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Après avoir lu et adoré L'équilibre du monde", je me suis mis à la recherche d'un roman pour me replonger dans l'Inde authentique. Mon choix s'est porté sur les "ombres de Kittur".
Je n'avais pas fait attention qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles, je n'ai rien contre, mais je pensais que les histoires, les destins s'entre croiseraient au fil des nouvelles. Hélas non et à mon humble avis, le roman aurait gagné en profondeur et intérêt.
Comme souvent avec des nouvelles, certaines sont plus accrocheuses que d'autres. Je referme le recueil avec un sentiment très mitigé.
Les 14 nouvelles qui se passent au sein d'une ville imaginaire illustrent de façon très diverse les diverses strates de la société indienne, les plus ou moins érudits, les plus ou moins riches (ou pauvre), les différents ages de la vie, différentes castes, différents sexes.

Ma synthèse ; c'est assez agréable à lire, une bonne immersion Indienne dépaysante, mais certaines nouvelles manquent d'intérêt.
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Je suis une grande lectrice de nouvelles, j'aime découvrir des tranches de vie qu'elles soient amusantes, joyeuses ou tristes.
J'aime aussi découvrir de nouveaux horizons surtout lorsque je ne connais que peu d'auteurs d'un pays. C'est une des raisons qui m'ont décidée à participer aux "Etapes indiennes" organisées par Hilde.

J'ai beaucoup lu Bulbul Sharma, je me délectée de « La colère des aubergines » de « Mes sacrées tantes » ou de « Mangue amère » nouvelles aussi épicées que la cuisine d'Inde.

Il était temps d'ouvrir d'autres recueils et c'est chose faite avec « Les ombres de Kittur » d'Aravind Adiga.

Autant les nouvelles de Sharma s'orientent vers la condition féminine en Inde et le statut de la femme au sein de la société régie par le système de castes, autant « Les ombres de Kittur » sont des récits qui s'éclairent les uns les autres.



L'auteur invite le lecteur à suivre un itinéraire touristique sur plusieurs journées, elles-mêmes divisées en matinée et après-midi.

Kittur, ville portuaire imaginaire sur la mer d'Oman proche des pays du Golfe, eldorado ou enfer, offre un formidable terreau d'histoires et invoque l'Inde entière dans sa galerie de personnages aussi attachants qu'ils peuvent être horripilants.

Kittur, ses enfants des rues, ses mendiants, ses travailleurs sur exploités sans vergogne par plus fort qu'eux, ses castes qui parfois se mélangent, ses trafics, ses aspirations philosophiques ou politiques, ses nombreuses religions, ses immigrés tamouls sans oublier ses rikshawallahs, forçats de la route pédalant sans relâche pour gagner trois roupies dans des courses harassantes, ses hommes politiques roublards et ses fonctionnaires corrompus.



On croise un vendeur de photocopies illégales des « Versets sataniques » de Salman Rusdie. Les policiers et l'avocat sont rompus à la routine de l'arrestation du bonhomme Ramakrishna Xerox qui à peine libéré reprendra son commerce misérable.

On rencontre un jeune « métis » issu d'une union entre un brahmane et une femme issue d'une basse caste, Shankara. le jeune homme fait partie d'un groupe de mauvais garçons au lycée privé tenu par les Jésuites. Il raille l'autorité, se moque des professeurs et prend du bon temps. Un jour il entend que pour fabriquer une bombe il suffirait d'acheter de l'engrais. Shankara appartient à la classe aisée sans en posséder tous les codes. Il en fera les frais à plusieurs reprises car il a tendance à tout prendre au pied de la lettre. Il posera sa bombe qui ne fera pas de grands dégâts mais le mettra devant ses incohérences et face à la réalité. On ne peut qu'être peiné de le voir errer aux frontières de l'acceptation de sa caste.

On suit le dur périple d'une fillette, Soumya, à travers la ville, en quête de la dose d'héroïne pour son père. La moindre roupie épargnée est dépensée dans une dose pour que le père tienne le coup, lui qui s'esquinte à démolir ou construire les villas cossues des classes aisées. Un shoot pour oublier la misère, l'accablement et le désespoir.

On s'arrête aux côtés du jardinier catholique, George D'Souza, au service de Madame Gomez. Les liens se tissent sur fond d'absence de l'époux, au point de rendre difficile à tenir la distanciation sociale entre l'employeur et l'employé.

On compatit aux malheurs de Murali, brahmane converti aux valeurs communistes. Au fil des litanies des solliciteurs, il se prend d'intérêt pour une jeune fille qui à la mort de son père voit les possibilités de mariage s'évanouissent. Il fera en sorte que la veuve reçoive des aides financières et il en sera fort mal récompensé. Il prend conscience qu'il est passé à côté de sa vie. Une nouvelle triste et sombre narrant la vie d'un homme qui crut possible de changer le mode de vie hindou.

