Je suis parfois l'heureuse destinataire de cartons remplis d'ouvrages dont on souhaite se débarrasser. L'ouverture de ces colis équivaut pour moi à la découverte d'un véritable trésor. Impatiente, je me contrains néanmoins à faire durer le plaisir et à ne pas trop précipiter l'examen de leur contenu.
Durant l'un de ces inventaires, la première de couverture gaie et colorée de
Si tu me voyais maintenant m'a immédiatement interpellée : un titre ondoyant semblant chantonné par le vent et une femme vêtue d'une robe écarlate gambadant nus pieds, sous un beau ciel bleu parsemé de nuages cotonneux, à travers un magnifique champ de fleurs. Tout cela exhale la joie et le bonheur, ai-je pensé, et mes cheveux ont commencé à voleter, mes poumons à s'emplir d'odorants et entêtants parfums et mes pieds à sentir le doux chatouillis du tapis végétal. le résumé indiquait une romance magique sur les terres irlandaises ; il ne m'en a pas fallu davantage pour embarquer définitivement.
Le voyage ne fut malheureusement pas à la hauteur de mes espérances. Celui-ci, effectivement, loin d'être captivant et exaltant comme je l'imaginais, s'est même plutôt avéré assez rapidement d'une grande platitude.
Ivan apparaît soudainement dans la vie de ses amis lorsque ces derniers ont besoin de lui et en disparaît aussi subitement quand ils sont en mesure de se passer de ses service et, par conséquent, de voler de leurs propres ailes. Les liens qu'ils tissent avec eux se font et se défont sans peine et personne ne souffre de la séparation.
Jusqu'à l'exception qui confirme la règle bien naturellement...
Elizabeth est une jeune décoratrice d'intérieur qui mène une existence des plus sérieuses, pour ne pas dire des plus austères. Par protection, l'Irlandaise s'est, en effet, façonné un univers où tout est sous contrôle et dont la devise pourrait être " Ordre et Raison " : journées méticuleusement organisées, maison toujours impeccable, tenues vestimentaires sobres et classiques, émotions canalisées et réprimées.
Mais, au contact d'Ivan, Elizabeth apprivoise ses peurs, ose les regarder en face et les affronter. Elle franchit les murs de la prison dans laquelle elle s'était enfermée et s'ouvre enfin au monde. Elle laisse éclore sa créativité et libère ses sentiments, notamment ceux qu'elle éprouve envers Luke, son neveu âgé de six ans, qu'elle élevait jusque-là de façon assez maladroite.
Ivan n'est guère surpris par les changements qu'il insuffle dans la vie de la jeune femme. Il en a l'habitude. Ce à quoi il ne s'attendait pas, par contre, c'est de se retrouver à son tour bouleversé et marqué à jamais...
Même si certains passages du livre, comme celui de la cueillette des dents-de-lion ou celui relatif aux touchantes révélations d'Opale, la supérieure hiérarchique d'Ivan, m'ont plu, l'ouvrage, dans sa globalité, ne m'a absolument pas conquise.
Le roman présente de nombreuses longueurs alors que les aspects les plus intéressants tels que la dimension fantastique ou la psychologie des personnages sont abordés de manière beaucoup trop superficielle à mon goût.