Avec des avis souvent très mitigés, j'ai eu quelques appréhensions avant même le début de ma lecture. Et pourtant,
le Petit Chaperon rouge est pour le moment le conte interdit que j'ai préféré. On rentre facilement dans le récit avec ici une touche de magie par le biais de la grand-mère tzigane. Divination et talents pour ressentir les morts ne vont malheureusement pas l'aider face à ces hommes déterminés venus dans sa cabane dans la forêt pour lui ôter la vie. Angelika, sa petite-fille, a du s'enfuir pour ne pas connaître le même sort et se retrouve alors perdue dans les bois avant de retrouver la civilisation et de se faire engloutir par le système. Orpheline, elle passe de familles d'accueil aux établissements de redressement avec qu'une idée en-tête : se venger des monstres qui lui ont pris tout ce qu'elle avait.
Avec quelques ellipses de plusieurs années, nous la retrouvons sans entraves et bien prête à entrer dans la gueule du loup au sein de l'organisation criminelle d'Arnaud St-Cyr. Seulement, Angelika est loin d'être la brebis éloignée de son troupeau. Elle est venue pour se battre et elle est prête à commettre quelques atrocités. Parallèlement, Olivier, policier, s'infiltre dans le même réseau afin de concer le grand patron St-Cyr et ses sbires dans leur traffic et devient parfois le premier témoin des actes commis par celle que l'on surnomme la Louve. Les deux points de vue s'alternent et offrent une dimension double bienvenue, les deux personnages découvrant à leurs rythmes de nouveaux éléments et se demandant s'ils peuvent se faire confiance l'un l'autre.
Au milieu de la quête vengeresse d'Angelika qui fait beaucoup de dégâts,
Sonia Alain a eu la bonne idée de contrebalancer le ton de son histoire avec une partie moins sanglante et perverse auprès d'Olivier. Car du côté de la Louve, on a le droit à des scènes très violentes et à des pratiques et tortures sexuelles particulièrement poussées qui installent le malaise, le malsain et parfois même le dégoût au sein de cette atmosphère déjà bien viciée. L'auteure s'en sort très bien avec les différents éléments qu'elle avait mis en place dès le début et ce mélange de réel et de surnaturel est bien dosé, nous mettant face à la part animale du personnage principal. On dévie beaucoup du conte d'origine et justement,
Sonia Alain a réussit à le réinventer à sa sauce avec tout de même les caractéristiques de base. Seulement, la ballade du chaperon rouge est beaucoup moins tranquille que dans l'originale et le but n'est pas de rendre visite à sa vieille grand-mère mais d'exterminer le mal qui a entaché sa vie, par n'importe quel moyen et sans aucune limite.
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