On rejoint le couple sans enfant amoureux de leur cadre de vie : vivre en lisière de la dernière forêt de la région, loin de l'agitation de la ville industrieuse. Jusqu'au jour où la cupidité immobilière ne s'encombre plus de la nature.

On sourit en observant Abbasi le propriétaire, musulman, d'un atelier de confection, se débattre avec la corruption des fonctionnaires. On sourit et on rit car il y a des scènes savoureuses d'ironie où on se demande qui gruge qui.



Ces destinées attachantes, émouvantes, que suit le lecteur au rythme des transports en commun ou des livraisons en vélo, sont autant d'exemples d'enjeux, identiques et horribles, des castes, de pouvoir et de classe. L'Inde de la misère et de l'injustice marquée par les assassinats d'Indira Ghandi et de son fils Rajiv. Nous sommes loin des papotages entre femmes autour des plats à préparer.

« Les ombres de Kittur » relate les destins d'être cabossés par la vie, d'hommes et de femmes englués dans le cercle vicieux des préjugés sociaux et celui de la misère endémique.



Ce recueil de nouvelles est un texte fort, livrant sans filtre la réalité d'une Inde aux portes de la modernité : des talents à revendre englués dans une bureaucratie veule. le miracle économique tant vanté à l'époque est aux antipodes de ce qui fut « vendu » à l'Occident.
Lien : https://chatperlipopette.blo..
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e guide touristique de Kittur, ville d'Inde du Sud, située entre Goa et Calicut, est sorti tout droit de l'imagination de l'auteur. En effet, Kittur n'existe pas ! le texte entremêle présentation historique, points d'intérêts et portraits de ses habitants. Nous sommes loin des fastes et paillettes de Bollywood : les « héros » sont confrontés à la dureté de la vie indienne (que ce soit pour des raisons financières, de castes, de mauvais choix de vie, etc.). Les descriptions sont sans concessions. A la fin des nouvelles, rien n'a changé ou alors la situation initiale s'est nettement dégradée…

Ce texte fait réfléchir : en effet, notre imaginaire nous présente une certaine vision positive de l'Inde ; or, nous occultons tout un aspect de pays, notamment les inégalités. Il est vraiment intéressant en cela.
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Le titre anglais du roman – Between the Assassinations – est plus explicite pour cerner les intentions de l'auteur : décrire le sort peu enviable des déshérités dans une ville imaginaire du Karnataka entre l'assassinat d'Indira Gandhi en 1984 et celui de son fils, Rajih, en 1991. le livre prend la forme d'une pérégrination dans les lieux emblématiques de la ville, chaque étape servant de cadre à une nouvelle. Kittur devient en quelque sorte l'allégorie de l'Inde, dans une peinture d'une noirceur revendiquée. Aravind Adiga décrit la violence endémique qui touche les basses castes, la corruption, les tensions entre musulmans et hindous, le sort des immigrés tamouls, la mesquinerie des chrétiens, les ravages de l'alcool et de la drogue. Un portrait sans aucune concession de son pays qu'il juge incapable d'apporter une réponse aux inégalités criantes qui structurent la société indienne.
La limite du livre est peut-être le sentiment de désespoir qui pèse sur tous ces destins brisés et qui finit par hanter le lecteur. On retrouvait déjà dans L'équilibre du monde de Rohinton Mistry ce pessimisme sans nuance qui semble dénier tout progrès à l'un des États les plus peuplés de la planète.
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Sombre et émouvant.
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j'ai beaucoup aimé ce livre qui nous donne une image de l'Inde d'aujourd'hui loin des clichés touristiques. le roman est découpé en demi-journée qui sont chacune l'occasion de présenter un personnage, sa vie, sa condition et les vicissitudes auxquelles il fait face. L'auteur nous dresse un portrait complet de ce pays aux multiples religions, langues, castes ... Ils ne nous épargne pas de la violence quotidienne pour la survie. Non en Inde il n'y a pas que les palais des anciens Maharajas ...
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Kittur est une ville (imaginaire) côtière de l'Inde du Sud avec de nombreux attraits touristiques - cathédrale, tombeau d'un saint musulman, phare, mosquée, temples hindoues, marché ...
Ce qu'il fait son histoire ce sont ces ombres - personnages de toutes les religions, de toutes origines, de tous statuts sociaux, ... qui fourmillent dans cette ville et dont certains ne laisseront aucune empreinte pour le futur.
Le roman est en réalité une déclinaison de nombreuses petites histoires qui raconte un morceau de vie d'une petite poignée de ses habitants de Kittur historiquement entre l'assassinat d'Indira Gandhi et avant celle de son fils. On retrouve un proviseur adjoint d'un établissement scolaire, élève de ce même établissement, démousticateur, cuisinière, journaliste, communiste, vendeur de faux livres, coolie d'un marchant de meuble, ... En introduction de chaque histoire, une petite description de la ville presque comme un guide touristique.
Une lecture agréable et légère.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Nous découvrons Kittur, petite ville imaginaire de l'Inde ("entre Goa et Calicut"), nous sommes invités à rencontrer ses habitants, des personnages hauts en couleur, avec leurs rêves, leurs souffrances, leur destinée plus ou moins heureuse, leur statut et leur religion.

