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Citations sur Americanah (432)

« Le Nigeria devint l’endroit où elle devait être, le seul endroit où elle pouvait enfouir ses racines sans éprouver en permanence le désir de les arracher et d’en secouer la terre. »
« J’ai eu l’impression qu’en Amérique les Blancs et les Noirs travaillent ensemble mais ne jouent pas ensemble, alors qu’ici les Noirs et les Blancs jouent ensemble mais ne travaillent pas ensemble. »
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Il y avait une certaine notion de luxe attachée à la charité à laquelle elle ne pouvait s’identifier et qu’elle ne partageait pas. Considérer la « charité » comme allant de soi, savourer cette bienfaisance envers des gens qu’on ne connaissait pas – cela tenait peut-être au fait d’avoir possédé hier, de posséder aujourd’hui, et de s’attendre à posséder demain. Elle les enviait.
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Une petite femme en veste rouge stricte disait : « Je suis présidente du conseil d’administration d’un organisme humanitaire au Ghana. Nous travaillons avec les femmes en milieu rural. Nous sommes toujours attentifs à engager des employés africains. Nous ne sommes pas le genre d’ONG qui n’utilise pas les travailleurs locaux. Si jamais vous cherchez du travail après votre diplôme et que vous voulez retourner en Afrique, faites-moi signe.
- Merci. » Ifemelu eut soudaine envie, désespérément d’appartenir à un pays qui donnait et non à un pays qui recevait, de faire partie de ceux qui possédaient et de baigner dans le bonheur d’avoir donné, de se compter parmi ceux qui pouvaient faire étalage de pitié et d’empathie généreuses.
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« Je vais vous montrer la maison, Ifemelu, dit Kimberley. Ai-je prononcé votre nom correctement? » Elles passèrent d’une pièce à l’autre - la chambre de ma fille avait des murs roses et un couvre-lit à franges, celle du fils avec une batterie, le bureau où trônait un piano, dont le couvercle de bois cernais était encombré de photos de famille.
« Nous avons pris celle-ci en Inde », dit Kimberley. Ils se tenaient à côté d’un rickshaw vide, en T-shirts, Kimberley avec sa chevelure dorée attachée en queue de cheval, son mari grand et maigre, leur petit garçon blond et leur fille plus âgée aux cheveux roux, tous avec une bouteille d’eau à la main, le sourire aux lèvres. Ils souriaient toujours sur les photos, qu’ils fassent de la voile ou de la randonnée, visitent des lieux touristiques, se tenant ensemble, silhouettes souples et dents blanches. Ils évoquaient pour Ifemelu l’image de les publicités à la télévision, de gens dont la vie apparaissait toujours sous un jour flatteur, et dont même le désordre restait esthétiquement plaisant.
« Certaines des personnes que nous avons rencontrées n’avaient rien, littéralement rien, mais elles étaient si joyeuses » dit Kimberley. Elle prit une photo sur le piano, de sa fille en compagnie de deux Indiennes à la peau sombre et tannée? Leurs sourires découvrant des dents manquantes. « Ces femmes étaient si merveilleuses », dit-elle. Ifemelu apprendrait également que pour Kimberley les pauvres étaient irréprochables. La pauvreté avait un éclat particulier. Elle ne concevait pas qu’un pauvre puisse être brutal ou méchant, parce que leur pauvreté les canonisait, et les plus grands saint étaient des pauvres.
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Il était étonné qu'elle ne regrette pas tout ce qu'elle aurait pu être. Était-ce un trait de caractère inhérant aux femmes, ou avaient-elles appris à dissimuler leurs regrets personnels, à mettre entre parenthèses le cours de leurs existences, à dédier leurs vies aux seuls soins des enfants ?

-p. 363
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Il ne partageait pas leur certitude. Il passait trop de temps à regretter ce qui aurait pu être et à s'interroger sur ce qui devrait être.
- p. 53
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Comment pouvait-on regretter quelque chose dont on ne voulait plus ? Blaine désirait ce qu'elle n'était plus capable de lui donner et elle avait besoin de ce qu'il ne pouvait pas lui offrir, et c'était ce qu'elle pleurait, la perte de ce qui aurait pu être.

-p. 20
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L'homme dit aussi au professeur Hunk: « Pourquoi faut-il que nous parlions toujours de race? Ne pouvons-nous pas être simplement des êtres humains ? » Et le professeur Hunk répond : « C'est exactement le privilège des Blancs, que vous puissiez faire ce genre de réflexion. » La race n'existe pas véritablement pour vous parce qu'elle n'a jamais été une barrière. Les Noirs n'ont pas ce choix. Le Noir dans la rue à New York ne veut pas penser à la race, jusqu'à ce qu'il tente de héler un taxi, et il ne veut pas penser à la race quand il conduit sa Mercedes en respectant la limite de vitesse, jusqu'à ce qu'un flic le force à s'arrêter.
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"Expulsé". Ce mot faisait de lui un être inanimé. Une chose privée de respiration et d'esprit. Une chose.
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 J’avais les yeux ouverts mais je ne voyais pas le ciel. Ça ne m’était jamais arrivé.
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