Citations sur Le tour de la France par deux enfants d'aujourd'hui (23)
"Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît, car tu risquerais de ne pas te perdre."
Au passage de la Vilaine, nous avons franchi un rideau de pluie comme on s'acquitte d'un péage. Nous entrions enfin en Bretagne, capitale des lessiveuses.
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Des générations d'écoliers avaient appris l'histoire te la géographie de France avec le Tour de France par deux enfants. En classe, ils avaient ouverts le manuel des cours moyens et s'étaient évadés avec les frères Volden. Le l ivre de quelques trois cents pages, maquillés de gravures et de cartes, avait tenu pendant des décennies, là où les manuels nouvelles génération ne résistent pas cinq ans.
Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît, car tu risquerais de ne pas te perdre (proverbe juif)
Restez alertes, changez à votre guise de cap, ne suivez jamais l'aiguille d'aucune boussole.
Ça me fait mal de vous voir repartir tout nu. Choisissez-vous chacun un livre, ce sera mon cadeau.
Sans carton rose, à 80 ans passés, il était cuit. Le juge s'était montré magnanime et commuait le retrait en suspension. Passé la période probatoire, il suffirait audit Fiodor de se présenter sobre à la visite médicale. Hélas, notre ami en avait d'autres, qui s'invitaient plus souvent qu'à leur tour pour lui remonter le moral. Dans la région, on savait se serrer les coudes. On savait aussi les lever. Lors de précédentes venues, j'avais pu constater que les pruniers donnaient ici plus de liqueur que de confiture...
En vérité, le catéchisme laïc n'avait pas disparu, seulement changé de nom. Je me souvenais de nos cours d'instruction civique au collège : à raison d'une heure par semaine, l'équipe éducative tentait de nous convaincre du bien-fondé des institutions de la République, "afin que nous trouvions nos repères et notre place au sein de la collectivité régie par des droits et des devoirs". Autant dire que nous attendions surtout l'heure de la cantine.
Ma dernière sortie de classe remontait aux années de collège. C'était une journée d'évasion qui commençait toujours à l'aube, devant l'école, au pied d'un autocar en warnings. On jetait nos sacs à pique-nique dans les soutes, et on filait chercher la place la plus éloignée du conducteur. Le car sentait le sapin désodorisant et les godasses. Certains copains étaient équipés pour grimper l'Annapurna. Les parents craignaient pour leur bout d'chou. D'autres étaient dans la situation inverse. Livrés à eux-mêmes, en T-shirt toujours. Ils mangeraient le sandwich préparé par les cuisiniers de la cantine.
Tandis que la ville perdait ses industries, les édiles se souciaient surtout du vacancier. Il s’agissait là encore d’attirer l'aoûtien, et tant pis pour le janvieriste, le fevriard, le marsien et les autres.