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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Petite fille heureuse, la vie de l'auteure bascule quand elle se retrouve future femme. Une flopée d'interdits lui tombe alors dessus dont le puissant symbole qu' est le port de la tenue obligatoire aux femmes en Arabie Saoudite. Cet assemblage de tissus noirs invisibilise les femmes et leur nie toute individualité. La place des femmes est comme dans beaucoup de pays limitée, contrainte, décidée par les hommes. Hommes qui peuvent éructer, frapper, tuer, évacuer leurs tenions sociales, psychiques et sexuelles sur celles qui de toutes façons ont tort.

L'auteure s'intègre mal dans ce système et va s'éloigner de la religion et de la place qui lui est assignée. Elle est contrainte à fuir si elle veut vivre. Commence alors le récit de cette fuite et la vie de réfugiée, qui n'est pas toujours facile mais ouvre les portes d'un avenir plus libre.

Je ne m'attendais pas à un manifeste féministe, le pays d'origine donne une indication claire sur les options prises, mais ce récit permet de voir le poids au quotidien de ces traditions archaïques. Pas vraiment étonnée non plus de la frustration sexuelle des hommes et de leur attitude envers les femmes qu'ils croisent, néanmoins surprise de la fréquence des agressions et désespérée pour ces filles, ces femmes, qui ne peuvent même pas mettre des mots sur ce qui leur arrive.

Un témoignage peu joyeux mais qui a donné de la consistance à ce que j'imaginais.


PS: La défense de l'égalité hommes/femmes mérite mieux, ici comme ailleurs, que la longueur d'un tee-shirt ou l'écriture dite inclusive( qui est tout bonnement indigeste ) ...

PS: L'apostasie devrait être un droit fondamental de tout être humain.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Il s'agit ici de vécu, et non d'un roman. Rana Ahmad revient sur son enfance en Arabie Saoudite, avec les étés en Syrie, sur sa jeunesse et son mariage raté, elle raconte aussi le quotidien des femmes saoudiennes, privées de tout et cachées des convoitises masculines par des épaisseurs de tissu noir, dénuées de tous droits et même de toute identité (elles sont fille de… ou femme de…). Dans ce carcan, échapper à des agressions sexuelles de proches, fuir un mariage arrangé ou devenir athée, tout cela peut sembler inimaginable, et pourtant Rana l'a fait, soutenue uniquement par l'amour inconditionnel mais discret de son père. C'est d'Allemagne où elle est réfugiée qu'elle a écrit ce témoignage fascinant et bouleversant. Dommage que le récit, si dramatique soit-il, soit desservi par un style sans relief, que l'on remarque davantage lorsque la tension se relâche.
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L'auteure, Rana Ahmad, nous raconte dans cet ouvrage autobiographique le parcours qui l'a amenée à fuir l'oppression de son pays natal, l'Arabie Saoudite, il y a quelques années.
Le récit débute quand Rana n'est encore qu'une fillette jouissant d'une enfance insouciante. C'est alors qu'elle s'apprête à passer le cap de l'adolescence qu'elle voit ses libertés s'envoler du jour au lendemain.
Son vélo lui est confisqué par son grand-père. S'en suit une longue série de nouvelles règles à respecter, synonymes d'obligations ou d'interdictions. Elle ne peut par exemple plus sortir seule de la maison sans un homme à ses côtés.
Commence alors une vie faite de contraintes et de privations sous l'oppression de la gente masculine.
Rana va rejeter en bloc cette vie lorsqu'elle va remettre en cause sa foi musulmane. Elle devient alors athée et n'a plus qu'une idée en tête : organiser sa fuite vers un pays offrant aux femmes la place qu'elles méritent.
Ce témoignage m'a permis de découvrir les conditions de vie épouvantables des femmes en Arabie Saoudite. le récit souffre néanmoins d'une certaine lourdeur dans l'écriture ainsi que d'un manque de profondeur.
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Le témoignage n'est pas un genre que j'affectionne plus que cela. Il me manque souvent des éléments, la partialité du point de vue me gène.
C'est le cas avec ce livre. J'y ai trouvé des choses vraiment intéressantes sur la condition des femmes en Arabie Saoudite, sur le poids de l'Islam sunnite au quotidien, sur l'impossibilité d'être athée. Mais une fois passés le sentiment d'aberration et d'injustice, il y a comme un goût d'inachevé. Des situations très médiatisées sont juste évoquées (le nouvel an à Cologne, les attentats du 13 novembre...) et le point de vue de Rana Ahmad est tellement succinct qu'on se demande en quoi il sert le récit. Et à l'inverse, il y a des redondances qui ne font qu'alourdir le texte. Il y a de nombreux passages sur le port du niqab, et je ne veux pas minimiser la souffrance ressentie par cette femme, mais j'ai eu l'impression que c'était trop fortement appuyé.
Il y a d'ailleurs pas mal de lourdeurs dans l'écriture, ce qui n'est pas rare dans le genre du témoignage. Il m'a manqué le souffle littéraire d'un grand reporter et la multiplicité des points de vue qu'aurait pu apporter quelqu'un qui n'est pas autant impliqué.
Et notamment que pense les hommes de tout ça ? La féministe que je suis ne considère pas que l'avis d'un homme est toujours essentiel, mais là, il m'aurait intéressé, puisqu'ils sont à l'origine du problème et que la solution devra forcément passer par eux.
Une lecture qui m'a apporté des informations que je n'avais pas, mais j'aurais aimé qu'un pas de côté soit fait dans le récit pour ne pas rester focalisé sur Rana. Mais dans ce cas, ce n'est plus un témoignage...
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La narratrice, Rama Ahmad, raconte à la première personne sa vie de petite fille en Arabie Saoudite, la prise de conscience de l'oppression des femmes, ses doutes envers sa religion et son évasion de ce monde oppressant, comme l'annonce le sous-titre. le récit se compose d'un prologue, de 13 chapitres ; d'un épilogue et des remerciements. Il est dédié à son père et à ceux qui veulent changer de vie.