Mendicité, corruption, pauvreté, injustices liées au système des castes, l'auteur aborde ainsi toute une gamme de thèmes, de problématiques indiennes "entre l'assassinat d'Indira Gandhi (1984) et celui de son fils Rajiv (1991).

Qu'il s'agisse d'un vendeur de livres photocopiés, d'un journaliste voulant révéler la vérité sur la corruption d'un système, d'un jeune homme posant une bombe en espérant mettre fin au système des castes, tous ou presque ont l'espoir de changer leur société.

J'ai été touchée, parfois un peu perplexe, car la plupart de ces récits laissent un goût d'inachevé. Beaucoup de légèreté malgré des sujets forts et une agréable écriture qui sert ces histoires qui ne marquent pas toujours l'esprit.

J'ai apprécié cette virée à Kittur mais sans plus et j'ai peur de vite l'oublier. Étrange sensation. Je suis un peu déçue par rapport à mes attentes mais contente quand même de l'avoir découvert.
Lien : http://www.lelivroblog.fr/ar..
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J'avais de grandes attentes concernant ce livre car le précédent roman de cet auteur, le Tigre Blanc, avait été un vrai coup de coeur! Aussi, c'est avec un peu d'appréhension que j'ai débuté ce roman. D'ailleurs, ce n'est pas véritablement un roman et ce n'est pas non plus un recueil de nouvelles à proprement parler... ce sont des instantanés de vie ayant comme point commun de se dérouler au même endroit.
Et, en effet, chaque histoire raconte quelques jours de la vie d'un habitant pris au hasard, riche ou pauvre, jeune ou vieux, de la ville imaginaire de Kittur, dans le sud de l'Inde (état du Karnataka) dans les années 80 (Between the Assassinations, le titre anglais, fait référence à la période entre l'assassinat d'Indira Gandhi en 1983 et celui de son fils Rajiv en 1991). Pour donner une réalité à la ville de Kittur, Aravind Adiga a entrecoupé chaque récit de quelques lignes sur l'histoire de la ville, sa culture, sa géographie... un vrai guide touristique, très intéressant au demeurant !
Et Kittur nous est ainsi présentée comme un concentré d'Inde dans toute sa complexité et sa richesse : diversité culturelle, linguistique ou religieuse, différence entre les castes et conflits que cela génère, mais également corruption, terrorisme, création de richesse ou pauvreté; Aravind Adiga évoque tous ces thèmes... et bien plus encore !
Un livre réussi à découvrir...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Ce recueil de nouvelles trace un lien géographique entre les quatorze héros, des personnages pitoyables qui personnifient les divers maux de l'Inde : tous vivent en Inde du Sud, dans la ville imaginaire de Kittur, située quelque part entre Goa et Calicut, sur la mer d'Oman.
Rien ne rapproche en effet l'enfant des rues, un petit musulman de la campagne, qui va devenir voleur et paresseux, de ce patron du textile exploitant ses ouvrières et grugé par des fonctionnaires corrompus, ce journaliste honnête et désireux de publier la vérité sur les affrontements inter-religieux et qui découvre que ces faits masquaient une profitable opération immobilière, de ce sous-directeur du lycée catholique constatant avec amertume le goût immodéré pour le cinéma X de son meilleur élève, ce qui lui vaudra une crise cardiaque fatale... Cet adolescent qui cache sa maladie vénérienne à son père et qui recourt à des charlatans, de cet ouvrier qui va perdre par imprudence un bon emploi d'homme à tout faire chez une patronne pour une fois compréhensive...
Misère, crasse, exploitation, désillusions, corruption généralisée, incurie, affairisme, c'est la face sombre de l'Inde que se plait à peindre A. Adiga dans ce recueil... Aucun espoir, aucun rayon de soleil, ne vient éclairer ce sombre tableau, où l'honnêteté rime avec bêtise, où les ambitions intellectuelles ou les scrupules sont bafoués... de surcroît l'absence de lien entre les nouvelles décourage le lecteur le mieux disposé...
Une fresque impitoyable, sans concessions, et déprimante des vices de l'Inde...
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