des lieux ( ville de Frank ) et des personnages ( William Moreland ) authentiques...

Je ne résiste pas au plaisir de conclure sur ce bouleversant proverbe Sanscrit qui résumera tout cela bien mieux que moi : si qu'tu r'ssens l'bsoin d'lacher l'bride d'tes 'motions m'lancoliques dans un' natur' b'lliqueuse , ben La Veuve y pourvoi'ra ! Quelqu'un aurait-il un mouchoir...ou une serpillère ?
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Mary Bolton, veuve de fraîche date -et par sa main- est obligée de fuir pour échapper à la vengeance de ses beaux-frères, une paire de jumeaux, immenses et roux, prêts à tout pour la châtier. Dans sa robe de deuil et munie de sa seule bible, elle va parcourir le Grand Nord canadien, dans une fuite éperdue à travers les Rocheuses enneigées. Cherchant la paix, se cherchant elle même, "la veuve" trouvera sur son chemin des gens pour l'aider, la force nécessaire pour s'en sortir et le courage de faire face à son destin.


On sait qu'elle fuit. On sait pourquoi et on sait devant qui. Mary Bolton a tué son mari, ses beaux-frères veulent sa peau, normal! Mais très vite, elle apparaît déterminée certes, mais aussi fragile, terriblement seule et bien sûr la question se pose : pourquoi ce crime? Son mari était-il une brute épaisse qui la battait ou Mary est-elle une folle sanguinaire qui a tué pour le plaisir?
Par petites touches, Gil ADAMSON va revenir sur le passé de Mary, de son enfance à son mariage, racontant ses joies, ses peines, ses espoirs et toute cette tristesse qui a fini par muer en colère froide. le meurtre de son mari, dernier acte d'un drame intime, la précipite sur le chemin de la quête de soi. Son aventure la mène dans une nature hostile, un décor de montagne spectaculaire, un froid polaire. Là elle rencontrera le "voleur des crêtes" qui un moment partagera son lit et qui n'est qu'un des personnages hauts en couleur qui émailleront son parcours, avec un pasteur qui construit tout seul une église dans un village de mineurs oublié de tous, un nain contrebandier et d'autres plus discrets mais tout aussi providentiels.
La veuve a-t-elle légitimement tué son mari? Saura-t-elle échappé à ses poursuivants? Finira-t-elle au bout d'une corde pour son crime? Pour le savoir, il faudra lire cette épopée aux saveurs de western qui tient aux tripes de bout en bout, de courses folles en moments de répit. A lire avec la peur au ventre et le goût de l'aventure.
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Je n’ai pas réellement accroché à cette histoire. Je m’étais laissé tenter par la 4ème de couverture, surtout par le commentaire de Jim Harrison, écrivain des grands espaces américains, que j’apprécie assez. Je cite : « La Veuve est un roman tout simplement superbe. (…) Le suspense de ce livre est tel que l’on en ressent physiquement la tension, un effet produit uniquement par les meilleurs romans. » Je trouve cette appréciation excessive. Evidemment, dès le départ, on se demande si Mary sera retrouvée par ses deux beaux-frères. Mais c’est à peu près tout, le reste est prévisible : par deux fois, perdue et seule dans la montagne, elle manque mourir de faim. Mais on sait d’avance qu’elle va survivre, sinon on ne tiendrait pas les 410 pages. Pareil pour sa rencontre avec le « Coureur des crêtes » : vu comment l’auteur distille de petits épisodes le concernant après sa séparation d’avec Mary, on devine très vite comment tout cela va finir.
C’est vrai que les éléments se précipitent un peu dans les 50 dernières pages, mais de là à parler d’un suspense haletant et d’une tension palpable, il y a de la marge.