Le prologue dévoile que l'évasion de Rana a réussi et que les ponts avec son père n'ont pas été coupés puisqu'elle le joint au téléphone. Reste à savoir comment elle est arrivée en Allemagne, à Cologne, et ce qui l'a amenée si loin de Riyad…

Enfant, Rana vit en Arabie saoudite pendant l'année et passe les grandes vacances à Damas, en Syrie, où vivent ses grands-parents. Sa vie est celle d'une petite fille de la classe moyenne, curieuse et douée, pour laquelle les cinq prières quotidiennes entrecoupent la lecture de mangas, le jeu avec des poupées Barbie et autres distractions qu'on pourrait qualifier d'occidentales. Elle adore son père dont elle attend le retour du travail avec une grande impatience. On lui imposera pourtant le voile à 10 ans !

Rien ne lui sera épargné : la confiscation de son jouet préféré quand elle est enfant, plus tard les attouchements de certains de ses proches, un mariage arrangé, la cohabitation avec sa belle-famille, etc. On la suivra dans son évolution, on partagera ses doutes et sa révolte, on prendra parti pour elle, et on l'accompagnera dans son périple, tout en sachant déjà qu'elle va s'en sortir grâce à son courage et à sa détermination.

Que dire qui n'ait pas déjà été dit sur ce genre d'ouvrages ? Oui, la condition des femmes dans les pays islamiques est épouvantable, sans doute plus encore en Arabie Saoudite qu'ailleurs. Oui, leur état d'éternelles mineures est révoltant. Oui, le courage qu'il a fallu à cette jeune femme est admirable et ses capacités de résilience dépassent l'entendement. Oui, j'ai appris certaines choses que je ne savais pas et qui m'ont hérissée, révoltée, enragée. Oui, le réseau d'entraide auquel Rana a eu recours l'a magnifiquement appuyée. Oui, les réseaux sociaux sont capables du pire et du meilleur. Oui, les témoignages comme celui-ci laissent un goût amer et provoquent un profond découragement devant la bêtise humaine... Mais ils abondent, et il faudra un vrai talent littéraire (ou autre) pour que l'un d'entre eux sorte de nouveau du lot, comme le Persépolis de Marjane Satrapi.

Merci au Grand Prix des Lectrices de Elle et aux éditions Globe
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Contrairement à beaucoup d'entre vous si j'en crois la notation moyenne ce livre vous a beaucoup plus; moi beaucoup moins d'une part le style narratif ne m'a pas emporté et surtout certainement car j'avais déjà lu des témoignages de femmes vivant dans ce pays ,enfin si le mot Vivre veut dire quelque chose pour elle
Il n'en reste pas moins que le témoignage est intéressant, comprendre son cheminement l'emmenant vers l'athéisme m'a beaucoup intéressé et je félicite cette femme qui a au péril de sa vie décide de fuir ;elle réside maintenant en Allemagne son nouveau pays
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