AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,22

sur 223 notes
J'ai bien aimé lire ce dernier petit livre/petit mois de mon défit.
J'aime l'écriture même si il y a des descritions un peu longues pour moi parfois...
J'aime l'ambiance de la ville décrite, Cagliari. Je retrouve les rues étroites, la chaleur, le voisinage très proche qui permet de tout savoir !
Une histoire de famille un peu drôle, 3 soeurs qui ont une perception de l'amour bien différente! Il existe une petite folie dans tous ces personnages, c'est chantant, il y a comme une mélodie dans l'écriture de Milena Agus.
C'est un moment de vie, il n'y a pas vraiment de début car la vie est en cours, et pas vraiment de fin car la vie continue.
Commenter  J’apprécie          50

Je retrouve toujours avec plaisir l'univers de Milena Agus. Elle raconte de roman en nouvelle, depuis sa Sardaigne méconnue et légèrement décalée des histoires de famille plutôt grises avec des percées de couleurs vives. Les personnages féminins et aussi les enfants ont tous un petit grain qui les rend bigrement attachants. Ils sont sur un fil, sauvés par la fantaisie et l'espérance. Et cette Comtesse de Ricotta (2009) ne fait pas exception.
Trois soeurs, descendantes d'aristocrates, occupent trois appartements dans l'ancien palais familial en décrépitude à Cagliari. Il a fallu céder les autres morceau par morceau. Elles tentent toutes les trois de s'adapter à cette dure réalité qui s'impose sans renoncer à leur rêves. Noémie l'aînée, glaciale magistrate, occupe le dernier étage et souhaiterait racheter l'intégralité du palais, appartement par appartement. Maddalena la cadette rêve d'enfants plein la maison. Elle vit à l'étage noble avec son Salvatore. Ils s'échinent à essayer de procréer et élèvent un chien. La troisième, une enseignante chahutée est surnommée La comtesse de Ricotta car la ricotta est un fromage de brebis très doux qui a du mal à tenir le coup quand on le met dans un moule. Elle essaie de bien faire mais elle rate à chaque fois. Elle a un petit garçon Carlino qui semble retardé et qui n'a pas de copains. Arrivent une grossesse et deux hommes singuliers. le premier Elias est le neveu de l'antique nounou récemment revenue au palais après en avoir été chassée. C'est un beau berger insaisissable, intéressé par l'architecture du palais et la porcelaine. le second est un voisin, locataire fraîchement plaqué par sa femme violoniste. Il s'intéresse au petit Carlino. Conte de fée ? Hum...
Commenter  J’apprécie          436
La comtesse de Ricotta de Milena Agus

Editions Liana Levi

Sur les hauteurs de Cagliari en Sardaigne, les trois soeurs vivent dans leur Palazzo décati.

Héritières d'un faste parti en lambeaux, la demeure a eu ses heures de gloire, il n'en reste qu'un service de porcelaine fine et des appartements qu'elles ont partagés équitablement avant de vendre le reste divisé en appartements.

Les trois soeurs ne sont pas des cadeaux, femmes un brin exaltées et carrément extravagantes, fortes, entières et ... fêlées. C'est un peu la marque de fabrique de Milena Agus de nous offrir des portraits de femmes singulières que leurs fêlures nous rendent particulièrement attachantes !

L'obsessionnelle Noémi, elle est l'ainée, revêche elle fait peur aux hommes, son métier lui permet de rénover le Palazzo, sensible aux maisons de famille, elle entretient le doux espoir de rassembler l'héritage tel qu'il était du temps de leur père.

Maddalena, la cadette n'a qu'une idée, voir son ventre s'arrondir. Pour cela elle laisse libre cours à une sexualité débridée et assumée, matinée d'une pointe de jalousie.

La plus jeune est la Comtesse de Ricotta, à l'image de ce fromage mal dégrossi, un peu grumeleux et branlant, la jeune femme n'est que maladresses, gaffes, étourderies. Gentille mais à côté de sa vie, elle se laisse porter, elle a raté jusqu'à son fils le pauvre Carlino.

Les trois soeurs sont entourées de leur ancienne gouvernante, par loyauté car si elle est dévouée, elle n'est pas gentille. On assiste à leurs péripéties, leurs amours désenchantées, leur lien indéfectible de soeurs en galère, leur farouche volonté de faire perdurer un temps révolu. Et enfin, l'apaisement qui est souvent là où on ne l'attend plus...