Je n’ai pas non plus trouvé les personnages fort attachants, même pas « la veuve » (c’est ailleurs agaçant, cette manie de l’auteur de l’appeler tout le temps « la veuve ». Par moments, j’oubliais qu’il s’agissait de Mary, 19 ans). Elle est décrite comme solitaire, livrée à elle-même pendant son enfance, plutôt gauche dans les tâches ménagères, presque inadaptée socialement, et victime d’hallucinations (au début du roman, l’auteur insiste tellement sur ce point qu’on pense que ça va hanter constamment tout le récit, mais il n’en est rien). Tout cela la pousse à se marier à John, alors qu’elle a déjà compris que « il avait trouvé une fille qui ne rechercherait pas la compagnie de ses semblables et s’en passait même volontiers. Dans une cabane en rondins, loin de tout, elle serait beaucoup plus à son aise que ces filles gaies et rieuses qui déambulaient sur la pelouse en se tenant la main, échangeaient des ragots à voix basse ou couraient se réfugier dans les bras de leur mère en hurlant d’excitation. Par la suite, la veuve comprit, aussi sûrement qu’elle connaissait son mari, qu’il avait pris sa décision là, sur-le-champ, qu’il avait vu en elle le meilleur et le seul parti possible. »

La nature joue un grand rôle dans ce roman, et sa splendeur contraste avec la misère, la saleté, la promiscuité des hommes (surtout dans la ville minière). C’est romanesque et facile à lire, ce qui fait que j’ai continué jusqu’au bout.
L’écriture est poétique, mais pas toujours élégante (détails inutiles genre « elle urina puis se nettoya… »). Et j’ai à plusieurs reprises été frappée par des formulations bizarres (peut-être imputables aux traducteurs ?), par exemple :
« elle s’assit et pleura (…) Lorsqu’elle eut terminé… » (terminer de pleurer ??)
« elle traversa un bosquet de pommiers…dans une ferme abandonnée. Elle chercha des bâtiments mais n’en trouva pas » (un bosquet dans une ferme, alors qu’en plus il n’y a pas de bâtiments?)
« elle mâchait avec délibération un morceau de pain »

Conclusion: dispensable...

Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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L'air à moitié folle, vêtue d'une robe de deuil taillée grossièrement dans un rideau, avec une petite bible pour seul viatique, une jeune femme cavale dans la prairie albertaine, prise en chasse par les frères de son défunt mari. Pour être sûre de leur échapper, elle n'a d'autre choix que de s'enfoncer au coeur des montagnes Rocheuse où seuls l'attendent la famine, le froid, les indiens et les animaux sauvages.
Dès les premières pages il est clair que cette veuve est responsable de la mort de son époux, ce qui explique la détermination de ses beaux-frères à la rattraper. Mais que que s'est-il passé exactement ? Son histoire se découvre petit à petit. Au gré des rencontres qui ponctuent son errance, Mary Boulton se livre chaque fois un peu plus, laissant apparaître une femme en plein désarroi, frappée par le chagrin après un mariage malheureux qui l'a poussée à un geste fatal.
C'est un roman riche en personnages aux âmes troublées, disant peu et semblant sortis tout droit d'un western, cependant Gil Admason va bien au-delà des stéréotypes du genre. A travers le périple de Mary qui fuit ses poursuivants mais également les douleurs et tristesses de sa vie passée, elle brosse finement le portrait d'une femme qui se bat pour survivre et trouver la liberté.
La première moitié de cette histoire est absolument captivante, j'ai lue d'une traite, puis l'intrigue se traîne à un rythme extrêmement lent. Cependant la tension, toujours présente avec la menace qui plane - les deux frères sont toujours à l'affût - m'a tellement mise au supplice que j'ai été obligée de lire la fin pour connaître le dénouement et cesser de griller d'impatience. La fin vaut largement le début, si ce n'est plus. Le récit change enfin de tempo pour reprendre un rythme effréné qui tient en haleine... Mais je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir cette veuve discrètement poétique et bien malgré elle, résolument féministe .
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C'est en grande partie parce que le roman a été traduit par Lori Saint-Martin (en tandem avec son mari Paul Gagné), décédée subitement en octobre 2022, que j'ai eu envie de lire La Veuve, le premier roman de Gil Adamson, un western littéraire au féminin se passant dans l'Ouest canadien en 1903. Très tôt dans le roman on apprend pourquoi Mary, « la veuve » telle que la désigne l'auteure, une jeune femme de dix-neuf ans, est engagée dans une fuite aussi éperdue pour laquelle elle n'est pas du tout préparée, poursuivie telle qu'elle l'est et sans relâche par les frères de son mari qui veulent venger la mort de ce dernier, dont elle est responsable... Gil Adamson réussit dans ce roman qui traite de l'émancipation d'une femme et dans lequel elle introduit des faits réels – William Moreland a existé, de même que l'éboulement survenu dans la ville de Frank en avril 1903 – à brosser tout autant un portrait de la vie au début du XXe siècle qu'une galerie de personnages complexes et attachants. L'écriture, très descriptive, et que j'ai trouvé par moment trop dense au point de ne pas avoir toujours envie de m'y replonger, est empreinte de beaucoup de poésie, et elle est originale dans les images qu'elle convoque. L'auteure a publié une suite en 2020, le Fils de la veuve, que je lirai sûrement.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Et soudain elle comprit qu'elle avait rejoint le pont des Indiens. Debout dans les jeunes pousses vertes, elle en eut le souffle coupé, cependant que, en hauteur, résonnaient des voix. Elle resta un moment immobile. Derrière elle, le pont, délicat, semblable à une toile d'araignée. Elle se figea, s'exhorta à desserrer les doigts pour laisser tomber la carabine. Mentalement, elle évaluait le pont qui s'affaissait au milieu, l'écorce humide et glissante qui attendait ses bottes, les cordages servant de main courante à moitié moisis. Les trembles tombés enjambaient le vide, et on voyait leurs racines dénudées. Le pont supporterait-il son poids ? Celui de ses poursuivants ? Elle comprit qu'elle n'atteindrait jamais l'autre côté la carabine à la main
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Un aigle solitaire décrivait des cercles paresseux, à l'affût de quelque invisible curiosité. Debout, à la lisière du campement, la veuve frissonna. Deux ou trois centimètres de neige mouillée recouvraient tout chose. Ses bottes aussi étaient mouillées. L'air était si limpide qu'elle apercevait à travers les arbres une lointaine chaîne de montagnes. Crénelées de neige, elles formaient une palissade qui courait vers le néant. L'aigle aux ailes noires flottait au-dessus de la veuve ; il penchait sa tête pâle pour l'observer. Puis il disparut dans la masse verte indistincte des arbres, aussitôt suivi de moineaux minuscules. Pépiant d'un air triomphant, ils se lancèrent à la poursuite du monstre, comme si c'étaient eux qui l'avaient fait fuir. A la façon des membres d'un comité de vigilance qui regardent le bandit traverser la ville et passer son chemin. La veuve suivit leur progression, blême, les yeux vides. Puis il n'y eu plus rien qu'un ciel blanc uni.
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Par un jour de grand vent, le fou apparut sur un cheval qui filait à vive allure. Il portait un uniforme décoloré - celui de la police montée du Nord-Ouest. Il venait du même côté que la veuve, des profondeurs du pays des Indiens, auquel le col donnait accès. Le cheval fonçait sur les pierres, son pelage blanchi par la sueur, ses maigres flancs labourés par les éperons, couverts de sang séché. Le cavalier et sa monture passèrent en coup de vent devant le chevalement, où les ouvriers, maussades, étaient penchés sur leur gamelle. Saisis, ils levèrent les yeux. L'homme avait disparu. Un ou deux mineurs suivirent l'équipage d'un pas lent.
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A chaque pas, elle était un peu plus libre; à chaque bruit de sabot, elle se détendait, s'apaisait, laissait l'air gonfler ses poumons, et le ciel donnait l'impression de s'élever un peu. Elle suivait une vague piste qui la ramenait chez elle, chez McEchern, où elle trouverait des articles de première nécessité. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle ferait ensuite ni de l'endroit où elle irait. Elle sentit monter en elle une joie exquise, une fierté débordante, car, avec un peu de chance, sa vie lui appartenait désormais, et elle n'était plus à la merci de personne. Comme elle était fortunée!
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Aux limites de la ville, une silhouette argentée passa devant elle en courant et se pétrifia - un petit renard gris.
La bête et la femme s'observèrent amicalement pendant un moment. Puis l'animal se retourna et trotta le long de la route, ses petites hanches tremblantes, s'arrêtant parfois pour regarder par dessus son épaule, comme s'il souhaitait lui indiquer la voie. Mais la veuve savait où elle allait.
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