J'associe souvent Milena Agus à la Elsa Morante de Mensonge et sortilège, des portraits décalés, un peu foutraques, une écriture brute mais empreinte de nostalgie où la mélancolie côtoie la drôlerie.

Il y a quelques semaines, j'étais en panne de lecture, alors j'ai relu La Comtesse de Ricotta, un des premiers romans de l'auteure. Un de mes préférés.

La magie est toujours intacte !

A lire dans le hamac sous le chêne, un verre de Campidano di Terralba, pas trop loin !
Commenter  J’apprécie          50
Court roman (moins de 120 pages) poétique, sur trois soeurs un peu "folles" dans leur palais délabré de Caligari. C'est très plaisant, poétique, C'est le passé, le présent, l'avenir qui surgissent au fil des pages. C'est l'amour aussi sous toutes ses formes. Mais pour ma part je n'ai pas été totalement séduit...
Commenter  J’apprécie          10
Une belle demeure aristocratique dans Cagliari.
Elle a été divisée en appartements qui ont été vendus.
Les trois soeurs propriétaires s'en sont gardé un chacune.
Tout s'y dégrade plus ou moins.
C'est grandeur et décadence.
Une histoire qui se lit comme un conte poétique.
Tout est un peu suranné, tant les lieux que les personnages, on réalise à peine que ça se passe de nos jours.
C'est un roman d'ambiance.
Une ambiance qui m'a vraiment séduite.
Les trois soeurs semblent toutes engluées dans leurs problèmes existentiels et sorties d'une autre époque, ainsi que les autres personnages.
Les lieux sont magiques, décrits avec amour.
J'adore la couverture que j'avais repérée depuis si longtemps.
Un vrai régal dépaysant que la folle histoire de ces trois soeurs déjantées.
Commenter  J’apprécie          220
Je me sens désormais chez moi dans l'univers de Milena Agus,et la lecture de la Comtesse de Ricotta m'a fait retrouvé son sujet de prédilection : l'Amour.
Ses histoires se suivent et se ressemblent et peut-être qu'à un moment je m'en lasserai mais cette fois encore j'ai goûté avec plaisir à la fragilité des personnages, à la poésie particulière qui glisse de la plume de cette auteure. Comme très souvent l'histoire se déroule dans un village sarde. Trois soeurs vivent dans le palais familial , désormais decatit et plus entièrement à elles. Chacune , bien que différemment, ont le mal d'amour. le décalage entre une émotion toujours palpable et même souveraine et pourtant tenue à distance, confère un charme et une attraction puissante sur moi. Il y a encore cette fois, ce petit grain de folie qui émeut, qui rappelle la singularité et la valeur de chaque être pour peu qu'on sache cueillir l'essentiel...Vous devez être une bien belle personne Milena...
Commenter  J’apprécie          300
J'avais beaucoup aimé « Mal de pierres », ce beau souvenir restait en moi et m'a amenée à renouer avec la prose de Milena Agus.

« La comtesse de ricotta » nous conte, dans une atmosphère remplie de nostalgie mélancolique, avec délicatesse la splendeur passée d'une grande famille de Cagliari dont le palazzo se délabre.

Les trois soeurs vivent différemment la perte de la splendeur familiale, les appartements ont été vendus pour ne pas sombre financièrement, elles vivent dans les trois appartements dont elles sont toujours propriétaires.

Noémi, avocate de renom, s'accroche à l'idée de renouer avec le passé et espère pouvoir racheter ce qui a été vendu. Elle vit seule, célibataire, avec l'espoir de rencontrer l'amour de sa vie.

Maddalena est mariée, coud merveilleusement bien et ne vit que pour enfanter un jour. Les plaisirs charnels n'ont qu'un seul but : être enceinte. Elle ne ménage pas ses efforts et entoure de sensualité son époux.

Puis on rencontre la benjamine dite la comtesse de Ricotta, si fragile qu'elle ne va jamais au bout de ses projets. Tout lui échappe des mains, la catastrophe n'est jamais bien loin. Elle élève seule son petit garçon Carlino, avec lequel personne ne veut jouer parce qu'il est décalé et étrange. On pourrait le croire simplet mais on sait qu'il ne l'est pas. Il est simplement différent comme sa maman la Comtesse de Ricotta. Toute petite elle s'intéressait aux misérables, aux contrefaits, à ceux qui vivent aux lisières du monde. Plus tard elle gardait les enfants des femmes pauvres pour qu'elles puissent travailler, la Comtesse de Ricotta devenait alors nounou gratuite au grand désespoir de ses soeurs. Fragile, maladroite, empathique et désespérée de n'arriver à rien.

Pourtant l'espoir demeure : de l'autre côté du mur le voisin, sans se montrer, communique avec Carlino et sa mère. L'amour se trouve-t-il derrière ce mur ?



Milena Agus nous fait glisser, mine de rien, dans un récit au charme incroyable : en quelques phrases, nous sommes dans un autre monde, celui d'un palazzo nobiliaire qui s'effrite dans la mélancolie. La Sardaigne est flamboyante dans les descriptions des paysages que l'on peut admirer depuis la colline du Castello, quartier médiéval où se dresse le palazzo des comtesses. La Sardaigne revêt le voile nostalgie d'un passé révolu quand nous suivons les méandres des sentiments et pensées des trois soeurs.

Leur quête est identique bien qu'elle emprunte des chemins différents, accordant autant de désillusions que d'espoirs. Parfois la tentation est forte de tout laisser tomber et de disparaître dans le bleu de la mer ou le vide de l'oubli. Souvent la vie et ses inattendus redonnent des couleurs au récit, à cette histoire désarmante qu'il nous est impossible de voir triste.

L'idéal n'existe pas sauf dans les contes. Sa quête ne peut apporter de plénitude puisque jamais la satisfaction n'est au rendez-vous. L'amour idéal est un leurre dont le voile obstrue le champ de vision : tant que nous sommes à sa recherche, nous errons sans fin, nous accommodant, peu ou prou, de petits arrangements avec la réalité. Noemi se retrouve confrontée à cela lorsqu'elle rencontre le neveu de leur ancienne gouvernante qui restaurera la façade de la cour intérieure du palazzo.



« La comtesse de Ricotta » se lit et se découvre entre les mots, dans ces espaces silencieux où la rêverie du lecteur est accueillie à bras ouverts. Chacun a une part « ricotta » en soi, une fragilité intrinsèque à assumer ou à dissimuler.

La poésie est présente, elle rythme le récit et lui apporte une lumière tendre et émouvante. Nous naviguons sur cette part merveilleuse laissée au rêve et ce n'est que joie en ces temps qui en manquent beaucoup.
Lien : https://chatperlipopette.blo..
Commenter  J’apprécie          40
Dans une atmosphère assez mélancolique et délicate, ce court roman raconte la vie de trois soeurs, dont la fortune familiale ne se résume plus qu'à quelques pièces d'un palazzo décrépit.
J'ai beaucoup aimé le style fluide et distingué de Milena Agus qui décrit avec poésie et beaucoup de sobriété la vie de ces trois soeurs. L'atmosphère de la ville sarde en arrière-plan est particulièrement bien rendue. L'histoire en elle-même ainsi que les personnages sont assez déroutants, mais j'ai aimé qu'on suive parallèlement ces trois vies et leurs trois façons d'appréhender l'existence.
Commenter  J’apprécie          60
Un Milena Agus plus nostalgique que d'habitude. Un triple portrait de femmes aux caractères antagonistes, aux prises avec la fatalité. Une nouvelle variation autour des thèmes chers à l'auteur : la famille, la vie en vase clos, le trouble, la passion, le désenchantement. Avec un style toujours aussi mordant : c'est une femme qui écrit sur des femmes désirées ou désirantes, sans jamais taire leurs faiblesses.
Commenter  J’apprécie          10
Je l'ai lu et relu. La comtesse de Ricotta me touche. Peut être parce que je me reconnais en elle. Un peu. Il y a en ce roman, un charme désuet qui transporte l'âme dans des contrées roses et ventées. On voudrait être auprès de ces soeurs, parler avec elles. Demander à Maddalena pourquoi elle aime tant son amant, et comment elle fait pour ignorer tant le charme fou que son être entier émane On aimerait dire à Noemi que contrôler tant de choses rassure, soit, mais que le bonheur est ailleurs . On aimerait prendre la Comtesse de Ricotta dans nos bras et lui dire que plus jamais le voisin ne fermera sa fenêtre. On aimerait promettre à Carlino que des meilleurs amis il en aurait plein, jusqu'au ciel. de la poésie de l'amour, de la solidarité dans la famille, des pleurs, beaucoup de rires : merci, Milena Agus.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (403) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
833 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}